Il n’a pas de doute que marcher sur les lieux de passage du Prophète Mohammed
(صلی الله علیه و آله و سلم), le sceau des Prophètes(p), laisse des traces indélébiles dans le cœur des croyants, générations après générations, soulève les émotions et renforce à la fois la certitude en son Message divin et la détermination à l’appliquer. Alors pourquoi s’acharner à vouloir les faire disparaître?
Et de nos jours, le danger est grand de voir disparaître les derniers vestiges que l’on peut encore entrevoir ou imaginer sous le prétexte de travaux d’extension du sanctuaire sacré.
La maison de naissance du Prophète(s)
Le Prophète Mohammed(s) vit le jour à La Mecque, un lieu sacré situé dans la région montagneuse du Hedjaz, à l’ouest de l’Arabie, en l’an 570 apJC. On peut encore trouver l’emplacement de sa naissance non loin de la Ka‘bah. Mais, son lieu de naissance a été depuis transformé en une bibliothèque islamique.
Selon des témoignages, la maison où naquit le Messager de Dieu(s) était d’abord connue sous le nom de « Dâr Ibn Youssef », puis sous le nom de ‘l’endroit de la naissance du Prophète(s)’.
Selon Ibn Is’hâq al-Mekki, dans son livre « Akhbâr Mekka » : « Beaucoup de Musulmans, pèlerins ou résidents de La Mecque, se rendaient dans cette maison dès le premier siècle de l’hégire pour obtenir des Bénédictions du Prophète(s).
En l’an 578, un certain Ibn Jubayr se rendit à La Mecque et déclara qu’il vit le lieu de naissance du Prophète(s). Les Musulmans veillaient à le(s) visiter le lundi du 12 du mois de rabî‘ I, qui était toujours célébré à La Mecque.
Selon le témoignage de D. Mohammed al-Arnâ’ût : « Cette maison était bien entretenue jusqu’à la fin de la dynastie Hashimite dans la péninsule arabique et la prise du pouvoir par Al-é Sa‘oud en 1926, qui se mit à détruire tout vestige à La Mecque. La maison fut dans un premier temps abandonnée, délaissée par ses visiteurs. Puis elle fut transformée en une bibliothèque religieuse en l’an 1932.. Jusqu’à maintenant, des pèlerins saisissent l’occasion de visiter la bibliothèque pour retrouver l’esprit du Prophète Mohammed(s) dans ce lieu où il vint en ce monde.
A l’heure actuelle, même cette bibliothèque risque d’être détruite et recouverte de plaques de marbre, sous le prétexte de travaux d’élargissement de La Mecque bénie.
La maison où vécut le Prophète(s)
La maison où vécut le Prophète(s) était celle de Khadija fille de Khuwaylid qu’il avait épousée en l’an 595 apJC, est-il dit. Les fondements de cette maison ont été mis à jour lors des travaux d’extension de La Mecque en 1989.
Quand l’ingénieur, docteur Sâmî al-‘Anqâwî découvrit les vestiges de la maison du Messager(s) à La Mecque, près de l’enceinte sacrée de la Ka‘bah, il en fit la description suivante : « La maison était composée d’une entrée et de trois pièces, une pour le Messager de Dieu(s) et sayyidah Khadija, une pour les enfants et une où naquit sayyida Fâtimah az-Zahrâ’(p). »
Ces fondements remonteraient à plus de mille quatre cents ans avec des ajouts à l’époque abbasside.
Malheureusement, les vestiges ont été recouverts depuis et des toilettes publiques ont été construites dessus.
Le Messager de Dieu(s) à La Mecque ?
La Mecque a commencé à être habitée au temps du Prophète Ibrahim(p), quand il(p) s’y rendit avec sa femme Hâjar et son fils Ismâ‘îl pour les y laisser. Cela remonterait au 19e siècle avJC. La région était alors désertique comme en témoigne le verset coranique : ((Notre Seigneur, j’ai établi de ma descendance dans une vallée non cultivée, auprès de Ta Maison sacrée.))(37/14 Ibrahim) [On peut noter, au passage, le fait que la « Maison de Dieu » était établie avant l’arrivée du Prophète Ibrahim(p) et qu’elle serait apparu à l’homme au moment de la descente du Prophète Adam(p) après sa sortie du Paradis terrestre.] Quand il(p) y retourna des années plus tard, la région était devenue verdoyante grâce à la fameuse eau (l’eau ZamZam qui jaillit miraculeusement) et était habitée.
Au moment de la naissance du Prophète Mohammed(s), La Mecque était devenue une ville florissante, commerçante, accueillant les caravanes qui traversaient le désert pour se rendre vers les pays du Proche-Orient, en même temps qu’un centre religieux où se côtoyaient l’adoration de Dieu Unique (monothéistes, juifs, chrétiens) et celle des statues. Habitée par des tribus arabes, c’était ‘Abd al-Muttaleb (le grand-père du Prophète Mohammed(s)) qui assurait alors la direction de la ville et qui avait recreusé le puits de ZamZam, devenu inutilisable. Située à la lisière des empires byzantin, perse et abyssin, la ville avait pu sauvegarder son indépendance. Ce qui n’était pas sans attirer la jalousie et les convoitises des empires voisins. Dieu lui attribua les attributs de sécurité, de paix et de pureté.
C’est ainsi que, l’année de la naissance du Prophète Mohammed(s), Abrahat al-Ashram, le roi abyssin qui avait étendu sa mainmise sur la partie occidentale du Yémen, dressa une armée avec des éléphants, avec l’intention de détruire la Ka‘bah qui octroyait à cette ville ce statut particulier. C’est alors que Dieu, pour défendre Sa Maison, envoya Ses Anges qui lancèrent des pierres sur l’armée d’éléphants d’Abrahat. Le noble Coran relate cet évènement : ((N’as-tu pas vu comment ton Seigneur agit avec les gens de l’éléphant ? N’a-t-il pas rendu leur ruse dans l’égarement et Il a envoyé contre eux des oiseaux par volées qui leur lancèrent des pierres d’argile ? Il les a rendus semblables à une paille mâchée.))/105 L’Éléphant) La date retenue pour la naissance du Prophète Mohammed selon le calendrier solaire, chrétien est 570 apJC. Son père mourut deux mois avant sa naissance et sa mère alors qu’il avait six ans.
Il fut pris en charge par son grand-père qui mourut deux ans plus tard, puis élevé par son oncle Abû Tâleb, le père de ‘Alî. A l’âge de douze ans, le prophète Mohammed(s) accompagna son oncle en Syrie où il rencontra un moine qui reconnut en lui les signes distinctifs d’un Prophète. Connu pour ses qualités de confiance dans le commerce, il effectua une affaire fructueuse pour une riche femme de La Mecque, Khadija fille de Khuwaylid. Cette dernière lui proposa de l’épouser bien qu’étant quinze ans son aînée selon la plupart des propos rapportés, en l’an 595 apJC, est-il dit. Il fut ainsi à l’abri des soucis matériels et se vit reconnu socialement à La Mecque.
Sayyidah Khadija fut la première femme à avoir cru en lui(s), en sa Mission divine, en sa Prophétie et à se soumettre à la Religion de Dieu. Et elle donna naissance à sayyidah Fâtimah az-Zahrâ'(p).