Une recherche à propos de la question du Mahdî
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Quatrième discussion
Comment les vertus du Guide Attendu ont-elles atteint leur perfection?

Ici, nous en arrivons à la troisième question qui dit : comment les vertus de ce Guide Attendu ont-elles atteint leur perfection (et comment est-il devenu apte à la guidance), alors que son père, l’Imâm al-‘Askarî, la Paix soit sur lui, ne l’a pas accompagné plus de cinq ans et alors que nous savons que l’âge de cinq ans est l’âge de la petite enfance et que cela ne peut suffire à la formation d’un guide ; quels sont donc les fondements qui ont prit part dans sa perfection?

La réponse est celle-ci : l’Imâm, la Paix soit sur lui, après le décès de son père, devint son successeur dans l’Imâmat et la guidance, en ce sens qu’il hérita de l’ensemble des spécificités intellectuelles et morales d’un Imâm, à ce stade de l’enfance.

L’Imâmat précoce est un événement qui a eu lui aussi des précédents ; plusieurs parmi les pères de cet Imâm furent précoces, tels que Mohammad ibn ‘Ali al-Jawad, la Paix soit sur lui pour qui cela survint à huit ans, et l’Imâm ‘Ali ibn Mohammad al-Hadi, la Paix soit sur lui, qui atteignit l’Imâmat à l’âge de neuf ans.

Or ce phénomène connaît son apogée dans le cas du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance lorsque nous voyons qu’il atteignit à l’Imâmat à l’âge de cinq ans. La preuve en est que nous appelons ce phénomène une vérité historique lorsque ce fait est lié à certains des pères de l’Imâm, la Paix soit sur eux, en tant que vérité visible et palpable ; les musulmans l’ont perçu, ils ont vécu avec cela, rien n’est mieux que la survenue d’une vérité parmi une communauté pour qu’elle soit prouvée.

L’explication de cette question nécessite l’exposition de plusieurs points :
a. L’Imâmat n’est pas une dignité royale qui revient au fils avec l’héritage du père, et qui serait soutenu par le régime en place, comme ce fut le cas avec les califats fatimide et abbasside ; mais au contraire, l’Imâm, par la voie de la pénétration de la pensée et de l’impression spirituelle s’exerçant sur l’esprit des gens, obtient leur protection étendue, d’une telle manière que les gens considèrent que la guidance de l’Islam ne sied à personne d’autre qu’à l’Imâm, la Paix soit sur lui.

b. Cet esprit des gens, à l’époque des premiers temps de l’Islam avait été formé, mais à l’époque de l’Imâm Bâqir et de l’Imâm Sâdiq, la Paix soit sur eux, cela s’épanouit et se répandit plus encore. L’école que ces deux Imâms, la Paix soit sur eux, constituèrent en leurs seuils mirent en œuvre un large rayonnement intellectuel dans le monde islamique. Des centaines de juristes, de théologiens, de commentateurs et autres savants des sciences relatives à l’Islam ainsi que des sciences humaines étaient à l’œuvre dans cette école d’une telle manière que l’un des rapporteurs de cette époque, Hasan ibn ‘Ali al-Wach-cha’ dit : «Un jour, je suis entré dans la mosquée de Kûfa et je vis neuf cents étudiants qui étaient réunis là et tous rapportent les paroles de l’Imâm Sâdiq, la Paix soit sur lui.»

c. Du point de vue de cette école et selon l’esprit des gens qui y étaient liés, la clause de compétence pour l’Imâmat était très dure ; car ils croyaient que celui qui possède la capacité de l’Imâmat doit être plus savant que les savants de son époque et plus sage, sinon il n’est pas l’Imâm.

d. Dans la voie de cette croyance, la plupart des gens ont donné leur vie en guise de rançon et ont fait de nombreux sacrifices. Les califes de l’époque considéraient cette école comme étant leur ennemie – au moins du point de vue de la pensée - et au cours de l’histoire, ils souscrivirent à la persécution, à la torture, à l’emprisonnement, au supplice et au meurtre de ses partisans ; des centaines d’entre eux firent face à la mort dans de sombres cachots. Ces contextes et ces exemples montrent que la croyance ferme coûtait très cher, alors qu’ils n’avaient pas d’autre motivation que la croyance solide et la pure intention.

e. Les Imâms, à la guidance desquels se soumettaient ces partis populaires, jamais ne se coupèrent des gens et ne se cachaient pas, comme les rois dans leurs citadelles, et même, ils vivaient à côté des gens, parmi les gens ; sauf lorsqu’ils étaient emprisonnés ou bannis par ceux qui gouvernaient.

Cette vérité, nous la tirons du contact qu’un grand nombre de rapporteurs et de transmetteurs avait avec eux, des correspondances qu’ils avaient avec leurs contemporains, des visites et des voyages qu’ils effectuaient et enfin des représentants qu’ils avaient envoyés aux quatre coins de la terre d’Islam. Les suivants et les partisans (les chiites) venaient se mettre en leur présence, allaient à «Makka» (La Mecque) afin d’accomplir les cérémonies du Pèlerinage et/ou se hâtaient vers «Madina» la lumineuse (Médine) afin de rendre visite à leur Imâm.

Tout cela forme le récit des contacts continuels entre l’Imâm et ses partisans de toute condition et des quatre coins du monde d’alors.

f. Le système califal regardait les Imâms, la Paix soit sur eux et leur guidance spirituelle et intellectuelle en tant qu’un grand danger et sur cette base employaient tous leurs efforts afin d’affaiblir cette guidance. Aucune persécution n’était de trop. Afin de protéger leur existence ils faisaient montre de cruauté et de barbarie, dans tous les sens de ces termes. Arrestation, captivité et exil des Imâms, la Paix soit sur eux, étaient permanents. Par ces actions, ils imprimaient un effet indésirable sur la mentalité des musulmans, en particulier les amis des Imâms, la Paix soit sur eux, dont les esprits étaient très tourmentés.

Maintenant, si nous prenons en compte ces six points historiques importants autant que réels, cela donne cette conclusion que l’Imâmat en bas âge n’était pas une illusion mais au contraire était bien réel, car l’Imâm en bas âge qui vient à découvert, se présente lui-même en tant que Guide moral et spirituel des musulmans et soumet à sa guidance et à sa wilaya le peuple dans son sens large, dispose incontestablement et amplement de sagesse, de connaissance, d’expérience du monde et surpasse largement son époque dans la jurisprudence, le commentaire des textes, la théologie et les autres sciences, sinon il ne serait pas possible qu’il jouisse jamais de la protection des gens. En faisant attention au fait que les Imâms, la Paix soit sur eux, étaient dans une situation qui permettait aux gens d’être confrontés à eux, et chacun pouvait être informé de leur vie privée et de leur degré de science et de culture.

Est-il réalisable qu’un enfant soit prétendant à l’Imâmat, qu’avec ce titre il prenne en main l’étendard de l’Islam, qu’il soit exposé à la vue et aux oreilles des gens du peuple, qu’ils aient foi en lui et dans la voie de cette foi souscrivent à la difficulté et sacrifient leur vie et leur sécurité, sans qu’ils se donnent la peine de vérifier la compétence de cet enfant vis-à-vis de l’Imâmat, sans qu’ils soumettent leur l’étonnement et l’importance de cette question à la réflexion et à la délibération

Imaginons que les gens n’ont rien fait pour découvrir la vérité ; est-il possible que les jours, les mois, et même les années passent et qu’en dépit des confrontations habituelles et continuelles ayant lieu entre l’Imâm, la Paix soit sur lui, et les gens, la vérité ne soit pas découverte? Est-il croyable que l’Imâm, la Paix soit sur lui, soit un enfant du point de vue de la sagesse et de la réflexion et que lors de ce contact continu, la vérité demeure cachée?

Où si nous imaginons que pour les partisans de l’Imâmat, il n’y avait pas de possibilité de découvrir la vérité, pourquoi le pouvoir de l’époque est-il resté silencieux? S’il le pouvait, pourquoi n’a-t-il pas fait de révélations? Cela était indéniablement très facile pour le pouvoir de discréditer l’Imâm en bas âge, la Paix soit sur lui, qui du point de vue de la réflexion et de la culture n’est qu’un enfant. Le pouvoir pouvait facilement révéler la vérité à ses partisans ainsi qu’aux autres et établir son insuffisance vis-à-vis de la guidance.

S’il est difficile de discréditer un individu de quarante ou cinquante ans du fait de son insuffisance tandis qu’il est connaissant de la culture et des mœurs de son époque ; il n’est en aucun cas difficile d’afficher l’insuffisance d’un enfant ordinaire, quelles que soient son intelligence et sa perspicacité. Il en va de même pour un Imâmat dont les partisans connaissent le caractère officiel ainsi que les dures conditions dont ils savent la nécessité. Une telle action dont les détails des méthodes grossières aboutissait à l’anéantissement de la plupart des gens, était encore plus facile pour le pouvoir.

La seule justification du silence des pouvoirs contemporains et de l’absence d’emploi de cette lame tranchante est qu’ils savaient que l’Imâmat en bas âge était un phénomène réel et non contrefait.

La vérité est que les pouvoirs s’efforçaient d’employer le discrédit, or ils s’aperçurent rapidement qu’ils ne le pouvaient pas. L’histoire nous parle de ces efforts et de ces échecs. Mais il n’a jamais été dit que l’Imâm en bas âge, la Paix soit sur lui, ait été ébranlé, en ait souffert ou que les gens aient abandonné leur confiance en lui.

