MISSION PROPHETIQUE ET APPEL
  • Titre: MISSION PROPHETIQUE ET APPEL
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  • Date de sortie: 0:47:33 2-9-1403

MISSION PROPHETIQUE ET APPEL
AU SEIN DU MESSAGE
Tel que nous l’avons déjà souligné, les parents du prophète (ç)s étaient des monothéistes d’une bonne ascendance. Il bénéficia dès l »enfance d’une assistance particulière de la part d’Allah. Imam Ali évoque cette époque en ces termes : « … Allah le fit assister nuit et jour d’un grand ange depuis qu’il fut sevré. Cet ange l’a orienté vers la grandeur et les nobles comportements. (La voie de l’éloquence, discours 192). Imam Bâqir ajoute d’ailleurs : « Dieu fit descendre un grand ange pour veiller sur Mouhammad (ç) dès son sevrage, afin de l’initier au bon comportement et le protéger des mauvais actes. C’est ce même ange qui communiquait avec Mouhammad (ç) bien avant la révélation. Il disait : « Salam à toi ! ش Mouhammad (ç), messager de Dieu. Il se disait que cette voix venait des rocher sur le sol ? et quelque soit sa concentration il ne réalisait pas vraiment d’où venait la voix ». (Ibn Abi Hadid dans Sharh Nahjul-balagha, t 12, p 207).

Le prophète (ç) passait tout son temps à méditer sur les problèmes de la société mecquoise. Cette atmosphère souillée le perturbait beaucoup. Et il n’avait de choix que se retirer d’elle de temps en temps. A trente neuf ans il avait déjà une vision large du monde et avait l’impression d’être à mesure de plonger dans les mystères du monde. Tout ce qui avait entendu des membres de sa famille et des savants comme Bahîra et Nestor semblait se concrétisé peu à peu. Car il voyait une lumière particulière et percevait la réalité des chose. Il fut plusieurs fois apostrophé par les échos du suprasensible. Mais il n’apercevait personne. Il entendait en songe des voix qui le désignaient comme prophète (ç). Il fut même un jour appelé messager de Dieu en plein désert. Et lorsqu’il demanda qui c’était, la voix lui répondait : « c’est moi l’ange Gabriel. Dieu m’a envoyé t’annoncer que tu es prophète (ç). Et quand le prophète (ç) le relatait à son épouse, celle-ci disait : « j’espère que ce soit ainsi ». Il passait quelques jours dans la grotte du mont Hirâ, dans la tranquillité, la sérénité, versé dans des imprécations et des invocations. Ce genre de pratique remonte à son grand-père Abdoul Moutallib qui avait l’habitue de se retirer pour des fin spirituelles. Il se rendait dans le mont Hirâ pendant le mois sacré du Ramadan et revenait nourrir les pauvres après.

DEBUT DE LA REVELATION
Ce fut dans les entrailles du mont Hirâ pendant une nuit du mois de Ramadan, qu’à 40 ans, Dieu le Très-Haut délégua l’ange Gabriel pour assigner Mouhammad (ç) (ç) de Son message. Cette nuit-là, l'esprit de Vérité descendit avec le décret de Dieu et une lumière pour l'humanité. La lune blanche décroissante brillait dans le ciel quand, tout à coup, Mouhammad (ç) (ç) perçut une présence dans la grotte. Une voix vint briser le silence de la nuit : « Lis! » Mouhammad (ç), troublé répondit : « Je ne sais pas lire ». Lorsque la voix répéta l'ordre, c'était comme si la terre s'était mise à trembler : « Lis ! » - « Je ne sais pas lire » Il était soudain pris de peur et celui qui avait l’habitude de venir passer des jours là était incapable de bouger. « Lis ! », répéta l'impressionnante voix. « Que dois-je lire ? » Puis, soudainement, il se sentit libéré ; le temps et l'espace étaient comme suspendus, les cieux et la terre réunis. L'humanité venait d’entrer dans une nouvelle ère. Puis l’ange révéla : « 1. Lis, Au nom de Ton Seigneur qui a créé. Il a créé l'homme d'une adhérence. Lis! Ton Seigneur est le Très noble qui a enseigné par la plume [le calame]. Il a enseigné à l'homme ce qu'il ne savait pas ». (Sourate 96 : 1-5).

Allah revient sur cet événement dans deux passages du saint Coran : « 1. par l'étoile à son déclin! Votre compagnon ne s'est pas égaré et n'a pas été induit en erreur. Et il ne prononce rien sous l'effet de la passion; ce n'est rien d'autre qu'une révélation inspirée que Lui a enseigné [L'Ange Gabriel] : à la force prodigieuse, doué de sagacité. C'est alors qu'il se montra sous sa forme réelle [angélique]. Alors qu'ils se trouvait à l'horizon supérieur. Puis il se rapprocha et descendit encore plus bas, et fut à deux portées d'arc, ou plus près encore. Il révéla à son serviteur ce qu'il révéla. Le coeur n'a pas menti en ce qu'il a vu. Lui contestez-vous donc ce qu'il voit? » (Sourate 53 NAjm : 1-12)

Et aussi : « Non!... Je jure par les planètes qui gravitent, qui courent et disparaissent! Par la nuit quand elle survient! Et par l'aube quand elle exhale son souffle! Ceci [le Coran] est la parole d'un noble Messager doué d'une grande force, et ayant un rang élevé auprès du Maître du Trône, obéi, là-haut, et digne de confiance. Votre compagnon (Mouhammad (ç)) n'est nullement fou. Il l'a effectivement vu (Gabriel), Au clair horizon et il ne garde pas avarement pour lui-même ce qui Lui a été révélé. Et ceci [le Coran] n'est point la parole d'un Diable banni. Où Allez-vous donc? » (Sourate 81 Takwir : 15-26).

