Des Etats Spirituels, dans le cheminement vers Dieu
Voyage de l’aimant vers l’Aimé
Al-Hajj Abû Hussein fixa des yeux Hajj ‘Alî az-Zahrî, d’un regard sévère, retenant son envie de rire, car après tout, ce qu’il avait fait pouvait être considéré comme un acte de bravoure. Il essayait de garder son sérieux pour le réprimander. C’était son devoir de le faire : « Hajj ‘Alî, ce que tu as fait était aux limites de l’insouciance. Fais davantage attention car les Israéliens ne jouent pas avec nous. »
Hajj ‘Alî baissa la tête et rougit légèrement. Puis il essaya de rassurer Hajj Abû Hussein car il savait que s’il le réprimandait c’était pour son bien : « N’aie pas peur, je ne suis pas insouciant car il ne m’arrivera rien avant plusieurs années. »
Hajj Abû Hussein, surpris, lui demanda : « Qu’est-ce qui te rend si confiant ? »
« Un rêve que j’ai fait au premier jour de mon arrivée en cet endroit, lui répondit-il. J’étais dans une très longue file. Devant, il y avait l’Imam Hussein(p). Je pensais que je n’arriverais jamais au début de la file, quand, en un clin d’œil, je me suis trouvé juste face à l’Imam(p), au premier rang. Je me dis : « Il ne s’est pas passé une minute que je me suis trouvé en tête ! » J’entendis alors quelqu’un dire : « Non ! Il s’est passé 10 ans. » Et je me suis réveillé. »
Cela fait dix ans que j’attends
Les années passèrent. Hajj Abû Hussein ne les avait pas comptées quand arriva un coup de fil de Hajj ‘Alî. « Hajj, tu as quelque chose à transmettre aux martyrs ? »
Surpris, Hajj Abû Hussein dit : « Qu’est-ce qui se passe ? Tu as l’air bien sérieux cette fois-ci ! Plus qu’il ne le faut !
Hajj ‘Alî lui rappela : « Aujourd’hui s’achèvent les dix ans » et se tut.
Hajj Abû Hussein ne répondit pas, gardant le silence, des larmes coulant sur les poils de sa barbe.
« Voyons, Hajj Abû Hussein, cela fait 10 ans que j’attends ! lui dit Hajj ‘Alî. Tu ne vas pas me couper la route !? Salue les jeunes et ne fais rien. » Et il raccrocha.
Il se rendit avec ardeur et joie à son « Rendez-vous » sur les hauteurs de Safî, près du sanctuaire de Nabî Sujjud(p), qui avaient assuré à beaucoup de frères la Rencontre avec Dieu. Il savait de l’Imam Hussein(p) que le martyre était la voie la plus courte pour répondre à l’Appel de l’Aimé, pour faire ce dernier voyage de l’aimant, éperdument épris, vers son Aimé.
Des nuages grâce à la Fâtiha offerte à la mère de l’Imam al-Hujjah(qa) !
C’était au temps de l’occupation israélienne, quelque part dans les montagnes libanaises, par un jour d’été. Contrairement à l’habitude, les nuages boudaient les cimes de ces montagnes et on pouvait entendre le cri du soleil, tant il faisait chaud ! En plus d’apporter un peu de fraîcheur, ces nuages étaient une bénédiction pour le ravitaillement des combattants postés dans ces montagnes.
Et voilà qu’il venait à s’épuiser : plus d’eau, plus de pain, plus de gaz… Et tant que les nuages ne voilaient pas les cimes, le ravitaillement n’était pas possible, car le chemin était à découvert, à la merci des tirs et des bombardements des forces d’occupation israéliennes.
Je me rendis durant la nuit au quartier général des responsables situé plus bas. En guise de solution on m’exhorta à la patience et à m’en remettre à Dieu. L’un d’eux me dit qu’il avait entendu d’un sheikh que Dieu exauce une demande précédée par une Fatiha récitée et offerte à la mère de l’Imam al-Mahdî(qa), Nargis(p).
Je retournai à l’intérieur des montagnes, regardant désespérément le ciel . « Comment retrouver les compagnons les mains vides.. » Je m’assis sur le dernier promontoire à l’abri des regards des occupants israéliens, attendant la nuit. J’appelai une dernière fois les responsables. Je leur demandai de réciter, au moins pour eux, la Fatiha et de la dédier à la mère de l’Imam(qa) comme ils me l’avaient conseillé. On me répondit que c’était à moi de le faire. « Mais qui suis-je pour que Dieu m’exauce ?! Eux étaient nos chefs, nos exemples.. » Ils me répondirent que nous, à l’intérieur du front, étions plus méritants, que nous avions plus de chance d’être exaucés. « Dieu ne dit-Il pas qu’Il exauce le nécessiteux s’il Le sollicite ! »
Je me tournai vers Dieu, désespéré, et commençai à me plaindre à Lui avec mes mots, exprimant mon impuissance, implorant Son Aide, tout en reconnaissant que je ne méritai pas Ses Faveurs, Lui demandant d’avoir pitié de mes camarades, « peut-être que l’un d’entre eux méritait de rejoindre l’Imam al-Hujjah(qa) », Lui demandant par le Droit de l’Imam al-Hujjah(qa) de nous sauver. Je me rappelai alors ce qu’on m’avait dit et me mis à réciter la Fatiha avec l’intention de l’offrir à la mère de l’Imam al-Mahdî(qa).
Je n’avais pas fini de la réciter qu’un vent se souleva, le ciel devint noir, une grosse tempête s’annonçait. Je regardais avec étonnement, des larmes coulaient sur mes joues sans que je ne puisse les retenir. Les camarades commençaient à m’appeler, car ils n’avaient rien pour se protéger contre la pluie et le froid. Je leur disais de prendre patience, d’invoquer Dieu et de Le remercier.. Je ne pouvais leur expliquer ce qui était en train de se passer tant c’était extraordinaire ! Je n’avais pas les mots pour dire les sentiments qui me traversaient, ni ne savais exprimer l’émotion qui m’envahissait. En bas, dès qu’ils sentirent le vent se lever et virent les nuages arriver, ils démarrèrent les véhicules qu’ils avaient préparées avec le ravitaillement.
Tout d’un coup, je vis se former un long nuage : il s’allongea comme un serpent, s’installa sur le gros pic occupé par les soldats israéliens et l’entoura, privant ces derniers de toute visibilité. Le vent se calma. Trois minutes plus tard, je vis débouler les véhicules de ravitaillement. Vite déchargés, ils repartirent tout aussitôt et disparurent à l’horizon. Trois minutes plus tard, le temps qu’il fallait aux véhicules pour atteindre la route sûre, les nuages disparurent et le soleil reprit sa place imposant, tyrannique dans le ciel métallique...
« L’intercession de l’Imam al-Kâzhem(p) »
A l’époque où l’imam Khomeynî(qs) se trouvait à Najaf, faire entrer de l’argent en Iraq était devenu très difficile. Au point que je décidai de me rendre en Iraq par la Syrie, en espérant que la surveillance des frontières serait moins sévère. J’emportais avec moi une grosse somme d’argent provenant de la part (sahm) de l’Imam(qa) du Khoms que je devais remettre à l’Imam Khomeynî(qs).
Mais quand j’arrivai à l’aéroport de Bagdad, la sécurité irakienne de Saddam Hussein était là qui fouillait tous les voyageurs avec précision.. Je me demandai ce que j’allais faire. Je regardai à droite et à gauche. Pas moyen de passer par un autre endroit. En plus, si je me faisais remarquer, la sécurité ne me raterait pas. Les gens avançaient un par un et bientôt ce serait mon tour. Je commençais à désespérer.
Je me mis à prier et à suppléer Dieu de me trouver une issue. Je demandai l’intercession de l’Imam Moussa al-Kâzhem(p), surnommé « Bâb al-hawâjâ’ » (la Porte des besoins). Je lui demandai son aide, son intervention en lui disant : « Je transporte cette grosse somme d’argent pour ton descendant, alors sauve-moi ! »
Au moment d’arriver au niveau des forces de la sécurité irakienne à la solde de Saddam Hussein, l’un d’entre eux me fit signe de la main et me dit de passer, sans me fouiller, ni moi ni mes bagages. Louange à Dieu ! Remerciement à Dieu !
Je sortis rapidement de l’aéroport avant qu’ils ne changent d’avis et me rendit à Najaf dans une voiture collective.
