Le jour du «Ghadir»... jour de l’accomplissement de la religion
  • Titre: Le jour du «Ghadir»... jour de l’accomplissement de la religion
  • écrivain: Cheik Al-Durri al-Najaf ABADI
  • Source:
  • Date de sortie: 19:50:13 4-10-1403

Le jour du «Ghadir»... jour de l’accomplissement de la religion :
Notre attachement à l’Autorité (Wilaya) de ‘Ali est un attachement à l’Islam tout entier.
Dieu dit dans Son Livre Glorieux : «ô Messager, transmis ce qui t’a été révélé par ton Seigneur. Si tu ne le faisais pas, alors tu n’aurais pas transmis Son Message. Et Dieu te protégera contre les gens» (Coran V, 67).

En vérité, le Prophète (P) avait transmis la totalité du Message qui lui a été révélé par Dieu. Il n’y avait aucune qualification qu’il n’a pas transmise, aucun concept qu’il n’avait pas fait connaître et aucune pratique dont il n’avait pas tracé le plan. Pourtant Dieu (à Lui la Gloire) a voulu qu’il transmette une autre chose qui est partie intégrante du Message. Une chose qui protège le Message contre la falsification et la déformation : Le Message ne peut être porté après le Messager que par la personne qui a vécu et pratiqué le Message dans sa raison, dans sa moralité, dans sa spiritualité, dans sa vigueur, dans son ascétisme et dans sa science. Qui pouvait être cette personne ? Il ne pouvait s’agir que d’un seul homme : «’Ali est avec la Vérité ; la Vérité est avec ‘Ali». «Je suis la cité de la science, ‘Ali en est la porte», «Cela ne te satisfait pas d’être, pour moi, ce qu’a été Aaron, pour Moïse, sachant qu’il n’y a pas de prophète après moi ?».

La grâce parachevée et la religion accomplie
Dieu (à Lui la Gloire) a dit au Prophète (P) que les incrédules et les hypocrites diront que tu as confié l’Imamat à ton cousin et gendre ; que cela ne t’afflige pas «Dieu ne dirige pas les gens incrédules». Alors, le Prophète (P), en retour du pèlerinage, fit halte à l’heure de midi au moment où il faisait très chaud dans ce désert, puis il appela ‘Ali et, lui saisissant la main avec la sienne, il l’a lui leva au point que tous les pèlerins aient pu voir les poils blancs sous leurs aisselles et dit : «N’ai-je pas sur les croyants plus d’autorité qu’ils n’ont sur eux-mêmes » ? « Mais si, répondirent-ils ». « Seigneur ! Sois-en témoin. Répliqua-t-il». Puis il dit : «Pour ceux que j’ai été le maître, ‘Ali est aujourd’hui le maître.

Seigneur soutiens ceux qui le soutiennent, aide ceux qui l’aident, détourne-toi de ceux qui se détournent de lui et fais que la vérité soit avec lui là où il se dirige. Ai-je transmis le message ? Seigneur ! Sois-en témoin ». Alors, la voix de la Révélation retentit encore une fois pour dire : «Aujourd’hui, j’ai rendu votre religion parfaite ; j’ai parachevé ma grâce sur vous ; j’agrée l’Islam comme étant votre religion» (Coran V, 3). Ce jour-là –le Jour du Ghadir- est le jour de l’Autorité (Wilaya), le jour de la continuité de l’Islam dans l’homme qui, seul, après le Messager de Dieu, concrétise la totalité de l’Islam. L’accomplissement de la religion y est l’accomplissement de la Prophétie par l’Imamat qui est une ligne, une méthode, un engagement fidèle et une attitude dans la vie.

Ainsi, nous nous dressons derrière ‘Ali (p), non seulement au Jour du Ghadir, mais aussi tous les jours. Nous nous dressons derrière lui car il est la pensée pure et claire de l’Islam, car il est l’homme qui s’est vendu à Dieu sans rien laisser à lui-même, car il a donné à l’Islam sa raison, son esprit et son mouvement. Il a commencé son mouvement avec le Prophète (P) dès sa tendre enfance. Le Prophète (P) l’a nourri de son bon caractère, de sa science et de son esprit et cela lui a permis de vivre l’esprit du Prophète, sa raison, son esprit et son mouvement. Il vivait avec le Prophète dans sa maison et dans sa mosquée et chaque fois que l’Ange Jabra’il (Gabriel) apportait la Révélation, le Prophète (P) disait à ‘Ali (p) : «ô ‘Ali ! Tu entends ce que j’entends ; tu voix ce que je vois, mais tu n’es pas un prophète ». Il «était avec lui dans la guerre comme dans la paix, car il était avec Dieu (à Lui la Gloire), car il était pour l'Islam tout entier.

