LA BATAILLE DE KHAYBAR
  • Titre: LA BATAILLE DE KHAYBAR
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  • Date de sortie: 1:57:10 2-9-1403

LA BATAILLE DE KHAYBAR
Au Nord de Médine, se trouvait une terre fertile appelée la Vallée de Khaybar. Elle était peuplée de 20 000 Juifs, fermiers et guerriers très compétents. Ils avaient construit sept forts à Khaybar pour se protéger de toute attaque.

Lorsque les tribus juives des Bani Kaynkaa et des Bani Nouzayr furent expulsés de Médine à cause de leur complot contre l'Islam, certains d'entre eux s'installèrent à Khaybar. Là, ils continuèrent à encourager et à aider les Arabes à s'attaquer à l'Etat de l'Islam .

Même après avoir perdu la Bataille de Ahzab contre les Musulmans, les Juifs demeuraient une menace pour les Musulmans. De plus, le Saint Prophète (s) avaient envoyé des lettres à plusieurs chefs de pays avoisinants, et il craignait que ceux d'entre eux qui avaient refusé l'Islam puissent se joindre aux Juifs de Khaybar pour menacer les Musulmans.

Etant donné qu'il venait juste de signer un traité de paix avec les Koraïchites, le Saint Prophète (s) savait qu'il n'avait rien à craindre d'eux et qu'il pouvait s'atteler à enlever le danger pour l'Islam que représentait Khaybar. Il ordonna ainsi les Musulmans à se préparer à conquérir le dernier centre des Juifs en Arabie.

L'armée musulmane se composait de 1 600 hommes, dont 200 cavaliers. L'armée se mit en marche sous l'étendard d'Imam Ali (a).

Pour empêcher les tribus des Bani Ghatfaan et des Bani Fazarah de venir en aide à leurs alliés juifs, le Saint Prophète (s) se mit tout d'abord en marche vers eux afin de les déloger.

Puis, le Saint Prophète (s) prit la direction de Khaybar et le temps que les deux tribus réalisent que la cible réelle était les Juifs, il était trop tard pour eux de venir en aide à leurs alliés.

Les septs forts de Khaybar étaient Naïm, Kamouss, Katibah, Nastaat, Shik, Watih et Soulalim. Chaque fort contenait un gardien et des sentinelles qui faisaient le guet pour surveiller tout ennui. Les forts étaient élevés de manière à pouvoir défendre toute l'espace et les murs étaient équipés d'armes de défense comme des catapultes géantes destinées à repousser l'ennemi.

Les Musulmans atteignirent la Vallée de Khaybar, et en observant la situation, ils occupèrent tous les points d'accès afin d'empêcher les Juifs de fuir.

La venue des Musulmans passa inaperçue et lorsque les fermiers sortirent des forts le matin suivant, ils furent choqués de se retrouver face à une armée.

Les Juifs se précipitèrent dans les forts et se concertèrent sur la manière d'y faire face. Finalement, il fut décidé de conduire les femmes et les enfants dans un fort et la nourriture dans un autre. Cela pouvait se faire parce que les forts étaient reliés par des tunnels souterrains. Les Juifs décidèrent ensuite de s'attaquer aux Musulmans de leurs forts en désignant leurs meilleurs guerriers.

Pendant ce temps, les Musulmans se préparèrent aussi à la guerre. Le premier fort de Khaybar à passer sous l'emprise des Musulmans fût celui de Naïm. Pour le conquérir, certains Musulmans furent tués, beaucoup d'autres blessés. Ces deniers étaient conduits dans un hôpital de fortune où des femmes de la tribu des Bani Ghifar les soignaient.

Le deuxième fort à être attaqué fut celui de Kamouss. Après moult combats, ce fort fut aussi capturé. Deux femmes présentes dans le fort furent également arrêtées. L'une d'entre elle, Safiyah, fille de Hay bin Akhtab, épouserait le Saint Prophète (s) plus tard. La conquête des deux forts augmentèrent grandement l'assurance des Musulmans, tandis que les Juifs étaient très inquiets et effrayés.

Alors que le siège des forts continuaient, les Musulmans commencèrent à se retrouver à court de nourriture et durent manger la viande de cheval qui est Makrouh mais pas Haram.

Durant ce moment difficile, un berger qui gardait les moutons des Juifs s'approcha du Saint Prophète (s) . Après discussion, il fut convaincu par la véracité de l'Islam et devint Musulman. Lorsqu'il demanda ce qu'il devait faire des moutons qu'on lui avait confiés, le Saint Prophète (s) lui dit clairement en présence de centaines de soldats affamés,

"Dans ma religion, la trahison est un des plus grands crimes; Porte les moutons jusqu'aux portes du fort et remets-les à leurs propriétaires. ".

Le berger fit ce qui lui était demandé puis prit part à la bataille et devint martyr.

Par cette action, le Saint Prophète (s) montra clairement qu'il n'était pas à Khaybar pour conquérir la terre ou sa richesse, mais que son but était de se débarrasser du danger pour l'Islam que représentaient les Juifs. En dépit des besoins de ses hommes, il ne se permettrait pas de faire l'usage illicite des biens des ennemis, et il pria plutôt Allah de leur donner la victoire dans la conquête du fort contenant la nourriture.

Alors que les jours passaient, les Musulmans s'emparaient d'un fort après l'autre.

Encore, les héros de l'Islam firent preuve de bravoure et d'auto-sacrifice afin d'obtenir la bénédiction d'Allah.

Après avoir capturé les forts de Naïm et de Kamouss, les Musulmans se mirent à attaquer les forts de Watih et de Soulalim. Ces forts étaient très bien gardés et les Musulmans ne parvinrent pas à s'emparer d'eux même au bout de 10 jours de lutte.

