L’Imam as-Sajjad (Psl) au Hajj
L’Imam Ali, fils d’al-Hussein (Psl) ne voyageait qu’avec des gens qui ne le connaissaient pas et se faisait un plaisir de se mettre à leur service pour tout ce dont ils avaient besoin.
Et quand les voyageurs découvraient qui il était, ils se jetaient sur lui, embrassaient ses mains, ses pieds et disaient : « Ô fils du Messager de Dieu, tu désires nous envoyer aux feux de l’Enfer? Si un geste ou une parole nous avait échappé à ton encontre, nous aurions été perdus jusqu’à la fin des temps. Alors qu’est-ce qui t’a poussé à cela ? »
Il (Psl) répondait :« Une fois j’ai voyagé avec des gens qui me connaissaient et ils me faisaient des honneurs à cause du Messager de Dieu, ce que je ne méritais pas. Alors j’avais peur que vous vous comportiez ainsi avec moi. C’est pourquoi j’ai préféré que mon identité soit gardée secrète » (1)
Aussi les témoignages sont nombreux sur l’état de l’Imam as-Sajjad (Psl) lorsqu’il (Psl) répondait à l’Invitation de Dieu.
Sufiân ben ‘Uyaynat raconte qu’une fois, il était parti avec l’Imam (Psl) pour accomplir le Hajj. Quand ils arrivèrent à la station où l’on doit se mettre en état de sacralisation, la caravane s’arrêta. Tout le monde descendit de sa monture sauf l’Imam Ali, fils d’al-Hussein (Psl), qui était resté sur sa chamelle arrêtée.
Il était devenu jaune et s’était mis à trembler au point de ne pas pouvoir dire « Me voici à Toi » (Labbayka).
Sufiân lui dit : « Qu’est-ce qu’il t’arrive pour que tu ne dises pas « Me voici à Toi ! » (Labbayka) ? Tu dois prononcer la talbiyah(Labbayka Allâhumma labbayk) !
L’Imam (Psl) n’arrivait pas à la prononcer. Il était sur le point de tomber de sa monture.
Il (Psl) répondit : « J’ai peur qu’Il me dise : « Non! Pas « me voici à Toi » (Lâ labbayka) et « Non! Pas « à Ton service » ».
Quand enfin il arriva à dire : « Me voici à Toi » (Labbayka), il perdit connaissance et tomba de sa monture. »
C’est ainsi que l’Imam (Psl) comprenait l’Invitation de Dieu à laquelle il (Psl) répondait avec sincérité. » (2)
At-Tâous raconte qu’un jour il se rendit à la Mosquée al-Harâm et vit un homme prier en dessous d’al-Mizâb. Il invoquait [Dieu] et pleurait pendant ses invocations. « J’attendis qu’il eut fini sa prière pour m’approcher de lui. C’était Ali, fils d’al-Hussein (Psl).
Je lui dis :
« Ô fils du Messager de Dieu, je te vois dans cet état alors que je m’attends à ce que trois choses te protègent de la peur : la première, ta filiation avec le Messager de Dieu (Pslf), la seconde, l’intercession de ton grand-père, le Messager de Dieu (Pslf) et la troisième, la Miséricorde de Dieu, le Très-Elevé. »
« Ô Tâous, me répondit-il (Psl), que je sois le fils du Messager de Dieu (Pslf) ne me protège pas, parce que Dieu le Très-Elevé a dit : { Quand on soufflera dans la trompette, ce jour-là, il ne sera plus question, pour eux, de filiation. Ils ne s’interrogeront plus } (101/23).
Quant à l’intercession, elle ne me protège pas parce que Dieu le Très Elevé a dit : { Ils n’intercèdent qu’en faveur de ceux que Dieu agrée } (28/21).
Quant à la Miséricorde de Dieu, Dieu le Très Elevé a dit : { La Miséricorde de Dieu est proche de ceux qui font le bien } (56/7) Et je ne sais pas si je suis un bienfaiteur »
(1) Bihâr, vol 46, p69, H.41
(2) Muntahâ al Amâl, vol 2 pp21-22, citant Les secrets du Hajj d’al-Ghazâl
(3) Bihâr, vol 46, p101/2, H.89 – voir Imam as-Sajjad (Psl), aux Ed.B.A.A. pp145-148