MAUVAISE INTERPRETATION SUR LA REVELATION
Des allégations et des propos inacceptables ont été rapportés dans les livres d’histoire et de hadiths au sujet de la façon dont le prophète (ç) reçu le message. Des allégations qu’on se doit de réfuter car elle polluent les livres d’histoire écrits même en persan :

- Aicha dit : « c’est à travers un rêve réel que le prophète (ç) reçut la révélation pour la première fois. Tout ce qu’il voyait en songe se manifestait. C’est ainsi qu’il prit goût à rester seul loin de tout. Il passait la plupart de son temps dans la grotte du mont Hirâ. Après quelques nuits au sein de cette caverne, il pouvait rejoindre sa famille pour avoir des provisions de Khadidja et retourner dans sa tanière. Il en fut ainsi jusqu’au jour où la révélation lui fut inspirée. Un ange vint vers lui et dit : « Lit ! Je ne peux pas, répondit Mouhammad (ç) (ç). L’ange le serra si fort qu’il n’avait plus de force pour résister. Puis il le lâcha et dit : « Lit ! Je ne sais pas lire, dit le prophète (ç) (ç). Il me serra pour une deuxième fois, puis me lâcha disant : « Lit ! Je ne sais pas lire. Il renouvela une fois de plus la prise. Pour une dernière fois lange dit : « Lit ! Au nom de ton Seigneur qui a crée… Le messager de Dieu revint chez lui tout tremblant et dit à Khadidja : « couvrez-moi ! Couvrez-moi !

Elle l’enveloppa d’une couverture épaisse. Une fois revenu à lui, le prophète (ç) narra le film de l’événement à son épouse e ajouta : « Je crains beaucoup la réaction des miens. Khadidja le rassura : « Jamais ! Je jure que Dieu ne te dédaignerai point. Car tu a toujours été affectueux et dévoué envers ta tribu. Tu as toujours été généreux envers les gens, charitable envers les pauvres et hospitalier envers quiconque était dans le besoin. Khadidja emmena Mouhammad (ç) chez Waraqa ibn Nawfal ibn Asad ibn Abdou Uzzâ son cousin paternel de Khadidja (il avait embrassé le christianisme aux temps antéislamiques il connaissait lire et écrire l'arabe et avait traduit vers l'arabe des passages de l'Evangile autant qu'Allah avait voulu. A cette époque, il était âgé et était devenu aveugle: « O mon cousin, lui dit Khadidja, écoute ce que va te dire le fils de ton frère ». – « O fils de mon frère!, répondit Waraqa ibn Nawfal, de quoi s'agit-il? ». Le Prophète (ç) (ç) lui raconta alors ce qu'il avait vu. « C'est l'archange, dit Waraqa ibn Nawfal, qu'Allah a envoyé autrefois à Moïse (Moussa) (as). Plût à Allah que je fusse jeune en ce moment! Ah! Comme je voudrais être encore vivant à l'époque où tes concitoyens te banniront! ». – « Ils m'exileront donc? », s'écria le Prophète (ç) (ç). – « Oui, reprit Waraqa Jamais un homme n'a apporté ce que tu apportes sans être persécuté! Si je vis encore en ce jour-là, je t'aiderai de toutes mes forces ». ( Boukhari, t1, p59 ; Mouslim t,2, p197-204 n°231, Tabari, t2, p 205-206).

ANALYSE ET CRITIQUE
Le hadith sous cette forme est inacceptable car le texte et la chaîne de transmission a subi des altérations :

1- Aicha est cette qui rapporte ce hadith, or elle est née quatre ou cinq ans après la révélation. Par conséquent, elle n’a pas été témoin oculaire de l’événement. En plus, elle n’évoque pas le nom de celui à qui elle aurait entendu le hadith. Donc ce hadith ne peut être accepté.

2- Tel que le stipule ce hadith, l’ange aurait demandé plusieurs fois à Mouhammad (ç) de lire. Il répondait toujours qu’il ne pouvait pas lire. Or, il serait illogique que Dieu et l’ange ordonnent au prophète (ç) de lire (à partie d’un planche ou d’un autre support) alors qu’Ils savent parfaitement que ce dernier ne sait pas lire. De même, il n’aurait pas été si compliqué de lire s’il s’agissait de répéter les propos de l’ange car le prophète (ç) était un adulte intelligent.

3- A quoi peuvent signifier les étreintes de l’ange sur le messager de Dieu, alors que lire relève de l’activité cérébrale. Serrer quelqu’un ne peut pas l’aider à apprendre à lire. Et si on suppose que ce geste visait à lui transférer le pouvoir pour lire, on peut trancher immédiatement que La Volonté divine suffit souvent dans les cas pareils. On ne peut imaginer non plus que cette pression visait à établir une relation entre le prophète (ç) et La Providence, car, tel qu’Allah le laisse comprendre dans le saint Coran, les prophète (ç)s entrent en relation avec l’Invisible sous trois formes : « connexion directe, c’est-à-dire sans intermédiaire, au cours de laquelle le prophète (ç) reçoit le message. Parfois, c’est à travers une voix que le messager, sans toutefois apercevoir le porteur du message, entre en contact avec Dieu. Enfin, c’est un ange qui vient en personne livrer le contenu du message dont il est mandataire. Le prophète (ç) ne subissait des pressions que lorsque le message venait sans intermédiaire. Des pressions qu’il supportait en dépit du fait qu’elles laissaient des marques sur son visage tout en le faisant transpirer à grandes gouttes.

