importance de la croyance en la résurrection
Introduction :
La foi en la résurrection est essentielle dans la vision religieuse. C’est pourquoi, les prophètes insistent toujours dans leurs discours sur l’inévitable retour au principe du monde. Le noble coran est d’ailleurs riche en versets, dont le nombre atteint le millier, qui traitent de la résurrection. Les récits et les paroles du prophète, qu’Allah prie sur lui et le salue, traitent également la question de la résurrection et le monde qui s’ensuit après la mort.
La foi en la résurrection est décisive pour le sort de l’homme, non seulement dans la vie de l’au-delà mais aussi dans la vie d’ici-bas. Voici quelques effets que produit la foi sur la vie de l’homme :
1 - faire face à l’absurdité :
La foi en la résurrection permet à l’homme de comprendre la véritable signification de la vie. Car sans la résurrection, la vie serait absurde et les douleurs et les souffrances ne s’expliqueraient pas. C’est grâce à cette foi que l’homme trouve une signification à sa vie et y voit un but.
2 - la loi morale, incontestable garantie pour la sécurité sociale :
La foi en la résurrection joue un grand rôle dans la préservation de la sécurité sociale et la prévention de la perversité. Elle enracine et développe la loi morale dans l’âme humaine, l’empêchant de commettre des péchés et de tomber dans la perversité. Cette foi permet de mettre un frein aux passions, souvent déchaînées au détriment des autres et de leurs droits.
La police judiciaire ou le code civil ne peuvent en aucun cas empêcher l’homme de préméditer ou de comploter un crime contre quelqu’un. D’ailleurs, à cet égard, les pays développés nous offrent un exemple édifiant à travers la croissance du taux de criminalité et la dissolution des moeurs.
3 - faculté de résistance :
Lorsque l’homme ajoute foi à son éternité, il se crée en lui-même une énorme capacité qui lui permet de résister et de défendre les valeurs éternelles. Ce qui minimise pour lui les dangers et les défis. Par ailleurs, la raison humaine et la nature saine domineront les passions et les désirs bestiaux, d’où l’apparition de l’esprit de piété qui renforce et équilibre la personnalité de l’homme.
Par conséquent, la foi en la résurrection renforce non seulement la résistance dans l’âme humaine mais elle sème également en lui, l’espoir de meilleurs jours.
Allah, transcendant soit-il, dit dans le noble coran : « ceux qui croient et s’amendent seront à l’abri de la peur et de la tristesse ».
Le plus grand mérite de la lutte c’est d’aboutir à l’amour et à la foi. Et le croyant y parvient en puisant ses capacités dans la force divine. Il mène son combat et sa résistance uniquement pour la cause d’Allah.
4 - lutte contre l’illusion :
La foi en la vie éternelle met non seulement l’individu à l’abri des dangers du désespoir, de l’absurdité et de l’impuissance à relever des défis, mais elle le protège également contre l’illusion, l’égoïsme et le narcissisme, ces maladies psychologiques qui dépouille l’homme de sa qualité d’être humain et l’écarte totalement de la réalité.
Allah transcendant soit-il, dit dans le noble coran : « que penses-tu de celui qui fait de sa passion une divinité et qu’Allah a sciemment égaré, en scellant son ouïe et son cœur, en mettant un bandeau sur sa vue ».
5 - susciter la paix et la confiance dans le cœur :
La foi en l’éternité fait de l’homme un être noble et généreux qui retrouve la paix et la confiance en soi. Car l’anxiété et les troubles qui caractérisent le monde de la machine résultent de l’incroyance à la résurrection. L’homme de l’ère mécanique s’attelle à traiter cette anxiété par toutes sortes de médicaments qui sont demeurés incapables à redonner confiance à l’homme.
Il en résulte que la foi restera l’unique moyen pour l’homme pour se prémunir contre les dangers de l’anxiété et des troubles psychologiques.
6 - l’avenir de l’homme dépend de la qualité de son travail :
Le croyant au jour de la résurrection, s’efforce d’accomplir des oeuvres dénuées de toute impureté, c’est-à-dire sincères et accompagnées d’une bonne intention. Ceci, du point de vue qualitatif de l’action. En ce qui concerne la quantité, le croyant devra doubler son rendement car il sait très bien que son sort dans la vie de l’au-delà dépend de la qualité et de la quantité de son travail.
Le croyant est alors conscient du contrôle rigoureux de son comportement et se sent ainsi responsable. Quant à l’homme qui ne croit pas à la résurrection, il vivra en opportuniste, guettant la moindre occasion où le contrôle humain serait absent, pour satisfaire ses intérêts personnels par tous les moyens possibles. l’homme qui ne croit pas au jour où les êtres auront à comparaître devant le seigneur de l’univers, ne tient pas compte de l’effet du bien et du mal, rien n’importe pour lui hormis ses propres intérêts. Et c’est en cela justement que réside le point faible du droit positif.