Avec Ali (p), la ligne et la méthode
Notre attachement à la wilaya de ‘Ali et des Imams de sa famille (p) est un attachement à la totalité de l’Islam, du Coran et de la Sunna. C’est Dieu (à Lui la Gloire) qui nous a voulu de nous joindre à eux car ils ont porté le Coran et la Sunna comme personne d’autre ne l’a fait. Pour cette raison, notre attachement à la Wilaya nous coûte cher car ‘Ali (p) n’est pas simplement un sentiment qui palpite dans nos cœurs : Il est une ligne qui gère toute notre vie et une méthode qui règle tout notre mouvement. Il représente la vérité tout entière et quiconque ne suit pas la vérité dans sa vie pratique n’a aucun rapport avec ‘Ali même s’il hausse la voix pour l’acclamer. Il en est de même pour quiconque ne suit pas la justice. ‘Ali était un partisan de Dieu ; comment serait-il donc possible pour quelqu’un qui n’est pas un partisan de Dieu d’être un partisan de ‘Ali ? ‘Ali disait aux gens qui l’entouraient : «Nous ne sommes pas, moi et vous, sur la même ligne : Je vous veux pour Dieu et vous me voulez pour vous-mêmes».

Il a ainsi passé toute sa vie à éduquer les gens et à leur enseigner la connaissance de Dieu. Il a connu Dieu au point de pouvoir dire : «Même si je voyais ce qu’il y a derrière le Voile, cela n’ajouterait rien à ma certitude». ‘Ali (p) éduquait les gens en leur apprenant la crainte révérencielle ainsi que les principes de la vie selon la volonté divine.

‘Ali (p) a vécu pour l’Islam au point de renoncer à son propre droit mais il ne s’est pas affaibli et il n’a pas reculé. Il ne s’est pas comporté avec rancune car il n’avait de rancune pour personne. Son cœur était ouvert pour tous, pour ses ennemis et ses amis. Il nous a commandé de suivre son exemple en disant : «dissipe le mal dans le cœur d’autrui en le déracinant de ton propre cœur». Il n’avait pas de rancune même envers ceux qui l’avaient mis à l'écart et frustré de ses droits. Il était l’expression du bien car il était partisan de Dieu et quiconque est partisan de Dieu ne peut que vivre le bien dans son cerveau, dans son cœur et dans sa vie tout entière.

Je me résignerai tant que les droits des Musulmans seront respectés
Venez donc et puisons de la mer de ‘Ali (p). Venez donc et essayons d’apprendre de ‘Ali (p) les moyens de sauvegarder l’Islam et de le mettre à l’abri du sectarisme. ‘Ali (p) n’était pas sectaire dans la mesure où il n’était pas enfermé vis-à-vis des gens. Nous savons qu’il a ajourné ses revendications sans renoncer à ses droits lorsqu’il a constaté que la situation est menacée par la discorde. Il a dit à ce propos : «Je me résignerai tant que les droits des Musulmans seront respectés et tant que je serai le seul à être injustement traité». Il acceptait d’être injustement traité mais ne l’acceptait pas pour l’Islam et les Musulmans. Il donnait ses bons conseils et ses avis constructifs même à ceux qui l’avaient frustré de ses droits, ce qui a incité ‘Umar Ibn al-Khattab de dire à son égard : «Sans les conseils de ‘Ali, ‘Umar aurait péri». Il a dit aussi : «Si ‘Ali avait été choisi comme calife, il aurait dirigé le peuple sur la voie droite». Il a passé toute cette période -longue de vingt-cinq ans- à résoudre les problèmes confrontés par les Musulmans après les conquêtes et à manifester son attachement à l’unité et aux intérêts majeurs des Musulmans.