Cependant, lorsque le message était porté par l’ange, le prophète (ç) ne ressentait rien d’anormal. Imam Sâdiq l’exprime en ces mots : « Chaque fois que l’ange Gabriel apportait le message, le prophète (ç) le reconnaissait et disait : ça c’est Gabriel ! Ou Gabriel m’a dit ceci ou cela. Par contre, il était toujours secoué jusqu’à la lisière de l’évanouissement lorsque le message venait directement, (re2,p134). L’ange Gabriel n’entrait pas chez le prophète (ç) sans permission lorsqu’il avait un message pour lui. Et quand il entrait, il faisait preuve de respect et de courtoisie.

Tous les historiens sont unanime que les premiers versets du saint Coran ont été portés au prophète (ç) par l’ange Gabriel dans la grotte du mont Hirâ. Par conséquent, il n’a été l’objet d’aucune pression de sa part. il importe de noter ici que le prophète (ç) avait des soucis psychologiques, non pas pour le message qu’il recevait, mais pour l’oppression redoutable des idolâtres.

4- Bien avant la révélation, Mouhammad (ç) était initié aux choses qui relevaient de l’Invisible. D’où la peur et l’angoisse n’avaient plus de signification pour lui. Et selon certaines sources historiques, l’ange Gabriel l’aurait rendu visite samedi et dimanche. Lundi fut la troisième fois, accompagné du message. Le prophète (ç) n’était pas à sa première rencontre avec l’ange dans la grotte de Hirâ. De toute les façons, Allah n’a jamais mandaté quelqu’un de la responsabilité de porter son message sans avoir au moins à le préparer au préalable.

5- Comment peut-on admettre que Kadidja soit plus avertie sur certaines choses que le prophète (ç) de l’islam (ç) ? Au point de comprendre immédiatement que Mouhammad (ç) venait de recevoir le message.

6- Supposer que Mouhammad (ç) (ç) n’eût pris conscience de la responsabilité à laquelle il venait d’être porté (guider l’humanité vers la voie de la vérité) et qu’il n’arrivait pas aussi à distinguer le Message de Dieu (jusqu’à ce qu’un vieux chrétien vint le rassurer à base des données qu’il avait dans son manuscrit) parait un peu inconcevable et ne demande même pas d’argument pour le réfuter.

7- Notons surtout qu’une telle scène n’entoure l’histoire de la révélation d’aucun prophète (ç) dans les textes de base islamique, quand bien même les circonstances de la prophétie de certains d’entre eux demeurent néanmoins entouré de pleins de mystères (c’est me cas de la prophétie de Moïse.

8- Le doute que sèment ces allégations ne concorde pas avec les versets coraniques : « Le coeur n'a pas menti en ce qu'il a vu ». (Sourate 53 Najm :

11). Tabrisi, un grand savant affirme : « Dieu ne suscite un prophète (ç) qu’avec des preuves évidentes qui lui permettent d’avoir le cœur et l’esprit net et réaliser que ce qui lui est révélé vient effectivement de Dieu Le Très Haut. Ainsi, il n’a plus aucune raison d’avoir peur ou de s’inquiéter ». (Majma’ul Bayan, commentaire du premier verset de la Sourate Moudassir, t10, p384).

Répondant à l’un de ses compagnons qui venait de demander si le prophète (ç) ne manifestait pas de doute et d’inquiétude lorsqu’il recevait le message, imam Sâdiq (as) déclare : « Dieu remplit toujours le cœur de son serviteur de paix et de sérénité avant de lui attribuer Son Message, tout en faisant en sorte qu’il ne le confonde à aucune autre manifestation de l’âme. Tout est évident pour lui ».

Les commentateurs de Boukhari et Mouslim (dans lesquels les hadiths de Aicha y sont figurés), en dépit du fait que ce sont de grands savant se sont lancer dans des explications sans fondement pour soutenir la validité du hadith de Aicha. Des hadiths du même genre tels que celui d’Abdoullah ibn Shaddâd, Oubeid ibn Oumeir, Abdoullah ibn Abbas et Ourwa ibn Zoubeir sur l’accession à la prophétie de Mouhammad (ç) sont inventés et ne tiennent pas face à l’évidence de nos arguments. (Sayyed Mourtadh Askari, le rôle des imams dans la sauvegarde de la religion). Cet d’allégations ressortent aussi des livres chrétiens qui s’en servent énergiquement pour fustiger l’islam et son messager.

APPEL SECRET
Le prophète (ç) (ç) a passé trois ans à inviter secrètement les gens à l’islam. Les circonstances semblaient trop difficiles pour lancer l’appel général. Il passa alors trois ans à s’entretenir avec quiconque il trouvait réceptif et ouvert pour accepter le monothéisme. Les Qorayshites étaient au courant de sa prophétie. Et ils disaient lorsqu’ils le voyaient prier dans le sanctuaire : « Le jeunhomme de Bani Abdoul Moutallib cause avec le ciel ». Mais les gens n’étaient pas au courant des actions qu’il menait discrètement. Raison pour laquelle aucune contre-réaction n’est notable au cours de cette période.

Un bon nombre de personnes embrassa l’islam. L’un d’eux, Arqam mit son domicile situé au pied du mon Saffa à la disposition du prophète (ç). Il s’y réunissait avec les premiers musulmans jusqu’au début de l’appel public. Ils y priaient et tenaient des assises au cours desquelles le prophète (ç) enseignait déjà les principes de la religion.

PREMIER MUSULMAN ET PREMIERE MUSULMANE
Tous les historiens s’accordent sur le fait que Khadidja est la toute première femme à embrasser l’islam. Tandis que Ali (as) reste le premier homme à accepter l’islam (Ibn Hishâm, les premiers musulmans). Il est tout à fait naturel que les gens qui vivaient avec lui dans la maison soient les premiers à croire en lui. Ils sont les premiers à recevoir les échos de ce qui s’était passé au mont Hirâ.

