Le prophète Mohamad (P) à la Mecque
Qouraych et Hachim
Qouraych est le nom d'une tribu vivant dans la région du Hijaz; la tribu la plus célèbre et la plus prestigieuse de toutes les tribus arabes. Le prestige de la tribu de Qouraych revenait déjà au quatrième grand père de notre Prophète Mohammad (P), Qouçaye fils de Kilèb qui avait l'honneur de gérer des affaires de la demeure divine : la Kaâba, autour de la laquelle la ville de la Mecque était bâtie. La tribu de Qouraych était constituée de plusieurs grandes familles dont la plus honorable était celle des enfants de Hachem à laquelle appartient le Prophète (P).
Hachem était très connu par sa générosité et sa grandeur d'âme et il était respecté par tous les habitants de la Mecque. Hachem était le premier à organiser les grands commerces de l'hiver et de l'été; méritant ainsi le surnom de Seyyed (maître : appellation qui reste jusqu'à nos jour comme spécification de sa descendance).
Abdoumoutaleb et Abdoulah
Après Hachem, Abdoulmoutaleb lui succéda au pouvoir spirituel et moral de la tribu de Qouraych, et c'est à son époque que le roi d'Abyssinie, Abraha voulut détruire la Kaaba, et que par miracle, ce mécréant et son armée furent détruits à la proximité de la demeure sacrée. Ce grand miracle donna encore plus de prestige à Abdoulmoutaleb qui vit ainsi sa position parmi toutes les tribus arabes fortifiée et consolidée. Abdoulmoutaleb avait beaucoup d'enfants, dont Abdoullah, le meilleur et le plus aimable. Abdoullah avait vingt ans quand il se maria avec Aminah fille de Wehb et le fruit de ce mariage béni fut notre maître et Prophète Mohammad (P).
Enfance et jeunesse du Prophète (P)
La naissance du Prophète fut deux mois après l'année de l'éléphant. Le père de notre grand Prophète (P) fut décédé alors que sa glorieuse femme était encore enceinte. Lorsque Aminah mit au monde le plus prestigieux bébé de l'univers, il fut adopté par son honorable grand-père Abdoulmoutaleb, qui était une véritable compensation divine de l'orphelinat de notre maître et Prophète (P).
Depuis sa jeunesse, Mohammad (P) jouissait d'une réputation hors du commun. Les gens de la Mecque ne l'appelaient que par des surnoms comme : le sincère, le probe etc... Et ils consignaient chez lui leurs biens et argents.
Mohammad (P) aimait beaucoup les pauvres et avait l'habitude de partager ses repas avec eux. Il prêtait toujours l'oreille à leurs lamentations et n'épargnait aucun effort pour résoudre leurs problèmes.
Lorsque Khadija prit état des qualités morales de Mohammad (P), elle lui proposa le mariage. C'était une femme vertueuse et riche. Son soutien et son dévouement absolus pour son mari en font d'elle une femme exemplaire pour toute l'humanité et Khadija méritait bien d'être l'unique mère de la descendance purifiée du grand Prophète (P). En effet, c'était elle qui mit au monde la prestigieuse Fatima (P), mère de Hassan et Houssein (P) et leur sœur Zaynab; et c'était de Houssein (P), son petit-fils, qu'allaient naître les neuf Imams des Ahl-ul-Bayt, l'un de l'autre, pour bénir tout l'univers.
Une étincelle de la sagesse de Mohammad (P)
Dix ans après le mariage de Khadîdja et de Mohammad (P), de grandes inondations submergèrent la Mecque et endommagèrent sérieusement la demeure sacrée.
Qouraych décida alors de reconstruire la Kaaba, et toutes les tribus se partagèrent cet honneur. Lorsque la construction fut achevée et le temps de remettre la pierre noire à sa place arriva, toutes les familles de Qouraych se disputèrent l'honneur de son transport. Cette dispute ne tarda pas à dégénérer en une prémisse de bataille armée. A ce moment critique, Mohammad (P) intervint pour calmer les esprits et ramener la paix et la concorde en proposant à toutes les tribus en querelle de participer tous ensembles à ce grand honneur : C'est ainsi qu'il enleva son pardessus, le posa sur terre, prit la pierre noire avec ses propres mains, la remit sur son habit et invita toutes les tribus à la transporter en tenant le tissu chacun par un bout.