Cette réalité correspond à ce que nous disons, à savoir que l’Imâmat en bas âge était un événement réel qui survint dans la vie des Imâms chiites, la Paix soit sur eux, et jamais ne constitua une simple théorie, sèche et creuse. Ce phénomène trouve son origine dans la succession céleste, une succession qui prend son origine sur les rives de la Révélation divine. Il suffit de donner l’exemple de Yahyâ, la Paix soit sur lui ; Dieu dit à son sujet :

«يا يحيى خذ الكتاب بقوّةٍ وآتيناه الحكم صبيًّا»[i][3]

«O^ Yahyâ ! Tiens le Livre avec force ! Nous lui avons donné la Sagesse alors qu’il n’était qu’un petit enfant.»

Lorsqu’il a été établi que l’Imâmat et la Prophétie donnés à un enfant ont été des événements réels, il ne reste pas de place pour l’objection au sujet du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, et de sa succession à son père.

Cinquième discussion :
Comment pouvons-nous accepter que l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, ait une existence extérieure?

Nous en arrivons maintenant à la quatrième question qui dit : imaginons que la supposition de L’Imâm Attendu soit possible et que nous considérions également comme possible sa longévité, son Imâmat en bas âge et son occultation indéterminée, or, ces possibilités n’en sont pas au stade permettant d’établir que cette personnalité se soit réalisée extérieurement. Ainsi, par quel biais avoir foi en l’existence extérieure du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance? Est-ce que quelques hadiths rapportés du Noble Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, çà et là dans les livres suffisent à nous attacher à l’existence du douzième Imâm? Alors qu’une telle supposition est très éloignée des constructions mentales de l’homme…

Fondamentalement, comment est-il possible d’établir que le Mahdî a une existence réelle au sein de l’histoire? Peut-être que la prédisposition mentale de cette croyance a prit place dans la tête des gens?

Nous disons en réponse : ce principe selon lequel le Mahdî est le Guide Attendu et le Sauveur du Monde et de l’humanité est apparu d’une manière générale dans les hadiths prophétiques et d’une manière particulière dans les hadiths des Imâms de la Demeure Prophétique, la Paix soit sur eux tous. Dans ces hadiths, la question est sujette à une telle importance qu’il ne subsiste pas l’ombre d’un doute. Quatre cents hadiths ont été dénombrés rien que par la voie de nos frères sunnites tandis que l’addenda des hadiths chiites s’élève à plus de six mille unités ; une telle statistique est très élevée… Une telle quantité de hadiths n’a pas été transmise au sujet de bien des questions manifestes en Islam et en lesquelles croient tous les musulmans.

Cependant, l’évocation de cette réflexion sur l’existence du douzième Imâm, la Paix soit sur lui, comporte suffisamment de preuves qui sont parfaitement satisfaisantes. On peut résumer ces preuves en deux preuves ; l’une provenant de la tradition et l’autre de la science :

La preuve par la tradition établit l’existence de l’Imâm Promis et la preuve scientifique établit le fait que le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, n’est pas un mythe et une théorie, mais au contraire, qu’il est véridique que son existence est palpable au sein de l’histoire.

La preuve traditionnelle.
Des centaines de hadiths nous sont parvenus du Noble Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, et des Imâms de la Demeure Prophétique, la Paix soit sur eux, disant que le Mahdî Promis, que Dieu hâte sa noble Délivrance, possède ces caractéristiques : il fait partie des Gens de la Demeure Prophétique, il est un descendant de Fatima, la Paix vient d’elle, il est de la lignée de l’Imâm Hossein, que la Paix soit sur lui, et provient de sa neuvième génération. De la même façon, il existe des hadiths qui disent que les successeurs du Noble Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, sont au nombre de douze.

Ces hadiths limitent et manifestent le Mahdî Attendu dans la personne du douzième Imâm. Les Imâms, la Paix soit sur eux, afin de le protéger de la terreur et du meurtre, se sont efforcés de ne pas exposer cette question en public, alors que de nombreux hadiths ont été rapportés à ce sujet. Assurément, une grande quantité de hadiths seule ne suffit pas à le faire admettre, cependant il existe ici un contexte et un témoin particulier qui atteste de la rectitude de ces hadiths.

Dans le saint hadith prophétique apparaît un discours sur les Imâms, les successeurs, les commandeurs, ainsi qu’à propos du nombre douze. La lettre des hadiths est différente ; dans certains on parle de douze Imâms, dans d’autres de douze Califes et dans d’autres encore de douze Commandeurs.

Certains des compilateurs ont dénombré une quantité de hadiths se montant à plus de deux cent soixante dix unités, tous provenant des livres chiites et sunnites jugés dignes de confiance comme : Sahîh al-Bokhari, Sahîh al-Moslim, Sonan al-Tirmidhî, Sonan al-Abî al-Dâwûd, Mosnad al-Ahmad, Al-Mostadrak ‘ala as-Sahîhîn, ceci étant rapporté par Hakîm al-Nîchâbûrî.

Le point spécial et le contexte important sont que Bokhârî qui est un des rapporteurs de ces hadiths est l’un des contemporains des neuvième, dixième et onzième Imâms, la Paix soit sur eux ; cela comporte beaucoup de sens, car cela montre que ces hadiths, avant que leur teneur et leur contenu ne se réalisent sur le plan extérieur, avant que la pensée liée à douze Imâms n’apparaisse et ne vienne à exister, ont été établis par la bouche du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens. Cela nous amène à réaliser que la transmission de ces hadiths ne consistait pas à faire retentir le fait qu’il ne s’agissait pas d’un phénomène extérieur ; parce qu’ordinairement, les hadiths contrefaits contribuent à justifier les faits extérieurs et réalisés. Ainsi, en faisant attention au fait que ces hadiths ont été établis avant la réalisation complète du plérôme des douze Imâms, la Paix soit sur eux, nous pouvons insister sur le fait que ces hadiths ne justifient rien d’autre que le fait qu’il s’agisse de la vérité dont le Noble Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, et ceux qui ne disent que ce qui provient de la Révélation se font l’écho. Il a été dit pour commencer : «Mes successeurs sont au nombre de douze», puis les douze Imâms, de ‘Ali jusqu’au Mahdî, la Paix soit sur eux tous, sont venus afin de donner son sens à ce saint hadith et afin de lui donner sa véritable explication.

La preuve scientifique :
La preuve scientifique constitue une expérience, une expérience avec laquelle un groupe de gens a vécu durant soixante-dix ans ; c’est à dire la «petite occultation» à propos de laquelle il faut donner un peu d’explications :

La petite occultation fut le premier stade de l’Imâmat du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance. Au commencement, il y eut cette prescription faisant que l’Imâm, après avoir accédé à l’Imâmat, dû sans attendre être caché du commun des gens et s’éloigner en apparence de ce qui survient dans la communauté ; quoiqu’en réalité il percevait de près tous les événements. Or il faut considérer que si l’occultation était survenue en une fois, cela aurait causé un choc éprouvant à la communauté et aux partisans de l’Imâmat ; car les gens, avant cela avaient contact avec leur Imâm, ils se référaient à lui lorsqu’ils avaient des difficultés. Si l’Imâm, la Paix soit sur lui, avait disparu subitement, et si la communauté avait ressenti qu’elle ne pourrait plus atteindre son guide moral et spirituel, il aurait été possible que tout soit perdu et que cette communauté soit en butte à la dispersion.

Par conséquent, il était nécessaire de préparer le terrain de cette occultation afin que les gens s’y habituent petit à petit et se forment sur cette base. En réalité, avec la petite occultation, cette préparation prit forme. A cette époque, l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, était caché des regards, mais par l’intermédiaire de représentants, de mandataires et d’assistants sujets à la confiance qui étaient réunis autour de lui et qui étaient son lien avec les gens croyant en la voie imâmite, il était en contact avec ses chiites. Durant cette période, quatre des croyants les plus purs et les plus pieux étaient chargé de sa lieutenance et de son remplacement : il s’agissait dans l’ordre de :

1. ‘Othmân ibn Sa‘îd ‘Amrî

2. Mohammad ibn ‘Othmân ibn Sa‘îd ‘Amrî

3. Abû al-Qâsim Hosayn ibn Rûh

4. Abû al-Hasan ‘Alî ibn Mohammad Samarrî

Ces quatre eurent dans l’ordre la charge de lieutenance (ou de délégation), et après le temps de chacun, le suivant était désigné en tant que son successeur, sur l’ordre de l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance.

Le nâ’ib (le substitut donc…) était en contact avec les chiites, transmettait leurs questions et leurs difficultés à l’Imâm, la Paix soit sur lui, et leur rapportait les réponses, parfois verbales et le plus souvent écrites. Par ce contact indirect, la masse du peuple qui était privée de la vue de l’Imâm, trouvait la tranquillité. Ils voyaient que toutes les lettres et les écrits qui leur parvenaient de l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, étaient d’un même style. Au cours de ces soixante-dix ans et de la délégation de ces quatre substituts, ils ne constatèrent aucun changement.

Samarrî, qui fut le dernier substitut donna la nouvelle de la fin de la petite occultation et du commencement de la grande occultation. Dans la grande occultation, il n’y avait plus d’individu dédié à la substitution et à la délégation de l’Imâm, la Paix soit sur lui. Durant la petite occultation, la préparation avait été faite afin que les gens s’habituent à la grande occultation et ne laissent pas la peur les atteindre. Ce fut à partir de là que les gens eurent le devoir de se tourner vers les délégués et les substituts ordinaires de l’Imâm, la Paix soit sur lui, c’est à dire les docteurs de la loi, justes et connaissant des affaires de la religion et du monde.

