LA VERITE SUR L'HONNEUR ET LA DIGNITE
  • Titre: LA VERITE SUR L'HONNEUR ET LA DIGNITE
  • écrivain: Seyed Mojtaba Moussavi Lari
  • Source:
  • Date de sortie: 15:34:26 3-9-1403

Le besoin spirituel
A côté de ses besoins corporels essentiels, l'homme ressent un ensemble de besoins spirituels dont le désir d'assouvissement est manifeste et qui, s'ils ne sont pas satisfaits en temps opportun et de manière appropriée, développent chez lui un déséquilibre, des troubles et des dégâts, dans sa vie publique et privée, qui peuvent être irréversibles.

L'étendue de ces besoins spirituels est très vaste, infinine même, comparativement aux besoins matériels. Aussi n'est-il pas possible de les définir ou d'évaluer leur ampleur. Les études scientifiques portant sur les besoins de l'âme, aussi récentes soient-elles, n'apportent rien de neuf. au plus, il s'agit d'études comparatives concernant l'homme depuis son apparition sur la terre.

Du point de vue psychologique, les êtres humains ne se situent pas tous à un même niveau. Il y a entre eux des dissemblances qui se rapportent à leur manière de réfléchir, à leurs sentiments et à leur comportement les uns envers les autres. Nul doute sonc que l'effet produit sur le bonheur ou le malheur des gens sera plus grand que l'effet des décisions humaines à différents échelons.

Parmi les besoins spirituels fondamentaux, il est le sentiment et la "quête de la gloire", élément essentiel de son amour de la perfection. En effet, beaucoup des activités de l'homme ne se réalisent que pour atteindre cet objectif. L'homme a soif de gloire et, en même temps, refuse tout avilissement et mépris qu'il réprouve. Ainsi, lorsque son rang social et sa personne sont menacés, il puise dans ses ressources les plus profondes pour repousser ce danger ou le contourner. Il use de tous ses moyens pour empêcher le malheur et l'échec. La peur qui le domine et le sentiment de désespoir et de torture l'amènet à penser que l'incapacité et la faiblesse sont plus dangeureux que le danger lui-même. Sa vie se trouve transformée alors en un affreux cauchemar.

Le sentiment d'humiliation produit chez certaines personnes de terribles bouleversement, au point où le monde leur apparait comme un immense cimetière noir sans raison. Il arrive même que certains d'entre elles choisissent le suicide comme solution à leurs maux. Voulant échapper à un mal mineur, ils tombent dans un avilissement plus grand.

Dans sa lutte contre le désespoir qui transforme l'homme en une créature faible et sans ressources, celui-ci doit trouver son chemin et sa voie vers le salut. Le meilleur moyen serait qu'il utilise pour fortifier sa personalité, augmenter ses capacités et son aptitude et leur donner les moyens de s'exprimer, de trouver un équilibre ou plutôt recouvrer l'équilibre perdu, afin de vivre dans l'honneur et la liberté d'esprit.

Le sentiment et le besoin de dignité et d'honneur qui a été déposé, telle une graine, par la volonté du Créateur dans l'âme de l'être humain, qui éclot dès l'enfance et se manifeste avant toute autre caractéristiques et particularités spirituelles et psychologiques. Le petit enfant a besoin d'attention et de soins, d'orientation et de fierté. C'est ce qu'il attend le plus de ceux qui l'entourent. Il n'admet même pas que d'autres fassent l'objet de cette fierté et c'est ainsi que lorsqu'apparait dans une famille un nouveau-né et que la mère lui consacre la majeure partie de son temps, s'occupant nécessairement moins de son aîné qu'elle ne le faisait auparavant, celui-ci verra d'un mauvais oeil son frère.

Si l'enfant éprouve de la jalousie et de l'envie envers ceux qu'il rejette, cela pourrait faire naître chez lui une farouche et charonique haine et le mener à des situations de déviance et user de tromperie. Nombreux sont ces enfants dont l'esprit est nourri de plus d'un complexes du fait de cette situation, source de grands dommages.

La force de toute communauté et sa faiblesse, sa fierté et son déshonneur, sa grandeur et sa décadence, sont liés à son vécu spirituel. Ces différentes situations qu'elle connaît résultent de sa manière de réfléchir et de son comportement. Les qualités individuelles, telles les sentiments nobles et une vie spirituelle élevée, ne sont pas mesurables à l'instar des richesses matérielles ou des positions sociales. Ceci est une vérité établie que les défauts de l'âme ont plus d'effets sur la dignité réelle que les causes exogènes. Le désespoir, le bonheur et le véritable honneur sont en étroite liaison avec la vie intérieure de l'homme. Il n'y a que les gens de courte vue qui s'imaginent que la différence dans les situations sociales est l'élément fondamental pour juger du degré d'honneur et de dignité.

Les avantages illusoires
Un grand nombre d'individus, dans une société, ont souvent une mauvaise appréciation des facteurs véritables de la dignité. Dès lors que ce besoins spirituel n'est pas parfaitement assouvi en eux, ils ont recours, pour le satisfaire, à des voies sinueuses et dommageables, car ils se sentent tels un noyé qui, pour survivre, veut s'accrocher à n'importe quel objet flottant devant lui, ne tentant aucun effort pour recouvrer, autrement que par des avantages artificiels et illusoires, une dignité et un honneur perdus.

