Ashourã est le message de liberté
Par Saeed Sobhãni
Il ne s’agit pas ici de se libérer des contraintes morales car ce type de liberté n’est autre qu’une sorte d’aliénation de l’âme et de soumission à son orgueil. Il est plutôt question pour l’être humain de ne pas s’assujettir à l’oppression, ne pas se soumettre au langage de la force utilisé par les despotes pour pouvoir vivre une vie libre et digne.
L’Imam Hussayn paix sur lui a vécu toute sa vie durant de manière digne et noble de sorte qu’il était connu pour cela depuis son enfance. Les gens le comptaient parmi les hommes indépendants d’esprit et affranchis.1
Ainsi, parmi ses propos mémorables sur la dignité et la liberté, on trouve ceci: «une mort digne vaut mieux qu’une vie dans le déshonneur».2
Cette vision des choses est perceptible dans l’Ashourã hussaynite si bien que l’ennemi lui disait: «soit tu t’abaisses à prêter serment de manière déshonorable, soit tu peux t’attendre à mourir». Ce à quoi l’Imam répondit: «Par Dieu! Je ne m’abaisserai pas à consentir à ce déshonneur, ni ne me soumettrai à leur gouvernement comme un esclave!».3
De même, dans un troisième propos, il qualifie sa liberté de la manière suivante: «Ce bâtard fils de bâtard (Ibn Zyad) m’a laissé le choix entre deux chemins: me présenter sans défense face aux épées ou l’infamie. Or loin de nous l’infamie!».4
Quelle plus grande infamie que d’imaginer l’Imam Hussayn Ibn ’Ali - paix sur lui - serrer la main de Yazid et cautionner ses méfaits au prétexte de rester en vie quelques jours de plus. Il est bien meilleur d’abandonner toute vie humiliante afin d’adopter une vie de vérité. C’est là le vrai sens de la liberté.
Notes:
1. Ibn Abi Al-Hadid, Commentaire de la Voie de l’Eloquence, t.3, p.249
2. Ibn Shahr Ashoub, Manãqib, t.4, p.68
3. Issu des discours de l’Imam Hossayn, p.44 ( ?)
4. Seyyed Ibn Tawwous, Luhuf, p.57