A Najaf, je saluai d’abord le Prince des croyants(p), l’Imam ‘Alî fils d’Abû Tâleb, dans son sanctuaire, le visitai, priai deux raka‘ats, puis deux autres de remerciement pour l’Imam al-Kâzhem(p). Ensuite, je me rendis chez l’imam Khomeynî(qs).
J’entrai chez lui et le saluai. Quand il me vit, il me sourit et me dit : « Tu as eu des problèmes à l’aéroport, tu as demandé l’intercession de l’Imam Moussa al-Kâzhem(p). »
Je le regardai tout surpris : comment l’avait-il su ? J’étais seul à l’aéroport et je n’en avais parlé à personne.. Et surtout, comment avait-il su que j’avais demandé l’intercession de l’Imam al-Kâzhem(p) ?
Des larmes me montèrent aux yeux.. Je sus alors que l’imam Khomeynî(qs) avait des connaissances d’un autre genre et des rapports privilégiés avec les Imams(p) de la famille du Prophète Mohammed(s).
de Sayyed Mohammed Sajâdî Asfahânî, qui travailla au service de l’Imam Khomeynî(qs) pendant des années in al-Karâmât al-ghaybiyyah li-l-Imam Khomeynî(qs) de Sheikh Hussein Kourani, p36-37
La Goutte d’eau
Une petite goutte d’eau voulait devenir une mer. Voilà longtemps qu’elle avait confié son désir à Dieu.
Mais à chaque fois, Dieu lui inspirait : « De la goutte d’eau à la mer, il y a là un long chemin de patience, de désir et de souffrance. Et ce n’est pas toute goutte qui peut devenir une mer. Les gouttes passent par des endroits différents, parfois elles se figent pour fondre ensuite, parfois elles deviennent un esprit et s’envolent vers le ciel ; et à chacun de leurs voyages, elles apprennent quelque chose de la patience, du désir et de la souffrance. »
Jusqu’au jour où, enfin, Dieu lui dit : « Aujourd’hui est ton jour pour que tu deviennes une mer. »
Et Dieu lui fit atteindre la mer. La goutte goûta le goût de la mer, le goût d’être une mer, mais ….
La goutte revint vers son Seigneur et Lui demanda :-« Y a-t-il quelque chose de plus grand que la mer ?
- Bien sûr !
- Je le veux ! dit la goutte. Je veux l’infini ! »
Alors, Dieu prit la goutte et la posa dans le cœur d’un être humain en disant : « Ici se trouve l’infini. »
Cet être humain était un de ceux qui n’avaient de cesse d’œuvrer à l’apparition de l’Imam al-Mahdi(qa). Il recherchait un mot pour exprimer son amour pour lui(qa) et son désir de le(qa) voir.
Mais l’Imam(qa) était dissimulé, dans l’attente que les gens soient prêts pour l’accueillir.
Aucun mot ne pouvait supporter le poids de son amour pour lui(qa) et de la peine causée par son occultation. Alors, il centra tout son désir sur la goutte d’eau qui se mit à grandir, à grandir, à grandir…
Et quand la goutte d’eau déborda de son cœur et s’écoula de son œil, elle entendit :« Tu es maintenant dans l’infini, parce que Ma Forme est dans la larme de cette personne. »
Adaptation de Risâ’il ilâ Allâhi de ‘Arfân Âhârî
Les « états d’âme »
Une personne dit à l’Imam al-Bâqer(p) au moment de le quitter :
« Ô fils du Messager de Dieu(p) (que Dieu prolonge ta présence parmi nous et que nous profitions de toi), nous voudrions te dire que chaque fois que nous venons à toi et que nous restons chez toi, nos cœurs s’attendrissent, nos âmes oublient le monde ici-bas. Peu nous importe ce qu’il y a en biens entre les mains des gens. Puis, quand nous sommes loin de toi et que nous nous trouvons avec les gens et les commerçants, nous aimons alors le monde ici-bas ».
« Ainsi sont les cœurs, parfois rigides et parfois tendres »
leur répondit-il(p).
Et Abû Ja'far(p) leur raconta ce que le Messager de Dieu(s) répondit à ses compagnons quand ils lui(s) dirent :
-« Ô Messager de Dieu, nous avons peur d’être des hypocrites.
-« Pourquoi craignez-vous cela ?
-« Si nous sommes avec toi, tu nous rappelles [Dieu], tu nous [Le] fais désirer, tu nous [Le] fais craindre et nous oublions le monde ici-bas. Nous sommes détachés de ce monde au point que nous voyons l’Au-delà, le Paradis et l’Enfer. Cela tant que nous sommes chez toi.
Mais quand nous sortons de chez toi et que nous retournons chez nous, que nous sentons nos enfants, nous voyons la famille et les proches, nous changeons de l’état dans lequel nous étions chez toi, comme si nous n’avions jamais été dans cette situation. As-tu peur pour nous que nous soyons des hypocrites ? »
Le Messager de Dieu(p) leur dit alors :
« Non ! C’est la démarche du démon qui vous fait désirer ce monde-ci.
Par Dieu ! Si vous restiez dans la situation que vous m’avez décrite vous-mêmes, les Anges vous salueraient et vous marcheriez sur l’eau.
Et si vous ne faisiez pas de péchés pour demander pardon à Dieu par la suite, Dieu aurait créé des créatures pour qu’elles fassent des péchés, puis Lui demandent pardon. Dieu leur pardonnerait alors. Le croyant est celui qui est mis à l’épreuve et qui revient sans cesse [à Dieu].
Vous n’avez pas entendu la parole de Dieu :
{Dieu aime ceux qui reviennent sans cesse à Lui et Il aime ceux qui se purifient.}(222/2) et {Demandez pardon à Dieu, puis revenez à Lui} (3/11) » » ?!
Al Kâfî, vol.2 Kitâb al-Imân wa-l-Kufr pp423-424 H.1 Bihâr al-Anwâr, vol.6 pp41-42 H. 78 cités in L’Imam al-Bâqer(p) p173-174
Dieu n’égare pas celui qui demande la guidance !
C’était à l’époque de l’Imam ar-Ridâ(p). L’Imam al-Kâzhem(p) venait de tomber martyr, empoisonné par le roi abbasside Haroun ar-Rashîd, après de longues années d’emprisonnement. Pendant son absence, les sympathisants de l’Imam(p) avaient été priés de s’adresser aux délégataires que l’Imam(p) avait désignés pour les questions religieuses. Et voilà que, parmi les plus proches compagnons de l’Imam al-Kâzhem(p), parmi ceux qui avaient eu la charge de récolter les impôts religieux, il en était qui contestaient l’Imamat de l’Imam ar-Ridâ(p) et prétendaient même que l’Imam al-Kâzhem(p) n’était pas mort ! Comme plus personne ne l’avait vu, ils affirmaient qu’il était l’Imam occulté attendu !
Beaucoup de sympathisants des Imams(p) furent perdus au début et ne savaient plus qui croire. Dans cette ambiance de répression abbasside extrême, ils ne savaient plus à qui ils devaient s’adresser.
Abdallah fils d'al-Mughîrah était un de ceux-là. Il nous raconte son histoire : « Je me présentais comme « wâqifah » [c’est-à-dire comme un de ceux qui prétendaient que l’Imam al-Kâzhem(p) n’était pas mort, qu’il avait été occulté et qu’il était l’Imam attendu] et je discutais dans ce sens.
Quand je fus à La Mecque, dans la Maison de Dieu, près de la Ka‘bah, je sentis quelque chose palpiter très fort dans ma poitrine. Alors je m’ accrochai à la paroi de la Ka‘bah (à l’endroit appelé « multazem ») et dis : « Mon Dieu ! Tu connais ma demande et ma volonté ! Alors, guide-moi vers la meilleure des religions. »
Je sentis alors comme une inspiration intérieure, une voix qui me dit de me rendre chez l'Imam ar-Ridâ(p). Dès mon arrivée à Médine, [je me rendis chez lui(p)]. Je me tins devant sa porte et dis au serviteur : « Dis à ton maître qu'un homme venu d'Iraq est à sa porte. » sans donner mon nom.
Je l'entendis dire [de l'intérieur] : « Entre, ô Abdallah fils d'al-Mughîrah ! » J'entrai. Quand il(p) me vit, il(p) me dit : « Dieu a répondu à ton appel et t'a guidé vers Sa Religion. »
Je compris alors qu’il était bien l’Imam après l’Imam al-Kâzhem(p) et lui dis : « J'atteste que tu es l'Argument de Dieu, le Fidèle de Dieu à l'encontre de Ses Créatures. » Je remerciai Dieu de m’avoir sorti du doute et de l’hésitation et de m’avoir guidé vers lui(p).