Vous pouvez, à partir de ce qui a été dit, estimer le sujet et comprendre clairement que le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, constituait une vérité extérieure avec laquelle un groupe de gens ont vécu. Les ambassadeurs du Mahdî furent durant soixante-dix ans les contacts entre les gens et lui, et personne n’a jamais vu ou entendu de tort de leur part, dans aucun domaine.

Par Dieu ! Pensez-vous qu’il soit possible qu’un mensonge ait une continuité de soixante-dix ans et que quatre personnes aient fomenté un plan avec un accord parfait et une seule voix?

C’est avec leur comportement sincère qu’ils ont suscité la confiance des gens de sortent qu’ils eurent foi en leurs paroles et en leurs actes. Est-il possible que ces quatre personnes aient fomenté un plan de telle sorte que personne n’ait comprit la vérité, alors que ces individus n’avaient pas de relations particulières entre eux qui nous permettrait de dire que dans cette affaire ils aient comploté?

Les anciens avaient dit : la corde du mensonge est courte (le mensonge ne dure pas longtemps). La logique également statue qu’il n’est pas possible qu’un mensonge puisse s’insérer dans la continuité et que durant tout ce temps, avec tous les échanges et les différentes relations l’objet ne soit pas découvert et que tous y croient vraiment.

De cette manière, nous déduisons que le phénomène de la petite occultation peut, en tant que donnée scientifique, constituer la preuve de la réalité extérieure d’une situation qui se trouve être l’existence, la vie, puis l’occultation de l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance. Cet Imâm, après la petite occultation, à lui-même annoncé qu’il allait se voiler de la grande occultation, être caché des regards et que personne ne le verrait.

Sixième discussion
Pourquoi l’Imâm Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, n’a-t-il toujours pas fait son Apparition?

Lorsque cet Imâm, la Paix soit sur lui, s’est préparé et formé pour un changement de la société, quelle est l’obstacle qui l’a empêché, à l’époque de la petite occultation ou lors des années qui ont suivi, d’entrer en scène et d’interrompre la durée de son occultation ; considérant le fait qu’à cette époque, la situation et les conditions pour des actions sociales et réformatrices étaient beaucoup moins problématiques?

Cet Imâm, la Paix soit sur lui, par le biais des contacts directs qu’il avait avec les gens lors de la petite occultation, et qui influaient sur son organisation, disposait de la possibilité de réunir ses compagnons et de débuter son action avec force. Les forces gouvernantes de cette époque n’étaient pas non plus parvenues à ce niveau de capacité et de puissance effrayante que l’homme d’aujourd’hui a obtenu par l’effet du progrès scientifique et industriel.

La réponse est que toute action destinée au remaniement de l’édifice social vient en son temps ; son succès dépend d’une suite de conditions et de fondements extérieurs, et tant que toutes ces conditions ne sont pas complètement réalisées, il n’est pas possible d’atteindre l’objectif.

Bien entendu, ces changements sociaux qui ont une origine divine du point de vue du message, ne sont pas liés à des facteurs extérieurs ; car le message qui constitue le fond de ces changements est divin et céleste, les conditions extérieures n’ont pas d’effet sur lui, or leur mise en œuvre se base sur les conditions extérieures. Leur réussite et le moment d’accomplir ces changements dépendent de ces conditions extérieures, et c’est bien pour cette raison que le ciel était resté dans l’Attente jusqu’à ce que cinq siècles d’ignorance se soient succédés et qu’à ce moment il envoie son dernier Message par l’intermédiaire du Prophète Mohammad, Dieu le bénisse lui et les siens. Malgré le fait que le monde, à l’époque de la transition avait un grand besoin de prophète, cependant, du fait de la dépendance de la mise en œuvre vis-à-vis des conditions extérieures, cela fut ajourné. Ces facteurs extérieurs dont l’accomplissement des réformes a besoin, pour certains, demandent un contexte favorable, un climat populaire propice à ces changements dont il est question, et pour d’autres sont des éléments qui demandent un mouvement révolutionnaire dans leurs circonvolutions étroites.

Pour exemple, la révolution que Lénine a guidée avec succès en Russie dépendait de facteurs importants comme la première guerre mondiale et l’affaiblissement des bases de l’empire du Tsar, qui contribuèrent à la mise en œuvre d’un contexte favorable à la révolution. D’autres facteurs limités et de moindre importance y ont également contribué, tels les faits que Lénine puisse entrer en Russie en bonne santé et guider la révolution, car si un incident avait retardé son entrée dans le pays ; il fut probable qu’il ne puisse pas faire triompher la révolution aussi rapidement.

En effet, la tradition divine immuable fait que la mise en œuvre et l’accomplissement des changements correcteurs sont liés aux facteurs extérieurs, au contexte favorable et au climat populaire. Ce fut pour cette même raison que l’Islam a fait son apparition après une longue époque et le passage de plusieurs siècles.

Ensuite, malgré le fait que Dieu L’Immense possède la capacité d’aplanir toute les difficultés afin de faire parvenir le Message céleste, en utilisant notamment le miracle pour mettre en œuvre un contexte favorable, Il n’a pas choisi cette méthode ; car l’épreuve, le fait d’être atteint, la souffrance, qui sont le ferment de la complétude de l’homme, se réalisent dans le cas où l’évolution est naturelle et conforme aux conditions extérieures. Bien entendu, cela n’empêche pas que Dieu intervienne à propos de certains éléments, des éléments qui n’affectent pas le fondement d’un contexte favorable, mais qui parfois sont nécessaires à la mise en œuvre du mouvement ; comme les aides et les faveurs que Dieu accorde à Ses amis, lors des moments sensibles et particulièrement difficiles, en faisant par exemple du feu de Nemrod un jardin pour Ibrahim, que la Paix soit sur lui, ou lorsqu’Il arrête l’épée que ce juif briseur de pacte leva au-dessus de la tête du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, ou lorsqu’Il leva la tempête qui arracha du sol les tentes des incroyants et des associationnistes, lorsqu’au cours de la bataille du Fossé, ils faisaient le siège de Madina (Médine), semant la peur et l’effroi dans leurs cœurs.

Mais ces «coups de main» ne vont pas plus loin. Au moment où la situation et les conditions des changements généraux sont parfaitement propices, les aides d’urgence prennent un cours naturel et se conforment à la réalité extérieure.

Nous analysons la situation de l’Imâm du Temps, que Dieu hâte sa noble Délivrance, avec cette vision, afin de comprendre que sa révolution, sur le plan de la mise en œuvre, dépend, comme toutes les révolutions, de conditions objectives et extérieures. Il faut qu’il existe un contexte favorable.

Ainsi, il est naturel que nous soyons dans l’attente de ces conditions. Tout le monde sait que le fait de l’Imâm Mahdî, la Paix soit sur lui, n’est pas limité à une région et à une partie du monde. La mission que Dieu L’Immense lui a confiée est mondiale ; il doit guider l’humanité entière, des ténèbres de l’oppression à la clarté de la justice. Pour l’accomplissement d’un changement d’une telle importance, l’existence du Guide compétent ne suffit pas, sinon, cette condition prévalait déjà à l’époque du Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens. Ce changement d’importance réclame un contexte favorable planétaire qui présente toutes les conditions extérieures nécessaires à la révolution universelle.

Le facteur fondamental dans la mise en œuvre du contexte favorable et dans l’acceptation par les gens du nouveau message de justice est cette même sensation de vide et d’insignifiance que les hommes ressentiront alors. L’origine de cette sensation provient des différentes expériences humaines à propos de la civilisation ; une civilisation dont les aspects négatifs fait courber l’échine et la mène à comprendre qu’elle a grandement besoin d’aide. Depuis les profondeurs de l’âme, elle inclinera son attention vers le monde invisible et la source inconnue.

Cependant, du point de vue des progrès matériels, nous pouvons dire que dans l’avenir, les conditions permettant de faire parvenir un message au monde son meilleures que par le passé ; car les différentes parties du monde se rapprochent les unes des autres, les gens peuvent établir des relations entre eux, et les outils dont une organisation centrale a besoin afin d’informer les peuples à propos du nouveau message sont disponibles.

Ceci dit, en ce qui concerne ce qui a été exposé dans la question, à savoir le fait que plus l’Apparition de l’Imâm, que la Paix soit sur lui, sera retardée, plus les instruments guerriers seront perfectionnés, cela est juste, mais que peuvent tirer de ces outils matériels ceux qui ont perdu leur esprit et sont corrompus de l’intérieur?

Combien de fois au cours de l’histoire, l’édifice d’une civilisation s’est-il écroulé dès la première chiquenaude et pourquoi? Parce que cet édifice était en réalité déjà écroulé et ne disposait d’aucune sorte de couverture et d’appui. Septième discussion

Un individu peut-il modifier le cours du destin de l’humanité?
A la suite des questions déjà passées, nous en arrivons à la question suivante, qui consiste en ceci : un individu – quel que soit sa grandeur – peut-il réaliser la partie principale de ce projet immense? Ce personnage est-il un membre de cette humanité qui s’est acquitté de ses facteurs et de ses conditions extérieures afin de se préparer à réaliser l’établissement du mouvement conforme à ses conditions? (Autrement dit : a-t-il réalisé pleinement sa condition humaine l’inscrivant dans ce que doit être le devenir de l’humanité?)

