VIOLENCE ET PERSECUTION DES MUSULMANS
Face au nombre des musulmans qui allait crescendo et l’inaboutissement des pressions sur Abou Talib, les Qorayshites passèrent à une autre phase de leur plan, celle qui consistait à rendre la vie difficile aux musulmans. Les injures publiques cédèrent place aux violences physiques. Leur action visait à dissuader les adeptes de l’islam d’une part, provoquer un revirement de la part de ceux qui y étaient déjà d’autre part. l’adhésion des gens à l’islam était quasi générale que les Qorayshites se retrouvaient devant un grand problème difficile à régler. La liste des premiers émigrants à la cinquième année de la révélation, suite aux persécutions était composée d’hommes et de femmes de plusieurs tribus : Les tribu Arith, Amir, Asad, Adbou Dar, Zouhrah, Makhzoûm, Joumah, Adiy, Abdou Shams, Oumeyya comprenaient des musulmans. Les mécréants de chaque tribu décidèrent persécuter les musulmans appartenant à la même tribu. En s’en prenant aux musulmans de sa tribu les mécréants voulaient ainsi éviter des provoquer des rivalités qu’engendre très souvent les ingérences intertribales.
Les nouveaux islamisés et surtout les faibles et les allogènes étaient les plus visés par ces mesures coercitives : Yasir, Ammar son fils, Bilâl ibn Rahâb, Khabbâb ibn Arat, Abou Foukeiha, Amir ibn Fouheira, Souheib ibn Sinân… On peut citer parmi les femmes : Soumayya, Oummou Oubeis (ou Oummou Ouneis), Zineira, Labiba (ou Loubeina), Nahdiya. Voilà ceux qui affrontèrent des épreuves comme la détention, être enfermé dans les cottes de mailles et exposé au soleil sur le sable. Le métal, porté à incandescence par la chaleur du soleil leur grillait carrément la peau. A défaut de cela, ils plaçaient sur eux des blocs de pierre excessivement lourds
Tel fut le sort réservé aux esclaves, homme comme femme, par les Qorayshites aux musulmans. Un traitement impitoyable dont les souvenirs inoubliables marquèrent la vie des compagnons. Bilal, un nouveau converti et esclave d’Ommayyad ibn Khalf fut torturé sauvagement, exposé au soleil et allongé sur les sable brulant de la vallée de la Mecque. Le pauvre, quoique presque mourant de soif n’était pas prêt à reconnaître la divinite des idoles que ses maîtres exigeaient en échange de l’eau et de la vie sauve. Le prophète (ç), ayant eu vent de cette situation, s’efforça de l’arracher des griffes de ces bourreaux en le rachetant.
Yasir et son épouse Soumeyya dont nous avons évoqué les noms plus haut subir le même sort parce qu’ils avaient refusé d’abjurer. Les mécréants Qorayshites attachèrent son épouse à deux chameaux et la transpercèrent farouchement d’une flèche alors qu’elle était enceinte. Ammar leur fils aîné prononça sous l’effet de la torture l’expression d’abjuration afin d’échapper à la mort qu’il venait de vivre en direct sur ses deux parents, même comme dans son cœur la foi demeurait encré. Le prophète (ç) l’en témoigne d’ailleurs lorsqu’on vint lui annoncer qu’Ammar avait renier sa foi. Ammar se mit à se lamenter de regret face au prophète (ç). Ce dernier le rassura avec ce verset coranique : « Quiconque a renié Allah après avoir cru... - sauf celui qui y a été contraint alors que son coeur demeure plein de la sérénité de la foi - mais ceux qui ouvrent délibérément leur coeur à la mécréance, Ceux-là ont sur eux une colère d'Allah et ils ont un châtiment terrible ». (Sourate 16 Nahl : 106).
EMIGRATION EN ABYSSINIE
Le prophète (ç) jusqu’ici épargné par la violence grâce à la protection d’Abou Talib et Bani Hashim ne trouva d’autre solution pour sortir les musulmans de cette oppression que de leur recommander d’émigrer en Abyssinie où régnait un Négus réputé par sa gentillesse et son hospitalité.
L’Abyssinie paraissait le seul lieu sûr vers lequel les musulmans pouvaient se tourner car l’Iran ou la Rome ne présentaient pas un climat destiné à accueillir des exilés de ce genre. Même la Syrie et le Yémen semblaient moins sûrs aussi parce que les Romains et les Perses y avaient une influence qui n’était pas en faveur de l’admission des musulmans. En plus l’Abyssine était une région familière pour les musulmans qui avaient l’habitude d’y aller pour des raisons de commerce. Les Abyssiniens étaient par-dessus tout chrétiens qui avaient un point commun dans le monothéisme avec les musulmans. On dit d’ailleurs que les Chrétiens de l’Abyssinie était de la branche de Jacob. Or Jacob était un monothéiste pur qui ne savait rien de la trinité, d’où le rapprochement de ce christianisme avec l’islam.
De toute façon, un groupe de 15 personnes prirent secrètement la route de l’Abyssinie à partir de la 5ème année de la révélation. Car dans de telles circonstances, les musulmans ne pouvaient plus vivre en paix. Ils suivirent la cote de la mer rouge au cours d’un voyage fatiguant. Après deux ou trois mois de séjour en Abyssinie, il revinrent à la Mecque suite à un une nouvelle mensongère selon laquelle les Qorayshites avaient tous embrassé l’islam et que les musulmans n’étaient plus persécutés. Ils constatèrent malheureusement au retour que rien n’avait changé. C’est ainsi qu’un autre groupe reprirent le chemin de l’Abyssinie par la même voie. Ce groupe, placé sous la direction de Ja’far ibn Abou Talib comprenait plus de cent personnes (hommes et femmes confondus). Conscient du danger que présentait l’avantage de la sécurité des musulmans émigrants, le chef Qorayshite dépêcha des représentants afin que les émigrés soient rapatriés. Manœuvre qu’Abou Talib contra par une lettre adressée au Négus et dans laquelle il demanda à ce dernier de venir en aide aux musulmans.
