La vie d’ici-bas est semblable au serpent
  • Titre: La vie d’ici-bas est semblable au serpent
  • écrivain: balaghah.net
  • Source:
  • Date de sortie: 1:16:34 2-9-1403

La vie d’ici-bas est semblable au serpent

"La vie d’ici-bas et le serpent se ressemblent. Ils sont tous deux dotés d’un toucher bien soyeux et de boyaux venimeux. D’elle s’éprend l’ignorant prétentieux mais en est bien méfiant l’homme d’esprit, l’ingénieux."  du Prince des croyants(p) in Nahjah al-Balâgha, Hikam n°120 (ou n°114)

مَثَلُ الدُّنْيَا كَمَثَلِ الْحَيَّةِ لَيِّنٌ مَسُّهَا وَ السَّمُّ النَّاقِعُ فِي جَوْفِهَا

Mathalu ad-dunyâ ka-mathali al-hayyati layyinunn massuhâ wa-s-sammu an-nâqî‘u fî jawfihâ

La vie en ce monde est comme le serpent, son toucher est doux alors que le poison s’accumule en son intérieur.

Mathalu ka-mathali : littéralement : « l’exemple de.. est comme l’exemple de.. », expression employée pour comparer deux choses, mettre en évidence les points de ressemblance.

ad-dunyâ : nom tiré du verbe  « danâ » (être proche, près, bas, au plus bas) = le monde ici-bas

al-hayyat : le serpent

layyinunn : doux , tendre

massuhâ :  nom d’action du verbe « massa » (toucher) et « hâ » pronom suffixe renvoyant au serpent

as-samu : le poison, le venin,

an-nâqi‘u : participe actif de naqa‘a  (rassembler les parties (salive, poison..) et les accumuler dans un endroit) = le poison s’accumulant

jawf : intérieur, dedans : fî jawfihâ : en son intérieur

يَهْوِي إِلَيْهَا الْغِرُّ الْجَاهِلُ وَ يَحْذَرُهَا ذُو اللُّبِّ الْعَاقِلُ

Yahwî ilayhâ al-ghirru al-jâhilu wa yahdharuhâ dhû al-lubbi al-‘âqilu

L’influençable, l’ignorant s’en éprend alors que celui qui a l’intelligence, le raisonnable s’en méfie.

Yahwî ilayhâ : de « hawâ » ou « hawiya » (pencher vers le bas) d’où : s’éprendre de, désirer (vers le bas).

al-ghirru : de « gharra » (le fait d’arriver à un état d’insouciance, de distraction suite à l’influence de quelque chose. Parmi ses corollaires, l’ignorance, la tromperie, le manque) = inexpérimenté, facile à tromper,

al-jâhilu : du verbe « jahila » (ignorer)  = l’ignorant

yahdharuhâ : de « hadhira » (se mettre à l’abri, prendre garde, être sur ses gardes par peur de quelque chose) « hâ » renvoyant à « dunyâ » ; d’où : se méfier de

dhû : nom indiquant l’appartenance, possesseur de, ayant, sujet du verbe précédent

al-lubbi : l’idée fondamentale unique : la quintessence, la substance, le fond (pur) de qqch ; de là, la raison (pure de toutes confusions), le cœur intelligent, un niveau de l’esprit purifié.

al-‘âqilu :  participe actif de ‘aqala (distinguer le bien du mal dans le domaine matériel et moral, ensuite, la maîtrise de soi. Parmi ses corollaires la bonne compréhension, la bonne gestion.. lier, attacher.) = l’intelligent, le sensé, le raisonnable, celui qui a ou agit selon la raison, l’intelligence, l’esprit, le bon sens.

L’Imam(p) compare le monde ici-bas au serpent pour sa beauté apparente et sa laideur intérieure. Tout comme le serpent, elle trompe l’ignorant qui la saisit sans prendre garde au poison mortel qu’il contient. Et quand il s’en rend compte, le Jour du Jugement Dernier, il est trop tard..