Introduction
Avant que l’homme ne découvre l’industrie et avant qu’il ne commence à défendre des idées doctrinales basées sur des raisonnements discursifs, il était guidé par des croyances religieuses dictées par les prophètes tels qu’il est clairement indiqué dans le Coran.
La connaissance de la réalité divine est telle la connaissance de la réalité du soleil qui est le plus apparent des êtres.
Ainsi la connaissance des réalités essentielles se basait sur de simples déductions logiques. La raison en est que les mythes et légendes, au fil des temps, se sont confondus avec les croyances de l’homme. À cela s’ajoutent le caractère infondé des idées et l’absence de raisonnement sain.
Si les voies que l’homme avait suivies et les idées qu’il avait défendues étaient stables et universelles, elles auraient des racines plus solides. La religion, elle, jouit de ces particularités que sont la stabilité et l’universalité. En d’autres termes, il y a en l’homme, un désir ardent qui le pousse vers la religion et la recherche d’Allah malgré les risques qu’il encourt, dans sa quête, à tomber dans l’erreur.
Cependant, cette erreur n’a rien à voir du tout avec ce sentiment profond qui exprime le besoin de l’homme pour la religion. Lorsqu’on ressent la faim, cela n’implique pas forcément que l’on aura à sa disposition un bon repas.
Ce raisonnement absurde est à l’origine des croyances malsaines, diamétralement opposées à l’enseignement des prophètes et envoyés.
L’apparition de religions mythiques et corrompues est à l’origine de tendances antireligieuses.
Origines du sentiment religieux chez l’homme:
a) Les questions économiques et matérielles sont-elles derrière l’apparition du phénomène religieux?
D’aucuns pensent, à travers l’étude de certaines traditions dégénérées, que la religion ne revêt pas un caractère authentique et que les intérêts matériels sont derrière l’apparition de la religion, ce qui est un raisonnement tout à fait absurde, pour les raisons suivantes:
L’homme, ayant des convictions religieuses, n’hésite non seulement pas à sacrifier ses intérêts, mais aussi soi-même, comme cela sera mieux explicité lorsque nous aborderons l’attitude des magiciens de pharaon qui après avoir découvert la vérité, ont décliné les prix et récompenses qu’il voulait leur offrir, et se sont préparés à la torture et à la mort.
En résumé, le sentiment religieux chez l’homme est inné et ne peut en aucune façon être interprété sous le rapport matériel.
Les croyances fausses et illogiques ne se limitent pas aux questions religieuses, mais s’étendent à de nombreuses sciences, comme cela est le cas de la recherche de l’élixir par l’homme, ce qui n’est qu’illusion. Toutefois, les défenseurs de ces croyances ne tiennent pas pour autant celles-ci pour infondées, car sinon, comment justifieraient-ils leur éloignement de la religion authentique.
b) La crainte est-elle à l’origine du recours à la religion?
Certains athées, à l’exemple de Russel, savant anglais, associent l’apparition de la religion à la crainte de phénomènes naturels.
En réponse à cette affirmation, nous dirons que:
1 - rien ne justifie leur affirmation.
2 - les croyants, dans leur totalité, sont-ils tous sujets à la crainte?
‘Ali ibn abi Tâlib, qu’Allah soit satisfait de lui, n’avait-il pas atteint le plus haut degré de courage et de piété? les lâches, ne sont-ils pas pour la plupart des athées?
3 - Supposons que la foi en Allah soit initialement due à un sentiment de crainte, n’est-ce pas là une preuve suffisante que la foi ne peut être réduite à une simple conjecture?
La crainte de la maladie et de la mort, n’est- elle pas à l’origine des progrès réalisés par l’homme dans le domaine de la médecine? Est-il juste d’affirmer à présent que la médecine est une illusion et qu’elle est infondée?
4 - Lorsque l’homme recherche la sécurité et la paix, cela n’implique pas forcément son aspiration à la religion. D’un autre côté, la foi en Allah et en la religion constitue un refuge sans égal offrant à l’homme le sentiment de sérénité et de sécurité. Il y a en cela une nette différence, dans la mesure où l’aspiration de l’homme à la paix et à la sécurité n’est pas obligatoirement liée à la religion même si le résultat recherché est le même.
c) L’ignorance, est-elle à l’origine du recours à la religion?
D’après ce que nous venons de voir et au regard de la foi des savants et de l’athéisme des ignorants qui ont coexisté et continuent de coexister, on en déduit que ce genre de supposition n’a pas lieu d’exister.
d) La religion, est-elle un moyen utilisé par les colonisateurs pour asservir les peuples souffrant de privation matérielle?
En réponse à cette prétention, nous pouvons dire que:
1 - Certains peuvent user de la religion comme moyen d’exploitation et de privation des peuples. Toutefois, cette exploitation n’a aucun rapport avec la religion. Ainsi, si la science est exploitée à tort à des fins destructives, ce n’est pas pour autant qu’elle est nulle et infondée.
2 - Les sociétés indépendantes, matériellement aisées, ne sont-elles pas nombreuses et n’ont-elles pas foi en la religion et en la justice sociale? Les sociétés sous-développées exploitées souffrant de privations matérielles, ne sont-elles pas en même temps areligieuses?
3 - La religion n’est pas la cause de la privation matérielle, c’est plutôt l’asservissement de l’homme au mobile matériel qui est la cause de son éloignement de la religion.
Résumé
La tendance de l’homme vers la religion n’est dictée, ni par le matérialisme ni par la crainte, et ni par l’ignorance. C’est un sentiment profond dont Allah a pourvu l’essence humaine.