Ce groupe, dirigé d’Amr ibn As et Abdoullah ibn Omayya se présenta au Négus les mains pleines de présents ? Après une prosternation et les salutations d’usage, Amr voulut convaincre le Négus en soulignant que quelques membres de leur tribu avaient embrassé une nouvelle religion qui montre peu d’égard en la personne de Jésus et à sa mère. Ayant ainsi abandonné leur pratique ancestrale, ils n’ont trouvé mieux que fuir pour venir se réfugier ici dans son pays. En bon roi juste, le Négus fit venir les musulmans afin de les entendre. Sans se prosterner comme son accusateur, Ja’far ibn Abou Talib prit la parole et salua cordialement le chef selon les exigences islamiques, et lui exposa brièvement les principes et les croyance de l’islam. Le roi conclut que ces croyances étaient plutôt proches des leurs. Et lorsque Ja’far récita alors quelques versets de la sourate Maryam, le Négus fut si ému qu’il refusa de livrer les musulmans aux autres et leurs accorda même encore plus de faveurs qu’avant. La délégation Qorayshites rentra, toute déçu d’avoir échoué diplomatiquement.
Il est bien de noter que les émigrés n’étaient pas seulement constitués des gens qui avaient été victime de violence. Des gens appartenant à des tribus puissantes qui avaient préféré émigrer à cause du climat malsain de la Mecque, incompatible avec la pratique de l’islam étaient parmi eux. On peut aussi être tenté à croire que le prophète (ç), en envoyant les premiers musulmans en Abyssinie voulait jeter les premières bases de l’islam dans cette contrée. Il est évident que le séjour des émigrés au pays du Négus n’était pas dénué des gestes tacites de prêches. En acceptant l’islam, le roi d’Abyssine venait ainsi d’établir les relations avec le prophète (ç) (ç). Peut-être est-ce sur ce point que les Qorayshites s’inquiétaient le plus. Quelques témoignages historiques montrent que le prophète (ç) recevait les renseignements sur la situation des émigrés, toute comme il a pu être informé de l’apostasie et de la mort d’Abdoullah ibn Jahsh. Enfin, cette émigration fut plus longue que les précédentes : onze des émigrés moururent en exile, 39 retournèrent à la Mecque avant l’hégire, 26 hommes et quelques femmes retrouvèrent les leurs après l’Hégire et la bataille de Badr. Le dernier groupe placé sous la direction de Ja’far ibn Abou Talib vint rejoindre le prophète (ç) la septième année hégire, à l’issue de l’expédition de Heibar.
NAISSANCE DE FATIMA (as)
Selon les historiens chi’ites, Fatima Zahra (as) est née à la Mecque cinq ans après la révélation. Elle est la dernière née de sa femme Khadidja. Elle se maria avec Ali ibn Abou Talib à Médine après l’hégire. Elle a été dès le bas âge témoin des peines et des difficultés infligées à son père par les mécréants.
VOYAGE NOCTURNE
Le double voyage nocturne du prophète (ç) de la Mecque pour la Palestine et de la Palestine pour les cieux fut un événement extraordinaire réalisé avec la puissance divine. Ces deux événements se sont produits à la Mecque, raison pour laquelle ils sont évoqués dans les sourates descendues à la Mecque. Les historiens divergent juste sur l’année de ces événements. Ces deux voyages avaient pour objectif faire voir la grandeur divine dans les cieux au noble prophète (ç), rencontrer les anges et les prophète (ç)s précédents et s’appréhender d’une scène de l’enfer et du paradis, ainsi que leur niveau. Ls passages coraniques en parlent en ces termes : « Gloire et pureté à Celui qui de nuit, fit voyager son serviteur [Mouhammad (ç)], de la Mosquée Al-Haram à la Mosquée Al-Aqsâ dont Nous avons béni l'alentours, afin de lui faire voir certaines de Nos merveilles. C'est Lui, vraiment, qui est l'Audient, le Clairvoyant ». (Sourate 17 Isrâ : 1).
Après les différentes péripéties de ce voyage Dieu souligne : « Il a bien vu certaines des grandes merveilles de son Seigneur ». Répondant à quelqu’un qui voulait savoir pourquoi Dieu fit monter le prophète (ç) dans les cieux qu’étant donné quIl n’est ni localisable dans l’espace, le septième imam dit : « Dieu est irrepérable dans l’espace et le temps. Il voulait seulement que les anges et les habitants des cieux le voient et lui présenter leurs révérences d’une part, et que le prophète (ç) témoigne de la grandeur du monde et de la création afin d’en parler aux gens une fois revenu sur Terre.
EVALUATION SUR LES HADITHS DU VOYAGE NOCTURNE
Plusieurs traditions ont été rapportées au sujet du voyage nocturne du messager de l’islam. Tabrisi, un exégète de renom les divisent en quatre catégories :
1- les hadiths qui grâce à la multiplicité de transmission sur le sujet jouissent d’une authenticité absolue.
2- Les hadiths comportant des thèmes approuvables qui ne présentent aucune contradiction. Comme par exemple le voyage dans les cieux, la contemplation du paradis et de l’enfer.
3- Les hadiths qui contrastent avec des versets et d’autres traditions et qu’on peut toutefois justifier. C’est hadiths mérites d’être étayés à la lumière de la vérité et conformément à la croyance saine et au preuves irréfutables. Comme par exemple le hadith qui stipule que le prophète (ç) vit un groupe des gens du paradis et un groupe des gens de l’enfer. En réalité, il s’agit plutôt d’une sorte de représentation virtuelle des scènes de l’enfer et du paradis.
