La Connaissance de la Tradition Prophétique
  • Titre: La Connaissance de la Tradition Prophétique
  • écrivain: Mustafa Delchad Tehrani
  • Source:
  • Date de sortie: 11:21:44 4-9-1403

« La Connaissance de la Tradition Prophétique », Le besoin éternel de la communauté musulmane.

Par Mustafa Delchad Tehrani([i])   

 

Allusion :

 

«لقد كان لكم في رسول الله أسوة حسنة لمن كان يرجوا الله واليوم الاخر و ذكرالله كثيراً» ([ii])            

 

n effet, vous avez dans le Messager d’Allah un excellent modèle à suivre, pour quiconque espère en Allah et au Jour dernier et invoque Allah fréquemment. »

 

Pour les musulmans, le Dernier des Prophètes est une source par laquelle ils peuvent extraire un modèle pour tous leurs actes, leurs attitudes et leurs devoirs([iii]) , ils peuvent se référer à la manière du Prophète Mohammad (QPSSL) et conformer leurs attitudes à celle du Prophète dans tous les domaines ; et ce fait est une affaire éternelle et fixe([iv])    

Il est commandé aux musulmans de prendre le Prophète comme un modèle dans leurs paroles et leurs attitudes, et ce fait est compté pour un ordre dans la mission prophétique et pour un signe de la croyance des musulmans.
    
Les mots clés :

 

Le Noble Prophète (Qlpssl), la connaissance de la Tradition Prophétique, le modèle à imiter, le bel exemple, la communauté musulmane.

 

Introduction :

 

La présentation du Prophète comme le « bel exemple » est considérée comme la plus grande différence entre l’école des prophètes et d’autres écoles, car, l’école des prophètes est douée de la caractéristique « d’être exécutable » et « de faire attention à l’objectivité ». Dans l’école des prophètes, on présente un modèle pour l’imitation au sens pratique, un modèle dont les manières pratiques sont accessibles dans tous les domaines : qu’ils soient individuels, sociaux, politiques ou culturels. Dans la religion de l’Islam, ce fait est plus remarquable, plus sérieux et plus évident, car, l’Islam est la dernière religion divine. Donc, il est nécessaire pour la « communauté musulmane » d’avoir, tout le temps et dans toute circonstance, un exemple qui est complet de tous les points de vue et un modèle digne d’être imité.

 

L’Imâm Ali (Qlpssl) présente le Prophète (Qlpssl) comme un bon exemple digne d’être imité et dit sur ce point :

 

«و لقد كان في رسول الله3 كاف لك في الأسوة»([v])

 

"Imiter l’attitude du Messager de Dieu (Qlpssl) et prendre son comportement comme modèle sera suffisant pour vous"

 

«فتأسّ بنبيّك الاطيب الأطهر3؛ فإنّ فيه أسوة لمن تأسّي و عزاء لمن تعزّي. و أحبّ العباد إلي الله: المتأسّي بنبيّه و المقتصّ لأثره»([vi])       

 

« Donc, imite ton Prophète pur et chaste parce que sa conduite est un modèle pour celui qui cherche à l’imiter. L’imitation du Prophète sera un excellent honneur pour celui qui cherche à être honoré et celui qui prend son Prophète comme modèle et continue à se comporter comme lui, sera le plus cher des hommes chez Dieu. »

 

Ainsi en présentant ce « bel exemple » dont le comportement est complet à tous les points de vue et dont on peut s’apercevoir l’effet objectif dans tous les domaines, les musulmans sont absolument chargés de prendre cette personne respectable comme modèle et celui qui l’imite et suit son comportement sera le plus cher (aimé) des créatures chez Dieu et c’est la parole de Dieu qui dit :

 

«قل إن كنتم تحبّون الله فاتّبعوني يحببكم الله»([vii])      

 

« Dis Ô le Prophète, si vous aimez vraiment Allah, suivez-moi, Allah vous aimera alors… »

 