Il est possible, par exemple, que l'appat du gain et l'amour de la richesse se transforme, chez certains, en un désir inextinguible et une soif lancinante, au point que leur appat de l'or et leur volonté d'accaparement les dominent, tel un dictateur, et annihilent leurs pensées et leurs esprits et même la conscience de leurs intérêts propres. Cette situation psycho-pathologique transforme l'homme en une créature instable et torturée, dangereuse pour elle même et pour les autres. Et si le nombre de ces personnes croissait dans une communauté, ils formeraient dès lors, dans celle-ci, la majorité et destabiliseraient toute sa structure. Le problème est que la richesse excessive est généralement accompagnée de deux caractères qui mènent au désespoir et à l'abattement: soit ils conduisent l'homme sur des chemins tortueux et dangereux, ceux des penchants et des tentations, soit qu'ils presse à l'amour démesuré des biens matériels au point que l'homme devient idôlatre et prêt à tout sacrifier pour ses idôles. Notre propos n'est pas d'empêcher que l'on cherche à acquérir des richesses pour surmonter les difficultés de la vie, la vérité est que la richesse qui excéde les besoins n'apporte rien de plus au bonheur des êtres humains.

Cet amour excessif des biens de ce monde ne peut être l'objectif principal des besoins spirituels et la voie de son assouvissement. La cause principale de la plupart des troubles psychologiques des gens réside dans le penchant excessif vers la quête de biens terrestres, à l'inverse du concept du besoin spirituel véritable et de sa réalisation.

Il est évident que nous ne pouvons attendre de résultats probants et convaincants d'objectifs inadéquats. La douleur et l'angoisse psychologique sont, de fait, le résultat logique d'un choix d'objectifs déraisonables et inadéquats. En consequence, nous voyons beaucoup de personnes riches qui ont perdu les valeurs morales et c'est ainsi qu'elles ne ressentent pas d'honneur mais se voient plutôt submergées par les tempêtes de la vie, sans défenses et sans espoirs. Et c'est alors qu'elles se rendent compte que la richesse qui dépasse les besoins ne peut, en aucun cas, contribuer au bonheur de l'être humain.

L'honneur est un sentiment grisant qui émerge du plus profond de l'être et se reflète en toute chose. Celui qui est digne sera honoré par sa communauté. Il est vrai que beaucoup de gens espèrent atteindre les plus grands honneurs et briller comme des étoiles au firmament de la société, de même qu'ils voudraient éblouir les autres par leur réussite, ne se contentant pas que les gens connaissent bien leur nom, mais voulant que leur image soit gravée dans leurs coeurs. Cependant, cet objectif ne reste accessible que si l'homme s'astreint à un vision réaliste et qu'il fonde son existence sur l'honneur véritable.

Un savant occidentaliste disait:

"La richesse ne s'exprime pas en dinars ou en dirhams, beaucoup de gens ont peu de ressources, mais si nous faisions attention nous verrions qu'il faudrait les compter parmi les gens les plus riches.

"L'honneur et la dignité, comme toutes les qualités humaines, sont une richesse morale qui est hors de portée des voleurs et des malfaiteurs. Combien de gens pauvres, mais dignes et honorables, sont un exemple pour les personnes riches! Car, sachant que la richesse peut être obtenue par le travail et la persévérance, en est-il de même pour la dignité et l'honneur? Non. Cela est chose impossible à acquérir. Ces qualités n'ont pas de prix.

"Je ne sais pas pourquoi les gens se sont éloignés de la vérité pour faire ostentation de leur richesse, à telle enseigne que pour l'acquérir, ils sont prêts à vendre leur âme avec empressement, comme s'ils n'avaient peur de rien. Ils perdent alors leur santé physique et la sérénité de leur esprit et passent le plus clair de leur temps en torture et en souffrances. Tout cela pour devenir riches. Il est regrettable que les monceaux d'or n'aient pas plus de valeur qu'une seule minute de l'existence d'un homme.

"Oui, les gens croient que la richesse est la voie du bonheur et qu'ils parviennent à la félécité par la fortune dont ils jouieront éternellement. Ces gens ne savent pas qu'ils ne peuvent acheter le bonheur avec de l'argent. Plus ces malheureux amassent de richesses, plus ils s'éloignent de la vérité. Ainsi, ils perdront leurs âmes dans ces voies tortueuses et annihileront leurs esprits, leurs sentiments et leurs qualités, alors que le vrai bonheur ne nécessite ni argent ni richesse mais plutôt des choses qui passent inaperçues aux yeux de la plupart des gens, au point où nous ne trouvons plus parmi eux des hommes en quête du bonheur, quelqu'un qui recherche ces choses perdues" 1 Lorsqu'Alexandre le Grand fut choisi pour commander les armées grecques qui devaient concquérir l'Iran, tous les gens accoururent pour le féliciter, sauf le philosophe athénien Diogène qui vivait en Corinthe. Ce fut Alexandre qui se rendit chez lui.