4- Des hadiths qu’ont ne peut ni accepter, ni apporter d’explication, tel qu’une tradition qui avance que le prophète (ç) aurait vu Dieu de ses propres yeux au cours de ce voyage, que ce dernier aurait eu un entretien avec Lui et se serait même assis près de Lui. ( Majma’ ul Bayân, t6, p 385
Les savants imamites sont d’accords que le voyage nocturne du prophète (ç) fut physique. C’est-à-dire qu’il fit l’ascension au ciel de corps et d’esprit. Ainsi, les hadiths islamiques montrent que les cinq prières quotidiennes ne nuit comme de jour furent rendues obligatoires lors de ce voyage. Si alors le prophète (ç) ou Ali fut aperçu en train de prier ou aurait parlé de prière, il était question d’une prière particulière n’ayant rien de commun avec les prières obligatoires.
SANCTIONS SOCIO ECONOMIQUES DE BANI HASHIM
Face à leurs échecs de négociation auprès d’Abou Talib d’une part et au près du Négus d’autre part, les Qorayshites adoptèrent d’autres mesures nettement plus sévères que les précédentes pour contrer les progrès de l’islam qui voyait ses rangs grossir par des figures de marque de différentes tribus qui s’islamisaient chaque jour. Les pressions sociales et économiques furent les mesures prises. Ils espéraient ainsi les obliger à abandonner l’islam ou à cesser de soutenir le prophète (ç). Une lettre issue d’un conseil des notables Qorayshites décida qu’aucune femme hashimite ne soit demandée en mariage, qu’on ne leur donne aucune femme en mariage, ne rien acheter et ne rein vendre au gens de la tribu Hâshim. Sans oublier que les sources de revenu des Mecquois étaient essentiellement basées sur les activités commerciales et que les Qorayshites étaient les seuls qui contrôlaient le commerce dans la cité. Une telle décision rimait carrément avec la mise au ban complète des gens appartenant à la grand famille Hâshim et Abou Talib. Avec une telle stratégie, les Qorayshites étaient certains que les Hâshim se soumettront rapidement aux normes.
La rupture des liens de mariage avec les Hâshimites avait une conséquence sociale qui consistait à rompre avec eux familièrement. Suite à cette lettre, tous Hâshimites, musulmans comme non musulman (en dehors d’Abou Lahab), se réunirent dans la fameuse vallée d’Abou Talib et purgèrent pendant trois ans une peine dont l’accusation était soit d’avoir accepté l’islam, soit avoir assisté ou soutenu son messager. Abo TAlib avait décidé de réunir les siens en ce lieu parce qu’il savait que les Qorayshites n’allaient pas s’en tenir seulement à des sanctions, et qu’ils tenteraient de vouloir supprimer le prophète (ç) d’une manière ou d’une autre. Même étant dans cette vallée, Abou Talib changeait chaque fois le lieu de repos du prophète (ç) pour éviter tout incident imprévu.
Les oppresseurs veillaient nuits et jours afin qu’aucune aide ne soit apportée au Hâshimites. Les mois sacrés étaient les seuls moments où les gens du camp de concentration pouvaient venir se ravitailler en ville. Jusque là, les Qorayshites menaçaient les caravanes de ne rien vendre aux musulmans et aux Hâshimites. Ils créaient parfois la surenchère pour amoindrir le pouvoir d’achat des Hâshimites. Abou As ibn Rabî parvenait à acheminer les provisions dans la vallée et Ali ibn Abou Talib sortait hors de la vallée en cachette pour aller se ravitailler. Tous les biens du prophète (ç), de Khadidja et d’Abou Talib finirent, au point qu’ils furent obligés de supporter les contraintes d’une famine sévère. Khadidja plus particulièrement avait dépensé tous ses biens dans cette vallée pour soutenir son mari.
La destruction miraculeuse de la lettre par les termites ( grâce à la puissance de Dieu) permit aux Hâshimites de sortir de cette facheuse crise. La pression de certains signataires de cette lettre pour la libération des musulmans mérite aussi d’être mentionnée. Les Hâshimites purent ainsi rejoindre leur foyer d’antan. Imam Ali rappelle cet événement dans une lettre à Mouawiyya en ces termes : « Les Qorayshites voulaient éliminer notre prophète (ç) afin d’en finir avec l’islam. Ils jetèrent l’angoisse et l’anxiété dans nos cœurs. Ils firent de sorte que nous n’ayons pas la vie facile et à cause de leur inquiétude nous vîmes des moments terribles. Ils allumèrent les flammes de la guerre contre nous. Mais Dieu avait déjà décidé que nous serons les gardiens de Sa législation et de sa religion. Nos croyants dans leurs attitudes étaient à la recherche des récompenses dans chacun de leur comportement. Cependant toute personne des Qorayshites qui devenait musulmans ne subissait pas de pressions comme nous, car soit il était protégé par l’un des signataires du traité qui profitait de sa protection pour connaître la paix ». (La voie de l’éloquence, discours 9).
LA MORT DE KHADIDJA ET D’ABOU TALIB
Peut après la fin de l’embargo à la 10ème année de la révélation, Khadidja et Abou Talib perdirent la vie en l’espace de quelque temps. La perte de ces deux personnes fut un grand malheur pour le messager. Le brusque départ de ces deux bases de soutien marqua le début de l’accentuation des difficultés car ils étaient des protecteurs pour lui.
LE ROLE DE KHADIDJA
Les conséquences du décès de ces deux personnages étaient tout à fait naturelles. Quand bien Khadidja n’avait pas un rôle protecteur pour son mari dans la société, elle ocupait une place de choix au sien du domicile du noble prophète (ç). Fidèle, loyale, affectueuse Khadidja était plus qu’une femme pour le prophète (ç). Elle était sa confidente et sa consolatrice pendant les moments difficiles. L’islam a beaucoup bénéficié de son apport.