‘Uyûn Akhbâr ar-Ridâ, vol.2, Bâb47 p236 H31 cité in L’Imam ar-Ridâ(p) p51
Etat d’esprit des pèlerins duHajj
selon Imam as-Sajjad(p)
Il est rapporté de l’Imam as-Sajjâd(p) un dialogue avec un pèlerin appelé Shiblî qui lui rendit visite, après avoir accompli son pèlerinage. L’Imam as-Sajjâd, Zein al-Abidine(P) lui posa alors des questions sur l’accomplisse-ment de son pèlerinage.
-As-tu accompli ton pèlerinage, ô Shiblî ? – Oui, ô fils du Messager de Dieu. Es-tu allé au « Miqât » (lieu de mise en état de sacralisation), as-tu enlevé les habits cousus et as-tu fait la douche des grandes ablutions ? – Oui. -Quand tu es allé dans les « Miqât », as-tu eu l’intention de rendre visite à Dieu? – Non. -Lorsque tu as enlevé tes habits cousus, as-tu eu l’intention d’enlever les habits du péché et de mettre ceux de l’obéissance ? de quitter l’ostentation, l’hypocrisie et de pas entrer dans les affaires « ambiguës » ? – Non. -Lorsque tu as fait la douche rituelle (les grandes ablutions), as-tu eu l’intention de te laver des fautes et des péchés ? – Non. -Alors, tu n’es pas allé au « Mîqât », tu n’as pas enlevé les vêtements cousus et tu n’as pas fait ta douche rituelle.
T’es-tu nettoyé, t’es-tu mis en état de sacralisation et t’es-tu engagé à accomplir le Hajj ? – Oui. -Lorsque tu t’es nettoyé, que tu t’es mis en état de sacralisation (ihrâm) et que tu t’es engagé à accomplir le Hajj, as-tu eu l’intention avec de te nettoyer avec de la poudre blanche (nûrat) du repentir sincère envers Dieu Très-Elevé ? de t’interdire tous les interdits que Dieu Tout-Puissant a interdits ? – Non. -Lorsque tu t’es engagé à accomplir le Hajj, as-tu eu l’intention de te défaire de tout engagement envers autre que Dieu ? – Non. -Alors tu ne t’es pas nettoyé, ni mis en état de sacralisation ni engagé à accomplir le Hajj.
Dans le « Mîqât », as-tu prié deux raka‘ts pour la mise en état de sacralisation et prononcé la « Talbiyat » (dire « Je viens à Toi ») ? – Oui. -Quand tu as prié les deux raka‘ts, as-tu eu l’intention de te rapprocher de Dieu en accomplissant la meilleure des œuvres et la plus grande bonne action des serviteurs, qu’est la prière ? – Non. -Quand tu as prononcé la « Talbiyat » (dire « Je viens à Toi »), as-tu eu l’intention de t’adresser à Dieu (qu’Il soit Exalté) en toute obéissance et en évitant tout péché ? » – Non. -Alors tu n’as pas prié pas dans le « Mîqât » ni prononcé la « Talbiyat ».
Es-tu entré dans l’enceinte sacrée, as-tu vu la Ka‘ba et as-tu prié ? – Oui. -Dans l’enceinte sacrée, as-tu eu l’intention de t’interdire de médire sur les Musulmans ? – Non. -Quand tu es arrivé à La Mecque, as-tu eu l’intention en ton cœur de viser [de ne visiter que] Dieu ? – Non. -Alors tu n’es pas entré dans l’enceinte sacrée, tu n’as pas vu la Ka‘ba ni tu n’as prié.
As-tu tourné autour de la Maison, t’es-tu arrêté à la station d’Ibrahîm(p) et y as-tu prié deux raka‘ts? et as-tu effectué le Sa‘î (entre Safa et Marwâ) ? – Oui. -Quand tu t’es arrêté à la station du Prophète Ibrâhîm(P), [pour la prière du Tawâf] as-tu eu l’intention d’obéir totalement à Dieu et d’abandonner tout péché ? – Non. -Quand tu as prié les deux raka‘ts, as-tu eu l’intention de prier la prière d’Ibrâhîm(P) et d’abaisser, par ta prière, (le nez de) Satan ? – Non.
As-tu effectué le Sa‘î en marchant et en faisant les allées et venues entre entre Safâ et Marwa ? – Oui. -As-tu eu l’intention d’être entre l’espoir et la crainte ? de fuir vers Dieu, le Grand Savant des Mystères le Sachant ? – Non. -Alors, tu ne t’es pas arrêté à la Station et tu n’y as pas prié deux raka‘ts, tu n’as pas fait le Sa‘î, tu n’as pas marché ni tu n’as fait les allées et venues entre Safâ et Marwa.
L’Imam as-Sajjâd(p) continua d’interroger Shiblî sur l’accomplissement de son Hajj : -T’es-tu arrêté à la station de ‘Arafat et as-tu prié Dieu (qu’Il soit Glorifié) ? – Oui. -Quand tu étais à ‘Arafat, as-tu connu Dieu (qu’Il soit Glorifié) de l’ordre des connaissances et des sciences, as-tu su que Dieu détient ton livre et connait tes secrets et les intentions de ton cœur ? As-tu fait appel à Sa Miséricorde pour tous les croyants et les musulmans ? – Non. -Alors tu ne t’es pas arrêté à ‘Arafat ni tu n’as prié [Dieu].
As-tu marché au Muzdalifah, y as-tu pris les pierres et es-tu passé par al-Mash‘ar al-Harâm ? – Oui. -Quand tu as marché au Muzdalifah et que tu as cherché les pierres, as-tu eu l’intention d’éloigner loin de toi tout péché et toute ignorance et d’affirmer tout savoir et toute [bonne] action ? – Non. - Quand tu es passé au Mash‘ar al-Harâm, as-tu eu l’intention de faire sentir à ton cœur ce que ressentent les Pieux, la crainte de Dieu Tout-Puissant ? – Non. -Alors, tu n’as pas marché au Muzdalifah, ni pris les pierres ni tu n’es allé au Mash‘ar al-Harâm.
-Es-tu allé à Minâ ? – Oui. -As-tu eu l’intention de mettre les gens à l’abri de ta langue, de ton cœur et de ta main ? – Non. -Alors tu n’es pas allé à Minâ.
Arrivé à Minâ, as-tu jeté des pierres contre les stèles, t’es-tu rasé la tête, as-tu sacrifié ton offrande, et prié dans la mosquée al-Khayf ? – Oui. - Quand tu as lapidé les stèles, as-tu eu l’intention de lapider ton ennemi Ibliss (Satan) et de l’irriter par l’accomplissement de ton pèlerinage précieux ? – Non. -Alors tu n’es pas allé à Minâ, tu n’as pas lapidé les stèles, tu ne t’es pas rasé la tête, tu n’as pas accompli tes devoirs envers Dieu, tu n’as pas prié deux raka‘ts dans la mosquée d’al-Khayf.
Es-tu revenu à La Mecque et as-tu effectué le Tawâf ? – Oui. -Quand tu es revenu à La Mecque et que tu as fait le Tawâf, as-tu eu l’intention de demander la Miséricorde de Dieu Très-Elevé, de revenir à Son Obéissance, de t’accrocher à Son Amour, d’accomplir Ses Devoirs et de te rapprocher de Dieu Très-Elevé ? – Non. -Alors tu n’as pas accompli le Tawâf, ni tu ne t’es approché de Dieu.
T’es-tu approché du puits de Zam Zam et as-tu bu de son eau ? – Oui. -As-tu eu l’intention de t’approcher de l’obéissance et de te détourner de la désobéissance ? – Non. -Alors tu ne t’es pas approché du [puits] et tu n’as pas bu de son eau.
A la fin, l’Imam Zayn al-‘Abidîne(p) dit à Shiblî : « Retourne car tu n’as pas accompli le Hajj. » Shiblî se mit à pleurer sur ce qu’il a perdu de son Hajj. Il resta à apprendre jusqu’à ce qu’il retournât au Hajj avec connaissance et certitude.