Diogène était alors étendu au soleil et, parmi les qualités dominantes qui faisaient sa célébrité et que lui même prônait: la fierté de l'âme et l'indépendance de l'esprit l'emportaient sur les autres.

Aperçevant un groupe de gens qui venaient vers lui, il se souleva et s'aperçut qu'Alexandre le Grand se dirigeat dans sa direction, avec une allure majestueuse et en grandes pompes. Diogène ne lui accorda pas plus d'attention qu'aux autres et ne se départit pas de son calme. Alexandre le salu respectueusement et dignement puis lui dit: "Dis-nous si tu as besoin de quelque chose que je puisse satisfaire".

Diogène dit alors: "Je recevais la lumière du soleil et toi tu m'as fais de l'ombre. Alors, s'il-te-plait, écarte-toi".

Les compagnons d'Alexandre crurent que c'étaient là les parôles d'un fou et se dirent: Certes, c'est un homme ignorant qui ne sait pas saisir la chance qui s'offre à lui. Cependant, Alexandre comprit Sa médiocrité par rapport à la fierté de Diogène et à son indépendance d'esprit. Il médita et, sur le chemin du retour, entendant ses compagnons critiquer Diogène, il leur dit: "En vérité, si je n'étais pas Alexandre, j'aurai aimé être Diogène".2

En chaque lieu et à chaque époque, il est des gens qui aiment être sous la lumière du soleil et ne supportent pas que d'autres les surpassent en rang ou en position sociale, car leur esprit et leur âme sont faibles et ils ne se réfèrent pas aux valeurs réelles, voulant toujours qu'à côté des grands de ce monde leur personalité apparaisse sinon supérieure, du moins égale. Cependant, du fait qu'ils ne possèdent pas ce qui fait la grandeur réelle, ils tentent de s'opposer aux gens de marque et à leur faire obstacle, sans pouvoir nuire en rien à leur rang et à leur réputation et ce quels que soient les moyens utilisés. Car les gens d'honneur et d'esprit constituent le bien fonds de l'humanité. Ils dépassent les frontières spatiales et temporelles, gravent leur empreinte dans les esprits et jouent un rôle appréciable et indéniable. Plus encore, cette lumière qui est en eux illuminera les siècles et les millénaires à ven:,.

Nous pouvons nous appuyer sur la quête de la dignité pour corriger les errements de l'âme et limiter ses mauvaix penchants. Il est possible qu'un individu ne soit pas d'une grande probité morale et même qu'il ait tendance à s'égarer. cependant, à partir du moment où il tient à sa dignité et à son honneur, il est possible qu'il tente d'éviter de se souiller par des actions répréhensibles. Ce capital inné chez l'être humain le pousse à ne pas déchoir par des actions qui transgressent l'honorabilité et la dignité humaines.

Le concept de dignité en Islam
Tout le monde peut s'élever au-dessus de la condition animale et se rapprocher du niveau humain. L'espoir de parvenir à la plénitude est un espoir qui germe dans la conscience de l'individu. Cette idée, profondément ancrée dans son esprit, nécessite cependant des soins et de l'attention. A l'inverse, nul besoin, pour emprunter les voies de la décadence, de lui passer une courde au cou pour qu'il laisse transparaître ses plus vils instincts.

La cohésion qu'a instauré l'Islam entre les éléments internes et externes, au niveau de la plénitude de l'âme, est devenue source de bien de réussites pour l'homme. Ainsi, nombre de grandes figures de l'histoire ont puisé à cette source et, par des efforts conséquents et soutenus, elles ont atteint le plus haut niveau de l'humanisme.

La position de chaque être humain, en Islam, est étroitement liée à l'acquisition des grandes qualités sans lesquelles il ne mériterait pas le qualificatif d'homme. L'Islam ne connait d'autre valeur de référence que celle de la piété et de la foi pour juger de l'honneur et de la dignité des hommes.

Le Prophète de l'Islam (que le salut soit sur lui) disait:

"Que celui qui désire être le plus digne des hommes craigne Dieu".3

Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait lui:

"Nul dignité plus digne que la piété".

L'homme de foi connaît la valeur profonde de la pe ité lorsqu'il est pénétré par ses lumières. En vertu de cette culture et de cette vision globale, il ne cherche pas la dignité et la plénitude dans le pouvoir, la richesse, les alliances ou l'appartenance éthnique, mais mesure la dignité de la personne à l'aune de la foi et de la piété qui confèrent le vrai pouvoir d'influer sur la vie de manière radicale. Et du fait qu'il a emmagasiné en lui des vertus et des qualités grâce à la piété, il ne peut montrer, par fierté, de la considération pour ces gens qui manquent de dignité et évite, autant que possible, de s'humilier ou de se soumettre à eux car l'humiliation et la soumission ne sont de mise que devant Dieu, notre Créateur et le Créateur de toutes les espèces vivantes. Ainsi, la soumission au Tout Puissant, l'Unique, est le plus grand capital que l'on puisse posséder, celui de la dignité et de l'honneur véritables.

Cette ascension et cette dignité qu'acquiert le croyant par le lien qu'il établit avec le plus grand Principe de ce monde, l'accompagneront durant les différentes étapes de son existence.