La source, l’origine de cette question provient d’un point de vue particulier qui commente l’histoire de cette façon : l’homme est un facteur secondaire et accessoire du cours de l’histoire ; le facteur principal étant les forces matérielles et extérieures qui environnent l’homme ! En conséquence, un individu, dans le meilleur des cas est le commentateur analysant les causes de ce facteur principal, et rien d’autre.

Alors que nous avons clairement expliqué dans nos autres livres que les fondements de l’histoire reposent sur deux pivots : l’un est l’homme, et l’autre les facteurs matériels qui environnent l’homme ; de la même manière que les facteurs matériels, les instruments produits et la nature affectent l’homme, l’homme également affecte son environnement et les autres facteurs extérieurs. Il n’existe aucune justification disant que le mouvement part de la matière et s’achève en l’homme ; sauf si nous en admettons également le contraire, à savoir qu’il est possible que le mouvement parte de l’homme et s’achève en la matière ; car l’homme et la matière s’affectent l’un l’autre au cours du temps.

En tenant compte de cela, un individu peut vis-à-vis du cours de l’histoire être supérieur à un perroquet ; spécialement lorsqu’il s’agit de la personne qui forme le lien entre la terre et le ciel et qui est lui-même semblable à une force qui met l’histoire en mouvement. Ceci est ce que les prophètes ont prouvé dans l’histoire, en particulier dans l’histoire du sceau des Prophètes, Dieu le bénisse lui et les siens.

Le Prophète de l’Islam, Mohammad, Dieu le bénisse lui et les siens, afin de réaliser son Message céleste, celui de son époque, prit en main le cours de l’histoire et mit en œuvre une voie durable de culture et d’éducation qu’aucun facteur matériel n’aurait jamais pu prendre en charge – ainsi que nous avons expliqué cela dans la deuxième introduction du livre Al-Fatwa al-Wadiha. Or ce qui fut réalisable par l’intermédiaire du Noble Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, l’est également par celui de l’Imâm Attendu, que Dieu hâte sa noble Délivrance ; un Imâm qui provient de la Demeure Prophétique, dont le Noble Prophète de l’Islam a exposé le plan grandiose et donné la bonne nouvelle de son existence.

Huitième discussion
Lors du Jour Promis, par quel moyen le changement prendra-t-il forme?

Enfin, nous en arrivons à la dernière question. Ils demandent :

Quelle est ce moyen probable par lequel un tel personnage puisse offrir la victoire définitive à la justice et anéantir les tenants de la tyrannie et de l’oppression?

La réponse précise à cette question dépend de la connaissance de l’époque et de la phase dans laquelle le Mahdî, que la Paix soit sur lui, va entrer en scène. Si l’on peut déterminer avec précision les particularités, les conditions et l’état des choses à cette époque ; il est possible de dessiner, à la lumière de cela, le tableau des circonstances des opérations et des mouvements de cette révolution, or jusqu’ici nous ne savons rien de cette époque, ni des conditions et des réalités extérieures de celle-ci. L’on ne peut pas donner une réponse scientifique à propos de ce qui se passera dans ces jours ; quoiqu’il soit possible de conjecturer et de supposer, cela aussi sera probablement basé sur la subjectivité et non sur des réalités objectives et matérielles.

Ici, il existe une supposition juste qu’il est possible d’accepter. Cette supposition se base sur un hadith qui a été révélé à propos de cette problématique, en même temps qu’elle se base sur l’expérience tirée des grandes révolutions de l’histoire.

L’on suppose que l’Apparition de l’Imâm Mahdî, que la Paix soit sur lui, suivra un grand vide qui sera le résultat de la corruption et de la crise de la civilisation. Ce vide ouvrira la voie de l’avancement du nouveau message et préparera les esprits à l’acceptation de l’appel. Cette crise des esprits ne sera pas un accident qui surviendra subitement dans l’histoire de la civilisation humaine, car elle sera au contraire la conséquence naturelle des contradictions de l’histoire, de l’histoire qui se passe de Dieu ; et qui à la fin ne trouvera aucun moyen de corriger ces contradictions.

C’est alors que le feu s’allumera ; un feu qui n’épargnera rien et que rien n’épargnera.

C’est à ce moment que cette clarté apparaîtra afin d’éteindre le feu et afin de fonder la justice céleste sur toute l’étendue de la terre.

«والمحمد لله رب العالمين و الصلاة و السلام علي محمد و آله الطاهرين»

Louange à Dieu Seigneur des mondes et que la Paix soit sur Mohammad et sur les siens, les Purs.

L’écriture de ces pages commença le treizième jour du mois de Jamadi ol-Thânî de l’année mille trois cent soixante dix neuf de l’hégire (14 décembre 1959) et fut achevée le dix-septième jour du même mois (18 décembre 1959).

La grâce en provient de Dieu.

Une recherche à propos de la question du Mahdî
«ونريد أن نمنّ على الّذين استضعفوا في الـأرض ونجعلهم أئمّةً ونجعلهم الوارثين»

«Mais Nous voulions favoriser ceux qui avaient été humiliés sur la terre; Nous voulions en faire des chefs, des héritiers.»

La question du Mahdî ne consiste pas seulement en l’appel d’une croyance islamique qui ne comporte qu’une teinte religieuse. Cette question incarne une partie importante des désirs de l’humanité vers lesquels les hommes se tournent par les religions et les écoles de pensée différentes. La question du Mahdî est la cristallisation d’une inspiration innée, fenêtre par laquelle les gens voient le Jour Promis en dépit de visions différentes, depuis les points de vue des diverses croyances. Un Jour qui verra se réaliser sur terre les révélations célestes avec tous leurs desseins et après bien des difficultés, aplanira le chemin qui au cours de l’histoire fut pénible pour les hommes.

Mais l’attente du Jour Promis n’est pas seulement propre à ceux qui croient en l’invisible. Les autres également ont les yeux fixés vers un tel Jour ; à tel point qu’à la lumière de ce désir, cela a englobé également les écoles de pensée qui en aucunes manières ne souscrivent à la croyance en l’invisible. Les partisans de l’école du matérialisme dialectique qui interprètent l’histoire sur la base de l’antilogie attendent également un Jour qui fera disparaître tous les antagonismes et mènera à la victoire de la paix et de la coexistence.

Nous savons très bien que les cœurs, au cours de l’histoire et au sein de tous les peuples ont été plus occupés par cet espoir et cette sensation que par les autres questions humaines. Lorsque la religion confirme cette conscience universelle et insiste sur le fait que la terre, après avoir été remplie d’injustice et d’iniquité sera remplie de justice et d’équité, elle donne une valeur objective à cette conscience universelle et la transforme en une foi solide ; la foi en l’avenir et en l’inévitable destinée de l’homme. Cette foi n’est pas seulement le ferment du soulagement et de l’apaisement, mais constitue également la source de l’espoir ainsi que la source de la résistance.

Elle constitue la source de l’espoir, car la foi en le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, a le sens qu’il ne faut pas se placer sous le joug de l’oppression et qu’il faut être dans l’Attente d’un Jour où il sera victorieux sur le monde entier. Et elle est la source de la résistance, car cette foi est pareille à la lumière d’espoir qui s’oppose au désespoir et vivifie les cœurs ; bien que les malséances s’étendent et que les tyrannies montrent leur visage hideux.

Le Jour Promis est un Jour où la justice fera face à un monde rempli d’oppression et d’injustice, où elle ruinera leurs fondements et dessinera un nouveau plan. Le Jour Promis est un Jour où l’injustice, quelle que soit son ampleur, ses racines dans le monde et son emprise sur les destinées des gens sera nécessairement détruite et plus jamais ne retrouvera sa perpétuité.

Cette réflexion disant que la tyrannie sera renversée lors de son apogée et que ce renversement est certain, donne à ceux qui ont vécu l’oppression et aux peuples qui ont connu la souffrance l’espoir que les comptes seront modifiés, que la citadelle de l’injustice sera renversée et que les bases de la justice seront jetées sur sa ruine.

Il est vrai que la question du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, n’est pas propre à l’Islam et que toutes les religions et les écoles de pensées étaient et sont toujours d’une certaine manière dans l’Attente du Mahdî et du Sauveur. Or, les particularités que l’Islam a apportées à cette question forment le plus important corpus d’œuvres suscitées par ces attentes et ces espoirs. L’Islam a suscité le plus grand nombre d’attentes et a stimulé plus encore les sentiments des opprimés et de ceux qui ont souffert au cours de l’histoire, car l’Islam a modifié l’idée du Sauveur absent en celle du Mahdî promis tout changeant l’avenir en présent. L’Islam a changé l’espoir en la Délivrance accordée au monde dans un avenir lointain et obscur, en la foi en celui qui existe aujourd’hui tout en étant lui-même dans l’Attente du Jour Promis ; sa présence est due au fait que toutes les conditions doivent être remplies afin qu’il puisse se charger lui-même de son dessein.