Aussi bien Abou Bakr que Oumar, dans des occasions différentes, ammenèrent les Musulmans à pénétrer dans les forts mais tous deux ont dû rebrousser chemin. Oumar finit même par démoraliser les Musulmans en louant le courage du chef des Juifs, un guerrier redoutable du nom de Marhab. Cette action d'Oumar affligea grandement le Saint Prophète (s) .

Finalement, le Saint Prophète (s) clama un message qui est resté célèbre. Il déclara :

"Demain, je donnerai l'étendard à quelqu'un qui aime Allah et le Prophète et qui est aussi aimé par Allah et le Prophète, et Allah accomplira la conquête de ce fort de ses mains. C'est un homme qui n'a jamais tourné le dos à l'ennemi et qui ne fuit pas du champ de bataille. ".

Tous les soldats étaient curieux de savoir qui pouvait être cette personne, et le lendemain, ils se rassemblèrent autour du Saint Prophète (s) qui demanda:
"Où est Ali?".

On lui apprit que Imam Ali (a) souffrait d'une infection des yeux si sévère qu'elle l'empêchait de voir. Le Saint Prophète (s) ordonna qu'on lui amène Imam Ali (a). Lorsqu'Imam Ali (s) vint, le Saint Prophète (s) lui frotta les yeux et pria pour sa guérison. Les yeux d'Imam Ali (a) guérirent aussitôt et il n'eut jamais plus de soucis d'yeux à nouveau.

Le Saint Prophète (s) ordonna ensuite Imam Ali (a) de s'avancer contre l'ennemi. Il lui dit de demander aux chefs des forts d'accepter l'Islam. S'ils refusaient, il leur demanderait de se rendre et de vivre librement sous la protection des Musulmans en échange d'une taxe versée à l'état musulman. S'ils refusaient cette offre aussi, alors il se battrait.

Imam Ali (a) s'approcha des forts vêtu d'une grosse armure et portant son épée à double tranchant , Zoulfikar.

Les Juifs envoyèrent l'un de leurs meilleurs guerriers, Harith, frère de Marhab. Les soldats musulmans furent figés de peur en voyant le puissant Harith s'avancer vers eux. Mais, Imam Ali (a) releva le défi et après une courte bataille, mit Harith à terre.

La mort de son frère enragea Marhab. Il sortit du fort armé jusqu'aux dents prêt à commettre un meurtre. Il était vêtu d'une grosse armure et portait un bonnet de pierre sous son casque. Alors qu'il défia les Musulmans, il récita son chant de guerre:

"Les murs de Khaybar témoignent que je suis Marhab, le meilleur guerrier, et quiconque m'affronte sur un champ de bataille se retrouve recouvert de son propre sang."

Imam Ali (a) s'avança en récitant son propre poème:

"Je suis l'homme appelé Haidar, lion sauvage, par sa mère. Sur le champ de bataille, je viens très vite à bout de mes ennemis."

Les mots d'Imam Ali (s) étaient soigneusement choisis. Il savait que Marhab avait eu récemment des cauchemars où il était déchiré en deux par un lion, et les propos d'Imam Ali (a) surprirent et perturbèrent Marhab. Mais, Marhab s'avança furieusement, déterminé à utiliser toute sa force pour venger son frère mort.

L'explosion qui éclata entre les deux guerriers impressionnèrent les spectateurs. Soudain, Marhab lança sa lance à trois pointes sur Imam Ali (a) qui l'esquiva et donna un puissant coup sur la tête de Marhab. L'épée d'Imam Ali (a) traversa le casque, le bonnet et la tête de Marhab jusqu'à ses dents.

Un silence s'abattit chez les Juifs en voyant leur champion tomber. Alors qu'il clama "Allahou Akbar!" en signe de victoire, Imama Ali se retrouve encerclé par plusieurs soldats juifs chevronnés. Mais, ils ne firent pas à la hauteur de la force d'Imam Ali (a), et tombèrent tous.

Pendant la bataille, quelqu'un asséna un coup à Imam Ali (a) qui rompit son bouclier. Il retourna vers la porte du fort, l'enleva de ses gonds et s'en servit comme bouclier. Lorsqu'il la rejeta finalement, 10 Musulmans ensemble ne parvinrent pas à la porter. Imam Ali (a) commenta plus tard qu'il avait soulevé la porte par la force d'Allah grâce à sa foi ferme au Jour du Jugement.

Grâce à la bravoure d'Imam Ali (a), le fort fut saisi par les Musulmans et très vite, tous les forts tombèrent entre les mains des Musulmans. Les Musulmans perdirent 20 hommes durant la bataille, tandis que les Juifs en perdirent 93. Le Saint Prophète (s)
permit aux Juifs de réaliser comme il était futile de comploter contre les Musulmans. Après la victoire, il remit toutes leurs terres aux Juifs en les ordonnant de verser la moitié des profits en agriculture aux Musulmans en échange de leur protection.

Mais, les Juifs n'ont pas oublié leur humiliation face aux Musulmans. Après leur défaite, une Juive du nom de Zainab apporta de la viande de mouton au Saint Prophète (s). La viande était empoisonnée et même si le Saint Prophète (s) n'en avait pris qu'un morceau, le poison eut un effet sur lui sur le long terme, et quelques années plus tard, alors qu'il agonisait, il dit que sa maladie était en partie dûe au poison qu'on lui avait donné à Khaybar.

Le jour de la victoire, les Musulmans qui avaient émigré en Abyssinie de la Mecque, revinrent au pays. La joie du Saint Prophète (s) fut à son comble, et il dit qu'il ne savait pas ce qui l'enchantait le plus - la victoire à Khaybar ou le retour de son cousin Jaffar bin Abou Talib et des autres Musulmans d'Abyssinie.

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