Le prophète (ç) n’a d’ailleurs jamais oublié cette femme jusqu’au dernier moment de sa vie et ne cessait pas de rappeler aux autres ses caractères et ses mérites. Il dit un jour à Aicha : « Dieu ne m’a pas donné une femme meilleure comme Khadidja. Elle crût en moi quand tout le monde était encore mécréant. Tandis que les gens me traitaient de menteur, elle avait la conviction que je disait la vérité. Lorsque les gens mon mis au ban, elle dépensa tout ce qu’elle avait pour me venir en aide. A travers elle Dieu m’a donné des enfants ».
LE ROLE D’ABOU TALIB
Comme nous l’avons signifié plus haut Abou Talib étaie le tuteur de Mouhammad (ç) depuis son enfance. Il continua à assurer cette protection même après la révélation, face aux risques que présentaient les Qorayshites et leurs complots. De son vivant, les mécréants évitaient de porter atteinte directement à la personne de Mouhammad (ç). Quelques notables mécréants voulurent qu’un homme balance des déchets provenant de la matrice du chameau sur le prophète (ç) en adoration dans la mosquée. Abou Talib et Hamza réagirent immédiatement en empoignant leur épée dès que la nouvelle leur fut parvenue. Abou Talib donna l’ordre à Hamza de couvrir de matrice le visage de tous ceux qui eurent participé à cette conspiration. (Ousoulou Kâfi de Kouleini, t1, p449). On peut alors comprendre qu’avec la mort d’Abou Talib, les Qorayshites avaient main libre pour faire du prophète (ç) ce qu’ils voulaient. Le prophète (ç) évoque : « Jusqu’à ce qu’Abou Talib ne meurt, les Qorayshites ne pouvaient rien contre moi ». Seirul Maghazi de ibn Ishâq, p239 : ibn Hishâm, t2, p58 ».
LA FOI D’ABOU TALIB
L’ensemble des savants chi’ites sont unanimes qu’Abou Talib eut embrassé l’islam. Il ne le manifestait pas tout simplement parce qu’il voulait apporter une certaine protection à son neveu. Il se servit de la coutume de fanatisme envers les sien pour couvrir le messager de Dieu. Imam Sâdiq affirme d’ailleurs : « Abou Talib était à l’image des compagnons de la cavernes qui cachaient leur foi et faisaient mine d’être des idolâtres. Dieu leur attribua double récompense ». (Ousoulou Kafi, t1, p448).
Un groupe de savants sunnites renient la foi d’Abou Talib tout en prétendant que jusqu’à la mort il n’embrassa pas la foi et trépassa alors qu’il fut mécréant. Cependant, des preuves historiques disent le contraire. En effet des sources diverses confirment qu’Abou Talib avait foi en la prophétie de Mouhammad (ç) et en l’islam. Nous prenons juste deux cas pour justifier cette situation :
1- Les propos et les déclarations d’Abou Talib en personne montrent évidemment qu’il avait la conviction en la véracité de la prophétie et de l’islam. Nous avons par exemple ces vers : « O roi dAbyssine ! Sache que Mouhammad (ç) est un prophète (ç) comme Moussa et Issah. Il est porteur de la même lumière de guidance dont ils étaient porteurs afin de guidée sous l’ordre de Dieu, l’humanité vers la voie du bien et leur permettre d’éviter le pêché ». « Ne sais-tu pas que Mouhammad (ç) de même que Moussa et Issah a été suscité prophète (ç) ? Son nom et ses caractéristiques sont apparents dans les Livres saints d’avant ? ». « Je sais par conviction que la religion de Mouhammad (ç) est l’une des meilleurs dans le monde ». (Tabrisi, I’lâmu warâ, p45 ; Majma’ul bayân, t4, p288, Allamah Amini, Al Ghadir, t7, p331 ; Ibn Hisahm, t1, p377, Ibn Abi Hadid, t14, p72…)
2- Son soutien inconditionné au prophète (ç) pendant sept ans, inlassablement montre qu’il était en étroite harmonie avec ce qui avait été révélé à son neveu. Autrement dit, il n’aurait pas accepté affronter les difficultés. Ceux qui renient sa foi pensent qu’il soutenait Mouhammad (ç) parce qu’il partageait les liens de parenté avec lui. Or, les liens de famille ne peuvent motiver quelqu’un à une telle loyauté et à des efforts surhumains. Les dangers et les ploblème qu’Abou Talib connut ne vaillent pas la peine si les motivations n’étaient rien d’autres le fait d’être l’oncle du prophète (ç). Pourquoi certains de ses oncles tels que Abbas e Abou Lahab n’eurent pas aussi agir de la sorte ? Certains pensent qu’attribuer Abou Talib de mécréant est un geste intentionnel qui masque l’animosité et le tribalisme des ennemis de Bani Hâshim. En effet, certains compagnons qui discutaient le califat avec son fils Ali avaient un passé noirci par le culte des idoles. Or, Ali son fils n’a jamais adoré les idoles. En déclarant que le père de Ali serait mort mécréant, ceux-là pensaient diminuer les chances d’Ali à la course vers un siège qui lui revenait de droit par ordre divin. Le seul crime d’Abou Talib fut celui d’être le père d’Ali et s’il n’avait pas eu un fils comme lui, très certainement il n’aurait pas été victime d’une telle calomnie.
L’apport des Omayyades et des abbasides dans cette mascarades est non négligeable, d’autant plus que aucun de leurs aïeux n’a pu égaler la position d’Ali dans l’histoire de l’islam. Ainsi, ils ne leur reste plus qu’à s’en prendre à son père qu’ils jugèrent de mécréant, afin de réduire autant possible la position de cet imminent personnage. Les calomnies proférées à l’endroit d’Abou Talib correspondent un peu avec la situation d’Abbas ibn Abdou Mouttalib (oncle paternel du prophète (ç) et d’imam Ali, ancêtre de la dynastie abbasside). Jusqu’à la conquete de la Mecque (8ème année hégire) Abbas vivait la même situation à la Meque. Il fut capturer de l’armée des mécréants et fut libéré sous caution. Il rejoignit alors l’armée musulmane en route pour la Mecque et joua un role diplomatique de grande envergure pour obtenir la grace pour un certain nombre de mécréant mecquois vers qui l’armée avançait. Malgré tout cela personne n’a jugé Abbas de mécréant. La description des deux personnages parait-elle juste. Voilà pourquoi les chercheurs trouvent que les hadiths sur la mécréance d’Abou Talib sont inventés. (rf1, p174).