Les lumières de la piété et de la conscience pure sont d'une clarté telle qu'elles illuminent les qualités et les vertus du croyant, de sorte que ses semblables ressentent que la conscience de cet homme pieux renferme une vérité inébranlable qui détermine son attitude et son comportement.

Cette force dynamique contenue dans la conscience de l'homme pieux le maintient attentif aux réalités et l'empêche de sombrer dans un univers matérialiste durant son existence, car son âme et son coeur se sont abreuvés à la source des principes qu'enseigne l'Islam et qui font que le croyant jette sur toute chose un regard religieux. Pour lui, les valeurs trompeuses n'influent pas sur son jugement, car il se fonde sur les valeurs vraies qui le maintiennent hors de portée des viles tendances et lui permettent de franchir les obstacles de la vie sans difficultés.

C'est ainsi que le croyant fait preuve, à l'égard des choses attrayantes et des illusions trompeuses, d'une attitude courageuse et audacieuse du fait qu'il a parfaitement compris que quelle que soit la position qu'il pense avoir atteint et quel que soit l'honneur qu'elle lui confère, il n'y a pas plus humble que lui devant Dieu et que bien qu'il soit riche et heureux, il est appelé inéluctablement à disparaître un jour. Le Coran rapporte, à cet égard: "Et ne dirige point tes yeux vers ce dont Nous avons donné jouissance temporaire à certains couples, comme la fleur de la vie présente, afin de les tenter. L'attribution de Dieu, cependant, est meilleure et plus durable".4

L'Islam, religion glorieuse, accorde aux musulmans une dignité et une valeur qui viennent tout de suite après la dignité de Dieu et de Son Prophète, comme il est dit dans le Coran: "Alors qu'à Dieu la puissance et à Son Messager et aux croyants!".5

L'éloignement du mépris et de l'avilissement
Il nous est parvenu, au sujet de la dignité, de la valeur de l'âme, de ses moeurs et de sa sociabilité, beaucoup de récits rapportés par les saints Imams qui ont donné, eux-mêmes, d'illustres exemples en la matière. Le Prophète (que le salut soit sur lui) rappelle aux gens la réalité à propos de la dignité par une courte phrase:

"La richesse ne vient pas de la multitude des biens, mais de la liberté d'esprit".6

Le fils du Calife Ali, Hossein, fut questionné:

"Qu'est-ce qui rend l'homme digne? Il répondit: Son indépendance vis-à-vis des gens".

Lucrus disait:

"Imaginez un instant le plus riche des hommes dans son lit, malade, puis imaginez son état et patientez jusqu'à ce que sa fièvre atteigne une température extrême qui ferait fondre le corps. Ensuite, versez sur lui un quintal d'or et d'argent ou plutôt transportez-le de son matelat de duvet sur un matelat de soie. Si cette richesse et ce luxe pouvaient remédier à son mal vous pourriez alors prétendre que l'argent apporte le bonheur. Mais, à partir du moment où cette richesse ne peut influer sur la santé physique, alors comment pourrait-elle le mener vers le bonheur et le dynamisme?".7

Le Docteur Marden écrivait:

"Si notre bonheur dépendait des besoins matériels, il ne tarderait pas à nous quitter, car le monde matériel se transforme et disparait tôt ou tard, de même que ses bienfaits qui, tel l'éclair, font illusion l'espace d'une seconde ou tel le feu qui brûle et s'éteint de lui-même. Il est donc évident que le bonheur ne peut se réaliser par un bien-être bref et illusoire.

"Celui qui croit trouver la paix et la quiétude dans les biens matériels ressemble à quelqu'un qui s'est endormi sur un énorme amas de neige qui ne tardera pas à fondre au soleil, éveillant le dormeur dans un milieu trouble et instable.

"La richesse est un moyen pour satisfaire certaines envies mais elle n'est pas le fondement du bonheur. Ce qui nous réjouit le plus c'est la quiétude de l'âme qui ne demande aucun bien matériel. Ne croyez pas que nous dénigrons l'argent, car si celui-ci était lié à la droiture d'esprit et du comportement, il serait un élément de la paix spirituelle.

"Cependant, il est clair que si nous nous acharnons à rechercher les biens matériels, notre équilibre en serait ébranlé. Nous serions très vite en proie à la jalousie, à la haine et à la colère. La sobriété dans la quête des richesses est une des clefs du bonheur et de la félicité et nous devons être continuellement attentifs pour ne pas verser dans un excès qui nous serait fatal.

"Les textes religieux rapportent que les criminels, le jour du Jugement Dernier, passent par un chemin plus brûlant que l'enfer, plus tranchant qu'une lame et plus étroit qu'un cheveu. Le chemin de la vie est un modèle de ce chemin et si nous nous laissions aller pour un instant, nous dévierions de la voie. Ainsi, si nous abandonnons la prudence, le risque serait grand sur ce chemin si tranchant, si brûlant et si étroit pour celui qui se montrerait inattentif.