LES PREUVES DE LA PRIMAUTE DE ALI A EMBRASSER L’ISLAM
Tenant en compte ce qui a été déjà dit jusqu’ici, quand bien même aucune chaîne de transmission de hadith n’appuie ce sujet, la primauté de l’adhésion d’Ali à l’islam reste irréfutable est une réalité qui ressort des arguments suivants :

1- Le prophète (ç) (ç) affirme en effet dans une assemblée de musulmans : « Ali ibn Ali Talib, le premier des musulmans, sera la première personne que je rencontrerait près de la Fontaine le jour du jugement.

2- les grands compilateurs de hadiths déclarent : « le prophète (ç) reçut la mission prophétique lundi et Ali pria le lendemain avec lui.

3- Imam Ali (as) affirme personnellement : « Ce jour l’islam n’avait pour seuls membres que les gens de la maison du prophète (ç) : Mouhammad (ç), Khadidja et moi-même en troisième position. Je percevait la lumière de la révélation et sentait le parfum de la prophétie ».

4- Le prince des croyants déclare ailleurs : « Seigneur ! Je suis le premier à s’être tourné vers toi en répondant présent à l’appel de ton prophète (ç). Je suis le seul à avoir prié avec lui pour la première fois ».

5- Il souligne encore : « Je suis le serviteur de Dieu, le frère du prophète (ç) et le grand confirmateur. Il ne tient que des propos mensongère en dehors de ce que je dis. J’ai prié seul près de sept ans avec le prophète (ç) ».

6- Oufeif ibn Qays Kindi dit : « J’étais un vendeur de parfum à l’époque de l’ignorance. Je fus l’hôte d’un grand Mecquois, Abbas (l’oncle du prophète (ç)) lors d’un voyage d’affaire. J’étais assis un jour dans le sanctuaire de la Ka’ba près d’Abbas. Le soleil était au milieu de son parcours et il faisait très chaud ? c’est alors que je vis un jeune au visage rayonnant entrer dans les lieux. Il leva la tête, observa le ciel et se tint face à la Ka’ba et commença à prier. Quelques instants après un jeune adolescent vint se joindre à lui en se tenant à la droite de l’autre. Peu après une femme bien voilée les rejoignit en se plaçant très exactement derrière les deux hommes. Tous les trois se donnaient à des prières, à des génuflexions et à des prosternations.

Très surpris par une telle attitude de la part de trois jeunes personnes adoptant une autre doctrine au centre de l’idolâtrie, je m’exclamai : « Quelle scène ! il répéta la même phrase après moi tout en ajoutant : « Connais-tu ces trois personnes ? Non répondis-je. Le premier est mon cousin Mouhammad (ç) ibn Abdoullah, le second Ali ibn Abou Talib, un autre cousin, et la troisième personne n’est rien d’autre que l’épouse de Mouhammad (ç). Mouhammad (ç) déclare que c’est la religion venant de Dieu. Pourtant, en dehors d’eux trois, personnes d’autre n’a encore adhéré à cette religion ». On constate donc qu’en dehors de Khadidja, nul autre excepté Ali ne s’était encore soumis à l’islam. La priorité de l’adhésion à l’islam est une valeur reconnue dans le saint Coran : « Les premiers (à suivre les ordres d'Allah sur la terre) ce sont eux qui seront les premiers (dans l'au-delà). Ce sont Ceux-là les plus rapprochés d'Allah ». (Sourate 56 Wâqiya : 11-10). Le saint Coran attribue plus de mérites à ceux qui ont embrassé l’islam en premier par rapport aux autres, surtout après la conquête de la Mecque : « Et Qu'avez-vous à ne pas dépenser dans le chemin d'Allah, alors que C'est à Allah que revient l'héritage des cieux et de la terre? On ne peut comparer cependant celui d'entre vous qui a donné ses biens et combattu avant la conquête... ces derniers sont plus hauts en hiérarchie que ceux qui ont dépensé et ont combattu après. Or, à Chacun, Allah a promis la plus belle récompense, et Allah est Grand-Connaisseur de ce que vous faitesé ». (Sourate 57 Hadid : 10).

Les raisons qui font en sorte que les gens qui ont cru avant la conquête de la Mecque (8ème année de l’hégire) aient plus de mérites que les autres résident dans la situation précaire de l’islam à cette époque où le moindre mouvement contre le polythéisme était réprimandé. La Mecque demeurait alors une digue infranchissable où le culte des idoles était de mode. Ces premiers musulmans mirent leurs biens et leur vie à la disposition de l’appel dans l’islam. Certes, les musulmans commencèrent à se sentir en sécurité qu’après l’hégire à Médine et l’adhésion des tribus telles que les Aws et les Khazraj. La preuve en est que les croyants sont toujours sortis tête haute des multiples batailles de déstabilisation organisées par le front anti- religieux. Tout compte fait, le danger restait toujours éminent ; d’où la moindre participation financière ou morale était d’une valeur inestimable.