C’est en suivant ce modèle complet et suffisant que l’homme peut se diriger vers l’absolue perfection et ce fait justifier la nécessité de l’imitation.([viii]) Le problème des « modèles » est l’un des problèmes principaux et très importants en Islam, car, l’homme a naturellement tendance à trouver des modèles et à les suivre. L’homme, privé de modèle et d’exemple à suivre, ne peut pas se diriger vers la perfection. Il y a des hommes qui sont privés de modèles dans une ou des étapes de leur vie et ces étapes constituent des époques de leur errance et de leur perplexité. Ils ne savent pas dans quelle direction il faut se diriger, marcher à quelle vitesse, comment se comporter devant les obstacles du chemin (de la perfection) ou bien se servir de quelle manière pour se confronter avec les problèmes.([ix])    

     

La connaissance de la Tradition Prophétique

 

Pour conduire les hommes vers l’ultime but (de la création) et pour pouvoir avoir accès à l’Au-delà, après s’être délibéré des biens d’ici-bas, l’Islam s’est révélé. Dans le moule des mots (le sens abstrait) il s’est apparu dans le Saint Coran et au sens pratique, il s’est présenté à nous dans la conduite du « bel exemple » (le Prophète ou l’Imâm). Si l’homme ne connaît pas le « bel exemple » et ne le considère pas comme son « guide spirituel » dans tous les domaines, il se trompera évidemment dans le choix du modèle et choisira comme son guide de faux modèles négatifs, car, l’homme ne peut pas vivre sans guide et sans modèle. Comme ce qui est dit dans un hadith de l’Imâm Baghir (Qlpssl), rapporté par Mohammad Ibn Moslim :

 

«كلّ من دان الله عزّوجل بعبادة يجهد فيها نفسه ولا إمام له من الله فسعيه غير مقبول, و هو ضالّ متحيّر, و الله شانيء لأعماله, و مثله كمثل شاة ضلّت عن راعيها و قطيعها, فهجمت ذاهبة و جائيه يومها, فلمّا جنّها الليل بصرت بقطيع مع غير راعيها, فحنت إليها و اغتّرت بها, فباتت معها في ربضتها. فلمّا أن ساق الراعي قطيعه أنكرت راعيها و قطيعها, فهجمت متحيّرة تطلب راعيها و قطيعها, فبصرت بغنم مع راعيها, فحنت اليها و اغترّت بها, فصاح بها الراعي: ألحقي براعيك و قطيعك؛ فإنّك تائهة متحيّرة عن راعيك و قطيعك. فهجمت ذعرة, متحيرة, نادة، لاراعي لها يرشدها إلي مرعاها أو يردّها. فبينا هي كذلك إذا اغتنم الذئب ضيعتها, فأكلها. و كذلك و الله يا محمد! من أصبح من هذه الأمّة لا إمام له من الله عزّوجل ظاهراً عادلاً أصبح ضالّاً تائها. و إن مات علي هذه الحال مات ميتة كفر و نفاق. و اعلم ـ يا محمد! ـ أنّ أئمّة الجور و أتباعهم لمعزولون عن دين الله, قد ضلّوا و أضلّوا, فاعمالهم الّتي يعملونها كرماد اشتدّت به الريح في يوم عاصف, لايقدرون ممّا كسبوا علي شيء, ذلك هو الضلال البعيد»([x])        

       

« La prière est la tentative de celui qui, en se donnant de la peine, prie Dieu, Le Glorifié et Honoré, mais celui qui est privé de guide spirituel (lequel est déterminé par Dieu pour l’homme), sera refusé et cet homme lui-même, errant, marche dans de faux chemins. Les devoirs religieux effectués par cet homme seront considérés par Dieu, comme de faux actes d’ennemis. L’histoire de la vie de cet homme est semblable à celle d’un mouton qui a perdu son berger et son troupeau et qui, errant pendant toute la journée, traverse le chemin et ensuite retourne à son premier lieu. Quand la nuit tombe, un troupeau accompagnant son berger apparaît sous les yeux de ce mouton, celui-ci ira vers eux, il sera tenté de rester chez eux et de dormir la nuit à côté de ce troupeau. Le matin, quand le berger commence à conduire son troupeau, le mouton comprend qu’il s’est trompé, que ce troupeau et ce berger lui sont inconnus, alors, encore perdu, stupéfiant et errant, il cherche son propre troupeau et apparaîtra encore à ce moment, de nouveau, un autre berger accompagné de son troupeau et le mouton se trompera de nouveau, tentera de rester chez eux. Le berger l’appellera alors et lui dira : rejoins-toi à ton propre troupeau et à ton propre berger, puisque tu es errant et tu as perdu ton berger et ton troupeau. Alors le mouton effrayé, perdu et errant commencera à marcher. Mais s’il n y’a pas de berger qui puisse orienter le mouton susdit vers la prairie déterminée ou bien vers son troupeau original, le loup profitera de cette situation ; il chassera le mouton et le mangera.