Ainsi, nous voyons que la question du Mahdî n’est pas seulement une réflexion nous disant de demeurer dans l’attente de sa naissance, ni n’est seulement une prédiction qui nous demande de rester là, dans l’espoir d’une preuve, mais au contraire, la question du Mahdî est une réalité extérieure et désormais prête dont nous sommes dans l’Attente de la mise en œuvre. Il y a un homme déterminé qui vit parmi nous ; nous le voyons et il nous voit, il connaît tous nos désirs et toutes nos souffrances, il participe à nos peines et à nos tristesses, il est le témoin de l’abondance de tourments des opprimés, des infortunes de ceux qui souffrent, de la tyrannie des tyrans, il brûle à cause de cela, il vit avec désir dans l’Attente du moment où l’autorisation lui sera donnée de tendre sa main secourable en direction des opprimés, des démunis et d’arracher les racines de l’oppression.

Bien entendu, la fatalité est en ceci que cet Imâm de ceux qui attendent ne se présente pas et malgré le fait qu’il vit avec les gens, il a lui-même une vie cachée, jusqu’à ce que le moment promis intervienne. Il est évident que la l’idée du Mahdî, accompagnée de ces phénomènes islamiques, réduit la distance transcendantale entre les opprimés et le Sauveur et quelle que soit la durée de l’Attente, cela raccourcit le pont qui les relient à la promesse du Salut.

Lorsque l’on nous demande d’avoir foi en un Mahdî avec cette spécificité qu’il est un homme vivant et déterminé ; qui vit comme nous, qui est comme nous dans l’Attente, le dessein en est de nous inspirer la négation de toutes les sortes d’injustice et d’iniquité, ce dont le Mahdî est le symbole.

Maintenant, cela est évoquée dans la personne même de l’Imâm Attendu qui va rapidement faire son Apparition ; une personnalité qui dit «non» à toutes les forces, comme cela a été rapporté dans le hadith, n’a d’obligation envers aucun gouvernant oppresseur. La foi en le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, consiste en la foi en cet homme vivant, celui qui se soulève, et en le fait de l’accompagner.

Dans les hadiths, l’emphase a constamment été mise sur l’Attente de la Délivrance et il a été demandé aux partisans du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, de demeurer dans son Attente. Par cet acte, un lien spirituel est établi, et le contact entre l’Imâm et ses partisans prend corps. Alors qu’aucunes de ces valeurs, ce lien et ce contact n’auraient été fondés dans le cas où le Mahdî, personnalité vivante et contemporaine, ne serait pas.

De cette manière, nous observons que cette détermination de la pensée de l’Attente donne un mouvement nouveau, et celui-ci fait augmenter les possibilités et les capacités potentielles. De plus, l’homme opprimé qui n’assume aucun pacte ne le liant à aucun tyran et qui a vécu avec difficulté et souffrance, s’il apprend que son Imâm, son maître, partage ses afflictions, qu’il le perçoit, parce qu’il est vivant et n’est pas dépendant de l’avenir ; cela lui procure la sensation d’une paix profonde.

Ceci dit, la question de l’existence effective du Mahdî est en même temps confrontée à des positions négatives. Un certain nombre de gens pour lesquels l’idée de l’existence d’une telle personnalité constitue une difficulté ont des doutes à la base sur cette question.

Ceux-ci demandent : «Si le Mahdî est un homme qui est vivant depuis plus de dix siècles, sachant que jusqu’au moment de l’Apparition, cela va peut-être durer encore longtemps, comment est-il possible qu’un homme puisse vivre aussi longtemps? Les lois de la nature font que cet homme doit avoir atteint la vieillesse depuis très longtemps et devrait être mort. Réellement, cette question n’est-elle pas tout simplement impossible?»

Ils demandent également : «Quelle est cette insistance de Dieu à faire que ce soit absolument le Mahdî qui soit cette personne, contrariant pour lui les lois de la nature, accomplissant des choses impossibles afin d’allonger sa vie et de le conserver jusqu’au Jour Promis? L’humanité ne peut-elle pas fournir à la société, dans l’avenir, un guide tel que lui?

Ne serait-il pas absolument préférable que le Jour Promis proviennent de quelqu’un qui viendrait au monde en l’époque que cela concerne, grandissant avec les gens de cette époque et peu à peu, d’une manière naturelle en viendrait à tenir la promesse de son plan?»

Ils demandent aussi : «Si «Mahdî» est le nom de cette personne choisie qui est le fils du onzième Imâm, la Paix soit sur lui, né en l’année 255 de l’Hégire et dont le père a quitté ce monde en l’année 260 de l’Hégire, cela veut dire qu’au moment du décès de son père le Mahdî était un petit enfant qui n’avait pas plus de cinq ans. Cet âge n’est pas suffisant pour avoir permis le passage à la phase de la maturité intellectuelle, religieuse et morale, sous l’autorité du père. Comment et par quel moyen cette personne a-t-elle été instruite du point de vue religieux et moral afin de pouvoir mettre en œuvre son plan grandiose?»

Ils demandent encore : «Si l’Imâm est prêt, alors quelle est cette Attente de plusieurs siècles? Toute cette souffrance, cette affliction, tous ces malheurs collectifs dont le monde est témoin ne justifient-ils pas l’Apparition de l’Imâm, que Dieu hâte sa noble Délivrance, sur la scène des événements et l’établissement de la justice sur la terre?»

Ils demandent : «Imaginons que ce sujet est de l’ordre du possible, cependant, comment pouvons-nous avoir la foi en son existence? L’homme peut-il croire en cette hypothèse sans en avoir de preuves formelles ou même juridiques et dignes de confiance?

Est-ce que quelques hadiths du Noble Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, dont nous ne savons pas jusqu’à quel point ils sont exacts sont suffisants afin de nous soumettre à l’hypothèse en question?»

Ils demandent aussi, au sujet du plan du Mahdî lors du Jour Promis : «Comment un individu peut-il mettre en œuvre ce plan grandiose et essentiel aux quatre coins du monde? Un seul homme ne peut, quelle que soit sa grandeur, faire l’histoire à lui tout seul et la faire entrer dans une nouvelle phase. La semence des soulèvements de l’histoire se répand dans les événements et les accidents, puis un homme de bonne volonté peut construire l’avenir sur cette base et en montrer les lignes directrices.»

Ils demandent également : «Comment pouvons-nous imaginer que cet individu ait la capacité de mettre en œuvre une telle transformation, prodigieuse, et couper les racines de la tyrannie ; alors que les ennemis contrôlent toutes choses et tous lieux, que les armes de destruction massive sont entre leurs mains et qu’ils se placent à un très haut niveau du point de vue des capacités scientifiques, de la puissance politique, sociale et militaire?»

Voici donc les questions à ce sujet qui sont exprimées sous cette forme ainsi que sous d’autres formes. L’origine réelle de ces questions n’est pas toujours constituée de réflexions justes, et même, ce sont des névroses qui y jouent le plus grand rôle. Car ce sentiment qui voit avec beaucoup de grandeur la réalité de ceux qui gouvernent sur la terre, ne croit qu’aucune puissance ne peut en changer les origines. Quelle que soit la quantité de temps qui s’écoule, ce sentiment devient de plus en plus fort et sème de plus en plus le doute à propos du changement fondamental. De cette manière, ce sentiment met en œuvre en l’homme brisé mentalement la faiblesse, l’incapacité, le manque de confiance en soi, de sorte qu’à chaque fois qu’il pense à ce grand changement en ce qui le concerne, il ressent un grand poids sur ses épaules et ce poids cause le fait qu’il regarde cette hypothèse avec doute et tente de désavouer et de nier la théorie.

Maintenant, nous allons amener les questions unes à unes et nous allons y répondre à la mesure que ce résumé peut contenir.

Première discussion :
Comment une telle durée de vie est-elle devenue possible pour le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance?

Nous avons dit que l’existence du Mahdî, de plusieurs points de vue, est devenue sujette à questions et à problèmes :

Premièrement, la question de la durée de sa vie donne cette interrogation : comment une telle chose, impossible, est-elle devenue possible pour le Mahdî?

Est-il possible qu’un homme demeure vivant durant des siècles? Ainsi que cela est présumé au sujet de cet Imâm Promis et créateur du nouvel ordre mondial dont la vie atteint aujourd’hui plus de mille ans, à savoir dix fois plus que la vie d’un homme ordinaire ayant vécu de l’enfance à la vieillesse…

Il faut dire en réponse : quel est l’objet de «possible»? Ici, «possible» peut revêtir l’une de ces trois significations : possibilité pratique, possibilité spéculative, possibilité logique et philosophique.

La possibilité pratique désigne une action qui est en même temps de nature possible maintenant pour moi, pour vous ou pour n’importe quelle autre personne. Par exemple, le voyage sur les océans, l’immersion dans les profondeurs marines, le voyage sur la lune sont des actes qui sont possibles en pratique, il y a des gens qui accomplissent des actes de cette sorte.

La possibilité spéculative se situe ainsi : bien qu’actuellement, avec les outils modernes d’aujourd’hui, nous ne pouvons pas la réaliser, cependant, du point de vue scientifique et au vu des directions prises par la recherche scientifique, il n’existe pas de problème qui se soit posé à propos de cette possibilité, si l’on met en œuvre des outils adaptés, en des circonstances favorables.

Par exemple, le voyage vers Vénus, d’un point de vue spéculatif, n’est pas impossible, et même, les directions prises par la science actuelle nous apprennent la possibilité de sa réalisation. Bien qu’aujourd’hui il n’y a pas pour moi et pour vous de voie (praticable), il n’y a de différence importante qu’une «étape» entre le voyage vers Vénus et le voyage vers la lune ; le problème à régler provient seulement de la distance plus importante. Ainsi, l’ascension vers Vénus est possible sur le plan spéculatif, bien que cela ne le soit pas sur le plan pratique.