LES EPOUSES DU PROPHETE
Aussi longtemps que Khadidja vivait, le prophète (ç) était resté polygame. C’est après sa mort qu’il se maria à plus d’une femme qui à l’exception d’Aicha était toutes veuves. La première était Sawda la veuve sans soutien de Soukrân ibn Oumar (un des émigrants décédé ne Abyssine). Certains historiens ont tenu des propos blasphématoires sur le régime polygamique que le prophète (ç) adopta après la mort de sa première épouse Khadija, expliquant cela comme un désir de satisfaction pour son appétit sexuel. Pourtant lorsqu’on analyse bien les enjeux de ces mariages, on comprend aisément qu’ils ne reposaient pas sur des raisons ordinaires. Ces mariages ont des motivations tantôt politiques ou sociales, toutes allant vers l’intérêt de l’islam. Certaines de ces femmes n’avaient pas d’assistants, d’autres. La meilleure manière d’assurer leur protection demeurait le mariage. Pour solliciter l’assistance d’une tribu ou éviter qu’elle se laisse séduire par les propositions des mécréants, le prophète (ç) demandait la main d’une des filles du chef de la tribu en mariage. Ce genre d’union empêchait alors la tribu de participer au moindre complot contre les musulmans. Le prophète (ç) se mariait parfois pour abroger certaines traditions obscurantistes enracinées dans la société arabes. Nous fondons notre allégation sur quelques preuves comme nous :
1- Alors qu’il était encore très jeune,le prophète (ç) se maria à Khadidja, une femme qui selon les propos était beaucoup plus agée que lui. Il vécut 25 ans avec elle.
2- En dépit du fait que la polygamie était déjà de coutume dans la société arabe, le prophète (ç) est resté monogame jusqu’à la mort de Khadidja.
3- Le prophète (ç) adopta la pluralité de femme alors qu’il avait plus de 50 ans (avant et beaucoup plus après l’hégire), pourtant une telle attitude s’adopte pendant la jeunesse. Si ce n’est pour l’intérêt de l’islam pourquoi se serait-il lancé dans l’acquisition des femmes à la vieillesse et surtout au moment où les problèmes l’accablaient de tout côté. Qui peut croire qu’un tel moment est adéquat pour jouer la vie ? LE prophète (ç) avait-il du temps pour se livrer à de telles jouvences ?
4- Vivre avec des femmes aux désirs et aux comportements contradictoires parfois accompagnés de scènes de jalousie serait une source de bonheur et de prospérité ou une source d’angoisse et d’anxiété ?
5- Les épouses du prophète (ç) appartenaient chacune à une tribu différente. Alors peut-on croie que la fraternité établie entre les tribus était le fruit du hasard ?
6- En plus de l’expansion de l’islam et la cote de popularité croissante du prophète (ç) après l’hégire, la puissance sociopolitique du messager de Dieu s’accrurent aussi. D’où le désir des chefs de tribu de se voir honorer par la demande de la main de leur fille par le prophète (ç). Néanmoins, les femmes que le prophète (ç) choisissait étaient soit âgées, soit veuves et sans protection. Et il encourageait les hommes à se marier avec les filles encore vierges. Présenter quelques unes de ces femmes suffira pour élucider les choses :
1- Oummoul Habîba
Elle était la fille d’Abou Soufiyan l’ennemi juré du prophète (ç) et de l’islam. Elle avait émigré en Abyssine avec son mari Oubeid ibn Jahsh (cousin du prophète (ç)). Son mari apostasia et devint chrétien. Il mourut dans cet état. Une fois mis au courant de l’événement à la 6ème année hégire, le prophète (ç) delegua Oumar ibn Oumayyah auprès du Négus pour qu’il l’unisse à elle. Le Négus célébra l’union entre Habîba et le prophète (ç). Elle vécu encore un an en Abyssine avant de rejoindre Médine dans le groupe des derniers émigrés d’Abyssine (rf1, 176) alors qu’elle avait la trentaine dépassée. (rf2, p176) Il est clair que l’action du prophète (ç) envers cette femme repose sur l’affection pour cette pauvre femme musulmane. Une femme qui rompt les liens de parentés avec sa famille idolâtre pour émigrer avec son mari musulman en Abyssine. Puis elle perd son mari. Il n’y a pas plus honorable que de devenir la femme du messager de Dieu. Si on considère la thèse de mariage de jouissance avancée par les historiens chrétiens, il serait tout à fait irrationnel de se marier avec une femme qui habite un pays lointain et dont les chances de retour au bercail restent trop réduites.
Oummou Salama
Elle était la fille d’Abou Oumayyad Makhzoumi. Son Mari, Abou Salama (Abdoullah) Makhzoumi (ref3, p176) était le cousin du prophète (ç). (rf4, p176) Elle avait quatre enfants dont l’un se nommait Salma ibn Oummou Salama et d’Abou Salama. (rf5, p176). Abou Salama fut tombé martyr au mois de Joumaida2 de la 3ème année hégire à la suite d’une blessure grave qu’il avait eu lors de la bataille de Ouhoud.(rf6, p176) Il parait qu’aucune personne de la tribu d’Oummou Salama (Bani Makhzoum) ne vivait pas à Médine. Elle affirme personnellement : « je fus très touchée par la mort d’Abou Salama au point je me dis : étrangère sans compatriote ! Tellement je pleurai qu’on me fasse partir avec une caravane ». Le messager de Dieu se maria avec elle à la quatrième année hégire. (rf1, p177) Elle était déjà presque vieille et tendait vers la ménopause. (rf2, p177). On constate donc que le prophète (ç) en l’épousant avait l’intention de la protéger avec ses orphelins. Peut considérer un telle mariage à charge comme un jeu pour assouvir des désirs sexuels ? Oummou Salama fut après Khadidja la femme la plus pieuse et la plus croyante par rapport au reste. Elle avait des rapports particuliers avec la famille de l’imamat qu’elle défendit toute sa vie.
