Quelle est la philosophie de l’ablution et du tayyammoum ?
Question
Quelle est la philosophie de l’ablution ? Pourquoi est ce que celui qui vient de se laver et dont le corps est bien propre et qu’il s’apprêt à faire la prière doit encore faire l’ablution à nouveau ? Et vous dites qu’en cas de manque d’eau il faut faire le tayyammoum c’est-à-dire avoir recours à la taire, comment est ce que la terre et la poussière peuvent enlever la saleté et les impuretés ?
Résumé de la réponse
Donc en plus de la purification externe, l’une des conditions de la prière consiste à acquérir la purification interne et cela ne s’obtient que par l’ablution ou le bain rituel. Et s’il n’y a pas moyen d’utilise de l’eau, cette purification spirituelle et interne peut s’acquérir aux moyens du tayyammoum en remplacement de l’ablution ou du bain rituel (Ghosl). Il faut retenir que le point élucidé ne signifie pas que le tayyammoum n’a aucun effet à 100 % dans la purification apparente.
Réponse détaillée
L’une des conditions de la validité de la prière repose sur la pureté externe du corps par rapport à toute forme de saleté et d’impureté et cela s’obtient à travers la douche ou le bain simple. Mais en plus de cette pureté externe, il y a une autre condition pour la prière à savoir la pureté la pureté spirituelle qui ne s’obtient qu’à la suite de l’ablution ou bain rituel et au cas où il n’y a pas moyen d’acquérir de l’eau, on peut acquérir cette purification spirituelle à travers le tayyammoum (sorte d’ablution sèche qui consiste à déposer les mains sur la terre ou tous ce qui représente la terre et s’essuyer le visage et les mains) en lieu et remplacement de l’ablution ou du bain rituel.
Toutefois, il faut retenir ce point selon lequel cela ne signifie pas le tayyammoum n’a aucun rôle dans la purification et n’a aucun effet apparent. Il a été prouvé de nos jours que la terre à des effets purifiants et c’est à partir de cet élément qu’on comprend le secret de l’ordre de Dieu en ce qui concerne l’ablution et aussi on comprend pourquoi certaines choses doivent être purifiées des souillures en l’essuyant trois ou sept fois avec de la terre ou la poussière.
Après avoir énuméré un certain nombre de choses susceptibles d’entrainer l’impureté interne et abstraite, Dieu présente également certains éléments de la nature servant à dégager ces impuretés aux moyens des actes tels que l’ablution et bien d’autres actes qui paraissent dans le code pratique du musulman. Les actes tels que dormir, aller se soulager aux toilettes et autres sont des choses qui mettent l’homme en état d’impureté. Et pour restaurer la pureté, on est tenu de faire l’ablution. Si on tombe plutôt sur des facteurs qui entrainent le bain rituel, nous devons automatiquement faire ce bain. Ensuite, Dieu dit qu’en cas d’incapacité d’usage de l’eau, on peut se servir de la terre pour faire l’ablution sèche ou le tayyammoum. Ensuite, Dieu explique le bien fondé de cet acte : « afin que cela vous deveniez pures… ».[1]
Lorsqu’on observe bien le verset, on se rend compte que Dieu fait allusion à la purification de manière générale c’est-à-dire la purification externe et la purification spirituelle. Car bien que la purification hygiénique (purification externe) ne puisse être considérée comme hygiénique lorsqu’on utilise la terre même comme cela implique également le lavage avec de l’eau, mais il n’y a aucun doute qu’à la suite de cela on acquiert la purification spirituelle. Cette purification spirituelle n’est pas l’effet du tayyammoum mais cela englobe également d’autres situations plus particulièrement en ce qui concerne le fait de se prosterner sur la terre. C’est pour cette raison qu’on considère la prosternation comme la meilleure position dans la prière. Les meilleurs rappels sont également ceux qui se font en position de prosternation car la prosternation est une situation dans laquelle l’homme se met à terre c’est-à-dire se réduit en tout petit face à la grandeur et la souveraineté divine. Dans la position d’inclination, l’homme ressent Dieu de la manière dont il s’incline. Et le meilleur rappel dans cette position est d’adresser à Dieu exalté soit – en prononçant cette expression : « Soubhanna rabbi ‘al Azim wouo bihamdi ».
De toutes les façons, il faut retenir que la dissipation des impuretés spirituelles et l’acquisition de la pureté est quelque chose que Dieu a déterminé et qu’on peut y accéder de différentes manières. Ici Dieu est celui qui connait parfaitement le bien fondé de cet acte. Celui qui sait si l’impureté de l’âme peut être enlevé grâce à l’eau ou alors avec un peu d’eau ou encore avec de la poussière. D’autre part, celui qui veut se rapprocher de Dieu doit accomplir tous les actes de la manière définie et agréée par Dieu.
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[1] - Sourate Ma’ida : 5 et 6