A l’inverse, aller sur le soleil, au cœur du ciel, n’est pas possible y compris du point de vue spéculatif, en ce sens que la science humaine n’a aucun espoir que cela ait lieu, car du point de vue scientifique et expérimental, on n’a jamais pu concevoir une combinaison qui puisse protéger l’homme de la brûlure de la chaleur solaire, sur une planète effrayante qui brûle effroyablement et dont la chaleur atmosphérique se situe dans les plus hauts degrés de température.

L’objet de possibilité logique et philosophique désigne ceci : du point de vue de la raison, avant l’expérimentation et en conformité avec les lois existantes, il ne se trouve pas de justification permettant de la réfuter ainsi que d’établir une loi établissant son caractère impossible. Par exemple, si nous voulons diviser en parts égales trois oranges sans en couper une en deux parties, du point de vue de la logique et de la raison, cela est impossible ; car la raison, avant toute chose et sans qu’il y ait eu expérimentation sait que le chiffre 5 est impair et ne peut être divisé en parts égales ; sa division en parts égales signifierait qu’il s’agit d’un nombre pair. Ainsi, si l’on dit que le nombre 3 est en même temps pair et impair, cela est contradictoire, et cette contradiction est absurde du point de vue de la logique. Or le fait que l’homme entre dans le feu et ne brûle pas où aille sur le soleil sans que la température du soleil ne le brûle n’est pas absurde du point de vue de la logique ; car aucune contradiction ne ressort de ce motif s’il est supposé que la chaleur du corps ayant la température plus élevée ne pénètre pas le corps ayant la température moins élevée ; même si bien entendu, cette question s’oppose à nos expériences passées ayant établi que la chaleur d’un corps ayant une température plus élevée pénètre un corps ayant une température moins élevée au point que les deux corps finissent par avoir la même température.

Par l’explication du sens de ces trois types de possibilité, nous comprenons que la possibilité logique dispose d’une aire plus étendue que la possibilité spéculative, elle-même plus étendue que la possibilité pratique.

Revenons à la base du sujet : il n’y a pas de doute à propos du fait que la vie de l’homme atteigne des milliers d’années est possible du point de vue logique ; parce que cette question est par ailleurs une absurdité du point de vue de l’intelligence seule, et ce type de présupposés n’est la cause d’aucune contradiction ; car le concept de «vie» ne comporte pas celui de mort rapide, et cela est absolument clair.

De la même manière, il n’y a pas de doute à propos du fait qu’une longue vie ne comporte pas actuellement de possibilité pratique ; de la même façon qu’à propos de l’immersion dans les profondeurs océaniques et de l’ascension vers la lune, il existe une possibilité spéculative ; cependant, la science, avec les outils et les instruments existants qui sont le résultat de la recherche contemporaine de l’homme n’a pas la capacité de porter la durée de la vie humaine à plusieurs siècles et nous voyons que les gens qui éprouvent la plus grande avidité vis-à-vis du fait de rester en vie, avec toutes les possibilités pratiques dont ils ont l’usage, ne vivent guère plus longtemps que les autres !

Mais voyons la possibilité spéculative : du point de vue du savoir actuel, il n’existe pas de problème pour raison théorique dans ce domaine. Est-ce que le phénomène du vieillissement provient des lois naturelles, lois qui régissent les tissus et les cellules de l’homme, et qui après que la croissance complète soit atteinte font progressivement diminuer le nombre des cellules fabriquées ainsi que leurs possibilités d’actions, pour finalement éteindre leur activité? Est-ce qu’un corps qui était immunisé vis-à-vis de toute influence extérieure est condamné à l’extinction? Ou est-ce que cette vétusté et cette incapacité des tissus et des cellules sur le plan physiologique ne constituent-ils pas le résultat d’un conflit avec des facteurs étrangers ; comme les microbes et l’intoxication qui proviennent de la suralimentation, d’actions qui se révèlent être lourdes pour l’organisme ou autres facteurs? C’est cette question que la science se pose aujourd’hui et à laquelle elle s’efforce d’apporter une réponse.

Assurément, une grande quantité de réponses scientifiques ont été données à cela jusqu’à maintenant.

Si nous acceptons ce point de vue spéculatif qui dit que la sénilité et la vieillesse ne sont pas le résultat d’un conflit, d’une bataille avec des facteurs étrangers caractérisés, cela prend le sens suivant : sur le plan théorique, il est possible, lorsque nous tenons les tissus qui forment le corps humain éloignés des facteurs d’influence, que la durée de la vie augmente et que l’on en arrive à vaincre le vieillissement. Si nous acceptons l’autre point de vue disant que la vieillesse est une loi naturelle régissant les cellules et les tissus vivants, nous en arrivons à la conclusion que ces cellules et ces tissus portent en eux le germe de leur propre anéantissement et lorsqu’ils atteignent le stade de l’incapacité et de la vieillesse, ils finissent par mourir.

Mais nous disons : même si nous acceptons cette théorie, cela ne veut pas dire que cette loi naturelle ne puisse jamais être infléchie, et même, cette loi selon une hypothèse qui reste à démontrer, est une loi flexible ; car nous voyons dans notre propre vie et les savants l’observent dans leurs laboratoires scientifiques que la vieillesse est un phénomène de la physiologie, indépendant de la notion de temps. Parfois, cela se produit rapidement et parfois, cela apparaît après un laps de temps plus long. Parfois, un individu très âgé n’a pas de traces de la vieillesse sur le corps. Les médecins également témoignent à ce sujet.

De plus, les savants ont pu tirer profit en pratique de la flexibilité de cette loi dont on pense qu’elle est naturelle et augmenter de plusieurs centaines de fois la durée de la vie de certains animaux par rapport à la durée normale de leur existence. Cette action fut engagée avec la mise en œuvre de domaines et de facteurs qui ont ajourné l’efficacité de la loi de la vieillesse.

Ainsi, il a été établi que l’ajournement du rendement de cette loi, avec la mise en œuvre de domaines et de facteurs déterminés est possible du point de vue spéculatif, bien que la science ne puisse toujours pas appliquer cet ajournement à l’homme, et cela n’est dû qu’au fait que l’homme, vis-à-vis des autres animaux, a ses problèmes spécifiques. Cela veut dire que du côté scientifique, en considérant les prises de positions de la recherche actuelle, il n’existe pas d’empêchement dans l’avancement de la durée de la vie humaine, que la vieillesse soit le résultat du conflit et de la lutte contre des facteurs étrangers ou qu’elle soit le résultat d’une loi naturelle inhérente aux cellules qui s’éteignent d’elles-mêmes.

Par conséquent, il ressort de ce qui a été dit qu’au sujet de la vie du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, et en réponse aux équivoques, il est nécessaire de dire : la longévité de l’homme, du point de vue de la logique et de la science spéculative, est possible et la science s’efforce petit à petit de changer cette possibilité théorique en possibilité pratique.

Lorsque la possibilité de réaliser la longévité est établie du point de vue logique et spéculatif, ainsi qu’il apparaît que la science humaine est en voie de changer cette possibilité théorique en possibilité pratique et effective, il ne reste plus de place pour l’invraisemblance de la réalisation de ce problème en ce qui concerne la personne de l’Imâm du Temps, que Dieu hâte sa noble Délivrance ; en dehors de l’étonnement consistant à se demander comment le Mahdî a pu prendre de l’avance sur la science ; avant que la science n’atteigne le niveau de cette évolution, à savoir ne touche à la possibilité effective en cela, comment a-t-il pu changer cette possibilité théorique en possibilité pratique?

Cela est semblable à un individu qui par la découverte d’un médicament contre l’épilepsie ou le cancer, aurait prit de l’avance sur la science. Si le problème réside en cela, à savoir comment l’Islam – un Islam qui a esquissé la vie de ce guide – a-t-il pu dans ce domaine mettre en œuvre un mouvement scientifique précurseur ainsi qu’une telle évolution? Alors la réponse est la suivante : ceci n’est pas le seul sujet dans lequel l’Islam a prit de l’avance sur le cours de la science.

La loi de l’Islam dans sa totalité n’a-t-elle pas prit des années d’avance sur l’avancée de la pensée scientifique et l’évolution naturelle de la pensée humaine?

La loi de l’Islam n’a-t-elle pas dessiné des slogans fondateurs dans les affaires exécutives dont les hommes découvrent des centaines d’années plus tard la valeur qui consiste à les réaliser?

La loi de l’Islam n’a-t-elle pas apporté des lois avec sagesse dont l’homme, jusqu’à un passé proche, ne pouvait comprendre le mystère et le motif?

La religion céleste qu’est l’Islam n’a-t-elle pas divulgué le mystère de l’existence qui ne s’était jusque là présenté à l’esprit d’aucun homme et a été attesté suite à la marche du développement graduel de la science?

Par conséquent, si nous croyons en tout cela, pourquoi devrions-nous douter à l’endroit du Maître de cette Révélation, à savoir Dieu Le Glorifié, du fait que lors de l’esquisse de la vie du Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, Il prenne de l’avance sur la science?