"Si vous voulez être heureux, ne soyez pas comme ce feu qui se consumme et dévore tout sur son passage, car le bonheur ne s'accomode pas avec la prudence et l'envie. La nature, telle un océan en furie, n'accorde pas la paix à celui qui la convoite en restant à l'abri des tempêtes".8

Parmi les plus importantes obligations du musulman qui désire préserver ses intérêts et se libérèr du joug des cadres étroits, il faut noter celle qui consiste pour lui à éviter qu'il fasse l'objet d'humiliation et de mépris. Les dirigeants musulmans ont appelé les gens à s'écarter des viles tentations qui s'opposent aux intérêts du vrai musulman. Al-Hassan Al-Askari, le 1lème Imam, disait:

"Quel honte pour le musulman d'avoir une envie vile".9

L'homme ne doit pas s'attacher à des envies déraisonables ou démesurées, indignes de lui, ou bien soumettre sa volonté à ses penchants et ses tentations, car cela conduit à la décadence de l'esprit et à sa paralysie, de sorte que les sentiments et les sensations soient sous la domination de choses sans valeur.

La Calife Ali (qui le salut soit sur lui) disait:

"Gagnez en valeur en vous détournant des choses viles".10

Certains individus sont partisans de l'utilitarisme à un point tel qu'ils perdent leur honneur en cherchant à atteindre des objectifs purement matériels et qu'ils s'humilient et s'avilissent pour cela. Cet quête du profit devient chez eux, dans leurs rapports avec autrui, un pseudo besoin spirituel qui les amène à faire appel à des subterfuges dans leurs comportements avec leurs semblables. Avec un zèle forcé, ils font montre d'un respect et d'une gratitude déplacés qui ne sont, en fait, que l'expression de leur humiliation et de leur avilissement. Leur comportement n'est qu'une réaction reflétant ce que cache leur conscience, c'est-à dire la souillure et l'avilissement de leur âme.

L'lmam Ali (que le salut soit sur lui) a dit:

"Une heure d'indignité ne sera pas effacée par toutes les distinctions de l'existence".11

Emerson écrivait:

"Les gens d'expérience savent qu'ils doivent payer pour chaque "valeur" sociale ou réalisation un certain prix ou sinon il leur faudra, pour avoir tardé à le faire, la payer au prix fort, car c'est une dette pour tous les membres de la société. Dirons-nous: il a profité du concours des prières de milliers d'entre eux, mais ne veut pas les en remercier? Peut-on dire de celui qui a longtemps profité des emprunts d'argent auprès de ses voisins qu'il en a réellement tiré profit? Tous les bienfaits doivent être payés en retour par de la gratitude et de la reconnaissance, car tout rapport de ce genre doit laisser sa trace dans l'esprit des parties concernées, qu'il soit suivi d'un autre tout aussi bénéfique et qui transforme leur comportement selon le nouveau contexte. Celui qui emprunte la voiture de son voisin pour voyager devrait, s'il avait un jugement plus réaliste, voir plutôt tous ses membres se briser que de ressentir de la honte de l'emprunt. En vérité, la position de quémandeur est très inconfortable pour quelqu'un qui a de la fierté. C'est le plus lourd tribut à payer".12

La richesse de l'âme
La richesse de l'âme et la fierté sont le lot de ceux qui ont conscience de leur primauté. Ainsi, le bon musulman, respectueux des préceptes et valeurs de l'Islam, endure avec patience l'état de gêne financière et continue à vivre normalement sans être la proie de l'humiliation et du mépris.

Bien que l'Islam a, plusieurs fois, incité l'homme à l'activité et au dynamisme pour gagner sa vie, dans l'honneur et la dignité, il n'a pas manqué de mettre en garde contre la recherche de la surabondance des biens qui les ménerait à être l'esclave de ce monde, de même que la soumission et la dépendance à l'égard d'autrui et la recherche immodérée des biens de ce monde sont les deux aspects qui conduisent à l'avilissement et au déshonneur.

Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) disait, à propos de l'avilissement et du mépris:

"Quémander affaiblit la langue de celui qui parle, sape la volonté du courageux, met l'homme libre dans la situation de l'esclave, lui fait perdre la face et le prive de biens".13

Il ajoutait:

"Combien sont riches des pauvres et pauvres des riches".14

Et aussi:

"Parfois la richesse est plus humiliante que la pauvreté".15

Il est dit dans le Coran: "(...) que l'ignorant croit au large parce qu'ils évitent de mendier, -tu les reconnaîtra à leur air, -et qui, à mendier, n'importunent personne".16

L'Islam considère la reconnaissance et la gratitude comme des qualités louables et éminentes, mais prévient l'homme contre tout excès qui le ménerait à être vil et soumis. L'honneur se mérite par la reconnaissance que nous portent nos semblables. Il ne convient donc, à aucun musulman, de souiller son âme par la flagornerie qui est contraire à l'honneur et à l'indépendance d'esprit des croyants.

Ainsi, la condition essentielle dans la reconnaissance et la gratiude que nous témoignons aux autres est la paix de l'âme et l'indépendance d'esprit de l'homme qui ne soit montrer de la gratitude et de la reconnaissance à autrui que lorsqu'elles sont sincères et profondément ressenties.

Cependant, il existe des gens qui ont une faiblesse d'esprit et de moeurs, qui cherchent à cacher leur indignité, leur bassesse et leur inconsistance par une flagornerie vile et méprisable. Nul doute que cette attitude-qui est une réaction de la faiblesse de caractère et l'indice d'une incapacité et d'un sentiment d'indignité-est à l'opposé de la valeur morale ou pédagogique.