D’après des extraits tirés de Mustadrak al-Wasâ’il vol. 10 pp166-172
Les derniers instants d’un combattant dans la voie de Dieu
Il revint à lui peu de temps après, réveillé par la voix d’Ahmed qui disait : « Je les ai vus ! Les voilà qui viennent me prendre ! » Il s’était dressé sur le pas de la porte, son corps couvert de sang, et disait, les yeux pleins de larmes, d’une voix haute : « Que la paix soit sur toi, ô Abû ‘Abdallah ! » Abû ‘Alî ouvrit grands les yeux : « Avec qui parle Ahmed ? »
Ahmed se tourna vers Abû ‘Alî, comme s’il avait compris sa surprise, et lui dit : « Ce sont l’Imam al-Hussein, Abû Fadl al-‘Abbas, Sayyidati Zeinab L’Imam Hussein(p) m’a donné un message
que tu dois transmettre à ..le voici.. »
Puis il ajouta : « Transmets aux jeunes de la résistance qu’al-Hussein(p), Zeinab et al-‘Abbas sont avec eux dans chaque opération. » Il reperdit connaissance.
Les heures s’écoulèrent et la fatigue reprit le-dessus, Abû ‘Alî perdit à nouveau connaissance. Quand il revint à lui, il trouva Ahmed, couché sur le dos à côté de lui et qui saluait l’Imam al-Mahdî(qa). Son regard était faible, sa voix exténuée. Il lui dit : « Ô Abû ‘Alî, dans quelques secondes, je vais quitter ce monde, martyr. Tu vas raconter tout ce qui s’est passé.
Quelque part dans le sud du Liban, après un bombardement intensif d’une des positions de la résistance islamique libanaise par les forces d’occupation israéliennes. Presque tous les combattants étaient tombés martyrs. Il restait Abû ‘Alî, blessé de quelques blessures, et à côté de lui, son ami ‘Imad (marié depuis plus de dix ans et qui n’avait toujours pas eu d’enfant) gravement touché. Abû ‘Alî se tourna vers lui quand il l’entendit dire avant de rendre son dernier souffle : « Dis à ma femme que ‘Imad n’est pas mort. Il est encore vivant dans ses entrailles. »
Abû ‘Alî se retourna et vit, un peu plus loin, le jeune Ahmed qui rampait vers un arbre, le sang coulant de ses blessures. En s’approchant de lui, Abû ‘Alî l’entendit réciter la Ziyârat ‘Ashûrâ’ d’une voix éplorée. Il n’avait jamais entendu une telle voix de sa vie et depuis quand la connaissait-il en entier ? Quand Ahmed le vit, il lui demanda à boire puis perdit connaissance. Quand il reprit connaissance, il était en train de réciter la ziyârat Âli Yâsîn..
Après s’être assuré que personne d’autre que lui n’était vivant, Abû ‘Alî mit Ahmed sur ses épaules et le porta jusqu’à une maison abandonnée, repérée précédemment, malgré ses blessures et sa fatigue. A peine put-il pénétrer dans la maison avec Ahmed qu’il perdit connaissance.
Dis auxjeunes que nous les aimons, que leur récompense est auprès de Dieu… qu’ils sont comme les compagnons d’al-Hussein à Karbalâ, qu’ils vont remporter la victoire de la Rencontre de Dieu sur les rives de cette rivière. »
Ahmed s’arrêta un peu, épuisé mais le visage illuminé.. d’une lumière éclatante, puis continua : « Lors de ton retour, tu vas t’égarer. Apparaîtra devant toi un guide qui t’indiquera le chemin. Tu le suivras jusqu’à atteindre les limites du village. Là, un groupe de résistants t’attendront et te transporteront à l’hôpital. »
Sa voix s’effilochait. Abû ‘Alî voulait l’empêcher de parler. Ahmed reprit, le timbre de sa voix devenant plus doux : « La première personne que tu verras à l’hôpital sera ma mère. Transmets-lui mon salut et dis-lui de ne pas désespérer parce qu’az-Zahrâ’(p) va se charger d’elle. » Et il le quitta.
Abû ‘Alî jeta un cri perçant, le prit dans ses bras, le secoua : « Ahmed ! Ahmed ! » mais en vain.
Il le serra contre sa poitrine, posa sa joue contre sa joue, lui essuya le front..
Après un instant, Abû ‘Alî dut se résigner à l’abandonner et prit le chemin du retour. Tout se passa comme avait dit Ahmed. Le guide (un chien), les compagnons qui l’attendaient, la mère d’Ahmed à l’hôpital.. jusqu’à la femme de ‘Imad qui s’avéra être enceinte..
Depuis, quand il raconte l’histoire de ses 9 compagnons martyrs, il ajoute toujours : « Comme j’aurais voulu tomber martyr avec eux ! Eux sont arrivés. Et c’est à moi qu’est revenu le devoir de transmettre leur histoire et leurs testaments ! Je demande à Dieu qu’Il me rassemble avec eux. » (pris de la revue Al-Mahdî(qa) n°Nov.2007)
Le Prince des croyants(p) assurait la garde !
Quelque part dans le sud du Liban, non loin des positions des forces d’occupation israéliennes. Il fallait assurer la garde. Le moment que nous détestions le plus pour le tour de garde était celui qui avait lieu entre trois heures et quatre heures du matin, avant la prière.
Je me portai volontaire pour assurer ce tour de garde.
Mais ce jour-là, j’avais passé toute la journée à désamorcer des mines que les forces israéliennes avaient semées sur le chemin et je n’avais pas pu me reposer avant de prendre mon tour de garde.
Aussi, quand je m’installai sur le promontoire à trois heures du matin, je ne pus résister longtemps aux assauts du sommeil. Mes yeux se fermaient tout seuls.
Je mis de l’eau froide sur mon visage pour me réveiller ; je tins le coup un temps, puis mes yeux se remirent à papilloter. Je me mis de l’eau une seconde fois..
Je changeai de position, récitai les glorifications de Zahrâ’(p).. Quand je me surpris à piquer du nez… une fois, deux fois, trois fois… Tout d’un coup je sentis comme si je me réveillai ! Je pris conscience que je m’étais assoupi ! Je me levai brutalement !
Je m’en voulais cruellement ! Je me mis à me lamenter sur moi-même, à me faire des reproches, à tirer sur mes cheveux : « Comment pouvais-je mettre ainsi la vie de mes frères en danger ??!! » J’étais très en colère contre moi-même, faisais les cent pas pour être sûr de ne pas me rendormir.. quand je vis quelqu’un à côté de moi..
Je sursautai : il portait un turban vert et une ‘abbayyeh de la même couleur. J’étais encore plus confus. Peut-être avait-il vu mes défaillances. Il me regardait pourtant avec bienveillance et même surprise, me demandant pourquoi je me comportais ainsi. Il disait : « Ce n’est pas grave ! Ce n’est pas la peine de te mettre dans tous tes états ! Je suis là ! Tu peux dormir en paix ! »
Quand je me réveillai, l’homme au turban vert se leva pour s’en aller. Je lui demandai où il allait. Il me répondit : « N’aie pas peur ! Quand je ne suis pas là, tous mes descendants sont là ! C’est notre rôle d’assurer la garde ! »
C’est alors que je compris que c’était l’Imam ‘Alî fils d’Abû Tâleb, le Prince des croyants(p) qui était venu assurer la garde à ma place !
Les derniers instants d’un combattant dans la voie de Dieu
Quelque part dans le sud du Liban, après un bombardement intensif d’une des positions de la résistance islamique libanaise par les forces d’occupation israéliennes. Presque tous les combattants étaient tombés martyrs. Il restait Abû ‘Alî, blessé de quelques blessures, et à côté de lui, son ami ‘Imad (marié depuis plus de dix ans et qui n’avait toujours pas eu d’enfant) gravement touché. Abû ‘Alî se tourna vers lui quand il l’entendit dire avant de rendre son dernier souffle : « Dis à ma femme que ‘Imad n’est pas mort. Il est encore vivant dans ses entrailles. »
Abû ‘Alî se retourna et vit, un peu plus loin, le jeune Ahmed qui rampait vers un arbre, le sang coulant de ses blessures. En s’approchant de lui, Abû ‘Alî l’entendit réciter la Ziyârat ‘Ashûrâ’ d’une voix éplorée. Il n’avait jamais entendu une telle voix de sa vie et depuis quand la connaissait-il en entier ? Quand Ahmed le vit, il lui demanda à boire puis perdit connaissance. Quand il reprit connaissance, il était en train de réciter la ziyârat Ali Yâsîn..
Après s’être assuré que personne d’autre que lui n’était vivant, Abû ‘Alî mit Ahmed sur ses épaules et le porta jusqu’à une maison abandonnée, repérée précédemment, malgré ses blessures et sa fatigue. A peine put-il pénétrer dans la maison avec Ahmed qu’il perdit connaissance.