La Révélation
Quand Mohammad (P) eut quarante ans, il avait déjà l'habitude de quitter la Mecque pour s'abriter dans la grotte de Hira' où il s'adonnait à l'adoration de Dieu, l'unique qu'il eût toujours connu et prié. Au mois de Ramadan de cette année là, l'Ange Gabrielle (Jibra'il) descendit chez Mohammad (P) et lui Apporta la grande nouvelle : la prophétie et la mission d'être le Messager de Dieu.
Mohammad (P) était en pleine contemplation et son esprit était dans un état de dévotion absolu lorsque l'Ange Jibra'il l'appela par les paroles de Dieu:
"Lis au nom de ton Seigneur qui a crée..."
Et c'étaient les premiers versets du Saint Coran (S.96 V.1).
Mohammad (P) descendit la montagne appelée de nos jours le mont Annour, se situant à environ six km de la Mecque, et commença son long trajet comme Messager d'Allah. Mais la propagation de l'Islam fut d'abord secrète, et les premiers à l'avoir adopté étaient Khadîdja parmi les femmes et Ali (P), cousin adopté du Prophète, parmi les hommes.
Trois années passèrent, l'Islam se propagea lentement mais sûrement parmi les déshérités de la Mecque. Après quoi, l'ordre de Dieu, Le Tout Haut, parvint à Son Messager de déclarer le contenu de Son Message.
La guerre économique contre l'Islam
Dans un environnement totalement hostile et complètement dévoué à l'idolâtrie, le Messager de Dieu Mohammad (P) déclara que : "Je témoigne que point de dieu sauf Allah et que c'est moi le Messager d'Allah". Après cette déclaration, les païens de Qouraych attisèrent le feu de la haine et commencèrent à battre le tambour de la guerre contre la foi de l'Islam dans laquelle ils voyaient un danger démesuré et incomparable.
Au début, ils essayèrent de séduire le Messager de Dieu (P) en lui proposant des fortunes immenses et un pouvoir absolu sous condition d'abandonner la foi de l'Islam; mais tous ces efforts étaient vains. Ils entamèrent alors une oppression générale contre tous les adeptes de la nouvelle religion qui ne jouissaient d'aucun privilège social pouvant les protéger. Ainsi, les plus déshérités furent torturés à mort. Certains autres purent supporter la torture et survécurent, alors que d'autres musulmans jouissant d'une protection familiale ou tribale se virent ridiculisés et insultés là où ils allèrent, et leurs biens furent saisis.
Toute cette campagne d'oppression n'avait pu empêcher la foi de Dieu de se propager.
Chaque fois que l'oppression prenait un aspect plus agressif, le Message divin se propageait à un rythme plus accéléré.
Cette diffusion irrésistible du message de l'Islam amena les païens de Qouraych à essayer la méthode de l'isolement et du blocus total contre les proches et les disciples du Prophète Mohammad (P). Ainsi, les chefs de toutes les familles et tribus mecquoises signèrent un pacte selon lequel les proches du Prophète et ses disciples devraient être renvoyés de la ville et assignés à un boycottage total; et toute transaction avec eux fut interdite. Après quoi, les croyants furent encerclés dans un endroit appelé cho'ob Abou taleb où ils durent subir des conditions inhumaines d'isolement social et de privation totale. La famine et la soif ravageaient les proches du Prophète (P) et certains d'eux furent décèdes.
Cependant, la résistance des musulmans était tellement courageuse et puissante que le blocus devint une source de désaccord et de discorde entre les païens de Qouraych; et de crainte que l'isolement économique des musulmans pût provoquer une sympathie générale parmi les arabes, les mécréants finirent par libérer les Croyants, mais aussi par préparer un plan pour la ruine définitive du prophète (P) et de ses adeptes. Et dans une réunion secrète à la maison des congrès ( Dar ennadwa ) ils décidèrent d'assassiner Mohammad (P).