L'lmam Ali (que le salut soit sur lui) a dit, de manière très concise, que la gratitude mêlée à de la flagornerie a un double effet: d'un côté, elle porte atteinte à la dignité humaine du flagorneur et, d'un autre côté, elle rend la personne courtisée imbue d'elle-même et autaine. Il disait donc:

"L'excès de louanges devient flagornerie qui mène au plaisir et affaiblit l'esprit".17

Les gens qui possèdent des âmes dignes, quelles que soient leur renom et leur rang social, gardent leur personalité, tandis que ceux qui n'ont pas le respect de soi, lorsqu'ils atteignent une certaine position sociale, perdent tout sens des valeurs.

Ce point a éte soulevé par l'Imam ali (que le salut soit sur lui) dans une courte phrase qui dit:

"Les gens dignes ne sont pas omnubilés par les positions acquises, quelles que soient ces positions; ils sont tels des montagnes que les vents n'affectent point, tandis que les gens vils sont aveuglés par la réussite sociale. Ils sont la poussière qu'une petite brise suffit à balayer".18

La vision futuriste
Chacun soit réfléchir et envisager les conséquences de tout acte à entreprendre ou ne soit entreprendre d'action qui touche à la dignité et à l'honneur de sa personne ou de celle des autres. Ceux sont l'esprit s'est affaibli et dont l'âme s'est obscurcie se soumettent à toutes les formes d'esclavage et d'avilissement dans le but de réaliser leurs vils objectifs. Pour cela, ils ne rechignet pas devant la tâche et n'hésitent pas à fournir les efforts nécessaires dans leur action, quelle qu'elle soit. Une telle entreprise convient-elle aux gens d'honneur?

"Un homme visita le Prophète (que le salut soit sur lui) et lui dit: "ô , toi le Messager de Dieu, conseille-moi". Le Prophéte lui dit alors: "Suivras-tu le conseil que je te donnerai?". Puis, il répéta trois fois cette question et, à chaque fois, la réponse de l'homme était: "Oui, ô Messager de Dieu". Le Prophète lui dit ensuite: "Je te conseille si tu entreprends quelque chose d'en évaluer les conséquences. Si celles-ci sont bonnes, alors poursuis ton oeuvre; mais si elles sont mauvaises, arrêtes-toi".19

Un savant occidental écrivait:

"Nous devons, avant de commencer une oeuvre, nous intéresser à ce qu'elle laisse apparaître et à ce qu'elle cache, comme nous devons mesurer le meilleur et le pire dans toute chose. Est-ce que l'objectif, par exemple, mérite tous ces sacrifices ou non? Si les idées et les conceptions sont différentes, que chacun croit que ses objectifs et ses buts sont les plus nobles, les plus élevés et les plus méritoires, comparés à ceux de ses semblables et à leurs buts. Comme disait Marcus:

"L'araignée se réjouit de la capture de la mouche comme le chasseur de celle du daim ou du lion". Donc, chacun de nous a sa propre vision et se fait sa propre opinion des choses.

"La célébrité doit être méritée, sinon elle serait éphémère. Dans l'histoire de nos ancêtres, il y eut des gens connus pour leur cruauté et leur malvillance, tout comme le soleil est connu pour sa lumière et le feu pour sa chaleur. Mais ces gens n'ont-ils pas plutôt une célébrité due aux malédictions que leur profèrent les gens?

"Les grands personages qui ont passé leur existence dans l'espoir de faire régner la justice, la vertu et l'esprit civilisateur vivront éternellement, sans que le temps ne puisse dénaturer leurs oeuvres. Ces personnes s'élèvent, par leurs actions bienfaitrices, aux limites de l'espace et du temps. Leurs noms sont sur toutes les langues, à travers l'éternité, et leurs voix se font entendre quotidiennement.

"L'histoire n'a que faire des corps des célébrités, car c'est avec leurs esprits qu'elle les éléve. Les hommes d'affaires ont un dynamisme qui atteint les pics des montagnes et qui apparait en toute chose; leurs esprits s'intéressent à tout. Ils ne connaissent ni fatigue ni désespoir et ne s'inquiètent pas des échecs qu'ils pourraient subir. De plus, ils ont des idées précises et connaissent bien la valeur des occasions et la manière d'en profiter".20

La vraie liberté
L'homme est la plus noble des créatures sur terre. Il est dôte d'une volonté et d'une énergie positive et efficace qui lui permettent de se frayer un chemin vers la félicité, dans tous les domaines de l'existence.

Si l'homme dépense toute son énergie dans des activités qui ne visent que des objectifs vils et qu'il s'y consacre de manière exclusive, comment pourrait-il réaliser son humanité?

L'être humain doit, pour accéder aux plus hautes marches de la plénitude, éviter de se lier pour ne pas gêner cette accession. Le choix d'objectifs inadéquats et le désir de les réaliser épuisent les énergies de l'homme qui ne peut plus, dès lors, atteindre la plénitude. C'est ainsi que l'âme décho ît et glisse de plus en plus base, au point où même lorsqu'elle rencontre des obstacles dans la vie, sur le chemin de l'indignité, elle persiste dans l'oeuvre vile et basse et s'entête à réaliser ces noirs desseins.