 

Par Dieu Ô Mohammad ! Celui qui est un membre de la communauté musulmane mais qui n’a pas d’Imâm juste et évident de la part de Dieu, Honoré et Glorifié, vivra comme ce mouton-là et si cet homme meurt dans de telles circonstances, c’est-à-dire, sans guide et errant, il sera considéré comme un hypocrite, infidèle et païen. Sache Ô Mohammad que les chefs et les guides du chemin de l’injustice et ceux qui les suivent seront rejetés par la religion divine, ils sont perdus et égarés et ils font égarer les autres. Les actes qu’ils font ressemblent (du point de vue de Dieu) à des cendres auxquelles s’attaque dans un jour orageux un ouragan.

 

Evidemment la cendre va se disperser dans l’air, les actes des infidèles aussi, ressemblants aux cendres, sont vains et ils n’en profiteront jamais. C’est un égarement lointain. »

 

Selon la conception courante, on a déjà fait des discours sur la soumission à l’homme parfait, au maître spirituel, au guide, au chef et au calife. Et en plus de la présentation de la place et du rôle particulier de l’homme parfait dans la création et dans la législation, on a aussi fait attention à ce problème principal, c’est-à-dire, la présentation de l’homme parfait comme le « bel exemple » à suivre([xi]). Car, l’homme ne peut pas traverser tout seul et sans se soumettre à un modèle parfait, le chemin de la perfection.

 

Beaucoup d’hommes entrent, sans raison, dans le chemin de la perfection, ils y gaspillent leur temps et, à la fin, fatigués, déçus, stupéfiants et tristes, ils ne sont que plus égarés dans leur égarement.

 

Ainsi, l’absence d’un guide assuré, pendant qu’on traverse le chemin de la perfection, signifie que l’esprit de l’homme est captivé par le démon. C’est alors que l’absence du «bel exemple»dans tous les domaines qu’ils soient individuels, sociaux, politiques ou économiques est remplacée par de « faux exemples pécheurs » et que ces derniers font la base de toutes les convenances individuelles et sociales de l’homme errant. C’est pourquoi, on a dit

 

«من لم يكن له شيخ فشيخه الشيطان» ([xii])    

 

« Celui qui n’a pas de guide spirituel assuré, son guide sera le démon ».

 

Etant donné l’importance de la place de ce problème, le Saint Coran présente, de différents points de vue et dans des versets de différentes dimensions, le « bel exemple ». Nous essayerons d’en présenter quelques-uns :

 

Le modèle du blasphème et de la croyance :

 

«ضرب الله مثلاً للذين كفروا امرأة نوح و امرأة لوط كانتا تحت عبدين من عبادنا صالحين فخانتا هما» ([xiii])    

     

1- « Allah a cité en parabole pour ceux qui ont mécru la femme de Noé et la femme de Lot. Elles étaient sous l’autorité de deux vertueux de Nos serviteurs. Toutes les deux les trahirent …»

 

([xiv])    

 

« Et Allah a cité en parabole pour ceux qui croient, la femme de Pharaon… »

 

2- Le modèle de la dépense en aumône :

 

«و يؤثرون علي أنفسهم و لو كان بهم خصاصة...» ([xv])    

          