LES VAGUES DE PREMIERS MUSULMAN
Deux groupes de la tranche sociale se présentent comme premier dans l’adoption de l’islam :

A- Les jeunes

Les jeunes moins affectés par l’idolâtrie sont les premiers à s’intéresser à la chose islamique, contrairement au vieux un plus conservateur vue leur ancienneté dans le culte des idoles. L’esprit d’éveil des jeunes était disposés à accepter la foi islamique rationnelle. La plupart des révolutions ont d’ailleurs eu à puiser son dynamisme de décollage auprès de cette tranche d’âge réceptive. Un rapport historique montre les jeunes et les laisser pour contre sont ceux qui embrassaient l’islam avec ferveur pendant la période de l’appel secret. (Tabaqât koubra d’Ibn Sa’d, t1, p199, Beyrouth, Dar Sâdir). A l’issu de multiples plaintes vaines adressées par les notables Qorayshites à l’oncle du prophète (ç) (ç) pour le sommer d’arreter ses agitations, ceux-ci finir par dire : « Nous sommes venus te voir à plusieurs reprises pour te demander de dire à ton neveu de ne plus manquer de respect envers nos dieux et de ne plus dévier nos enfants et nos serviteurs… ».

Les grands de Tâ’if réagirent virulemment contre le prophète (ç) (lors de son voyage de prêche dans cette contrée) afin qu’il ne contamine pas sa jeunesse. Les délégués dépêchés par les Qorayshites pour rapatrier les jeunes émigrants musulmans qui avaient choisi l’Abyssine comme terre d’asile prirent pour argument l’incitation de la jeunesse à la révolte pour convaincre le Négus. Le prophète (ç) invita à l’islam un homme de la tribu Houzeil de passage à la Mecque. Abou Jahl s’en alla mettre la tribu Houzeil en garde contre Mouhammad (ç) : « Malheur à vous si vous écoutez ce qu’il dit. Car il nous traite d’écervelés et considère nos ancêtres comme les gens de la Géhenne. Bref il tient des discours incroyable dont il faut se méfier ». Les Houzeili répondirent : « Pourquoi ne le chassez-vous pas de votre cité ? S’il quitte la ville,il va entraîner les jeunes avec ses propos éloquents. Et grâce à eux il peut lancer une attaque sur nous, justifia Abou Jahl ».

Outba, une figure remarquable des Qorayshites, se plaint à Sa’d ibn Zarâra (un notable Khazraj) au sujet des méfaits que cuasent les agitations de Mouhammad (ç) sur sa jeunesse. Les jeunes qui adhérèrent à l’islam à cette époque crutiale avaient moins de trente ans : Sa’d ibn Waqâs (17 ou 19 ans), Zoubeir ibn Awwâm (15 ou 16 ans), Abdou Rahmâne ibn Awf (30 ans, car il naquit 10 ans après l’événement de l’éléphant), Mous’ab ibn Oumeir (25 ans environ, car il avait 40 ans lorsqu’il tomba en martyr dans la bataille de Ouhoud (3ème année hégire). Arqam qui avait mis sa maison au service de l’islam vacillait entre 20 et 30 ans, car il avait plus de 80 ans lorsqu’il mourut en l’an 55 hégire.

B- Les misérables et les opprimés.

Il s’agit des esclaves et des affranchis qui selon la tradition arabe garde toujours une relation avec son maître. Cette désignation concerne aussi les étrangers venus de certains points et ayant élu la Mecque comme lieu d’asile. Et comme ceux là n’avaient pas de rapports tribaux avec les autres, ils étaient alors obligés de vivre sous la protection d’une tribu puissante afin de protéger leur vie et leurs biens. Mais ils ne jouissaient pas des mêmes droits avec les Qorayshites qui les considéraient comme les gens de basse condition. L’islam avec ses principes de justice et d’équité s’est présenté comme une aubaine pour ces personnes faibles. Un échec que les mécréants s’efforçaient de masquer en traitant l’islam de religion qui ne regroupe que les misérables et les esclaves.

Un hadith dévoile que les Qorayshites se moquaient des compagnons de basse condition qui se regroupaient autour du prophète (ç) dans la mosquée de la Mecque. Parmi eux ont pouvait noter Ammar Yasir, khabbab ibn Arat, Souheib ibn Sînân, Bilal ibn Rabâh Abou Foukeina et Amir ibn Fouheira. Les Qorayshites mouchardaient sur eux disant : « Regardez : Voilà ses camarades. Dieu n’a vu que ceux-ci pour leur accorder les faveurs d’adhérer à l’islam afin d’être guidés ». Un groupe de Qorayshites passant un jour près d’une assemblée constituée du noble prophète (ç) et des compagnons tels que Souheib, Khabbab, Bilal, Ammar… proféra : « Mouhammad (ç) ! De toute ta tribu n’y a-t-il que ces gens que tu a vu pour en faire tes adeptes ?

Veux-tu que nous les suivons, ou Dieu n’aurait-Il accordé ses faveurs qu’à eux. Eloigne-les de toi ; peu-être nous te suivront ». Pour répondre à ces provocation Dieu révéla ces versets : « Et ne repousse pas ceux qui, matin et soir, implorent leur Seigneur, cherchant Sa Face ‹Wajh›. Leur demander compte ne t'incombe aucunement, et te demander compte ne leur incombe en rien. En les repoussent donc, tu serais du nombre des injustes.

Ainsi, éprouvons-Nous (les gens) les uns par les autres, pour qu'ils disent: ‹Est-ce là ceux qu'Allah a favorisés parmi nous?› N'est-ce pas Allah qui sait le mieux lesquels sont reconnaissants? ». (Sourate 6 An’âm : 52-53).

Les Qorayshites dépêchèrent des gens vers Médine dès le début de la mission prophétique faire des recherches sur Mouhammad (ç) : « Nous sommes venus vous voir par rapport aux choses qui se déroulent dans notre cité, s’exprima le délégué Qorayshites devant le chef des juifs. Un jeune orphelin tient des propos révoltant en se faisant passer pour l’envoyé du miséricordieux. Or nous ne connaissons aucun miséricordieux en dehors de celui qui vie dans Yamâma ». Les juifs posèrent des questions précises sur la personnalité de Mouhammad (ç) telles que : « qui sont ses suiveurs ? Nos subalternes, répondit les hôtes. Tout en Souriant, le savant Juif déclara : « Il s’agit du prophète (ç) dont les caractéristiques figurent dans nos écrits. Son peuple sera son pire ennemi ».