Zaynab bint Jahsh
Zaynab était la cousin du prophète (ç) et marié à Zayd ibn Hârith le fils adoptif du noble prophète (ç). (rf6, p177) Elle épousa le prophète (ç) après s’être séparé de Zayd. Zayd était le serviteur de Khadidja. Après son mariage avec le prophète (ç) Khadidja le passa à ce dernier comme serviteur. Affranchi par la prophète (ç) avant la révélation, Zayd fut adopté comme fils par lui. On l’appelait alors Zayd ibn Mouhammad (ç). Après le Message Allah annula cette coutume par ces versets : « Allah n'a pas placé à l'homme deux coeurs dans sa poitrine. Il n'a point assimilé à vos mères vos épouses [à qui vous dites en les répudiant]: ‹Tu es [aussi illicite] pour moi que le dos de ma mère›. il n'a point fait de vos enfants adoptifs vos propres enfants. Ce sont des propos [qui sortent] de votre bouche. Mais Allah dit la vérité et c'est Lui qui met [l'homme] dans la bonne direction. Appelez-les du nom de leurs pères: c’est plus équitable devant Allah. Mais Si vous ne connaissez pas leurs pères, alors considérez-les comme vos frères en religion ou vos alliés. Nul blâme sur vous pour ce que vous faites par erreur, mais (Vous serez blâmés pour) ce que vos coeurs font délibérément. Allah, Cependant, est Pardonneur et Miséricordieux ». (Sourate 33 Ahzâb : 4-5). Le prophète (ç) déclara à Zayd après la descente de ce verset : « Tu es Zayd ibn Hârith. On le surnommait dès lors l’affranchi du messager de Dieu. (rf6, p278) Le prophète (ç) était allé lui-même demander la main de Zaynab pour Zayd. Celle-ci qui n’était rien d’autre que la nièce d’Abdou Moutallib de la célèbre tribu, avait refusé dans un premier temps car non seulement Zayd n’était pas un Qorayshite, mais il avait encore l’étiquette d’esclave collée sur son front. Vue le désir que le prophète (ç) manifestait pour la réalisation de ce mariage, Zaynab finit par s’incliner. Ce mariage était une victoire de l’islam sur le système social reposant sur la primauté de l’appartenance tribale et le rang social. C’est d’ailleurs le but pour lequel l’envoyé de Dieu tenait trop à ce mariage.
Mais à cause des incompatibilité d’humeur de part et d’autre, ce mariage vit ses piliers s’ébranler jusqu’au divorce. E, principe Zayd avait déjà essayé de la répudier, mais le prophète (ç) l’en empêchait toujours disant : « Garde ton épouse ». Finalement Zayd la répudia. Après leur séparation, le prophète (ç) la prit en mariage sous ordre divin afin de l’épargner des difficultés qu’elle aurait eu à trouver un homme qui accepterait de se marier avec la femme répudiée du fils adoptif du prophète (ç). Ce mariage avait une fois de plus pour dessein anéantir cette tradition obsolète sur le fils adoptif. LE saint Coran explique les objectifs de ce mariage à travers ce verset : « Quand Tu disais à celui qu'Allah avait comblé de bienfaits, tout comme toi-même l'avais comblé: ‹Garde pour toi ton épouse et crains Allah›, et Tu cachais en ton âme ce qu'Allah allait rendre public. Tu craignais les gens, et C'est Allah qui est plus digne de ta crainte. Puis quand Zayd eût cessé toute relation avec elle, Nous te la fîmes épouser, afin qu'il n'y ait aucun empêchement pour les croyants d'épouser les femmes de leurs fils adoptifs, quand ceux-ci cessent toute relation avec elles. Le commandement d'Allah doit être exécuté ». (Sourate 33 Ahzâb : 37)
Les hypocrites firent de ce mariage l’objet d’une diffamation en disant à qui voulait l’entendre que le prophète (ç) s’était marié avec la femme de son fils. (rf3, p179) Dieu leur répondit en ces termes : « Mouhammad (ç) n'a jamais été le père de l'un de vos hommes, mais le Messager d'Allah et le dernier des prophète (ç)s. Allah est Omniscient ». Certains historiens chrétiens ont fait de ce mariage une histoire d’amour qu’ils relatent avec un tel romantisme qui laisse croire qu’ils ont vraiment vécu l’événement. (rf5, p179). Mais toutes ces allégations de concordent pas avec la prophétie et l’infaillibilité du messager de Dieu. Nous avons constaté que les choses étaient autrement. Non seulement l’événement reste gravé dans les archives de l’histoire, mais le saint Coran aussi en parle.
