ABDOUL MOUTTALIB: FILS DE HASHIM
  • Titre: ABDOUL MOUTTALIB: FILS DE HASHIM
  • écrivain: albouraq.org
  • Source:
  • Date de sortie: 22:58:5 3-10-1403

ABDOUL MOUTTALIB: FILS DE HASHIM

 

Introduction à Abdoul Mouttalib

 

         Abdoul Mouttalib était le grand-père de notre Saint Prophète (s). Sa mère se prénommait Salma et Hashim était son père.

 

         Abdoul Mouttalib est né à Médine; Sa mère l’avait appelé Shibah. Il était très jeune lorsque son père Hashim mourut. Lorsque Hashim était sur le point de mourir, il dit à son frère Mouttalib, "Va à Médine et ramène mon fils  Shibah à la Mecque."

 

         Mouttalib se rendit à Médine et ramena son neveu Shibah avec lui à la Mecque. Lorsque les gens virent le jeune Shiba en compagnie de son oncle, ils le prirent pour son esclave, et l’appelèrent  Abdoul Mouttalib : esclave de Mouttalib. Bien que Mouttalib essaya d’expliquer aux gens que le garçon n’était pas son esclave, le surnom lui resta attribué, et depuis, Shibah était toujours connu sous le nom d’Abdoul Mouttalib.

 

         Mouttalib continua à prendre en charge les devoirs de son frère Hashim jusqu’à ce qu’Abdoul Mouttalib fût en âge de prendre la relève.

 

         Abdoul Mouttalib prit en charge deux des responsabilités des Qoreishites,  Saqaya et Rifada, lorsque son oncle Mouttalib décéda. Il avait de grandes qualités et il apporta beaucoup d’améliorations dans la vie et dans le mode de vie des Qoreishites, parmi lesquelles les suivantes:

 

1. Il fut le 1er à appliquer le Nazr et à l’accomplir. On parle de Nazr lorsque quelqu’un promet à Allah de faire une bonne action si son vœu se réalise.

 

2. Il mit fin aux mariages entre parents proches: entre frère et sœur, mère et fils etc.

 

3. Il décréta la loi consistant à couper la main d’un voleur.

 

4.   Il empêcha les gens de boire l’alcool.

 

5.   Il découragea la terrible pratique consistant à enterrer les filles vivantes.

 

6.   Il imposa une amende de 10 chameaux pour le meurtre d’une personne, meurtre commis par erreur.

 

7.   Il fut le 1er à offrir 1/5 de ses richesses (Khoums) dans la voie d’Allah.

 

         Abdoul Mouttalib vécut 82 ans et le fait qu’il ait été un bon chef lui valut le titre de Sayyidoul-Bat'ha, signifiant le Chef de la Mecque.

Le Puits de Zam Zam

 

         Le puits de Zam Zam existait déjà du temps du Prophète Ibrahim (a). C’était le signe de la bénédiction d’Allah à la femme d’Ibrahim (a) et à son fils, le  Prophète Ismail (a). Ce puits béni existe encore de notre temps.

 

         Après le Prophète Ismaïl (a), la tribu de Jarham s’installa autour du puits de  Zam Zam et faisait usage de son eau à leurs besoins. Lorsqu’ils devinrent riches et puissants à la Mecque, ils ne se souciaient plus du puits et abusèrent de son eau, jusqu’à le tarir.

 

         Lorsque Abdoul Mouttalib naquit, les gens savaient juste que le puits avait existé, mais personne ne savait plus où il se trouvait.

 

         Un jour, Abdoul Mouttalib reçut en rêve des instructions pour mettre à jour le Zam Zam et reçut des indices quant à l’emplacement de ce dernier. En compagnie de son fils aîné, Hariçe, ils creusèrent pendant 4 jours avant de retrouver l’ouverture du puits.

 

         Les Qoreishites proclamèrent que le puits appartenait à toute la tribu pour que tout le monde puisse avoir l’honneur de creuser le puits. Abdoul Mouttalib voulait creuser lui-même le puits, afin de pouvoir procéder à la distribution de l’eau à tout le monde, en particulier aux pèlerins, d’une manière organisée.

 

         Ils ne parvinrent pas à prendre une décision; ils décidèrent alors de se rendre chez un sage en Syrie et d’agir en fonction de ce qu’il dirait.

 

         Chaque clan envoya une personne le représentant. Abdoul Mouttalib, accompagné de son fils et de ses compagnons, étaient dans une caravane et les autres dans une autre.

 

         Durant le long voyage, la caravane d’Abdoul Mouttalib termina sa réserve d’eau et Abdoul Mouttalib en demanda aux autres qui refusèrent de lui en donner.

 

         La situation était telle qu’Abdoul Mouttalib pensa qu’ils allaient mourir et il demanda à chacun de creuser sa tombe; ainsi, dès qu’une personne décèderait, les autres les enterreraient, et seul le dernier ne serait pas enterré. Ils creusèrent tous leurs tombes.

