Le Prophète prenait al-Hassan et l'étreignait en disant: "Mon Dieu c'est mon fils, je l'aime et j'aime celui qui l'aime"
Mariage dans le monde sublime!
Les Compagnons se succédaient chez le Prophète pour lui demander la main de sa fille Fatima al-Zahra, en raison de la position sublime qu'elle occupait selon le critère du Message, mais son Père récusait systématiquement toute demande en mariage la concernant.
L'Imam Ali décida de demander la main de Fatima en mariage. Avant d'aller voir le Prophète pour lui faire part de son désir, l'Archange Gabriel l'avait précédé chez le Prophète pour lui annoncer l'ordre de Dieu de marier Fatima à Ali.
Cet Ordre divin avait été révélé au Prophète selon al-Tabari dans ces termes: «... Ô Muhammad! Dieu, Le Très-Haut, lit sur toi le salut et t'annonce: "J'ai marié ta fille Fatima à Ali Ibn Abî Tâlib dans le monde sublime, marie-la lui donc sur la terre"».
Après la cérémonie des noces, le Prophète vint auprès de l'Imam Ali pour lui adresser ses félicitations:
«Que Dieu te bénisse par la fille du Messager de Dieu».
Puis, il prit un récipient d'eau qu'il bénit de quelques Paroles de Dieu et demanda à Ali et à Fatima d'en boire. Il arrosa ensuite leur visage et leur tête de quelques gouttes de cette eau, et s'adressant à Dieu, il pria à leur intention:
«Mon Dieu, ce sont les deux êtres que j'aime le plus parmi la création. Bénis donc par moi leur descendance et fais-les escorter par un gardien de Ta part. Je les place ainsi que leur progéniture sous Ta Protection contre Satan le réprouvé»
Premier descendant de la "Maison du Message"
Le premier descendant de la Maison du Prophète naquit au milieu du mois béni de Ramadân en l'an 3 de l'Hégire à Médine. Lorsque Fatima al-Zahraa proposa à l'Imam Ali de donner un nom au nouveau-né, il lui dit qu'il ne pouvait pas se permettre de devancer le Messager de Dieu dans cette tâche. C'est que l'Imam Ali savait d'ores et déjà que le Prophète considérait ce premier enfant de sa fille comme son propre fils et combien cette naissance lui tenait à cœur.
La bonne nouvelle parvint au Prophète (P). Exultant de joie, il se rendit chez sa fille pour exprimer sa réjouissance et féliciter le couple bienheureux. Om Salmâ - ou Asmâ' Bint 'Umays selon certaines sources - apporta l'enfant et le présenta au Prophète, lequel le prit dans ses mains, l'embrassa et l'étreignit. Puis il récita l'azan dans son oreille droite, l'iqâmah dans son oreille gauche, afin que la voix du Vrai soit la première chose qui parvienne à son ouïe.
Puis, s'adressant à l'Imam Ali, il lui demanda:
- Quel prénom as-tu donné à "mon" fils?
- Je n'aurais pas osé t'y précéder, répondit l'Imam Ali.
- Pas plus que moi-même je n'oserais y précéder mon Seigneur!
Ce dialogue entre le Prophète et son héritier présomptif n'était pas encore tout à fait terminé que la révélation divine parvint au Messager de Dieu l'informant que le Créateur avait nommé le nouveau-né "Hassan"
Le septième jour de la naissance d'al-Hassan le Prophète revint chez Sayyeda Fatima pour parachever les rites. Il égorgea un mouton dont il donna un quart à la sage femme - en plus d'un dîner - en témoignage d'estime pour ses efforts. Ensuite il rasa la tête du nouveau-né et offrit en aumône une quantité d'argent équivalent au poids des cheveux coupés. Puis, il enduisit la tête de l'enfant d'un parfum (Khalouq) à dominante de safran (annonçant à cette occasion l'interdiction de la coutume jahilite consistant à enduire la tête de l'enfant de sang). II ordonna enfin, que l'on procède à la circoncision du nouveau-né.
L'ensemble des rites que le Messager pratiqua à l'occasion de la naissance de son petit-fils seront désormais des Traditions que les Musulmans suivront.