Il revint à lui peu de temps après, réveillé par la voix d’Ahmed qui disait : « Je les ai vus ! Les voilà qui viennent me prendre ! » Il s’était dressé sur le pas de la porte, son corps couvert de sang, et disait, les yeux pleins de larmes, d’une voix haute : « Que la paix soit sur toi, ô Abû ‘Abdallah ! » Abû ‘Alî ouvrit grands les yeux : « Avec qui parle Ahmed ? »
Ahmed se tourna vers Abû ‘Alî, comme s’il avait compris sa surprise, et lui dit : « Ce sont l’Imam al-Hussein, Abû Fadl al-‘Abbas, Sayyidati Zeinab. L’Imam Hussein(p) m’a donné un message que tu dois transmettre à ..le voici.. » Puis il ajouta : « Transmets aux jeunes de la résistance qu’al-Hussein(p), Zeinab et al-‘Abbas sont avec eux dans chaque opération. » Il reperdit connaissance.
Les heures s’écoulèrent et la fatigue reprit le-dessus, Abû ‘Alî perdit à nouveau connaissance.
Quand il revint à lui, il trouva Ahmed, couché sur le dos à côté de lui et qui saluait l’Imam al-Mahdî(qa). Son regard était faible, sa voix exténuée. Il lui dit : « Ô Abû ‘Alî, dans quelques secondes, je vais quitter ce monde, martyr. Tu vas raconter tout ce qui s’est passé. Dis aux jeunes que nous les aimons, que leur récompense est auprès de Dieu… qu’ils sont comme les compagnons d’al-Hussein à Karbalâ, qu’ils vont remporter la victoire de la Rencontre de Dieu sur les rives de cette rivière. »
Ahmed s’arrêta un peu, épuisé mais le visage illuminé.. d’une lumière éclatante, puis continua : « Lors de ton retour, tu vas t’égarer. Apparaîtra devant toi un guide qui t’indiquera le chemin. Tu le suivras jusqu’à atteindre les limites du village. Là, un groupe de résistants t’attendront et te transporteront à l’hôpital. » Sa voix s’effilochait. Abû ‘Alî voulait l’empêcher de parler. Ahmed reprit, le timbre de sa voix devenant plus doux : « La première personne que tu verras à l’hôpital sera ma mère. Transmets-lui mon salut et dis-lui de ne pas désespérer parce qu’az-Zahrâ’(p) va se charger d’elle. » Et il le quitta.
Abû ‘Alî jeta un cri perçant, le prit dans ses bras, le secoua : « Ahmed ! Ahmed ! » mais en vain. Il le serra contre sa poitrine, posa sa joue contre sa joue, lui essuya le front..
Après un instant, Abû ‘Alî dut se résigner à l’abandonner et prit le chemin du retour. Tout se passa comme avait dit Ahmed. Le guide (un chien), les compagnons qui l’attendaient, la mère d’Ahmed à l’hôpital.. Jusqu’à la femme de ‘Imad qui s’avéra être enceinte..
Depuis, quand il raconte l’histoire de ses 9 compagnons martyrs, il ajoute toujours : « Comme j’aurais voulu tomber martyr avec eux ! Eux sont arrivés. Et c’est à moi qu’est revenu le devoir de transmettre leur histoire et leurs testaments ! Je demande à Dieu qu’Il me rassemble avec eux. »
(pris de la revue Al-Mahdî(qa) n°Nov.2007)
Le Messager est passé par là !
Le Messager est passé à côté de notre maison, et il s’est mis à pleuvoir. Ma mère dit : « Ô comme cette pluie est belle ! » Mon père dit : « Ô comme la pluie du printemps est belle ! » Et nous ne savions pas que la « pluie » et le « printemps » étaient deux autres noms du Messager.
Le Messager est passé à côté de notre maison. La terre recouvrait nos vêtements ; mais par son passage près de nous, nos vêtements poussiéreux se transformèrent en vêtements de lumière, nos cœurs brillaient en eux.
Le Messager est passé près de notre maison. Et tout d’un coup apparurent des milliers d’oiseaux entre les branches des arbres qui entourent notre maison ; ils nous offrirent leurs chansons que nous étions sur le point d’oublier.
Le Messager est passé près de notre maison. Il y avait chez nous mille portes fermées et nous avions perdu les clés de leurs verrous.
Le Messager nous a donné les clés. Mais quand nous évoquâmes son nom, les portes s’ouvrirent soudainement.
Je dis à Dieu : « Le Messager est passé aujourd’hui dans la proximité de notre maison ; et l’endroit ressembla au Paradis. »
Dieu répondit : « Si vous saviez que chaque jour, le Messager passe à côté de votre maison ; si seulement vous saviez où se trouve le Paradis… »
Tiré de Risâ’il ilâ Allah de ‘Irfân Ahârî, in la revue al-Mahdî(qa), Jamâdî I 1429, mai 2008
les Imams de la Maison du Prophète(s)
Puis Il(p) lui dit : « ش vieil homme ! Un homme posa à mon père ‘Alî fils de Hussein la même question. Mon père lui répondit : « Si tu meurs, tu seras renvoyé au Messager de Dieu, à ‘Alî, à Hassan, à Hussein et à ‘Alî fils de Hussein. Ton cœur se glacera et tes viscères se refroidiront. Tes yeux se réjouiront. Tu seras accueilli avec joie et
bonté avec les nobles scribes.. Et si tu vis, tu verras de Dieu ce qui fera plaisir à tes yeux et tu seras avec nous au sommet le plus élevé. » »
Le vieil homme dit, étonné par la grandeur de la bonne nouvelle : « Comment ô Abû Ja‘far(p)? »
L’Imam(p) répéta ses propos. Le vieil homme dit alors : « Dieu est grand ! Ô Abû Ja‘far ! Si je meurs, je serai renvoyé au Messager de Dieu, à ‘Alî, Hassan, Hussein et ‘Alî fils de Hussein, et mes yeux se réjouiront, mon cœur se glacera, mes viscères se refroidiront et je serai accueilli avec joie et bonté avec les nobles scribes, si mon âme parvient là-bas ; et si je vis, je verrai de Dieu ce qui fera plaisir à mes yeux et je serai avec vous au sommet le plus élevé ?! »
Le vieil homme éclata en sanglots et se jeta à terre. Les habitants de la maison se mirent à sangloter quand ils le virent dans cet état. Le vieil homme leva ensuite la tête et demanda à l’Imam(p) de lui donner la main. Alors il l’embrassa, la posa sur ses yeux et ses joues, puis la serra contre sa poitrine. Enfin, il se leva, fit ses adieux et partit.
L’Imam(p) dit en le regardant partir : « Que celui qui aime voir un homme du Paradis regarde cet homme. »
Raconté par Hikam fils de ‘Utaybah in
Bihâr al-Anwâr, vol.46 p361-362 H3
cité in L’Imam al-Bâqer(p) p128-130
L’Amour pour les Imams de la Maison du Prophète(s)
Un vieil homme arriva chez l’Imam Abû Ja‘far (al-Bâqer)(p) et dit : « Que la paix soit sur toi, ô fils du Messager de Dieu, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Sa Bénédiction. » Puis il se tut. Abû Ja‘far(p) lui répondit : « Que la paix soit sur toi, ainsi que la Miséricorde de Dieu et Sa Bénédiction. » Le vieil-homme se tourna ensuite vers les habitants de la maison et dit : « Que la paix soit sur vous. » Il se tut jusqu’à ce que les gens lui répondissent tous et lui disent que la paix soit sur lui.
Puis il se mit face à l’Imam et lui dit : « Ô fils du Messager de Dieu, approche-moi de toi ! Que Dieu me place en rançon pour toi ! Par Dieu ! Je vous aime et j’aime ceux qui vous aiment ! Par Dieu ! Je ne vous aime pas ni n’aime ceux qui vous aiment, par convoitise de ce monde ici-bas !
Vraiment je hais votre ennemi et me détourne de lui ! Par Dieu ! Je ne hais pas votre ennemi ni me détourne de lui à cause d’une rancune qui existerait entre lui et moi ! Par Dieu ! Je considère comme licite vos licites et comme interdit vos interdits. J’attends votre Ordre. Est-ce que tu as bon espoir pour moi que Dieu me prenne en rançon pour toi ? » [Il veut dire : Est-ce que tu penses que va venir le jour où je verrai votre victoire ?, « Ordre » signifiant (amr) le ‘gouvernement’ et que Dieu me fera bon accueil.]