La mort...premier pas vers la résurrection :
Il y a deux visions relatives à la mort : la mort demeure le phénomène le plus mystérieux dans la vie de l’homme. Elle fait naître chez ce dernier un sentiment profond d’amertume. La question que l’on se pose sur la mort concerne sa réalité en tant que phénomène. La mort, signifie-t-elle la fin de la vie de l’homme ? Consiste-t-elle à revêtir un nouveau vêtement ? Signifie-t-elle également une destruction des barreaux de la prison ? Veut-elle dire la fin d’un monde et le début d’un autre ? Est-elle une partie du mouvement complémentaire du parcours de l’homme ? Est-elle un pont permettant à l’homme d’accéder de la vie d’ici-bas à celle de l’au-delà ? Est-elle une réalité relative ... la fin dans un monde inférieur et le début dans un monde supérieur ?
En réponse à toutes ces interrogations, on peut dire qu’il y a deux visions relatives à la mort : une vision matérialiste et une autre religieuse.
La vision matérialiste :
Les matérialistes pensent que la vie n’est qu’un passage bien défini qui commence à la naissance et qui prend fin à la mort. Ainsi avant la mort, il y a le néant et après la mort il y a également le néant. Selon ce point de vue, il apparaît que le commencement de l’homme autant que sa fin n’est autre que le néant. Quant à l’existence, elle se limite à ces quelques années que vit l’homme.
Il est clair qu’une telle vision de la vie et de la mort font naître chez l’individu de l’amertume et de la tristesse. Car l’homme, de par sa nature, éprouve un désir ardent à vivre éternellement tout comme il éprouve un sentiment de peur vis à vis de l’anéantissement et du néant.
La vision religieuse :
A la lumière de la vision religieuse, l’homme poursuit sa réalisation où la mort représente pour lui une porte clôturant une étape de ce processus de réalisation pour en entamer une autre.
Certains récits Islamiques comparent la mort à la destruction d’une prison par laquelle l’homme s’affranchit des chaînes qui pesaient sur lui, pour accéder ensuite à un monde beaucoup plus vaste. D’autres récits comparent la mort à un changement de vêtement. Ainsi l’homme enlève les vêtements lourds de souillures pour en enfiler d’autres propres ... il ôte ses vêtements de matière et de glaise pour revêtir d’autres appropriés au monde du barzakh. D’autres récits, encore, comparent la mort à un pont que traverse l’homme pour passer d’un établissement à un autre. Cependant, dans tous les cas, la mort est relative, car il s’agit là d’une mort dans un monde (ici-bas) en même temps qu’une naissance dans le monde du barzakh, de la fin d’un monde et du commencement d’un autre.
Il en résulte les croyants n’auront pas ce sentiment d’amertume vis à vis de la mort. Bien au contraire, elle sera pour eux le début d’une regorgeant de biens et une fin pour le monde physique, une ascension à une infinité de degrés...
De la sorte, la mort ne suscitera pas d’effroi. Au contraire, elle sera le salut rapprochant du bien-aimé et de l’adoré. Le croyant, tel un commando, brave les dangers pour réaliser des objectifs sacrés, même si la mort le guette à tout instant.
Facteurs suscitant la peur de la mort :
Nombreux sont ceux qui redoutent la mort ! Derrière ce sentiment de peur, il y a plusieurs facteurs qui confirment que l’homme est le seul a avoir peur de la mort ; ce que l’on ne retrouve pas chez l’animal.
1 - l’ignorance de la réalité de la mort :
L’ignorance de la réalité de la mort est l’un des facteurs suscitant la peur de la mort. Cette peur, se transforme ensuite en un terrible cauchemar : « l’Imam Ali, que la paix soit sur lui, s’est présenté chez l’un de ses compagnons qui était malade. Il le trouva en pleurs, angoissé par la mort. Il lui dit alors : « oh abdallâh, tu as peur de la mort parce que tu ne la connais pas. Tu vois, lorsque tu te salis, que tu t’encrasses, tu te causes du tort à toi-même, car tu seras affecté par les plaies de la gale. Tu sais bien qu’en prenant un bain tout disparaîtra. Ne veux-tu pas entrer dans un bain et t’y nettoyer, ou bien préfères tu ne pas y entrer et garder tout cela sur toi ? ».
Il répondit : « oui je veux bien, oh fils de l’envoyé d’Allah ».
L’Imam lui dit alors : « cette mort, c’est ce bain, et elle est ce qui reste en toi suite à la purification de tes péchés. Aussi, si tu t’y rends et que tu te débarrasse des souillures, tu échapperas au chagrin et à l’angoisse et tu sera tout heureux ».
L’homme s’apaisa, se résigna et afficha un air de bonne volonté. Puis il fit un clin d’œil et s’en alla ».