« …et qui [les] préfèrent à eux-mêmes, même s’il y a pénurie chez eux »

 

«و يطعمون الطعام علي حبّه مسكيناً و يتيماً و أسيراً * إنّما نطعمكم لوجه الله لانريد منكم جزاء و لا شكوراً»([xvi])      

        

 « Et [ceux-qui] offrent de la nourriture, pour l’amitié de Dieu, au pauvre, à l’orphelin et au prisonnier disant : c’est pour la satisfaction de Dieu que nous vous nourrissons. Nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude »

 

3- L’exemple de ceux qui se rallient avec les « Amis de Dieu » et rompent avec leurs ennemis :

 

«قد كانت لكم أسوة حسنة في ابراهيم و الذين معه إذ قالوا لقومهم إنّا برءاؤا منكم و ممّا تعبدون من دون الله كفرنا بكم و بدا بيننا و بينكم العداوة و البغضاء أبداً حتّي تومنوا بالله وحده...» ([xvii])            


« Certes, vous avez eu un bel exemple [à suivre] en Abraham et en ceux qui étaient avec lui, quand ils disent à leur peuple : « nous vous désavouons, vous et ce que vous adorez en dehors d’Allah. Nous vous renions. Entre vous et nous, l’inimité et la haine sont à jamais déclarées jusqu'à ce que vous croyiez en Allah… »

 

4- L’exemple de la dévotion et de la servitude :

 

«كانوا قليلاً من الليل ما يهجعون * و بالأسحار هم يستغفرون * و في أموالهم حقّ للسائل و المحروم» ([xviii])      

        

« Ils dormaient peu la nuit/ et aux dernières heures de la nuit, ils imploraient le pardon (d’Allah)/ et dans leurs biens, il y avait un droit au mendiant et au déshérité »

 

5- Le modèle de ceux qui appellent Dieu, font la prière et donnent l’aumône égale :

 

«رجال لاتلهيهم تجارة و لا بيع عن ذكر الله و إقام الصلاة و إيتاء الزكاة يخافون يوماً تتقلّب فيه القلوب و الأبصار»([xix])     

          

« Des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah, de l’accomplissement de Salat et de l’acquittement de la Zakat, et qui redoutent un Jour où les cœurs seront bouleversés ainsi que les regard »

 

Le choix d’une position pratique, juste et précise est l’une des caractéristiques de la croyance et de la foi et ce fait justifie la nécessité de la réalisation pratique des théories religieuses ; cela signifie que l’homme, après avoir cru en Dieu, en l’Islam et en la loi canonique de l’Islam et après les avoir compris, est, selon l’ordre de la servitude devant Dieu, responsable devant l’exécution des ordres religieux. Donc, il doit conformer son attitude et son comportement, dans toutes les circonstances et dans toutes les étapes de la vie, aux lois islamiques et aux principes pratiques de cette religion, aussi, doit-il se choisir une position pratique précise selon l’ordre de l’obéissance aux lois religieuses.

 

Ainsi se précise la nécessité de la détermination d’une position pratique évidente, aussi celle d’obtenir la connaissance juste des conditions pour pouvoir se tenir une position convenable devant les obstacles.([xx])      

 

« La religion » n’est pas seulement une idée abstraite ou bien mentale, elle ne concerne pas seulement une foi ou une croyance qui relève du bon cœur et du sentiment, au contraire, ce qu’on peut comprendre, de façon évidente, de la lecture de beaucoup de versets (du Coran) et des traditions (des hadiths), c’est l’union de l’action et de la foi et ce lien est une union inévitable([xxi]).Comme ce que dit l’Imâm Ali (Qlpssl) :


La Connaissance de la Tradition Prophétique


«فبالايمان يستدلّ علي الصالحات، و بالصالحات يستدلّ علي الايمان»([xxii])  

        

« L’homme, grâce à sa foi religieuse, s’inclinera vers la bonne œuvre et en faisant la bonne œuvre, il se découvrira la foi religieuse ».

