La mansuétude et la raison
  • Titre: La mansuétude et la raison
  • écrivain: balaghah.net
  • Source:
  • Date de sortie: 1:51:40 2-9-1403

La mansuétude et la raison

"La mansuétude est un voile dissimulateur et la raison un sabre tranchant. Dissimule les défauts de ton caractère par ta mansuétude et combats tes passions par ta raison." du Prince des croyants(p) in Nahjah al-Balâgha, Hikam n°419 (ou n°433 ou 424)

الْحِلْمُ غِطَاءٌ سَاتِرٌ وَ الْعَقْلُ حُسَامٌ قَاطِعٌ

Al-hilmu ghitâ’unn sâtirunn wa al-‘aqlu husâmunn qâti‘unn

La mansuétude est un voile dissimulateur et la raison est un sabre tranchant.

al-hilmu :  de « haluma » (maîtriser son âme et sa nature (ou tempérament) des tempêtes de la colère et autres sentiments et arriver à un état de calme, de tranquillité, de patience, état que la personne a durant le sommeil) = la mansuétude.

ghitâ’unn :  du verbe « ghatâ » (= couvrir  quelque chose d’un voile, d’une couverture) = tout ce qui couvre, couverture, voile

sâtirunn  : du verbe « satara » (que quelque chose soit cachée, dissimulée sous quelque chose.) = qui cache, dissimule

husamunn : sabre tranchant

qâti‘unn : du verbe « qata‘a » (est la séparation absolue, la séparation entre les parties et la rupture des liens qu’ils soient matériels ou moraux, concrets ou intellectuels.) = qui tranche, sépare.

فَاسْتُرْ خَلَلَ خُلُقِكَ بِحِلْمِكَ وَ قَاتِلْ هَوَاكَ بِعَقْلِكَ

Fa-stur khalala khuluqika bi-hilmika wa qâtil hawâka bi-‘aqlika

Alors dissimule les défauts de ton caractère par ta mansuétude et combats tes passions avec ta raison.

Fa-stur bi :  de « satara » à l’impératif (voir) « bi » avec : dissimule …         avec/de

khalala : nom d’action de « khalla » (= être dérangé, offrir des vices, des défauts) = dérangement, vice, défaut

khuluqika : la nature, le naturel, disposition, caractère, « ka » pronom personnel suffixe à la 2ème p. du s.

qâtil : la 3ème forme dérivée du verbe « qatala » (faire disparaître la vie, tuer) avec l’idée d’effort en direction de quelqu’un ou de quelque chose = combattre

hawâka : vient de « hawâ » (pencher vers le bas.) ; de là  les penchants de l’âme vers les instincts/passions et les choses matérielles, vers le bas.

Dissimuler les défauts de sa nature par la mansuétude – sans toutefois permettre aux passions de prendre le dessus – en s’appuyant sur la raison qui détermine la voie juste, combat ces penchants et prend les commandes de l’âme.