 

         Peu de temps après, Abdoul Mouttalib décida qu’il était préférable de continuer à chercher de l’eau plutôt que de mourir ainsi. Grâce à Allah, ils ne tardèrent pas à trouver de l’eau. Ils purent ainsi apaiser leur soif et remplir leurs gourdes. L’autre groupe de gens leur demanda de l’eau à leur tour. Les compagnons d’Abdoul Mouttalib voulaient refuser, mais Abdoul Mouttalib leur dit qu’en faisant cela, il n’y aurait aucune différence entre les deux groupes.

 

         Devant la bonté d’Abdoul Mouttalib, l’autre groupe dit que le miracle qui s’était produit avec la découverte de l’eau au milieu du désert était la preuve d’Allah que le puits de Zam Zam appartenait à Abdoul Mouttalib. Ils n’allèrent pas plus loin et retournèrent à la Mecque aussitôt.

 

         A son retour, Abdoul Mouttalib creusa plus profondément le puits et découvrit un trésor: deux cerfs d’or, des épées et une armure de guerre.  Les Qoreishites demandèrent à nouveau à partager le trésor et était prêt à boucher le puits s’ils ne recevaient pas leur part. Il fut décidé de tirer au sort ; résultat : les deux cerfs d’or allèrent à la Sainte Ka’ba et le reste à Abdoul Mouttalib, et les Qoreishites n’eurent rien.

 

         Ce fut à ce moment-là qu’Abdoul Mouttalib donna 1/5ème de sa part à dépenser sur la voie d’Allah.

 

Le Nazr d’Abdoul Mouttalib

 

         Lorsqu’Abdoul Mouttalib creusait le puits de Zam Zam, il sentait que sa position parmi les Qoreishites était faible parce qu’il n’avait qu’un fils. A ce moment-là, il fit un Nazr, une promesse à Allah, que s’Il lui donnait  10 fils il sacrifierait l’un d’entre eux pour Allah.

 

         Allah bénit Abdoul Mouttalib en lui accordant beaucoup d’enfants. Il eut 12 fils, parmi lesquels Hariçe, Abou Talib, Hamza, Abbas, Abou Lahab et Zoubayr. Il eut aussi 6 filles.

 

         Lorsque le nombre de ses enfants atteignît la dizaine, Abdoul Mouttalib sut qu’il était temps de réaliser son Nazr. Bien que ce fût très difficile pour lui de sacrifier et de perdre un de ses fils chéris, il ne voulait pas rompre sa promesse envers Allah. Après avoir expliqué la situation à ses fils, il décida de tirer au sort pour désigner lequel serait sacrifié. Le nom  d’Abdoullah, le père de notre Saint Prophète (s), fut tiré au sort.

 

         Abdoullah était le plus jeune et le plus aimé des fils de son père, mais  Abdoul Mouttalib ne dévia pas de son devoir et conduisit Abdoullah au lieu de sacrifice. Cepandant, la famille et le peuple Qoreishite étaient très triste  à l’idée de perdre le jeune Abdoullah et prièrent Abdoul Mouttalib de trouver une autre solution.

 

         Lorsque le problème fut évoqué à un sage, il suggéra de tirer Abdoullah ou 10 chameaux au sort ; dans le cas où Abdoullah serait encore tiré, d’ajouter 10 chameaux supplémentaires avant de refaire un tirage au sort, et de répéter l’opération jusqu’à ce que les chameaux soient tirés.

        

         Dans ces temps, la pénalité due pour un assassinat accidentel (prix de sang) s’élevait à 10 chameaux, et les Qoreishites trouvèrent cette suggestion équitable. Abdoul Mouttalib se laissa convaincre non sans peine.

 

         Un tirage fut effectué entre Abdoullah et 10 chameaux, mais Abdoullah fut tiré au sort. On augmenta le nombre à 20, mais ce fut toujours Abdoullah qui tombait. On augmenta le nombre de 10, encore et encore, jusqu’à passer à 100.

 

        

 

 

         Enfin, lorsqu’on tira au sort Abdoullah contre les 100 chameaux, ces derniers furent tirés. Le peuple s’en réjouit, mais Abdoul Mouttalib, doutant de ne pas avoir accompli son devoir envers Allah, retira au sort par 3 fois, et à chaque fois, les chameaux étaient tirés.

 

         Finalement, Abdoul Mouttalib fut convaincu que son action était bonne. Il ordonna à ce que 100 chameaux fussent abattus devant la Sainte Ka’ba et aucune personne ni aucun animal ne seraient empêchés d’en manger.

 

         C’est ainsi qu’Allah protégea Abdoullah, qui devait devenir le père de notre Saint Prophète Mohammad (s). Une année avant Àmoul Fîl (L’Année de l’Eléphant), Abdoullah épousa Amina, fille de Wahab. Amina allait être la mère du Saint Prophète (s).