L’Imam lui répondit : « Viens à moi ! Viens à moi ! »
Il(p) le fit asseoir à ses côtés puis lui dit : « Ô vieil homme ! Un homme posa à mon père ‘Alî fils de Hussein la même question que tu m’as posée. Mon père lui répondit : « Si tu meurs, tu seras renvoyé au Messager de Dieu, à ‘Alî, à Hassan, à Hussein et à ‘Alî fils de Hussein. Ton cœur se glacera et tes viscères se refroidiront. Tes yeux se réjouiront. Tu seras accueilli avec joie et bonté avec les nobles scribes.. Et si tu vis, tu verras de Dieu ce qui fera plaisir à tes yeux et tu seras avec nous au sommet le plus élevé. » »
Le vieil homme dit, étonné par la grandeur de la bonne nouvelle : « Comment ô Abû Ja‘far(p)? » L’Imam(p) répéta ses propos.
Le vieil homme dit alors : « Dieu est grand ! Ô Abû Ja‘far ! Si je meurs, je serai renvoyé au Messager de Dieu, à ‘Aî, Hassan, Hussein et ‘Alî fils de Hussein, et mes yeux se réjouiront, mon cœur se glacera, mes viscères se refroidiront et je serai accueilli avec joie et bonté avec les nobles scribes, si mon âme parvient là-bas ; et si je vis, je verrai de Dieu ce qui fera plaisir à mes yeux et je serai avec vous au sommet le plus élevé ?! »
Le vieil homme éclata en sanglots et se jeta à terre. Les habitants de la maison se mirent à sangloter quand ils le virent dans cet état. Le vieil homme leva ensuite la tête et demanda à l’Imam(p) de lui donner la main. Alors il l’embrassa, la posa sur ses yeux et ses joues, puis la serra contre sa poitrine. Enfin, il se leva, fit ses adieux et partit. L’Imam(p) dit en le regardant partir : « Que celui qui aime voir un homme du Paradis regarde cet homme. »
Raconté par Hika,m fils de ‘Utaybah in Bihâr al-Anwâr, vol.46 p361-362 H3 cité in L’Imam al-Bâqer(p) p128-130
La foi du professeur
C’était le jour de son départ d’Iran pour son pays d’origine la Syrie. Professeur d’Université en religions comparées, il avait été invité à donner une dernière conférence. Le lendemain, il allait retourner dans son pays qu’il n’avait pas vu depuis plus de dix ans et son ami lui avait organisé une conférence devant une quarantaine de hautes personnalités.
Le voilà assis en face de cette grande assemblée, en Iran, également des hautes personnalités, des intellectuels iraniens et des étrangers, de toutes les confessions. Il devait parler du monothéisme tel présenté dans les trois religions monothéistes, dans la Tora, les Evangiles et le Coran.
C’était maintenant son tour de parler. Il salua le public présent, le remercia de sa présence quand il sentit comme quelque chose qui le prit à la gorge, comme une déchirure intérieure. Aucun son ne sortit de sa bouche. Il essaya tout de même de parler mais il sentit une grande douleur.
Il écrivit à la hâte un mot sur un papier, demandant qu’on le ramenât d’urgence chez lui.
Là, un grand spécialiste, le meilleur des médecins oto-rhino-laryngologistes, vint l’ausculter. Ebahi devant ce qu’il voyait, il le mit en garde contre le fait de parler : ses cordes vocales étaient sur le point de se rompre définitivement. Quelle en était la cause ? Il ne saurait le dire. Mais, le résultat était là : interdiction de parler. C’est-à-dire finies les conférences.. Le professeur écrit un mot à sa femme : « Al-hamdu li-llâhi, j’ai encore la possibilité d’écrire. »
Le lendemain, il s’envola pour la Syrie. Ses amis l’attendaient au pied de l’avion. Sa femme à ses côtés, parlait à sa place, répondant aux questions. Lui se contentait de saluer de la main et de parler par geste à sa femme. Il essaya de se dérober mais son ami, un médecin renommé en Syrie, le retint : il avait invité une quarantaine de hauts responsables et il était trop tard pour tout annuler..
Il fit venir à son tour le meilleur des médecins ORL pour ausculter son ami qui fit le même diagnostique. Ses cordes vocales étaient très endommagées, prêtes à se rompre. Il lui interdit de parler, de façon formelle.
Son ami était très embêté : il ne pouvait pas décommander sa conférence. Il fallait absolument que le professeur donne sa conférence.
Alors, le professeur lui écrivit qu’il voulait qu’on l’emmenât voir le meilleur des spécialistes. Son ami lui répondit : « Je t’ai amené le meilleur des spécialistes ! » Le professeur lui écrivit : « Non ! Il y a meilleur que lui ! » Son ami lui demanda, en protestant : « Qui ? Mais c’est impossible ! » Il écrivit : « Emmenez-moi chez Sayyidati az-Zeynab(p). » L’homme, très surpris, était cependant prêt à tout pour sauver sa conférence. Il l’emmena dans sa voiture, traversant la ville à toute vitesse pour arriver au sanctuaire de Sayyidati az-Zeynab(p), situé à une quinzaine de kms du centre de la ville où ils se trouvaient. Le rendez-vous était à 18h et il était 16h30. Le professeur écrivit : « Lisez ce que vous voulez et laissez-moi tranquille. » Son ami lit à haute voix une ziyârat indiquée à un des piliers du sanctuaire, les larmes coulant sur ses joues de dépit.
Le professeur s’approcha du tombeau de Sayyidati Zeinab, mit la main sur la grille du tombeau et dit à l’intérieur de lui-même : « As-salâmu ‘alayki, yâ sayyidati az-Zeinab ! Que la Paix soit sur toi, sayyidati az-Zeinab ! Si tu vois que je dois parler, alors fais-moi parler, sinon non avec l’autorisation de Dieu ! » Il loua Dieu et salua en son cœur le Prophète Mohammed et les membres de sa famille, quand il crut entendre sa voix, faiblement. Il répéta la prière sur Mohammed et sa famille et il l’entendit plus forte, puis une troisième fois, plus forte encore, au point que son ami l’entendit. Ce dernier se mit s’exclamer à haute voix : « Allâhu Akbar ! », les larmes coulant sur ses joues. « Allâhu Akbar ! » « Allâhu Akbar ! » Il était 17h20. Ils partirent rapidement. Le professeur prit la parole devant cette assemblée si importante.. (à qui son ami redoutait tant de déplaire), et il commença son allocution par le récit de ce qui venait de lui arriver. Et depuis ce jour, ce professeur parle normalement.
Le gardien de prison se ralliant à l’Imam Khomeynî(qs) !
Un de mes amis était présent à Beheshtî Zahrâ’, quand les gens se rassemblèrent pour accueillir l’Imam Khomeynî(qs) au retour de son bannissement à Paris. Il me dit qu’il vit alors un homme particulièrement excité dans la foule, qui bousculait tout le monde, manifestait une impatience excessive et un désir ardent de voir l’imam(qs) d’une façon exagérée ! Il faisait de gros efforts pour fendre la foule et arriver à l’imam.
Mon ami me raconta son histoire.
« Je m’approchai de lui et lui demandai les raisons d’un tel empressement. Il me répondit : « C’est parce que je l’ai vu durant son arrestation par la police de la Savak au temps du shah. A cette époque, je faisais mon service militaire et le soldat qui gardait la cellule de l’imam était un de mes amis. Il me racontait des choses bizarres à son propos.
Il le voyait toujours en train de prier et parfois il disparaissait de sa cellule enfermée à clef à l’intérieur de la prison ! Une fois, après sa disparition, mon ami ouvrit la porte de sa cellule qui était fermée à double tour, entra dans la cellule et fouilla partout. Rien ne révélait comment il était sorti. Aucun indice. Il sortit de la cellule, en verrouilla bien la porte et retourna à son travail.
Peu de temps après, il retourna voir et regarda à l’intérieur de la cellule par la petite embrasure située dans la porte. Quelle ne fut sa surprise de voir l’imam en train de prier à l’intérieur de la cellule.. La porte était pourtant toujours fermée à clef.
Mon ami vint m’en parler, tant il trouvait cela extraordinaire. Je n’avais pas de raison de ne pas le croire, mais je voulais m’en assurer de moi-même. Un jour, nous décidâmes d’échanger nos postes durant le service. Ainsi, je pris la place de mon ami et je vis de mes propres yeux ce qu’il m’avait raconté. Mon cœur se mit à battre très fort. Certes, j’étais le gardien et lui le prisonnier et il était interdit de sympathiser avec les détenus. Mais ce que j’avais vu était grandiose et cela ne pouvait revenir qu’à la grandeur de la personne qu’était l’Imam Khomeynî(qs).
Les jours qui suivirent ne furent plus comme avant. Dieu, qu’Il soit Glorifié et Exalté, me donna, par la suite, la possibilité de connaître l’imam et de m’approcher de lui.