Bien entendu, nous avons seulement parlé ici des phénomènes que nous pouvons percevoir par nous-mêmes ; or nous pouvons rajouter à cela d’autres sujets dont la Révélation céleste et divine nous a parlé : par exemple, le Coran nous informe que le Prophète, Dieu le bénisse lui et les siens, a été transporté en une nuit de la mosquée sacrée de Makka (La Mecque) à la mosquée éloignée de Bayt al-Moqaddas (Jérusalem). Si nous voulons comprendre ce que fut ce voyage dans le cadre des lois naturelles, cela montre que dans ce cas là les lois qui ont été mises en œuvre n’ont été découvertes et pratiquées par la science, qu’après le passage de plusieurs centaines d’années.

Cette même science divine qui a donné au Prophète de l’Islam, Dieu le bénisse lui et les siens, la capacité du déplacement rapide, bien avant que la science ne puisse réaliser un tel désir, cette même connaissance a suscité une longue vie pour le dernier des successeurs désignés du Noble Prophète, avant que la science ne puisse offrir la réalisation de la longévité à l’homme.

Oui, cette longévité que Dieu a offerte à ce Sauveur Attendu, que Dieu hâte sa noble Délivrance, est une chose improbable et invraisemblable en ce qui concerne les hommes du passé comme ceux d’aujourd’hui ; les recherches des savants n’ont pas non plus jusqu’à aujourd’hui été productives dans ce domaine ; mais le plan de modification des fondements et d’une origine, qui est à la charge de ce Sauveur, vis-à-vis de la vie des hommes et de leur passé historique, échappe-t-il à la tradition?

N’est-il pas prévu que le monde soit transformé par sa main et que le socle d’une civilisation nouvelle soit fondé sur la base de la vérité et de la justice? Alors pourquoi, lorsque la destinée de ce plan grandiose est lié à certains phénomènes suscitant l’étonnement et étant hors du commun, comme la longévité, sommes-nous affectés par cet étonnement? Alors que l’étonnement lié à ce phénomène et son caractère inaccoutumé, quel que soit son importance n’égale pas l’importance du rôle immense que le Mahdî doit tenir lors du Jour Promis…

Lorsque nous reconnaissons que nous n’avons rien de semblable dans le passé en terme d’événement historique d’une telle ampleur, pourquoi ne reconnaissons-nous pas la longévité qui d’une même manière lui est donnée tandis que nous n’avons rien de semblable dans notre vie? J’ignore si cela est une coïncidence, le fait que nous n’ayons dans l’histoire que deux personnes chargées de purifier la civilisation humaine des sources de la corruption et de la perversité pour ensuite la reconstruire à neuf, et ces deux personnes ont une longévité équivalente à plusieurs fois la durée de vie ordinaire?

L’une de ces deux personnes est le prophète Nûh, la Paix soit sur lui, qui a mis en œuvre son plan lors du passé de l’humanité. Le Noble Coran précise qu’il a vécu neuf cent cinquante ans parmi son peuple et a fondé un monde nouveau après le déluge. L’autre personne tiendra la promesse de son plan lors de l’avenir de l’humanité. Il est le Mahdî, que Dieu hâte sa noble Délivrance, qui a vécu jusqu’ici plus de mille ans et dont il est prévu qu’il reconstruise le monde à neuf lors du Jour Promis.

Pourquoi acceptons-nous le fait que Nûh, la Paix soit sur lui, ait vécu au minimum près de mille ans et ne l’accepterions-nous pas à propos du Mahdî?

Deuxième discussion
Miracle et longévité
Nous avons vu que la longévité est possible du point de vue spéculatif. Maintenant, si nous imaginons que cela ne soit pas possible du point de vue spéculatif et que la loi de la vieillesse et de la sénilité soient infaillibles, de sorte à ce que l’humanité ne puisse jamais la faire fléchir ; qu’arrive-t-il dans ce cas?

Il faut alors dire que dans ce cas, la longévité d’individus comme Nûh et le Mahdî, la Paix soit sur eux deux, qui sont restés vivant durant des siècles, en contradiction avec les lois naturelles que la science moderne a établi, est alors de l’ordre du miracle.

Le miracle, lors d’une interruption spéciale «court-circuite» les lois naturelles afin de protéger la vie d’une personne à l’existence de laquelle est liée la Révélation céleste.

Le miracle de la longévité, du point de vue d’un musulman qui tire sa croyance du Noble Coran et de la Sunna, n’est pas limitée à un individu et n’est pas incroyable. Par exemple, la loi de la nature fait que le corps qui a la plus grande température affecte le corps qui a une température moindre, jusqu’à arriver au point où les deux corps soient identiques de ce point de vue. La certitude de cette loi est plus importante que celle de la loi du vieillissement, alors que nous savons que cette loi a été «court-circuitée» afin de sauvegarder la vie du Prophète Ibrahim, la Paix soit sur lui, car c’était le seul moyen de le sauver ; lorsqu’il est tombé dans le feu il a été révélé :

«يا نار كوني برداً وسلاماً»

«ô ! Sois pour Ibrahim fraîcheur et paix»

Et Ibrahim sortit du feu sain et sauf de tout préjudice.

C’est ainsi que d’autres lois naturelles ont été «court-circuitées» pour un nombre de prophètes et d’arguments de Dieu sur la terre ; la mer s’est ouverte pour Mussa, la Paix soit sur lui ; les romains ont crû avoir fait prisonnier ‘Issa, la Paix soit sur lui, alors qu’ils faisaient erreur ; le Prophète de l’Islam, Dieu le bénisse lui et les siens, alors qu’un groupe de nombreux qorayshites faisait le siège de sa maison et lui tenaient une embuscade depuis des heures, sortit de sa maison et passa au milieu d’eux tandis que Dieu le déroba à leurs regards.

Lors de tous ces exemples, les lois de la nature ont été «court-circuitées» pour la sécurité et la protection d’une personnalité ; car la sagesse divine exigeait qu’il reste en vie. La loi de la vieillesse peut elle aussi être comptée en tant que l’un de ces exemples.

L’on peut peut-être tirer une conclusion générale de ce qui s’est passé jusqu’ici, et cette conclusion est la suivante : à chaque fois que la protection de la vie d’un argument de Dieu sur la terre nécessite le «court-circuitage» des lois naturelles, à chaque fois que la poursuite de la vie de cette personnalité est obligatoire afin de mettre en œuvre un plan important, à ce moment, la grâce divine devient la cause d’une interruption des lois naturelles. Mais lorsqu’une personnalité a accompli son devoir en Dieu, il meurt conformément aux lois naturelles ou tombe martyr.

Ici nous nous trouvons également en face d’une question : comment est-il possible qu’une loi soit «court-circuitée»? Comment se peut-il que l’articulation infaillible et obligatoire reliant des phénomènes soit rompue? N’y a-t-il pas là une contradiction avec la science? Une science qui a découvert les lois naturelles et sur la base de l’analyse et de l’induction logique en a fait connaître les articulations essentielles…

Il faut dire en réponse que la science elle-même en prenant du recul vis-à-vis de la réflexion sur le caractère essentiel des lois naturelles a répondue à cette question.

En voici l’explication : la science, sur la base de l’observation et de l’analyse découvre les lois naturelles ; si un phénomène naturel vient toujours à la suite d’un phénomène qui le précède, nous déduisons de cette articulation une loi générale qui dit qu’à chaque fois que l’on observe le premier phénomène, le deuxième phénomène vient à sa suite. Mais la science ne dit pas qu’il faut qu’il y ait entre ces deux phénomènes une articulation substantielle infaillible qui prenne son origine dans leur essence ; car l’infaillibilité et l’exigence constituent un état invisible que les outils scientifiques de laboratoire ne peuvent établir. C’est pourquoi la logique de la science moderne insiste sur le fait que les lois naturelles - de la manière dont la science les définit - ne parlent pas de lien infaillible mais au contraire, parle de synchronisme continuel entre deux phénomènes. Ensuite, si un miracle se produit et sépare l’un de l’autre ces deux phénomènes naturels, de la même façon, une telle chose ne rompt pas à jamais un lien essentiel et infaillible.

La vérité est que le miracle au sens religieux est un mot qui est devenu compréhensible à la lumière de la science moderne, dépassant le point de vue de la science traditionnelle ; car le point de vue des anciens consistait en ce que tout phénomène, s’il est synchrone avec un autre phénomène ; le lien entre ces deux est incassable et on en concluait qu’il est impossible de les séparer l’un de l’autre. Or, selon la logique de la science d’aujourd’hui, ce lien est expliqué en tant que loi de simultanéité ou loi des «suites répétées». Cela sans que ce lien, cette articulation invisibles et infaillibles entre ces deux soient considérés comme une nécessité.

Avec ce regard, le miracle devient un état exceptionnel au sein de cette loi de simultanéité, sans que cela n’entre en collision avec une nécessité ou que cela n’aboutisse à une impossibilité.

Et nous, vis-à-vis de ce que nous avons accepté en tant que principe d’induction logique, nous sommes d’accord avec le point de vue de la science moderne et nous disons : l’induction ne présente pas de preuve à propos du lien essentiel entre deux phénomènes mais au contraire, cela ne fait qu’exprimer l’existence d’une définition commune de la simultanéité permanente et du synchronisme continuel entre deux phénomènes. De la même façon que l’on conçoit cette définition commune sur le principe d’un lien essentiel, l’on imagine à partir du principe de sagesse qu’il a été causé que l’ordre fondateur du monde a fixé des liens continuels entre les phénomènes choisis. Il est possible que cette même sagesse, à l’occasion, appelle l’exception qui dans ce cas donne une part au miracle.

Troisième discussion :
Pourquoi cette insistance sur la guidance de cette personnalité consacrée dont le résultat est la suspension des lois naturelles?