L’APPEL DU SAINT CORAN
Le messager de Dieu utilisait comme meilleur moyen pour sa mission les versets coraniques et évitait de trop se servir des discours venant de lui-même. La force d’attraction extraordinaire du saint Coran suffisait pour capter l’attention des Arabes. Le plus grand miracle du prophète (ç) demeure le saint Coran. Son éloquence, la profondeur de ses phrases, ses mots, ses expressions et sa versification rythmée suffisait pour marquer les gens qui l’écoutaient. Un discours dont les humains n’ont jusqu’à nos jours réussi à en produire pareil. Telle est l’une des raisons pou lesquelles les saint Coran lance des défis. Face à ceux qui doute de sa véracité, Dieu leur demande de présenter ne serait-ce qu’une sourate semblable à l’une des sourate du saint Coran : « Si vous avez un doute sur ce que Nous avons révélé à Notre Serviteur, tâchez donc de produire une sourate semblable et appelez vos témoins, (les idoles) que vous adorez en dehors d'Allah, Si vous êtes véridiques ». (Sourate 2 Baqarah : 23)
Les Arabes réputés dans l’art de la poésie demeuraient bouche cousue, émerveillés par la beauté expressive du saint Coran. Il arrivait parfois qu’à force de se laisser bercer par la mélodie du saint Coran, certains ne parvenaient pas à bouger de leur place. Un soir, Abou Soufiyan et Abou Jahl s’étaient retrouvés par pure coïncidence aux alentours de la maison du prophète (ç) qui avait l’habitude de réciter le Coran la nuit. Ils y sont restés cacher à écouter le Coran que le messager de Dieu clamait dans ses prières de nuit jusqu’à l’aube. Ils se rencontrèrent par surprise et se mirent à se faire des reproches sur leur comportement respectif. A la fin ils décidèrent de ne plus recommencer car si les leurs découvraient cela ils se diront que nous sommes devenus musulmans. Ils ne parvinrent pas à respecter leur engagement et répétèrent cela plusieurs nuits encore. (rf1, p181)
LE PROPHETE TRAITER DE MAGICIEN
La période de Hajj était un moment idéal pour inviter les gens à l’islam. Les tribus venaient de plusieurs contrées arabes pour les rites du pèlerinage à la Mecque. L’envoyé de Dieu pouvait alors faire passer son message à plus grand échelon. Raison pour laquelle les notables Qorayshites nourrissaient une véritable crainte face aux initiatives du prophète (ç). Une délégation de notables alla voir Walid ibn Mouguira – chef de la tribu Makhzoum – Il dit : « la période de Hajj est là. Les gens de tous les horizons viendront à la Mecque. Ils sont au courant de l’histoire de Mouhammad (ç). Il faut que vous adoptez une stratégie commune pour avoir une même parole à sont sujet. Evitez de vous contredire à travers des propos différents et passer ridicule devant les gens. Ils suggérèrent :
- Nous dirons la même chose que tu diras.
- Parlez, je vous écoute.
- Traitons-le de diseur de bonne aventure.
- Non ! Je jure par Dieu qu’il n’est pas diseur de bonne aventure. Ce qu’il dit est différent des élucubrations des diseurs de bonne aventure.
- Traitons-le de fou.
Non ! Ce n’est pas un fou car nous avons déjà vu des fous et comment ils se comportent. Non seulement son corps ne tremble pas, ses gestes sont bien mesurés et ne frisent pas l’attitude de celui qui est possédé par le démon.
- Disons alors que c’est un poète.
- Il n’est pas poète car nous connaissons les règles de la versification ; et ce qui sort de sa bouche n’a rien à voir avec la poésie.
Portons alors à la connaissance des gens qu’il est un magicien.
- Il n’a pas l’air d’un magicien car nous connaissons les méthodes dont se servent les magiciens pour distraire.
- Que devons-nous dire alors ?
- Je jure par Dieu que ses propos sont si agréable qu’ils affectent quelqu’un jusqu’au fond de son âme. Ses racines procure la joie et ses branches des fruits. Ce qui fait que tout ce que nous dirons contre lui passera à côté. Mais, par rapport à toutes les suggestions qui ont été faites il est mieux de dire qu’il est magicien car il n’y a que les propos relevant de la magie qui peut séparer le fils du père, le frère du frère, la femme de son mari ou les membres d’une même famille.
Ils se séparèrent après approbation générale et, chaque jour, ils abordaient les pèlerins à l’entrée de la ville et les mettaient en garde contre le messager de Dieu. (rf1, p182) Ce dont le conseil des Qorayshites qualifiait de magique n’étaient rien d’autre que les versets coraniques qui séduisaient les gens et les laissaient perplexe. Cette mise en garde était entrée dans la phase où les notable conseillaient au grandes personnalité comme As’ad ibn Zourarah de Médine de bourrer ses oreille avec du coton afin de se protéger du danger de se laisser envoûter par la magie de Mouhammad (ç).
VOYAGE A TA’IF
Tâ’if, une cité située à environ 72km de la Mecque est réputé pour ses raisins provenant des jardins verdoyants qui font la fierté de cette région. (rf3, p182) Certains riches qorayshites y avaient des domaines. Les propres habitants de Tâ’if étaient des gens riches qui vivaient de l’usure. Elle était habitait par la puissante tribu de « Saqîf ». Les pressions des mécréants sur le prophète (ç) après la mort de Khadidja et Abou Talib devinrent si lourdes que le prophète (ç) se vit obliger de changer d’atmosphère pour éviter de pas marquer d’arrêt dans sa mission. Il entreprit alors de se rendre à Tâ’if pour inviter sa population à l’islam et si possible trouver un soutien que les Mecquois n’ont pas pu l’offrir jusqu’ici.
Il partit, accompagné de Zayd ibn Hârith (rf4, p182) et d’Ali. (rf5, p182) Le messager de Dieu rencontra trois frères notables de Saqîf dont l’épouse de l’un venait des Qorayshites (de Bani Joumh). Il les invita à la nouvelle foi et sollicita leur assistance. Ils refusèrent et se détournèrent du messager. Il leur pria au moins de tenir secrète sa visite afin d’éviter que l’inimitié des Qorayshites ne s’augmentent à son égard. Le prophète (ç) se rendit aussi chez d’autres personnes influente de Tâ’if espérant faire passer son message mais en vain. Et comme les grands craignaient que ce message tombent dans les oreilles des jeunes, (rf2, p183) ils s’insurgèrent contre lui,le traitant d’imposteur. Ayant fait circulé la nouvelle en un laps de temps le prophète (ç) et ses deux compagnons se virent assiéger et lapider par des enfants. Malgré les efforts de protection d’Ali et Zayd, le prophète (ç) fut couvert de blessures aux jambes et au visage. Il parvint tout de même à trouver refuge dans un jardin appartenant à Outba et Sheiba (des notables Qorayshites) et se mit à implorer Dieu. Les propriétaires des lieux qui suivaient l’action s’approchèrent du prophète (ç) et envoyèrent leur serviteur chrétien nommé Addâs de Neinawâ lui offrir des raisins. Avant de manger les raisin, le prophète (ç) prononça cette phrase : « Au nom de Dieu ». Ce qui ne manqua pas de susciter la curiosité D’addâs qui, après un entretient avec le prophète (ç) sur le message fini par s’islamiser. Le messager de Dieu quitta Tâ’if dix jours de prêche, désespéré sur une éventuelle islamisation des Saqîf. Il retourna ainsi à la Mecque après cette aventure au souvenir amère.
