Par [la grâce] du nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux
Mon Dieu, vas-Tu me châtier après ce que j’ai cru en Toi ? Vas-Tu m’éloigner de Toi après que je T’ai aimé ? Vas-Tu me tenir à distance malgré mon espoir en Ta Miséricorde et en Ton Pardon ? Ou me trahir alors que je cherche refuge auprès de Ta Grâce ?
Loin de Ta Face bienveillante que Tu me déçoives ! Ah ! Comme j’aimerais savoir si c’est pour la misère que ma mère m’a mis au monde et pour la peine qu’elle m’a élevé, alors, il aurait mieux valu qu’elle ne m’eût pas mis au monde, ni ne m’ait élevé ! Ah! Comme j’aimerais savoir si Tu m’as placé parmi les Bienheureux et si Tu m’as réservé une place auprès de Toi, dans Ton entourage, alors je connaîtrais l’apaisement et mon âme trouverait la sérénité !
Mon Dieu, noircirais-Tu des visages qui sont tombés prosternés devant Ta Grandeur ? ! Rendrais-Tu muettes des langues qui ont proclamé les louanges de Ta Gloire et de Ta Majesté ? !
Placerais-Tu un sceau sur des cœurs qui se sont repliés sur Ton Amour ? ! Rendrais-Tu sourdes les oreilles qui se sont réjouies à l’écoute de l’évocation de Ton Nom, dans Ta Volonté ? ! Lierais-Tu des mains que les espérances en Toi et l’espoir en Ta Bienveillance ont fait lever vers Toi ? ! Châtierais-Tu des corps qui ont œuvré dans Ton Obéissance, au point de maigrir dans le combat mené pour Toi ! Ferais-Tu souffrir des jambes qui se sont empressées pour Ton Culte !
Mon Dieu, ne ferme pas les portes de Ta Miséricorde à ceux qui proclament Ton Unicité, ne voile pas le regard de ceux qui Te désirent ardemment, à la beauté de Ta Vision !
Mon Dieu, une âme que Tu as ennoblie de Ton Unicité, comment l’avilirais-Tu de l’humiliation de Ton Abandon, une conscience qui s’est attachée à Ton Amour, comment la brûlerais-Tu de la chaleur de Ton Feu ?
Mon Dieu, protège-moi de Ta douloureuse Colère et de Ton immense Courroux ! O Compatissant, ô Bienfaiteur, ô Très-Miséricordieux, ô Tout-Miséricordieux, ô Tout-Puissant, ô Dominateur, ô Celui qui pardonne les péchés, ô Celui qui dissimule, sauve-moi, par Ta Miséricorde, du châtiment du Feu, de l’éclat du déshonneur, quand les Bons seront séparés des Mauvais, que les situations se transforment et que règnera la terreur, que ceux qui auront fait le bien seront éloignés et que « chaque homme recevra alors la rétribution de ce qu’il a aura accompli et personne ne sera lésé ».