 

 Et quand on lui a demandé de leur commenter la foi, il leur a répondu :

 

«الايمان: معرفة بالقلب و اقرار باللسان و عمل بالأركان»([xxiii])       

   

« La foi se présente par la connaissance qui relève du bon cœur, par la parole de la langue et par l’action faite avec les mains et d’autres membres du corps humain ».

 

L’union qui existe entre l’action et la foi est tellement importante que, selon le Noble Prophète (Qlpssl), Dieu n’en accepte pas l’une, sans être accompagné de l’autre :

 

«الايمان و العمل إخوان شريكان في قرن, لايقبل الله أحدهما إلّا بصاحبه»([xxiv])

 

 « La foi et l’action sont deux associées symétriques et semblables. Du croyant, Dieu n’en accepte pas l’une sans être accompagné de l’autre ».

 

Quelquefois on lit à travers les paroles de l’Imâm Sadigh (Qlpssl) :

 

«الايمان عمل كلّه»([xxv])   

 

« La foi est considérée comme toute l’action qui est faite » ou bien il a dit :

 

«الايمان لايكون إلّا بعمل, و العمل منه, و لا يثبت الايمان إلّا بعمل»([xxvi])           

 

« L’existence de la foi dépend de l’existence de l’action et l’action résulte de la foi et la foi ne se présente que sous la forme d’action »

 

L’action, dont la motivation est la foi, a besoin des mesures pratiques, elle a besoin des critères pratiques. La « Tradition Prophétique » contient la présentation de ces critères et la soumission à ces action-modèles est basée sur ces critères.

 

L’adoption d’une position pratique, qui soit fondée sur une direction exacte et sur la loi prophétique, ne se réalise qu’à condition de connaître la « Tradition Prophétique ». Si l’homme ne connaît pas de critères pratiques déterminés, il ne pourra jamais faire des actes corrects et il ne pourra également choisir de position juste et convenable devant les obstacles. L’homme connaissant la tradition prophétique possède la capacité de distinction dans tous les domaines, il aura des critères et ces derniers l’aideront dans la vie pratique, ils l’aideront dans le chemin de la perfection.

 

C’est pourquoi, on doit obtenir les meilleurs et les plus solides critères, et on ne peut les trouver que dans un modèle complet à tous les points de vue :

 

«و اقتدوا بهدي نبيكم؛ فإنّه أفضل الهدي, و استنّوا بسنّته؛ فإنّها أهدي السنن»([xxvii])         


« Prenez comme exemple la tradition de votre Prophète qui est la meilleure des traditions et conformez votre attitude à la manière du Prophète qui est la meilleure (pour conduire le peuple) entre toutes les autres manières »,

 

«أرسله داعياً إلي الحق و شاهداً علي الخلق»([xxviii])

 

            « Dieu a envoyé le Prophète pour que celui-ci invite le peuple vers Dieu et pour qu’il témoigne les actes du peuple ».

 

«سيرته القصد, و سنّته الرشد, و كلامه الفصل, و حكمه العدل» ([xxix])

 

« Sa tradition et sa conduite est modérée, sa manière juste et solide, ses paroles sont comme des lumières qui font distinguer le Vrai du Faux, enfin, sa sentence est aussi juste. »

 

Mais, ici, un autre problème intervient concernant ce qu’on doit faire lorsqu’on veut faire un acte dans une atmosphère où le Vrai et le Faux sont confondus, où « le doute »([xxx]) s’empare de l’homme. Là, selon quel critère, l’homme doit s’avancer et d’après le comportement de quel modèle juste et correct ? Le Vrai et le Faux ne sont pas toujours distincts, évidents et dépourvus d’aucun doute. S’il n’y avait jamais de doute, le chemin était clair et le devoir de l’homme, aussi, était évident. Mais dans de telles conditions où le doute règne sur le Vrai et le Faux, comment peut-on avoir accès à cette grâce concernant l’obtention de la perspicacité nécessaire pour pouvoir découvrir le Vrai et ensuite se comporter selon lui. Tâche difficile à exécuter([xxxi])!