L'Amour du Prophète (P)
La naissance d'al-Hassan et le mariage de ses parents étaient deux occasions pour le Prophète de fixer des Traditions à la Ummah. De même, l'amour qu'il continuera d'exprimer à l'égard de son petit-fils pendant les quelques années qu'il lui restait à vivre, lui permettra de tracer aux Musulmans beaucoup de lignes de conduite.
En effet, le tendre baiser et la douce étreinte dont le grand-père a couvé le nouveau-né le jour de sa naissance inaugura une période de plus de sept ans au cours de laquelle le Prophète ne manquera aucune occasion d'entourer al-Hassan de son amour, de ses bons soins, de sa tendresse, de ses caresses et de toutes sortes de marques d'affection.
On dirait que chaque fois que le Prophète laissait déborder ses sentiments d'affection envers son petit-fils devant les visiteurs ou les Compagnons, il tenait à faire passer un message ou un enseignement aux Musulmans. Les exemples suivants confirment l'exemple précédent à cet égard:
En fait, le Prophète aimait tellement al-Hassan qu'il se prêter à des jeux d'enfant avec lui même en présence de personnes étrangères au cercle familial. Pour attirer et amuser le petit al-Hassan, il se précipitait joyeusement et coquettement vers son grand-père, lequel, ravi, l'étreignait en psalmodiant:
«Je le protège par les mots divins parfaits contre tout Satan, tout oiseau de malheur et tout mauvais œil».
Ya'lâ Ibn Marrah témoigne à cet égard:
«Un jour nous sommes sortis avec le Prophète pour nous rendre à une invitation. Chemin faisant, le Prophète (Ç) apercevant al-Hassan en train de jouer, accourut vers lui devant tout le monde, ouvrit ses bras, laissant l'enfant passer tantôt par ci tantôt par là, s'amusant avec lui et le faisant rire. Il finit par l'attraper, posant l'une de ses mains sur son cou l'autre sur sa tête. Puis l'étreignant et l'embrassant, il dit:
"Hassan est de moi et je suis de lui. Dieu aimera celui qui aura aimé al-Hassan"».
Même lorsque le Prophète se trouvait en plein devoir religieux ou en pleine réunion publique, il évitait de contrarier son petit-fils et de le priver de son affection, comme s'il voulait signifier à la Ummah que cette affection n'était pas seulement une affaire personnelle.
L'enfant al-Hassan, se sentant très dorloté et choyé par son grand-père, ne se privait guère du plaisir de venir jouer avec lui même aux moments les plus délicats de recueillement et de culte. Il montait par exemple sur le dos du prophète lors d'une prosternation (sujûd), le Messager le laissait faire jusqu'à ce qu'il descende de lui-même. Si on essayait de l'en écarter, le Prophète faisait signe de le laisser faire.
Si l'amour inégalé du Prophète (Ç) pour son petit-fils s'exprimait tantôt par des baisers, des caresses et par toutes sortes de dorlotement, tantôt par une nourriture spirituelle consistent, comme nous l'avons vu à plusieurs reprises, en des supplications qu'il adressait à Dieu en sa faveur, ou en des formules sacrées qu'il lui inculquait en les soufflant dans ses oreilles, cet amour, le Messager de Dieu (Ç) l'exprimait parfois par des gestes paternels encore plus pathétiques; par exemple, en trempant de sa salive les lèvres d'al-Hassan pour étancher ou tromper sa soif. C'est ce qui se produisit un jour de l'an de la soif où Sayyeda Fatima angoissée par la souffrance de ses deux enfants haletants de déshydratation, les apporta à leur grand-père, lequel faute de mieux, leur offrit sa langue pour qu'ils la sucent et se soulagent.
Ce geste montre d'ailleurs une autre facette de la grande affection du Prophète pour al-Hassan. En effet si une immense joie emplissait le cœur du Prophète chaque fois qu'il voyait son petit-fils jubilant, une immense tristesse lui fendait le cœur chaque fois qu'il le sentait souffrant. C'est pourquoi dès qu'il entendait al-Hassan ou son frère pleurer, il appelait Fâtimah al-Zahrâ', en lui disant:
«Pourquoi cet enfant pleure-t-il? Ne sais-tu pas qu'il m'est pénible de le voir pleurer».
source: L'imam al-hassan, Abbass Bostani, adaptation par l'equipe du site