L’entrée précipitée des misérables à l’islam ne se justifie pas par l’appartenance à une classe ou à un quelconque avantage. Au contraire, c’est à cause du fait que l’islam présentait un régime théologique ou le gouvernement appartient à Dieu et non aux êtres. Doctrine inadmissible pour les tyrans orgueilleux brûlant d’adversité envers cette religion. Même situation que les prophète (ç)s d’antan : « Les notables de son peuple qui avaient mécru, dirent alors: ‹Nous ne voyons en toi qu'un homme comme nous; et nous voyons que ce sont seulement les vils parmi nous qui te suivent sans réfléchir; et nous ne voyons en vous aucune supériorité sur nous. Plutôt, nous pensons que vous êtes des menteurs› ». (Sourate 11Houd :27) Et aussi : « Et aux Madyan, leur frère Chuaïb: ‹ش Mon peuple, dit-il, Adorez Allah. Pour vous, pas d'autre divinité que Lui. Une preuve vous est venue de votre Seigneur. Donnez donc la pleine mesure et le poids et ne donnez pas aux gens moins que ce qui leur est dû. Et ne commettez pas de la corruption sur la terre après Sa réforme. Ce sera mieux pour vous si vous êtes croyants. Et ne vous placez pas sur tout chemin, menaçant, empêchant du sentier d'Allah celui qui croit en Lui et cherchant à rendre ce sentier tortueux. Rappelez-vous quand vous étiez peu nombreux et qu'il vous a multipliés en grand nombre. Et regardez ce qui est advenu aux fauteurs de trouble ». (Sourate 7 A’râf : 85-86).

LE PROPHETE APPELE SA FAMILLE A L’ISLAM
Trois ans après la révélation, l’ange Gabriel vint révéler au prophète (ç) sous ordre divin d’inviter sa famille à l’islam : « Et avertis les gens qui te sont les plus proches. Et abaisse ton aile [sois bienveillant] pour les croyants qui te suivent. Mais s'ils te désobéissent, dis-leur: ‹Moi, Je désavoue ce que vous faites› ». (Sourate 26 Shou’arâ : 214-216). Une fois le verset révélé, le messager demanda à Ali ibn Abou Talib de préparer un apéritif et de convier tous les enfants d’Abdou Moutallib afin que je leur transmette le message de Dieu. Quarante personnes environ furent rassemblées. On distinguait parmi eux Abou Talib, Hamza, Abou Lahab… La quantité de met était proportionnellement inférieure au nombre de personnes. Mais, non seulement tout le monde mangea à satiété, il eut aussi reste de repas. Abou Lahab lança : « Ceci relève de la magie. Celui-ci vous a ensorcelés ». Une déclaration qui vint briser net l’ambiance conviviale que le prophète (ç) avait su crée pour passer son message. Il fut alors contraint de reporter.

Le messager de Dieu remit ça le jour suivant dans les mêmes conditions, en demandant à Ali de mijoter quelque chose pour les invités. A la fin du repas, le prophète (ç) se leva et dit : « Je vous apporte ce qu’un Arabe ne vous ait jamais apporté. Je vous annonce la bonne nouvelle qui vous procurera le bonheur ici bas et dans l’au-delà. Dieu m’a ordonné de vous inviter à Lui. Alors qui voudrait bien m’aider parmi vous afin de devenir mon frère, mon testamentaire et mon successeur ? ». Personne ne réagit, en dehors d’Ali qui paraissait le plus petit de l’assistance : « O messager ! Je vais t’assister ». Le prophète (ç) déclara ensuite : « celui est mon frère, mon testamentaire et mon successeur parmi vous. Ecoutez-le et obéissez-lui ».

Le sujet nous porte vers un terrain de méditation sur la prophétie et l’imamat qui sont deux piliers diptyques inséparables. Car le prophète (ç) annonça la future autorité religieuse des musulmans au même moment que la prophétie. D’autre part, le prophète (ç) n’a pas évoqué la chose une seule fois lors de l’événement de Ghadir. Au contraire, il n’a jamais manqué d’occasion pour réitérer cette déclaration (telles que « le hadith manzil »).

Certes l »événement de Ghadir demeure la seule circonstance au cours de laquelle il en a parlé avec plus de détailles. L’ordre de descente des sourates suffit pour montrer que l’invitation de sa famille à l’islam fut immédiatement suivie de l’appel public.

APPEL PUBLIC ET DEBUT DES HOSTILITES
Après un bon d’appel secret, le prophète (ç) reçut l’ordre de propager son message et de ne pas avoir peur des mécréants : « Expose donc clairement ce qu'on t'a commandé et détourne- toi des associateurs. Nous t'avons effectivement défendu vis-à-vis des railleurs ». (Sourate 15 Hijr : 94-95). Le messager était à « Abtah » près de Minâ lorsque ce verset lui fut révélé. Il se tourna alors et dit aux gens : « Je sui l’envoyé de Dieu. Je vous invite à l’adoration d’un seul Dieu. Je vous demande d’abandonner les idoles qui n’apportent ni profit, ni perte, qui n’ont ni crée et qui ne donnent pas le pain quotidien. Des idoles qui ne font revivre ni mourir ». (ref 3 p 149). La mission du prophète (ç) amorça des ce jour un nouveau tournant. Ainsi lors du pèlerinage, à Minâ et parmi les tribus proches, le prophète (ç) engagea ses prêches et ses enseignements. Ce qui ne manqua pas de susciter la réaction des Qorayshites.