2 - le désir de vivre éternellement :
L’homme en tant qu’être, fuit le néant. Il y a, dans son for intérieur, un désir ardent à vivre éternellement. il s’imagine que la mort contrarie ce désir de subsister éternellement et c’est ainsi qu’elle représente à ses yeux le néant venu détruire toutes ses bonnes espérances, quelque chose d’horrible menaçant toute son existence.
3 - les péchés :
Parmi les facteurs suscitant la peur de la mort, il y a les mauvaises actions et les péchés que l’homme commet, tout en sachant qu’il comparaîtra devant la justice divine et qu’il sera jugé en conséquence. Allah transcendant soit-il dit dans le noble coran : « dis : o vous qui professez le judaïsme ! Si vous prétendez que vous êtes les alliés d’Allah à l’exclusion des autres hommes, souhaitez donc mourir, si vous êtes véridiques. Or, ils ne le souhaitent jamais, à cause de ce que leurs mains ont perpétré et Allah connaît bien les injustes. ».
4 - construction ici-bas et ruine dans l’au-delà :
Parmi les facteurs suscitant la peur de la mort, il y a le fait de passer son temps à ne se soucier que des plaisirs de la vie d’ici-bas. Il est évident que ce comportement aura pour conséquence la ruine dans l’au-delà, et c’est ce passage de la construction à la ruine que l’homme redoute. Ce genre de situation est surtout retrouvé chez les individus vivant dans un milieu où domine la religion, et ayant une certaine conviction de la vie après la mort.
La vie est comme l’eau de mer. Plus on en boit, plus on a soif. Ainsi, ceux qui recherchent sans cesse les plaisirs illusoires de la vie ne pourront jamais étancher leur soif. Il continueront toujours à être assoiffés. Leur attachement à la vie est tellement fort que l’idée de sa perte leur est terrible. Vient ensuite le rôle de Satan pour renforcer davantage cet amour pour la vie. C’est ainsi qu’il fera en sorte que ses victimes aient une mauvaise idée d’Allah et qu’ils évacuent de leur coeur la foi qu’ils avaient en lui et en la vie de l’au-delà.
La mort décrite par Ali :
Ceux que la vie n’aura pas asservis, qui n’auront pas commis de péchés et auront découvert la réalité de la mort, ceux-là ne connaîtront pas la terreur. Voici ce que dit Ali ibn abî tâlib à ce propos : « par Allah, ibn abî tâlib s’attachera à la mort comme l’enfant s’attache au sein de sa mère ». Il ajoute : « ce qu’il y a de plus cher pour moi, c’est de rejoindre la mort ». « Par Allah, si l’on m’accorde les sept provinces pour que j’arrache à une fourmi un bout d’orge, je ne le ferai pas ».
C’est ainsi que ‘ Ali, que la paix soit sur lui, a vécu. Il voulait à tout instant se rapprocher de la mort puisqu’elle entraîne la rencontre avec le bien-aimé. Lorsqu’à la mosquée de kufa, ibn muldjam frappa de son épée empoisonnée le front de celui qui ne s’est prosterné que devant Allah, la voix de Ali retentit : « j’ai triomphé, par le seigneur de la ka‘ba ! ». A cet instant, le long parcours, les souffrances, le combat de Ali prirent fin, tandis que s’ouvrait devant lui la porte du paradis.
Résumé :
1 - la foi en la résurrection est l’une des questions fondamentales dans la vision religieuse. La résurrection a été annoncée par les prophètes qui ont appelé les gens à y ajouter foi tout en confirmant le début et la fin de la création.
2 - la foi en la résurrection préserve l’homme de l’illusion et l’empêche d’avoir le sentiment de l’absurdité. Elle lui redonne l’espoir, la patience et la résistance.
3 - il y a deux visions sur la mort :
a : vision matérialiste : elle considère la mort comme étant la fin de l’existence.
b : vision religieuse : elle soutient que la mort n’est rien d’autre qu’une naissance dans un monde meilleur et supérieur. Elle représente une phase de la réalisation spirituelle de l’homme.
4 - il y a plusieurs facteurs qui suscitent la peur vis à vis de la mort, entre autres le désir de vivre éternellement ainsi que le fait de considérer la mort comme un anéantissement.
5 - certains aiment la mort car elle représente pour eux la salut, comme c’est le cas de l’Imam ‘ Ali qui n’attendait que ce moment pour aller à la rencontre de son seigneur, exalté et transcendant soit-il.
questions et débats :
1 - définissez la résurrection d’un point de vue linguistique et technique et expliquez son importance.
2 - citez les effets suscités par la foi en la résurrection.
3 - faites une comparaison entre les sociétés matérialiste et religieuse concernant les maladies psychologiques et nerveuses et les différents aspects de l’anxiété.
4 - expliquez les visions matérialiste et religieuse concernant le phénomène de la mort.
5 - quels sont les facteurs qui suscitent la peur vis à vis de la mort ?
6 - pourquoi ‘ Ali ibn abî tâlib aime-t-il se rapprocher de la mort ?
7 - expliquez la réalité de la mort à la lumière des récits Islamiques.