 

         Une année après son mariage, alors qu’Abdoullah revenait de Syrie où il était allé faire des affaires, celui-ci tomba malade à Madina. Lorsque Abdoul Mouttalib entendit la nouvelle, il envoya son fils Hariçe pour le voir. Le temps que Hariçe arrive à destination, Abdoullah décéda. Il fut enterré à Madina. Il mourut 2 mois avant la venue au monde de son éminent fils.

 

         Le Saint Prophète (s) disait: « Je suis le fils de deux sacrifices: Prophète Ismaïl (a) et Abdoullah».

 

 

Àmoul Fîl : L’Année de l’Eléphant

 

 

         Yémen est un pays avoisinant l’Arabie. Juste avant la naissance de notre Saint Prophète Mohammad (s), le dirigeant de Yemen était un homme du nom d’Abraha. Lorsque Abraha apprit que les Arabes honoraient grandement la Sainte Ka’ba, il décida de créer une immense église à San'a au Yémen. Quand l’église fut construite, il demanda aux Arabes d’abandonner la Sainte Ka’ba et de venir plutôt dans son église.

 

         Non seulement, les tribus Arabes ignorèrent l’invitation, mais une nuit, une femme de la tribu des Bani Afkam en fit usage comme des toilettes. Autre incident: des voyageurs Arabes qui s’étaient abrités dans l’église et qui avaient fait un feu pour se réchauffer mirent par accident le feu dans toute l’église. Après quoi, Abraha fut enragé et décida de détruire la Sainte Ka’ba une fois pour toute.

 

         En 570 A.H. Abraha se mit en marche à la tête d’une armée colossale vers la Mecque. Il campa à l’extérieur de la Mecque et envoya quelques uns de ses hommes capturer les chameaux des Mecquois. Environ 200 chameaux des capturés appartenaient à Abdoul Mouttalib.

 

         Un officier se rendit chez les Mecquois de la part d’Abraha et dit qu’il ne souhaitait blesser quiconque mais qu’il était venu démolir la Sainte Ka’ba avec son Eléphant. Abdoul Mouttalib, chef des Qoreishites, répondit qu’eux aussi ne voulaient pas se battre contre Abraha. Pour ce qui est de la Sainte Ka’ba, il s’agissait de la maison d’Allah et Il fera comme Il le voudra.

 

         Abdoul Mouttalib, accompagné de quelques uns de ses fils, alla ensuite à la rencontre d’Abraha. Abraha le salua respectueusement. Il s’attendait à ce qu’Abdoul Mouttalib lui demandât de ne pas détruire la Sainte Ka’ba, au lieu de quoi, Abdoul Mouttalib lui demanda de lui rendre ses chameaux. Abraha fut surpris qu’Abdoul Mouttalib s’inquiétât plus pour ses chameaux alors que la Sainte Ka’ba elle-même était sur le point d’être détruite.

 

         En réponse aux remarques d’Abraha, Abdoul Mouttalib prononça ces propos qui devinrent célèbres: « Je suis le propriétaire des chameaux. La Maison aussi à un Propriétaire qui la surveille. » A cela, Abraha secoua la tête et répliqua fièrement: « Il n’y pas de puissance assez forte pour m’arrêter. »

 

         A son retour, Abdoul Mouttalib ordonna son peuple de quitter la Mecque et d’aller sur les collines par sécurité. Il pria ensuite Allah de les protéger et de protéger la Sainte Ka’ba de tout dommage.

 

         Le matin suivant, Abraha se prépara à marcher vers la Mecque. Soudain, des oiseaux par volées surgirent de la mer, transportant de petits cailloux dans leurs pattes et becs. Chaque oiseau portait trois cailloux et ils les lâchèrent sur l’armée d’Abraha de telle manière que l’Eléphant et bien des hommes moururent aussitôt. Un des cailloux toucha Abraha sur la tête qui prit tellement peur qu’il ordonna aux hommes qui restaient de rebrousser chemin aussitôt. Beaucoup de ses hommes décédèrent sur le chemin du retour, et Abraha lui-même atteignit San'a, la chair déchirée et tombant en lambeaux et il mourut d’une mort douloureuse. Cet événement atroce et miraculeux est mentionné dans le Saint Qou’ran aux versets suivants :

 

« Au nom d'Allah, le Clément, le Miséricordieux.   

N’as-tu pas vu comment ton Seigneur a agi envers les gens de l'Eléphant ?  N'a-t-Il pas rendu leur ruse complètement vaine ?

et envoyé sur eux des oiseaux par volées

qui leur lançaient des pierres d'argile ?

Et Il les a rendus semblables à une paille mâchée »

(Souratoul Fîl, 105:1-5)