LES EFFORTS DES QORAYSHITES
Les Qorayshites jusqu’ici restaient indifférents face à l’action de Mouhammad (ç), et n’entrèrent en action que lorsque ce dernier s’en prit ouvertement à leurs idoles qu’ils taxaient d’abomination. Il les traitèrent de choses sans objet et inefficaces. Les Qorayshites prirent le devant pour s’opposer à la mission du noble prophète (ç). Il ne s’en prirent pas directement à lui directement à lui car ils ne voulaient pas engendrer un conflit familial à cause de la présence d’Abou Talib le chef de Bani Hâshim. Ils jugèrent mieux alors aller voir Abou Talib pour lui demander de faire taire son neveu. Prenant pour raison que le prophète (ç) traite leurs dieux de sans esprit et eux-mêmes d’éperdus, les Qorayshites exigèrent l’intervention d’Abou Talib à qui ils avaient du respect par son âge et son rang social. Ils sont allés jusqu’à proposer de donner au prophète (ç) tout ce qu’il voulait (si les biens qu’il visait). Entreprise vaine car Mouhammad (ç) n’arrêta pas son mouvement.

Les Qorayshites suggérèrent alors à Abou Talib d’avoir un entretien sérieux avec son neveu, en compagnie de Oumâra ibn Mouguira. Le prophète (ç) répondit sereinement : « Cher oncle ! Si on me met le soleil dans la main droit, et la lune dans la mai gauche je n’abandonnerai jamais l’appel à l’islam jusqu’à ce que Dieu le porte au triomphe ou que je sois anéanti dans cette voie ».

LE SOUTIEN D’ABOU TALIB
Face à la fréquence des persécutions Qorayshites, Abou Talib fit savoir à son neveu qu’il peut compter sur lui à tout moment. Tous les autres membres du clan Hâshim, musulmans comme non musulmans, réitérèrent cette motion de soutien. Une façon de signifier aux Qorayshites que si jamais ils s’en prenaient violemment à leur fils, ils feront face à leur vengeance. Craignant les méfaits de l’éventualité d’une guerre tribale dont l’issu serait incertaine, les Qorayshites ne mirent par leur menaces à exécution. Abou Lahab était le seul Hâshimite reconnu comme ennemi déclaré de l’islam.

RAISON ET DEGRE DE L’OPPOSITION DES QORAYSHITES
La question qui se pose immédiatement est pourquoi les Qorayshites vouèrent une opposition farouche à l’islam dès le début de l’appel public, alors que les enseignements islamiques n’étaient pas encore si fournis pour faire l’objet d’inquiétude et susciter une telle réaction. Quel danger avaient-ils pressentis face aux premiers versets coraniques pour lancer une telle offensive. Est-ce juste pour défendre la dignité de leurs idoles qu’ils manifestèrent cette animosité envers l’islam ? Ou alors d’autres raisons soutiennent cette attitude ? (il s’agit en fait ici de l’engagement des notables Qorayshites ? Pourtant, le peuple suit leur chef. Appeler le peuple au soulèvement contre une nouvelle religion était si simple car les Arabes étaient très conservateurs par rapport à leurs traditions).

Il n’est pas si difficile de comprendre la réaction des Qorayshites face à l’avènement de l’islam car grâce au commerce, ils avaient acquis une certaines puissances économiques. Ils ne toléraient alors aucune concurrence et rien ne peut se faire sans leur consentiment. Et agissait hostilement face à toute personne ou tribu qui voulait rivaliser avec eux. Il est donc tout à fait naturel que les notables Qorayshites ne tolérassent guère la religion de Mouhammad (ç). Ils avaient compris dès le début que l’islam Mouhammad (ç)ien allait contre leurs pratiques idolâtriques. Et sachant que les gens allaient adhérer à son mouvement, les Qorayshites ne se voyaient pas en train de le laisser faire.

CRAINTE D’UNE MUTATION DU SYSTEME SOCIAL
Le système social mecquois, quoique reposant sur la tribu avait au fil des temps commencé à fonctionner sous l’égide de la puissance Qorayshite. Les notables Qorayshites avaient institué un ordre social dans lequel ils avaient le monopole de certaines choses. En ralliant dans ses rangs les jeunes, les misérables, les faibles et les esclaves, l’islam essayait de secouer les piliers d’une aristocratie fondée sur le gouvernement des riches et des nantis. Par ailleurs, le prophète (ç) n’appartenait pas à la première classe de la société puisque dès la naissance il était déjà orphelin et malgré le fait qu’il ait grandi chez Abou Talib un homme modeste sans moyen, il n’a pas pu se hisser au cime de la société. L’appel du prophète (ç) semblait être alors le début d’un dérèglement de la structure sociale. Les Qorayshites n’eurent-ils pas dépêché des émissaires pour aller faire rapatrier les premiers émigrants musulmans de l’Abyssine ? Le saint Coran déclare souligne la raison pour laquelle aucun notable ne s’est présenté au prophète (ç) : « Est-ce eux qui distribuent la miséricorde de ton Seigneur? C'est Nous qui avons réparti entre eux leur subsistance dans la vie présente et qui les avons élevés en grades les uns sur les autres, afin que les uns prennent les autres à leur service.

La miséricorde de ton Seigneur vaut mieux, cependant, que ce qu'ils amassent ». Un exégète confirme que le verset fut révélé au sujet de Walid ibn Mouguira le chef de la tribu Makhzoûm. Walid dit un jour : « Pourquoi le Coran est révélé plutôt à Mouhammad (ç) qu’à moi ? Alors je suis l’un des grands des Qorayshites. Les Mecquois s’opposaient à l’islam pas en tant que religion, mais en tant que nouvel ordre social.

