Une conscience tranquille
Al-Mamoun, calife à Bagdad, sortit pour une partie de chasse aux alentours de la ville. Dans une rue qu'il allait traverser, des enfants jouaient et à la vue de la suite califale, ils s'enfuient terrorisés, cédant le passage au calife.
Un seul enfant demeurera présent sur la chaussée; le calife demanda alors à ses gardes de lui ramener l'enfant qui ne l'avait pas craint.
Al-Mamoun le questionnera sur les raisons de sa présence alors que tous les autres enfants se sont enfuis. L'enfant lui répondra ceci:
Je n'ai commis ni délit ni homicide pour craindre et m'enfuir. Puis la route est suffisamment large pour votre passage, ma présence ne lui est pas nuisible
Devant cette vaillante et lucide réponse, Al-Mamoun l'interrogea sur son origine. L'enfant déclarera son identité:
Je suis Mohamad Ben Ali, Ben Moussa, Ben Ja'afar, Ben Mohammed, Ben Ali, Ben Al-Hossein, Ben Ali Ben Ali Taleb. Paix sur eux tous.
Emerveillé par l'ascendance de l'enfant, al-Mamoun en profitera pour poursuivre ses interrogations: Que sais-tu des sciences?.
L'enfant lui rétorquera: Questionnez-moi sur les Cieux!
Mais, Al-Mamoun, était avant tout préoccupé par sa partie de chasse durant laquelle son faucon n'attrapera qu'un gibier…
De retour vers Bagdad, il rencontra le même groupe d'enfants et bien sûr, parmi eux il y avait le fils de l'Imam Ali al-Ridha (P). Le dirigeant reprendra les questions du matin: Quelles ont tes connaissances sur les Cieux?
L'enfant de l'Imam (P) lui dira ceci: J'ai entendu mon père dire que ses pères ont entendu le Prophète (P) dire que Gabriel lui a dit que Dieu a dit: Entre le ciel et l'air il y a une nuée parcourue par des vagues, et dans laquelle vivent des créatures au ventre vert et au dos moucheté de noir et de blanc que les monarques aiment à chasser avec l'aide de leurs faucons, pour ensuite questionner les savants sur la vie dans les Cieux.
Al-Mamoun lui répondra: Tu as raison, ton grand-père est véridique, ton grand-père est véridique et ton Seigneur est véridique.
Ce sera la première rencontre entre le futur Imam Al-Jawad (P) et le calife.
L'ignorance meurtrière
Un jour, un voleur comparaitra devant le tribunal d'Al-Mutassim. Entouré de juristes, le calife les interpellera pour connaitre leur avis et quel type de sentence islamique correspondait à l'acte incriminé. Ibn Daoud lui conseilla l'ablation de la main à partir du poignet. Ce jugement fut approuvé par une majorité de juristes présents, alors que d'autres proposeront l'ablation à partir du coude.
Le calife al-Mutassim consultera l'avis de l'Imam (P) qui conseillera ni l'une ni l'autre des ablations. Il proposera l'ablation des doigts de la main. La peine énoncée par l'Imam (P) reposera sur le principe que si Dieu a accordé sept parties du corps devant participer à la prosternation , l'ablation de la main au-dessus du poignet ou du coude correspond à une privation d'une partie du droit aux sept parties du corps de participer à la prosternation comprise dans la prière. Le calife se rangera du côté de la décision de l'Imam (P).
Ce jugement rendu par l'imam (P), conforme à l'éthique et à la justice islamiques enseignées par le Prophète Mohamad (P) aux Gens de la Demeure de la Connaissance déclenchera chez Ibn Daoud l'envie de comploter pour mettre un terme à l'influence islamique grandissante de l'Imam (P) dans tous les domaines. Il profitera de cette prédominance scientifique de l'Imam (P) pour faire croire au calife qu'il y avait là un risque de perdre le pouvoir…et l'imam(P) fut empoisonné...
Paroles de l'Imam (P)
Il suffit à l'homme pour atteindre les qualités:
de la magnanimité: d'abandonner ce qui le dégrade et l'abaisse;
de la retenue: de s'interdire le comportement détestable dans les relations avec l'autre;
de la générosité: de s'acquitter de ses devoirs envers ceux qui ont un droit sur lui, notamment celui de faire sortir e ses richesses le Doit d'Allah sur elles;
de la grandeur de son islam: d'abandonner l'intérêt qu'il port à ce qui ne le concerne pas, d'éradiquer en lui la controverse et la dispute à propos de sa Religion;
de l'hospitalité: de privilégier son invité à lui-même;
de la patience: de cesser de se plaindre;
de la droiture: d'accepter la vérité lorsqu'elle est vérité;
de la gratitude: de reconnaitre les bienfaits de celui qui les lui a accordés;
de la quiétude: de détourner son regard porté sur les défauts des autres et de se préoccuper à corriger les siens…
Celui qui agit sans connaissance détériore davantage qu'il n'améliore.
Garde-toi de fréquenter la personne malhonnête car elle est identique au sabre dégainé: étincelant au regard mais néfaste dans son effet.
Source: Aperçu des grandes âmes de l'humanité, A et H Benabderrahmane