LE PROPHETE A-T-IL JOUIT DE LA COUVERTURE DE QUELQU’UN POUR ENTRER A LA MECQUE ?
On raconte que le prophète (ç) sollicita la couverture d’un certain Mout’am ibn Adi pour entrer dans la cité de la Mecque. Mais grâce à quelques preuves on peut réfuter cette allégation :
1- Comment peut-on imaginer que le prophète (ç)s après dix années et de prêche contre l’idolâtrie ait sollicité l’aide d’un idolâtre pour entrer à la Mecque ? Or il n’a jamais fait ménage avec l’idolâtrie ou vouloir des faveurs d’un idolâtre.
2- Malgré le fait qu’Abou Talib n’était plus là, Bani Hâchim comptait parmi ses enfants des têtes à l’instar de Hamza dont les Qorayshites redoutaient la vengeance. Plusieurs tribus craignirent l’assaut des Hâchimites au cas où ils essayaient de vouloir supprimer le prophète (ç) de nuit.
3- Bon nombre de sources historiques montre que Zayd accompagnait le prophète (ç) au cours de ce périple. Et d’autres déclarent qu’Ali étaient aussi avec lui (il est difficile d’imaginer imam Ali laisser le prophète (ç) entreprendre seul de tel voyage). Conclusion, on a à faire à un groupe de trois personne qui peuvent bien se défendre.
4- Le messager de Dieu compte parmi les vaillants Arabes. Il ne faut donc pas imaginer qu’il était la proie de n’importe qui. Il en va de même pour Ali dont le courage ressort de cette déclaration : « Lorsque le combat devient intense et rude, nous nous rabattions derr_re le prophète (ç). Et pendant cet instant nul de nous n’est plus proche de l’ennemi que lui. (rf1, p184)
5- Le prophète (ç) luttait contre le système tribal qui enchaînait les habitant de la région. Comment peut-il ensuite approuver ce dont il combat en se servant de la position d’une tribu ?
6- On peut lire des rapports de Bilâzri et d’Ibn Sa’d que le voyage du prophète (ç) sur Tâ’if avait eu lieu vers la fin du mois de Shawwal. Si on accepte ces rapports, cela signifie que le voyage et le retour du prophète (ç) s’étaient passés au cours d’un mois de trève durant lequel il interdit de livrer tout combat ou verser le sang de quelqu’un à la Mecque. Nous pouvons donc déduire à partir de ces preuves que le prophète (ç) entra à la Mecque par la vallée des dattiers (rf3, p185) (où il passa la nuit à lire le saint Coran qui attira un groupe de Djinns). (rf2, p185).
L’APPEL DES TRIBUS ARABES A L’ISLAM
Que ce soit à la Mecque ou ses environs, le prophète (ç) Mouhammad (ç) invita les tribus arabes à l’islam. Il s’est rendu au sien des tribu telles que la tribu Kinda, Kalb, Bani Hanifa, Bani Amir ibn Sa’sa’a pour les appeler à l’islam. Abou Lahab le suivait et dissuadait les gens à suivre la vérité. Au cours de sa mission auprès des Bani Amir, l’un des leurs notables répondant au nom de Bihara ibn Forâs se leva et dit : « Si nous te donnons l’allégeance comme signe de notre approbation à ton message et que Dieu te fasse triompher sur tes ennemi, t’engagerais-tu à faire de nous tes successeurs après toi ? Le prophète (ç) répondit : « Cela relève de la compétence de Dieu qui le donnera à qui il jugera nécessaire ». (rf5, p185) Très étonné, Bihara réagit : « Après que nous ayons affronté avec difficulté et endurance les tribus arabes sur ta voie et que Dieu t’accorde la victoire, la chose revient aux autres ! Non ! Nous n’avons pas besoin de ta religion ». (rf1, p186) On Rapporte que la rencontre avec la tribu Kinda fut semblable. Et le prophète (ç) donna la même réponse. (rf2, p186)
Cette réaction du prophète (ç) offre des pistes d’interprétation bien évidente : d’un côté le prophète (ç) signifie que le choix de son successuer ne dépend vraiment pas de lui. Preuve que la succession du prophète (ç) se fait par décrèt divin, c’est-à-dire que c’est Dieu qui choisi le successeur de son messager. Contrairement à la logique selon laquelle « la fin justifie les moyens », le prophète (ç) n’employait pas n’importe quel moyen pour faire avancer sa mission. Quand bien même l’islamisation d’une grand tribu présentait des avantages, le prophète (ç) Mouhammad (ç) ,’a jamais été près à faire des promesses qu’il ne tiendrait pas après. A cet effet il profitait alors du rassemblement que provoquait les cérémonies du pèlerinage et des activités commerciales et des foires telles la foire de Oukâz, Majanna, Zilmajâzi, pour faire passer son message. Il abordait surtout les chefs de tribu qui, même s’ils n’adhéraient pas à l’islam, ne pouvaient s’empêcher du moins d’en parler une fois revenu chez eux.
C’était quand même un par vers la victoire.