SOUCI ECONOMIQUE
Certains chercheurs estiment que la réaction des Qorayshites découlent du fait qu’ils amassaient les biens sur le dos des gens. Et les versets coraniques descendus à la Mecque condamnent énergiquement ce comportement. Par conséquent, lorsque les bourgeois Qorayshites entendaient ces versets, ils sentaient leurs intérêts menacer. En guise d’exemple nous avons ces versets : « Laisse-Moi avec celui que J'ai créé seul » ; « Je vais le brûler dans le feu intense (Saqar). Et qui te dira ce qu'est Saqar? Il ne laisse rien et n'épargne rien. Il brûle la peau et la noircit ». (Sourate74 : 11-16 ; 26-29)

« Que périssent les deux mains d'Abou Lahab et que lui-même périsse.. Sa fortune ne Lui sert à rien, ni ce qu'il a acquis. Il sera brûlé dans un feu plein de flammes. De même que sa femme, la porteuse de bois ». (Sourate 111 : 1-4)

« Malheur à Tout calomniateur diffamateur, qui amasse une fortune et la compte, pensant que sa fortune l'immortalisera. Mais Non! il sera Certes, jeté dans la Hutamah. Et qui te dira ce qu'est la Hutamah? Le feu attisé d'Allah, qui monte jusqu'aux cœurs ». (Sourate 104 : 1-7

« Ton Seigneur t'accordera certes [Ses faveurs], et alors Tu seras satisfait. Ne t'a-t-Il pas trouvé orphelin? Alors Il t'a accueilli! Ne t'a-t-Il pas trouvé égaré? Alors Il t'a guidé. Ne t'a-t-Il pas trouvé pauvre? Alors Il t'a enrichi. Quant à l'orphelin, donc, ne le maltraite pas. Quant au demandeur, ne le repousse pas. Et quant au bienfait de ton Seigneur, proclame-le ». (Sourate 93 : 5-11).

Ces versets témoignent par leur aspect qu’ils ont été révélés après la réaction des Qorayshites (quand bine même cela ne parait comme la cause directe de leur offensive). En tout cas, les riches commerçants et les notables furent en tête de fil de l’opposition. Un rapport historique démontre : « le peuple du prophète (ç) essaya de s’intéresser à leur frère qui les appelait à la vérité et à la lumière. Ce n’est à partir du moment où le messager s’en prit à leur idoles et à un groupe de riches Qorayshites venant de Tâ’if. Tel fut le point de départ des hostilités. C’est alors qu’un bon nombre de gens s’éloignèrent de lui ». (Tabari, t2, p221).

CRAINTE DES PUISSANCES VOISINANTES
Le saint Coran énonce la crainte d’une éventuelle attaque des puissances comme raison pour laquelle les Qorayshites s »efforçaient à vouloir éteindre l’islam, car si jamais celles-ci embrassaient l’islam ils seront menacés : « Et ils dirent: ‹Si nous suivons avec toi la bonne voie, on nous arrachera de notre terre›. Ne les avons-Nous pas établis dans une enceinte sacrée, sûre, vers laquelle des produits de toute sorte sont apportés comme attribution de Notre part? Mais la plupart d'entre eux ne savent pas ». (Sourate 28 : 57).

Harith ibn Nawfal ibn Abou Manâf dit un jour au messager: « Nous savons que ce que tu dis est vrai. Mais si nous croyons en toi et embrassons ta religion, les Arabes risques de lancer sur nous une attaque ? et nous ne sommes pas disposés à affronter une invasion présentement (Tabari ; Majma bayâne, t7, p 260). Les Arabes redoutaient les forces voisinant telles que l’Iran et la Rome antique. La preuve en est que le prophète (ç) entreprit d’appeler à l’islam des notables arabes à qui il lut des versets coraniques qui traitaient de la moral et de l’âme innée. Ils furent émerveillés. Mais, le plus grand d’entre eux, Mousnâ il Hârith n’hésita pas à exprimer son inquiétude au prophète (ç) : « Nous somme pris entre deux eaux : d’un coté les côtes arabes, et de l’autre l’Iran et l’Euphrate. Qasrâ nous a déclaré qu’il ne veut entendre aucune agitation venant de ce coté. Il nous averti de non plus donner l’asile à un brigand. Il est possible que les empereurs autour de nous ne soient pas satisfaits si nous adoptons ta religion. On peut tolérer qu’un malheur nous frappe de l’intérieur. Mais si le danger venait du coté de l’Iran, nous ne saurons y faire face.

CONCURRENCE ET JALOUSIE TRIBALES
La jalousie et la convoitise restent des fléaux difficilement curables qui gangrenaient le système social dans la société arabe avant l’islam. Etant donné que le prophète (ç) était de la tribu Hâshim, les autres notables ne se voyaient pas en train d’adhérer à l’islam et augmenter ainsi le prestige des Hashimites. Abou Jahl, l’un des riches figures de Bani Makhzoûm explique cela en ces termes : « Nous avons rivalisé avec les enfants d’Abdou Manâf pour la notoriété. Ils nourrissaient les gens, nous en faisions autant. Ils fournissaient des montures au peuple, nous également.

Ils donnaient de l’argent, nous en donnions aussi. Nous avons toujours ainsi évolué d’égal à égal. Tels deux chevaux de course, nous avons évolué ensemble. Subitement, ils déclarent qu’un prophète (ç) recevant le message divin a été suscité parmi eux. Et comment allons nous rivaliser avec eux dans ce domaine ? Je jure par Dieu que nous n’allons par embrasser sa foi et nous n’allons jamais l’accepter ». (Ibn Hishâm, t1, p337).