 

C’est alors que l’action provenant des critères évidents et la continuité à se comporter comme le « bel exemple » complet à tous les points de vue, sauveront l’homme. Ainsi la référence juste et correcte au Livre de Dieu et la tradition complète de son Prophète constitueront le salut de l’homme. L’Imâm Ali (Qlpssl) conduit ainsi Malik e Achtar : « Là où les affaires te sont difficiles et la Vérité des affaires te semble vague et imprécise, réfère-toi à Dieu et à son Envoyé, car, Dieu le Très-Haut a dit aux gens qu’il aime conduire:

 

«واردد إلي الله و رسوله ما يضلعك من الخطوب, و يشتبه عليك من الأمور؛ فقد قال الله تعالي لقوم أحبّ ارشادهم: يا أيّها الذين أمنوا أطيعوا الله و أطيعوا الرسول و أولي ألامر منكم, فإن تنازعتم في شيء فردّوه الي الله و الرسول. فالردّ إلي الله: الأخذ بمحكم كتابه, والردّ إلي الرسول: الأخذ بسنّته الجامعة غير المفرقة»([xxxii])

 

« Ô les croyants ! Obéissez à Allah et obéissez au Messager et à ceux (innocents et justes) d’entre vous qui détiennent le commandement. Puis, si vous vous disputez en quoi que ce soit, renvoyez-la à Allah et au Messager… ».


Et renvoyer à Dieu signifie, ici, « qu’on fait extraire ses ordres de son Livre, le Coran, et renvoyer à son Messager signifie qu’on doit suivre la tradition complète prophétique qui est admise par tout le monde »([xxxiii]).

 

Donc, c’est en s’accrochant à ces deux sources principales que l’homme peut obtenir la clairvoyance nécessaire pour pouvoir faire la bonne œuvre qui résulte de la foi. Sans se référer aux critères de la Vérité (les critères divins), l’homme sera dominé par le doute et il commettra lu principaux péchés lorsqu’il vond la faire un acte. Sur ce point, l’Imâm Ali (Qlpssl) a dit :

 

«إنّ دين الله لا يعرف بالرجال, بل بآية الحقّ, فاعرف الحقّ تعرف أهله» ([xxxiv])               

 

« La religion divine ne se fait pas connaître par les personnalités, mais, par les signes (miraculeux) et les preuves divines. Donc, connais Dieu pour pouvoir connaître ses fidèles. »

 

L’homme qui est privé des critères vrais (divins) ne peut pas respecter le Vrai (Dieu) et il ne peut également pas se considérer comme le porte-drapeau du champ de bataille entre le Vrai et le Faux. Nous pouvons nous référer sur ce point à ce qu’a déclaré l’Imâm Ali (Qlpssl) lorsqu’il régnait sur la communauté musulmane et qu’il avait des problèmes avec les musulmans qui prétendaient protéger la religion (les gens de qibla). L’Imam a dit :

 

«وقد فتح باب الحرب بينكم وبين أهل القبلة, ولا يحمل هذا العلم إلّا أهل البصر و الصبر والعلم بمواضع الحق» ([xxxv])

 

« Maintenant le feu de la guerre est il allumé entre vous et les gens de qibla. Et le drapeau (de la victoire) de cette guerre ne sera porté que par les clairvoyants et les musulmans solides qui sont informés des positions divines ».

 

Cette clairvoyance et cette connaissance par rapport aux positions du Vrai (Dieu) se transfigurent dans la tradition prophétique : une tradition qui se manifeste elle-même dans le Coran et à travers ses mots, et dans la parole, le comportement et l’attitude du Noble Prophète (Qlpssl) et les Imâms-guides qui sont inséparables au Prophète. Sur cette union inséparable, l’Imâm Ali (Qlpssl) a insisté dans sa précieuse lettre où il a expliqué les événements et les problèmes qui eurent lieu après la mort du Prophète (Qlpssl) :

 

«فمضي لسبيله3، ترك كتاب الله و أهل بيته إمامين لايختلفان، و أخوين لايتخاذلان، و مجتمعين لايفترقان»([xxxvi])     

         

« Le prophète a décédé (il a rejoint son Dieu), mais, il a laissé après, le Livre de Dieu et sa famille, qui sont deux guides qui ne se contredisent jamais. Ils sont comme deux frères qui sont toujours présents pour s’aider, ils s’accompagnent à jamais et ne se séparent jamais. »


Cela veut dire que Le Livre et les descendants du Prophète sont inséparables et si pendant un certain temps, l’un d’entre eux est rejeté, l’autre aussi n’existera plus.