Quand les responsables de la Savak eurent connaissance de ma relation avec l’imam Khomeynî(qs) et de mon allégeance à lui, ils m’arrêtèrent et me torturèrent jusqu’à m’arracher les ongles.. Mais rien ne fit changer ma conviction.
de Sayyed Jalâl al-Khomeynî in al-Karâmât al-ghaybiyyah li-l-Imam Khomeynî(qs) de Sheikh Hussein Kourani, p51-52
Le repentir de Bisher aux pieds nus
A l’époque de l’Imam Al-Kâzhem(p), vivait à Bagdad un notable appelé Bisher. Il était de ceux qu’on montrait du doigt, tant il était débauché. Un jour, alors que l’Imam Al-Kâzhem(p) passait devant la maison de Bisher d’où retentissaient des bruits de plaisirs et de musique, une servante sortit de la maison pour jeter les poubelles.
Alors qu’elle les déposait sur le chemin, l’Imam(p) lui demanda : « Ô servante, est-ce que le maître de cette maison est un homme libre ou un esclave ? »
La servante s’étonna de cette question et lui répondit : « Non ! Bien sûr, il est libre ! »
L’Imam(p) lui répliqua alors : « Je te crois. S’il était un esclave, il aurait eu peur de son Maître. »
L’Imam(p) tint ses propos et s’en alla. La servante retourna à la maison et trouva son maître Bisher assis à une table où il y avait du vin. Il lui demanda : « Qu’est-ce qui t’a retardée ? » Elle lui raconta ce qui s’était passé avec l’Imam(p). Quand il entendit les propos de l’Imam(p), il fut pris d’une violente secousse qui le réveilla de son insouciance, de son sommeil de l’oubli de Dieu.
Bisher interrogea la servante sur la direction qu’avait prise l’Imam(p). Elle l’informa. Il se mit à courir derrière lui(p), oubliant de mettre ses sandales. En chemin, il se disait que cet homme était sûrement l’Imam Moussa(p), fils de Ja‘far(p).
Il se rendit directement chez lui(p) et se repentit devant lui, demandant le pardon en pleurant. Il se jeta sur la main de l’Imam(p), l’embrassa et dit :
« Mon Maître, je veux à partir de cette heure être un esclave mais un esclave de Dieu. Je ne veux plus de cette liberté avilissante qui emprisonne l’humanité et lâche la bride aux passions bestiales. Je ne veux plus la liberté de rechercher les honneurs et les postes, je ne veux plus la liberté de m’enfoncer dans les marécages des péchés et en devenir prisonnier. Je ne veux plus que soient emprisonnées chez moi la fitra [la prime-nature] et la raison saines. A partir de maintenant, je veux être un esclave de Dieu et de Dieu uniquement, libre de tout ce qui est autre que Lui. »
Et Bisher se repentit grâce à l’Imam Al-Kâzhem(p). Et depuis cet instant, il renonça aux péchés, les rejetant tous, détruisit tous les moyens de faire des interdits et se mit à obéir et à adorer [Dieu Tout-Puissant].
Bisher était un émigrant parce que « l’émigrant est celui qui émigre des mauvaises actions. »
in L’émigration et la lutte dans l’Islam de Chahid Motahari, cité in L’Imam al-Kâzhem(p) p142
La demande en mariage de Khadîjeh Saghafi
Quand Sayyed Lawâsânî vint demander ma main de la part de l’imam Khomeynî(qs), je n’allais accepter que dix mois plus tard, parce que je n’étais pas prête à vivre à Qom, qui n’était alors qu’un petit village aux rues étroites, entourées de tombes éparpillées autour de l’enceinte du sanctuaire sacré de Fâtimah Ma‘soumah(p).
Mon père m’avait pourtant dit : « Pour ma part, je suis d’accord parce que, malgré l’éloignement, il est quelqu’un qui ne te laissera jamais avoir besoin de quoi que ce soit. » Mon père parlait ainsi parce qu’il le connaissait. Mais, moi je ne voulais pas partir à Qom.
Après mon refus, je vis plusieurs rêves bénis et je sus que le mariage était un ordre décidé ! Dans mon dernier rêve, je vis une maison semblable à celle que nous allions louer après le mariage, de la cour de la maison aux chambres, jusqu’aux rideaux des chambres ! Trois hommes étaient assis dans la pièce des hommes, sise à une des extrémités de la cour. A l’autre extrémité, il y avait la chambre de la mariée dans laquelle se trouvait une femme âgée au joli visage, revêtue d’un tchador, que je ne connaissais pas, et moi, assise à côté d’elle.
Dans la porte de la pièce, une fenêtre en verre me permettait de voir la cour de la maison et la pièce des hommes à l’extrémité de la cour. Je demandai à la femme qui étaient ces hommes. Elle me répondit : « Celui qui est face à toi portant un turban noir, est le Messager de Dieu(s) et celui qui a mis sur sa tête un couvre-chef rouge bordé de carreaux verts est l’Imam ‘Alî(p). » A l’autre extrémité de la pièce, il y avait un jeune-homme assis, vêtu d’un turban noir. Elle me dit qu’il était l’Imam al-Hassan(p).
J’étais surprise : le Messager(s) ! Le Prince des croyants(p) ! A la fin la femme me demanda : « Et toi, tu n’es pas gênée par eux ?! » Je lui répondis (toujours dans le rêve) : « Moi ! Pas du tout ! Je les aime beaucoup ! ». Elle me dit : « Moi aussi, je les aime beaucoup, ils sont mon Prophète, mon premier Imam, mon deuxième Imam.. » puis elle me reposa la question : « Et toi, tu n’es pas gênée par eux ?! » et elle répéta cette phrase de nombreuses fois, au point de me réveiller, mal à l’aise.
Le jour suivant, je racontai mon rêve à ma grand-mère qui me dit : « Ma petite fille, il est clair que celui qui t’a demandé en mariage est un véritable sayyed et que le Messager(s) et les Imams(p) souffrent à cause de toi. Tu ne peux pas échapper à ton sort ! »
Notre mariage eut lieu durant le mois de Ramadan, l’Imam(qs) ne voulant pas manquer ses cours. Aussi, parce que j’avais vu ce rêve le jour de la naissance de l’Imam al-Hujjah(qa) et que les fiançailles eurent lieu le premier jour du mois de Ramadan.
Rapporté par la femme de l’Imam Khomeynî(qs) (morte en mars 2009) in al-Karâmât al-ghaybiyyah li-l-Imam Khomeynî(qs) de Sheikh Hussein Kourani, p66-68
La croyance dans le « Ghayb » (le monde caché) !
J’avais décidé de lire le Coran jusqu’à satiété et le mis devant moi. Je commençai par le début : la sourate al-Fâtiha, puis la sourate La Vache : {Par la [Grâce du]Nom de Dieu le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux, Alif, lam, mîm, c’est le Livre au sujet duquel il n’y a aucun doute, un guide pour les pieux qui croient au mystère/caché, qui accomplissement leurs prières}. (1-2./2 La Vache)
Je relus ces trois premiers versets de la seconde sourate mais ne pus continuer. Un troisième essai et même résultat : c’est quoi ces « mystères » (ou cet « invisible ») auxquels nous devons croire pour être un croyant, résultat de notre piété, de notre vertu et de notre obéissance à Dieu, dont la négation est cause de péchés et de mensonges ?
Le mot « ghayb » communément traduit par « mystères » renvoie à quelque chose qui est « absent », donc que l’on ne voit pas de nos propres yeux, que l’on ne sent pas de nos sens. Puisque nous devons y croire, c’est donc avec les yeux du cœur, avec les vérités de la foi que l’on doit pouvoir les voir.
Le Messager de Dieu(s) nous parle de vastes « mondes grandioses » que le Coran nomme parfois « malakût » : un monde plein d’habitants et de créatures, de l’Esprit, des Anges, des Esprits purs (les Prophètes et les Imams), des martyrs et autres créatures qui sont cachées. S’y trouvent les soldats de Dieu, les six cieux et ce qui ne vient pas à nos esprits.
La vision de ce monde est un Bienfait de Dieu accordé aux gens de cœur, détenteurs d’intelligence.
En pensant à ces mondes du Mystère si grandioses, je me sentais si petit, si mesquin, je réalisai que le monde auquel je m’accrochai était insignifiant, sans valeur : « Comme c’est étrange que j’oublie Dieu comme cela, que je Le néglige à ce point alors qu’Il détient toute chose et qu’Il m’a créé pour me donner accès à tout cela ! » J’étais gêné et avais honte de moi-même.