La revendication du pouvoir par l’Imam ‘Ali
En accédant au califat, l’Imam ‘Ali (p) a voulu prendre Dieu pour témoin sur l’arrière fond de sa revendication du califat comme étant une mission et non un objet de désir nourri par l’ambition ou la convoitise. Dans cette situation, il était semblable à quelqu’un qui s’adresse à Dieu en disant : «Seigneur ! Tu sais ce à quoi je pense; mais mon problème est que je vis dans une société qui ne me comprend pas». Il vivait dans une société qui ne se rendait pas compte de sa profondeur, de sa pureté et de sa vaste envergure. Il disait : «Seigneur ! Tu sais que nous n’avons pas revendiqué notre droit pour nous emparer du pouvoir (à la manière de ceux qui luttent pour évincer gouverneur et occuper sa place), ni pour acquérir une part des choses de ce bas monde (argent et biens périssables), mais pour redonner à Votre Religion sa vraie nature et pour faire triompher le bien sur la terre (contre la corruption qui sévissait dans la pensée, dans la mentalité et dans les pratiques) afin d’assurer la sécurité pour les opprimés parmi Tes serviteurs et l’application de Tes lois abandonnées. Seigneur ! Je suis le premier à avoir écouté et obéi et je n’ai été précédé que par le Messager de Dieu (P) qui a commencé à faire la prière avant moi ». Le Messager de Dieu était le premier à avoir fait la prière et l’Imam (p) était le second et le rapport de l’Imam avec Dieu passait par son rapport avec la prière qui représente l’ascension spirituelle de l’homme vers Dieu.

Après cela, l’Imam (p) s’est mis à montrer aux gens les aspects pratiques de la conduite du gouverneur en Islam et les caractéristiques de la personne chargée de diriger les affaires publiques. Il dit à ce propos : «Vous avez été informés que le gouverneur responsable de faire la justice en ce qui concerne les liens de mariage, les crimes, les qualifications légales et la direction des affaires des Musulmans ne doit pas être cupide car celui-ci ne cherche qu’à s’accaparer des biens publics (en entassant l’argent qui est destiné à être distribué aux besogneux), ni ignorant car l’ignorant peut égarer le peuple par son ignorance (alors que le savant peut leur offrir sa science qui est capable de les bien guider), ni insociable car il peut s’isoler du peuple, ni quelqu’un qui s’allie avec certains contre certains autres, ni quelqu’un de corrompu car celui qui accepte d’être suborné peut porter atteinte aux droits (en prononçant des jugements en faveur de ceux qui le payent), ni quelqu’un qui supprime la Sunna car une telle action conduit la communauté à sa perte».

Etre partisan de ‘Ali et le prix à payer
Ali (p) était un partisan du droit dans tous ses actes et paroles. Si nous voulons renouveler l’allégeance à ‘Ali à l’occasion du Jour du Ghadir, on devrait lui dire : « ô Commandeur des Croyants : Tu étais le premier à te joindre à l’Islam et à t’engager au service de la vraie croyance. Nous te prêtons donc serment d’allégeance et nous nous engageons à être musulmans dans le sens de l’Islam tel qu’il a été apporté par le Messager de Dieu (P). Toute ta vie était consacrée au droit et à la vérité et nous nous engageons à être des partisans du droit et de la vérité dans toutes les affaires de la doctrine, de la loi, de la pratique, de la politique et de la vie sociale. Regarde-nous, ô Commandeur des Croyants, du haut endroit que tu occupes et demande au Seigneur de nous affermir sur la voie de la croyance». ‘Ali exigeait beaucoup de ses partisans. Il ne pourrait jamais nous accueillir au Jour du Jugement si nous nous traitons avec injustice.

Nous devons, encore une fois, nous approcher de ‘Ali (p) et ne pas le perdre comme l’avaient perdu ceux qui ont vécu à son époque. Nous devons le bien lire, le bien comprendre et le bien suivre. Rappelez-vous toujours de ce qui a été rapporté de l’Imam Muhammad al-Baqir (p) : «Il est facile pour quiconque de dire ‘j’aime ‘Ali et je suis son partisan’ sans pourtant agir conformément à ses dires. Il est aussi facile de dire qu’on aime le Messager de Dieu (P) -lui qui était meilleur que ‘Ali- sans pourtant suivre son exemple ! Sachez donc que quiconque obéit à Dieu est notre partisan et quiconque désobéit à Dieu est notre ennemi. Nous être partisan ne se fait que par l’action et la piété». Voilà ce qu’est la ligne de la Wilaya (la reconnaissance de l’autorité de ‘Ali) : Agir conformément aux commandements de Dieu et s’éloigner de ce qu’Il a interdit. C’est en cela que consiste l’engagement pratique sur la voie de la Wilaya. Celle-ci n’est pas un mot. Elle est une pensée, un cœur, une attitude, un mouvement et une vie pratique.