 

Selon l’Imâm al-Movahedin :

 

«فالكتاب يومئذ و أهله منفيان طريدان، و صاحبان مصطحبان»([xxxvii])

 

« Le Coran et les gens du Livre (les descendants du Prophète) sont inséparables. Si l’on n’accepte pas l’un d’entre eux, ils seront refusés et rejetés tous les deux. Ils sont deux compagnons qui marchent ensembles, dans un même chemin. »

 

Ces deux sources ou bien ces deux références sont deux compagnons dont la séparation est impossible. On ne peut pas rompre l’union de deux compagnons qui sont liés l’un à l’autre par un lien étroit et indéchirable, car, une telle rupture cause le rejet, le refus et l’abandon de tous les deux et tous les deux seront rejetés à la fois. Donc, on doit s’accrocher à ces deux « références » et ces deux « centres scientifiques » principaux et il faut boire de ces deux « sources lumineuses ».Il nous est nécessaire de nous référer à la Parole de Dieu et à la Tradition des saint (Qlpsse). A ces signes évidents de la religion, à ces drapeaux dressés de la Vérité et à ces lanternes de la conduite, nous devons leur demander de nous guider. Selon leurs conduites et leurs orientations, nous devons corriger notre direction dans le chemin de perfection et nous référer à la « tradition prophétique([xxxviii])».

 

«فأين تذهبون؟! و أنّي تؤفكون؟! و الأعلام قائمة, والآيات واضحة, و المنار منصوبة, فأين يتاه بكم! و كيف تعمهون؟ و بينكم عترة نبيكم! و هم أزمّة الحقّ, و أعلام الدين، و ألسنة الصدق! فأنزلوهم بأحسن منازل القرآن, و ردوهم ورود الهيم العطاش»([xxxix])     

    

« Où allez-vous ? Vers quelle direction voulez-vous vous rendre ? Les drapeaux de la Vérité sont dressés ! Les signes de la Vérité sont évidents. Les lanternes de la conduite sont installées et pourtant, égarés, vous traversez le faux chemin ! Pourquoi vous êtes errants lorsque les descendants du Prophète sont parmi vous ! Ils sont les gardiens de la Vérité, les drapeaux de la religion, et les langues de la sincérité ! Gardez-les dans la meilleure place (les cœurs purs et francs) où vous gardez le Coran. Vous devez vous référer passionnément à ces sources limpides pour pouvoir apaiser votre soif ».

 

Le retour à la « tradition prophétique » constitue le retour à la « liberté », à la « gloire » et au « bonheur » et toutes les « esclavages », toutes les « humiliations » et toutes les « atrocités » résultent de l’éloignement de cette source limpide.

 

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[ii] - Le Noble Coran 33: 21

[iii] - Mohammad Soleyman Al-Achghar, Al-Af’aal Al-Rassoul va Delalate ha Ala Ahkaam e Chari’a, tome I, P.P. 189-201.

[iv] - Seyed Mohammad Hossein Al-Tabaatabaa’I, Al-Mizaan fi Tafsir e Ghor’aan, tome 16, P.288.

[v] - Nahj Al-Balaghah, sermon 160

[vi] - Idem

vii] - Le Noble Coran 3:31

[viii] - Ibn e Meysam Bahrani, Charh o Nahj Al-Balaghah, tome 3, P.285.