Ici, nous souscrivons au schéma de la deuxième question qui dit : quelle est la raison de cette insistance provenant de Dieu Le Très E'levé envers cette personnalité consacrée, entraînant le fait que les lois naturelles soient «court-circuitées» afin d’allonger la durée de sa vie? Pourquoi la guidance future n’est-elle pas confiée à quelqu’un dont la naissance est à venir, afin que ce soit lui qui produise les événements importants du Jour Promis, et ensuite, après être venu sur le terrain, tienne la promesse de son plan? Exprimé d’une autre façon : quel est l’intérêt de cette longue occultation?

La plupart de ceux qui posent ces questions ne veulent pas entendre une réponse par obédience. Assurément, nous croyons que les douze Imâms, la Paix soit sur eux, constituent un ensemble unique dont le remplacement d’aucun d’entre ses constituants n’est possible en aucun cas, mais ces individus veulent considérer ce point de vue dans son ensemble, sur la base de réalités perceptibles qui justifient d’elles-mêmes cette grande révolution et la faisabilité de ses résultats.

Sur cette base, fermons momentanément les yeux sur nos croyances vis-à-vis des Imâms Infaillibles, la Paix soit sur eux, et débattons à propos de cette question : est-ce que nous pouvons, à propos du remaniement prit en compte, par le biais de l’analyse des traditions collectives et de l’expérience vécue, tirer cette conclusion que l’un des facteurs de la victoire et de la réussite du Guide Attendu est cette longévité? Notre réponse est positive, pour plusieurs raisons, parmi lesquelles :

La mise en œuvre d’un changement fondamental demande que la guidance le régissant soit entre les mains d’un homme exceptionnel du point de vue spirituel ; avec une connaissance parfaite des capacités et des supériorités de sa propre école de pensée, accompagnée d’une connaissance profonde de la faiblesse des systèmes que l’on doit détruire et de la civilisation nouvelle que l’on va construire sur leurs ruines.

Quelle que soit la proportion dont l’âme et le cœur du guide du nouvel ordre mondial sont connaissant de la trivialité et de la futilité de la civilisation face à laquelle il se dresse pour la combattre, quelle que soit la proportion de ce qu’il sait du fait que cette civilisation n’est qu’un petit point sur la longue ligne de la civilisation humaine, c’est dans cette proportion qu’il trouve un surcroît de force du point de vue moral en vue de la confrontation et de la fermeté, et c’est dans cette proportion qu’il livre bataille jusqu’à obtenir la victoire.

Il est clair que la mesure nécessaire à la conscience de cette âme doit être proportionnelle à la taille du changement prit en compte ainsi qu’à la civilisation qu’il faut renverser. Ces engagements, plus ils concernent des systèmes plus grands et des civilisations plus vieilles, demandent une conscience plus approfondie. Et comme lors du Jour Promis il est prescrit que le monde sera rempli d’injustice et d’iniquité, avec toutes les fausses brillances, les splendeurs omnicolores sans dessus dessous, il est naturel qu’il faut aller à la suite d’une personnalité dont la conscience englobe le monde dans son entier. La naissance d’une civilisation ne se fera pas sans vouloir construire le changement et la justice sur les ruines de la précédente, or celui qui a grandi à l’ombre d’une veille civilisation qui a fait que le monde entier ait été sous l’influence de la domination de ses valeurs, se sentira petit face à cette civilisation… La preuve en est également que cet individu, dès lors qu’il ouvre ses yeux sur le monde et du moment où il est éduqué jusqu’à ce qu’il devienne adulte, voit constamment la souveraineté de cette civilisation et quel que soit l’endroit sur lequel il pose son regard, il ne voit rien d’autre que ses splendeurs omnicolores.

A l’inverse, celui qui a vécu avec l’histoire, et était présent avant que cette civilisation ne prenne forme, a contemplé de ses propres yeux, l’une après l’autre, toutes les grandes civilisations et ce qu’elles ont répandu, et non pas qu’il ait seulement étudié l’histoire. Il a vu la civilisation qui doit manifester le dernier volet de l’histoire de la vie humaine, avant le Jour Promis. En vérité, un tel individu a vu cette civilisation avant son apparition et avant qu’elle ne germe, puis il a été témoin de sa genèse, de son apparition et de son développement, jusqu’à ce qu’elle atteigne le stade de la croissance, et enfin, le moment de son plein épanouissement ainsi que celui où elle étend graduellement sa domination sur le monde.

En réalité, la personnalité qui regarde l’ensemble de ces stades avec la perspicacité et la parfaite connaissance acquise de ce géant effroyable – dans l’intention de le renverser – depuis cet angle historique qu’il a contemplé de ses yeux, et non sur le simple fait de se référer aux livres d’histoire ou en tant que prédestination inévitable qu’il faut accepter, n’aura indubitablement pas ce même point de vue que celui de Rousseau à propos duquel les auteurs disent : ne serait-ce que la pensée qu’un jour la France soit sans roi le mettait en butte à la peur et le terrifiait. Alors qu’il était lui-même un des plus grands historiens du monde de la pensée et de la philosophie et de ceux qui appelaient à un changement dans la politique de celui qui gouverne. Cela provenait de cette raison que Rousseau était tombé sous l’influence de la culture royale et respira durant sa vie au sein de l’atmosphère royale.

Or, le personnage qui fut présent durant toute l’histoire, possédant lui-même la dignité et la puissance de l’histoire, sait parfaitement que ce qui à présent possède la souveraineté provient de l’effet et de la force de l’histoire, que cette souveraineté est venue à l’existence par des desseins particuliers et qu’avec le passage du temps et de nouveaux desseins, elle va disparaître et que rien n’en subsistera. Exactement comme dans le passé proche ou dans le passé lointain, lorsqu’elle n’existait pas. A ce moment, la vie d’une civilisation, qu’elle que soit sa durée, ne représente pas plus que quelques jours au sein de la vie de l’histoire.

Permettez-moi de poser une question : avez-vous lu la sourate «Kahf» et la destinée de jeunes gens qui ont crû en leur Dieu, de telle sorte que Dieu augmenta leur guidance? Des jeunes gens qui avaient été confrontés à un système idolâtre et despotique étranglant la voix de l’Unicité et ne laissant pas de dommages s’immiscer dans la ligne unifiée de l’associationnisme. Des jeunes gens qui se sont mis à étouffer, ont fait face au désespoir et toutes les portes se sont fermées sur eux ; lorsqu’ils virent cela ils se cachèrent dans une caverne et ont demandé à Dieu une solution à leur problème. Il était très éprouvant pour ces jeunes gens que l’erreur soit souveraine, que la vérité soit condamnée et que les oppresseurs anéantissent tous ceux dont le cœur battait pour elle.

Savez-vous ce que Dieu a fait avec eux? Dieu les a endormis dans cette caverne durant trois cent neuf ans, puis Il les tira du sommeil et les ramena à la vie alors que ce système tyrannique était tombé, avait été versé aux poubelles de l’histoire et n’avait plus aucun pouvoir.

Pourquoi Dieu a-t-Il fait cela? Afin que ces honorables jeunes gens voient de leurs yeux la dispersion du pouvoir sans valeur, ce même pouvoir dont l’influence et l’existence se montrait à eux de façon imposante et importante. Maintenant, ils contemplaient de leurs propres yeux l’anéantissement de ces pervers afin que la puissance et la force des tyrans de l’histoire leur apparaisse petites et méprisables.

Si les compagnons de la caverne, du fait de cet événement rare qui consista à ajouter trois cents ans à leurs vies, purent tout voir clairement et acquérir une meilleure mentalité, alors pour cet Imâm Attendu, que Dieu hâte sa noble Délivrance, c’est un événement analogue qui se produisit, lui donnant la possibilité de voir les actions de ces hommes belliqueux, du début jusqu’à maintenant.

Du reste, une expérience provenant de l’accompagnement des civilisations et une présence personnelle au sein des mouvements et des changements de l’histoire auront un effet excellent sur la préparation intellectuelle et sur l’efficacité du Guide du Jour Promis, que Dieu hâte sa noble Délivrance. Cela causera le fait qu’il connaîtra tous les comportements adoptés par les autres, avec tous leurs points forts et leurs points faibles, ce qui est juste et ce qui est erroné. Il débutera la rectification de la société avec une parfaite connaissance des facteurs, des causes et des raisons des difficultés de l’histoire.

Assurément, cette grande révolution dont la mise en œuvre repose sur les épaules de l’Imâm Attendu, que Dieu hâte sa noble Délivrance, est basée et fondée sur l’Islam, et il est naturel que la guidance qui y est associée doive être absolument proche des sources et de l’origine première de l’Islam. La personnalité de l’Imâm s’est formée de manière complète et singulière, elle doit être éloignée des influences de la civilisation qu’il veut combattre.

L’Imâm est celui qui est né au sein de cette civilisation, y a été éduqué et sa pensée s’est formée dans son cadre ; il ne peut certainement pas être éloigné des dépôts et des formes de pensée de cette civilisation, quoiqu’il soit lui-même celui qui va guider le cours du changement de cette civilisation.

Ainsi, afin d’être sauf vis-à-vis des effets indésirables des directives de cette civilisation, il est nécessaire que sa personnalité se soit formée de façon parfaite lors de cette phase de la civilisation antérieure qui est plus proche du point de vue moral en général et du principe original de cette civilisation qu’il doit réaliser par sa guidance lors du Jour Promis.