L'esprit serein qui a atteint les plus hauts degrés de la conscience humaine dispose d'une liberté particulière. Celui qui accède à la vraie liberté ne peut se déshonorer ou humilier la dignité humaine. Au contraire, Cet esprit sent que la vie a de nobles objectifs qui méritent d'être réalisés, tandis que les tentations, de quelque nature qu'elles soient, ne peuvent dominer cet homme ou le diriger, mais sont plutôt soumises à sa volonté et à son choix. En même temps, ses dispositions vives et dynamiques font leur travail et sont bénéfiques à tous les points de vue.

L'homme qui croit dans les grandes valeurs, avec un esprit pur, une volonté d'acier et de nobles objectifs, ne doit être estimé et jugé qu'au travers de ces valeurs.

Plus sa volonté est grande, plus ils s'élève humainement, comme disait le Calife Ali (que le salut soit sur lut):

"Il convient à celui qui connaît la dignité d'âme de ne point la souiller dans la vie".21

Il disait également:

"Estime l'homme selon se volonté".22

La réalisation des objectifs selon les capacités humaines
Dans le choic de ses objectifs, l'homme doit faire attention aux limites de ses capacités, à ses forces et à ses dispositions. il doit éviter la présomption qui n'amène que privations et déceptions. Le Calife Ali (que le salut soit sur lui) a attiré l'attention sur cette question en disant:

"Celui qui veut plus qu'il mérite, il mérite la privation".23

Ou bien:

"Celui qui veut ce qu'il ne mérite pas, affrontera les privations".24

Parmi les causes de la privation, en psychologie, il est la présomption déplacée qui fait que les objectifs tracés ne sont pas équilibrés avec les dispositions personnelles. Les psychologues disent:

"Les causes de la privation se trouvent soit dans l'esprit des gens, soit dans les conditions, les contextes, l'environnement ou tous ces aspects réunis. Tandis que les raisons internes de la privation qui sont en rapport avec l'esprit de l'individu se sont, en fait, les capacités mentales et physiques et toutes les autres conditions intérieures qui contribuent à la formation des objectifs personnels.

"Les individus ont des capacités de résistance différentes. Beaucoup de gans ne peuvent dépasser les problémes du fait d'un manque de dispositions et d'énergie. Nous trouverons les raisons de la privation dans le fait que l'individu a surestimé sa capacité à accomplir les objectifs qu'il s'était fixé. Par exemple, Ahmed est un jeune sportif qui participe à la plupart des jeux de son école, qui aurait pu avoir de nombreux amis et camarades s'il n'avait cru que les gens sous-estiment son importance et que toutes les médailles distribuées aux autrie lui étaient ôtées sans raison, de même qu'il croyait que les journaux ne publiait pas sa photo pour cette même raison.

"Ce que croyait et qu'attendait Ahmed était, en réalité, au-dessus de ses forces et de sa capacité, et ce sentiment d'injustice qui le torturait n'était, en fait, que le reflet de son imagination. Cette attitude est observée chez beaucoup de gens, surtout les plus jeunes. Si nous observions plus attentivement les hommes, nous verrions qu'une multitude de personnes sont plus mécontentes de leur travail, de leurs prévisions et de leurs espérances plus que de leurs dispositions.

"Ceux qui attendent de la vie et en espèrent beaucoup ne sont pas des gens heureux. Si leurs capacités propres leur permettraient de réaliser leurs espoirs, celles-ci se réaliseraient réellement. Cependant, l'important est que leurs espoirs et leurs attentes sont, de loin supérieurs à leurs forces. On nous a appris que l'homme pouviat arriver à ce qu'il veut, mais sans nous dire que cela dépendait de nos capacités, de nos forces et de nos dispositions. Certes, il est nécessaire de persévérer en toute chose, sans que l'échec nous empêche de poursuivre nos efforts. Chacun doit oeuvrer à réaliser ses objectifs, sans perdre de vue pour cela les limites de ses forces et de ses capacités individuelles".25

Le sentiment de déshoneur du fait des mauvaises actions
Parmi les situations qui touchent à la dignité de l'homme et le déséquilibre, il est celle de sentir souillé par les mauvaises actions. Celui qui dépasse les limites de la loi et salit ses mains par des actions déshonorantes et contraires à la vertu sent, en lui-même, de l'indignité et du mépris. Le blâme constant qui poursuit le pêcheur blesse sa personalité et sa dignité de manière profonde. Tandis que ceux qui dominent leurs passions et contrôlent leurs tentaitons et qui préservent leurs âmes de tout méfait ou crime sont les gens dignes et sereins. Cependant, ces personnes sont, dans toutes les sociétés, la minorité comparés à une majorité d'individus qui, tout au long de leurs existences, s'orientent vers le vice et sont dominés par les ténèbres qui envahissent leurs esprits.

Tout comme il y a des traitements pour les maux du corps, il existe également des moyens pour traiter l'esprit s'il est troublé. L'Islam a, à cet égard, apporté des traitements à ces maladies de l'esprit et a ouvert la voie pour le retour aux vertus et au bonheur, à travers la pénitence à Dieu.