[ix] - Sa Majesté Imâm Sajjad (Qlpssl) : « celui qui n’a pas de guide spirituel va périr », Bihâr Al-Anwar, tome 75, P.159

[x] - Al-Kâfi, tome 1, P.375

[xi] - Ezz o Al-Din Mohammad Ibn e Ali Kachani, Misbah Al-Hedayah va Miftah Al-Kefayah, P.107-114, Seyed Al-Charif Ali Ibn e Mohammad Al-Georgeani, Al-Ta’rifat , recherche de Docteur Abd Al-Rahman Omayrah, P.P. 261,262 ; Mullah Mohsen Feyz Al-Kachani, Kalimat o Maknunah Min Oloum e Ahl o Al-Hikmat va Al-Marifat, P. 117-132, Haj Mullah Hadi Sabzevari, Asrar Al-Hakam (avec une introduction de Tochihoko Izotso, P.70-72.)

[xii] - Badi’ o Al-Zaman Forouzanfar, Ahadis e Masnavi, P.30.

[xiii] - Le Noble Coran 66:10

[xiv] - Le Noble Coran 66:11

[xv] - Le Noble Coran 59:9

[xvi] - Le Noble Coran 76: 8,9; ce verset a été révélé en honneur de sa Majesté imâm Ali, sa Majesté Fatima, imâm Hassan et imâm Hossein (Qlpsse). Imâm Hassan et imâm Hossein sont tombés malades. Imâm Ali et sa Majesté Fatima décident de rester à jeûne pendant trois jours, s’ils vont bien. Le premier jour, au moment (du coucher du soleil) où ils veulent déjeuner un pauvre sonne la porte, et ils lui offrent leur repas. Le deuxième jour, un orphelin sonne également la porte, encore au moment de déjeuner, ils lui offrent comme hier leur déjeuner. Le troisième jour, un prisonnier sonne la porte encore ils lui offrent leur repas, c’est à ce moment où ce verset est révélé en honneur de leur dignité

[xvii] - Le Noble Coran  60: 4.

[xviii] - Le Noble Coran 51: 17-19.

[xix] - Le Noble Coran 24: 37

[xx] - Mohammad baqir Al-Sadr, Dorouss fi Al-Elm e Al-Ossoul, tome1, P.35

[xxi] - Mohammad, 2 / Taha, 75 / Saba, 37 / Al-Asr, 1-3 / Bayyenah, 7 / Tin, 4-6 / Chowra’ , 26.

[xxii] - Nahj Al-Balaghah, sermon 156.

[xxiii] - Ibn e Abi Al-Hadid, Charh e Al-Nahja Al-Balaghah, tome 19, P.51.
[xxiv] - Kanzel Al-A’maal, tome 1, P.36.

[xxv] - Al-Kâfi, tome 2, P.34

[xxvi] - Wasa’il Al- Chi’a, tome 15, P.168

[xxvii] - Nahj Al-Balaghah, sermon 110

[xxviii] - Idem, sermon 116.

xxix] - “Le doute” a été appelé le “doute” puisqu’il ressemble à la « Vérité »

«و إنّما سمّيت الشبهة شبهة لأنّها تشبه الحق»،

      Nahj Al-Balaghah, sermon 38.

[xxx] - la Vérité  ne s’obtient qu’avec une grande tentative.

[xxxi] - 4: 59

[xxxii] - Nahj Al-Balaghah, lettre 53.
[xxxiii] - Amali Al-Mofid , P.5, Wasa’il Al- Chi’a, tome 18, , P.98.

[xxxiv] - Nahj Al-Balaghah, sermon 137.

[xxxv] - Bihâr Al-Anwar, tome 30, P.10.

[xxxvi] - Nahj Al-Balaghah, sermon 147.

[xxxvii] - Jalaal e Al-Din Mohammad Balkhi, Kolliat e Divan e Chams t Tabrizi, tome 1, P.P. 227,228.

[xxxviii] - Nous entendons par la “Tradition Prophétique”, les principes qui se sont présentes à travers le Coran et la vie des guides spirituals comme un recueil des principes évidents pour orienter l’homme pendant qu’il traverse le chemin de perfection. (D’Ici- bas vers l’Au- delà).

[xxxix] - Ibn e Abi Al-Hadid, charh e Nahj Al-Balaghah, tome 6, P.373.