Les messagers et les envoyés de Dieu, qui ne sont pas accessibles aux éléments du mal durant leur vie, ont prêché aux gens le pardon du Créateur envers les fautifs, pour les sauver du désespoir et les libérer de ses effets psychologiques dévastateurs et de la pression qu'exerce l'inconscient; peut-être auront-ils du repentir pour leurs actes et s'excuseront-ils devant leur Seigneur. Cette pénitence se fera par l'abandon des vilénies, la tentative de réparer leurs erreurs, la volonté d'effacer les effets de leurs actions et ainsi se débarasser du blâme de la conscience et de la pression de l'âme.

En réalité, le sentiment de souillure par les vilénies et les pêchés qui relance continuellement l'individu est pénible à supporter pour l'esprit. Le désespoir et l'abattement consécutifs à la peur de ne point être absouts et de ne pas pouvoir purifier la conscience sont des sentiments qui portent préjudice à l'esprit humain, que ce soit l'esprit d'un individu ou celui de toute une société.

Il est certain que l'homme qui a de la dignité et de l'honneur, dès lors qu'il commet un acte répréhensible ou un crime, par ignorance ou pour des raisons psychologiques, ou qu'il enfreint les commandements de Dieu, ressentira alors le poids de ses actes et s'empressera de faire pénitence. Le Coran rapporte que cette qualité est une de celles qui caractérisent les gens pieux: "Et pour ceux qui, s'ils ont commis quelques turpitudes ou prévariqués contre eux-mêes, se souviennent de Dieu et demandent pardon de leurs pêchés-et qui est-ce qui pardonne les pêchés sinon Dieu?-et qui ne s'entêtent pas, en ce qu'ils ont fait alors qu'ils savent".26

Cependant, ceux d'entre les gens qui sont habitués à pêcher sont ceux pour lesquels l'obscurité domine les coeurs et le mal les âmes et à qui le pardon sera refusé.

L'Emir des Croyants, Ali (que le salut soit sur lui) considère que la piété et la droiture sont les bases de la dignité et l'honneur humains:

"Celui qui se sent une âme digne ne s'humilie pas par les pêchés".27

Il ajoutait:

"Si tu désire la dignité, recherche-la par l'obéissance".28

Al-Kulayni rapportait de l'Imam Bâqer disait:

"Par Dieu, nul n'échappera au pêché que ceux qui le reconnaissent".29

Ainsi, la pénitence et la reconnaissance des erreurs commises devant le Seigneur apporte la tranquilité à l'esprit et renforce l'âme dans sa lutte pour réparer ses pêchés et faire le bien.

La grande faiblesse morale
L'une des grandes faiblesses morales de l'être humain consiste en ses plaintes continuelles contre le temps et contre les problèmes et les affres de l'existence. Par cette attitude, l'homme rabaisse sa valeur sociale; il mêprise son moi et se montre iindigne devant ses semblables.

Al-Karchi disait à son entourage, à propos des qualités d'lbn-Qays lbn-Rommâna: "J'entrai chez Abi-Abdellah pour me plaindre de ma situation et lui demander de prier pour moi. Il appela sa servante et lui dit: "Rapporte-moi la bourse que nous a remis Abou-Djaâfar". Lorsqu'elle l'apporta, il me dit: "Ceci est une bourse contenant quatre cents dinars. Aides-toi avec". J'ai dit alors: "Par Dieu, je ne voulais point cela, mais que tu pries pour moi". Il répondit: "Je n'oublierai point de prier pour toi, mais ne dit pas aux gens ta situation pour qu'ils ne te méprisent pas"".30

Ali (qui le salut soit sur lui) a dit un jour:

"Celui qui dévoile son mal accepte l'humiliation".31

Quant à Guilt Brax, il disait:

"Pourquoi tant de gens ouvrent la discussion en parlant de leurs déboirs et de leurs faiblesses, avec sérieux et résolution, alors que se taire leur serait plus profitable?

Peut-être, selon plusieurs indices, par erreur de calcul.

"Certains pensent qu'ils pourraient s'attirer la compréhension et l'intérêt d'autrui en exposant leurs difficultés. Cette attitude n'est que l'expression d'une démoralisation et d'un manque de confiance en soi qui se transforment ensuite en une maladie chronique. Le fait de dire: "Je suis anéanti. Je ne sais pas comment subvenir à mes fins de mois" est le signe du mépris de soi.

"Au-delà de l'attitude consistant à cacher ses faiblesses et ses douleurs qui, en soi, est positive, la discipline de l'esprit mène à une amélioration des moeurs. De même que la marmite qui boût dégage une vapeur puissante, la discipline d'esprit apport à l'individu une force supplémentaire et valorise sa dignité. Ainsi, l'enfant atrophié d'un membre qui ne s'en plaint pas, l'homme qui a subi un échec et garde le sourire... tous ces gens luttent contre les dificultés avec une force d'âme exemplaire et une attitude plus honorable que ceux qui ne maîtrisent pas leurs paroles et se plaingnent tout le temps. Ces hommes au caractère ferme s'éléveront dans l'échelle sociale en proportion de leur constance et de leur foi".32

Source: Les Chemins De La Perfection

Seyyed Mojtaba Moussavi Lari