L’ensemble des habitants de ces mondes ne désobéissent pas à Dieu ni ne se rebellent contre Lui ! Voilà la particularité commune à tous ces habitants d’élite !
L’Imam ‘Alî(p), après le Messager de Dieu(s), nous montre comment les cieux sont pleins d’Anges, nous les décrivant prosternés, inclinés, ou alignés en rang, ne se lassant pas de glorifier Dieu. D’autres ont les pieds ancrés sur terre, fixés au sol, leurs cous accrochés au ciel le plus élevé .. Ces créatures ne connaissent pas le sommeil des yeux, ni la distraction des raisons, ni la paresse des corps, ni la négligence de l’oubli, ni la faim ni la soif, étant dispensés de manger et de boire. Ils adorent Dieu nuit et jour et agissent selon Son Ordre.
Voilà quelques particularités de certains habitants de ce monde des Mystères. Et les autres, qui sont-ils ? Le Messager parle d’« esprits », de « martyrs ». Qui sont-ils ? Bien sûr il nous vient à l’esprit l’Imam al-Hujjah(qa) qui est occulté (fî-l-ghaybat). Pourquoi bénéficient-ils d’une telle faveur, car non seulement ils voient ce monde mais ils en font partie, même, ils le sont !
Cela demande davantage de réflexion et de recherche pour découvrir ce que sont les Mystères avec l’aide de Dieu. Cela est même nécessaire pour être un vrai croyant.
d’après ‘Abbas Sayyed in Revue al-Mahdî N°46 Ramadan 1430-Sept.2009
La « présence du cœur » lors d’une prière de groupe
Un jour, au moment de la prière collective que devait diriger un savant religieux, un inconnu vêtu en paysan entra dans la mosquée. Il se faufila entre les orants jusqu’à la première file, et se plaça derrière l’imam de la prière. Certains des hommes présents se montrèrent fort contrariés de voir un villageois se tenir à l’avant, là où se tiennent d’habitude les croyants érudits, mais l’inconnu n’y prêta aucune attention.
Le sheikh commença la prière et les autres suivirent (derrière). Mais au cours de la seconde raka‘t lors du qunut, l’homme cessa de suivre la prière collective et poursuivit individuellement. Une fois sa prière achevée, il s’assit là, en première file, devant tout le monde et ouvrit son baluchon comme s’il voulait manger, alors que les autres continuaient la prière en groupe. A la fin de la prière, tous les prieurs se tournèrent vers cet inconnu et l’assaillirent de toutes parts, protestant contre son comportement.. Lui ne disait toujours rien.
L’imam de la prière se retourna et demanda des explications sur cette agitation peu habituelle. On lui raconta que ce paysan ignorant était arrivé aujourd’hui et s’était mis au premier rang pour prier derrière lui. Mais au cours de la prière, il s’était mis à prier tout seul, puis s’était assis et avait ouvert son baluchon comme s’il s’apprêtait à manger !
L’imam se tourna vers l’inconnu et lui demanda :
-« Pourquoi as-tu agi ainsi ?
-T’en dirai-je la raison à voix basse, ou devant tout le monde ?
-Devant tout le monde, répondit l’imam.
-Je suis entré dans cette mosquée, dit l’homme, dans l’espoir de tirer profit d’une prière collective avec toi. Mais au cours de la récitation du Hamd, j’ai réalisé que tu avais quitté la prière et que tu t’étais mis à réfléchir. Tu te disais que tu étais vieux et que tu avais désormais besoin d’un âne pour venir à la mosquée. Puis tu t’étais rendu [en imagination] au marché des ânes et tu en avais choisi un. Lors de la seconda raka‘t, tu réfléchissais sur comment entretenir l’âne et où le garder. J’ai vu que je ne pouvais pas continuer la prière avec toi, et je l’ai donc achevée seul. »
Ceci dit, l’inconnu referma son baluchon et s’en alla.
L’imam de la prière, bouleversé, s’écria : « Faites-le revenir, il faut que je lui parle ! »
Les hommes présents se précipitèrent hors de la mosquée, mais l’inconnu avait disparu et personne ne le revit plus.
(In Histoires surprenantes (pp76-78) de Shahîd Dastgheib. Il conclut ceci : « Il faut veiller à ne jamais juger sur l’apparence d’un croyant, car même dépourvu de l’apparence matérielle tenue par les hommes comme mesure de respectabilité, il peut être cher à Dieu. On risquerait ainsi d’offenser l’ami de Dieu et de s’attirer la Colère Divine. »)
La Terre Bienheureuse
« Pendant de longues années j’étais de l’argile derrière un rocher dans une des contrées de la terre. J’étais une poignée de terre et … seulement… une poignée de terre… » Ainsi se lamentait cette poignée d’argile lotie derrière un rocher.
Sa prière était de voler derrière les nuages et de frapper à la porte du ciel.. Son désir était de voir la dernière cime des cimes de la lumière.
Elle était une poignée de terre qui n’avait pas oublié sa prière dans le signe d’une de ses nuits. Elle invoquait Dieu et L’appelait.. Jusqu’à ce qu’arrivât cette nuit où son invocation fut exaucée.
Les Anges annoncèrent à toute la terre, à tout le monde que Dieu avait pris une poignée de terre, y avait semé une graine du ciel, l’avait secouée de Ses Mains et lui avait prêté de Son Esprit.
La poignée de terre devint alors une lumière entre les Mains de Dieu et put s’envoler très loin dans le ciel.
En vérité, toi et moi, nous sommes une poignée de cette terre. Nous sommes cette lumière qui brille entre les mains de Dieu..
Alors pourquoi nous éloignons-nous (parfois) de Dieu.. et cherchons-nous le ciel dans la terre ?
Pris de la revue al-Mahdî(qa), Rajab 1430, Juillet 2009
{Il a commencé la création de l’homme à partir de l’argile (…)} (7/XXXII as-Sajda)
{et Il lui insuffla de Son Esprit.} (9/XXXII as-Sajda)
« Ce garçon de 12 ans est mon chef »
Connaissez-vous l’histoire de Hussein Fahmîdeh ? L’imam Khomeynî disait de lui qu’il était « son chef » ! Imaginez le « chef, le maître » de l’imam Khomeynî !! Vous croyez qu’il s’agit d’un grand responsable militaire avec plein de galons sur les épaules, ayant développé une stratégie de défense contre l’invasion de l’Iran par l’Irak ! Vous n’avez pas entièrement tort. Hussein Fahmîdeh était un garçon qui avait atteint le rang de martyre à l’âge de 12 ans ! Il voulait se battre au front contre les forces d’invasion irakiennes. Seulement il était trop jeune…
Quand il se mettait dans la queue des volontaires pour faire enregistrer son nom avant d’aller au front, il n’entendait que des remarques du genre : « Qu’est-ce que tu fais ici ? Va chez toi, tes parents doivent s’inquiéter pour toi ! » Lui se contentait de sourire sans rien répondre. Quand il arrivait au guichet, celui qui enregistrait les noms ne faisait même pas attention à lui et demandait le nom de la personne qui était derrière lui. Et quand il protestait, on lui répondait gentiment avec un grain de plaisanterie : « Je te promets ! Dès que tu auras l’âge, je serai à ton service ! » Une fois, on lui dit, devant son entêtement : « Apporte une autorisation de ton père ! » Le garçon, dépité, s’exclama : « Une autorisation de mon père ! Mais on n’est pas à l’école ! » Tous éclatèrent de rire sauf lui.
Après plusieurs tentatives, il se présenta en se mettant sur la pointe des pieds pour paraître plus grand, disant en lui-même : « Ô Seigneur, ne me prive pas de l’honneur du jihad ! » La voix du frère responsable des enregistrements interrompit son invocation : « Hussein Fahmîdeh ! C’est ton nom ? » « Oui monsieur », répondit-il d’une grosse voix. L’homme signa la feuille et la lui tendit sans se rendre compte de sa supercherie. L’enfant, fou de joie, se mit à remercier Dieu : « Merci à Toi, ô Seigneur ! Louange à Dieu ! Dieu est plus Grand ! »
Le jour suivant, Hussein partit au combat. Tous furent surpris par sa jeune apparence, son ardeur, sa bravoure, et lui ne disait rien ou mentait sur son âge.
Puis vint le jour où les forces irakiennes, soutenues par les Etats-Unis menèrent une offensive à l’intérieur du territoire iranien avec leurs tanks, leur artillerie lourde et l’aviation. Pour faire face, les soldats de l’imam Khomeynî(qs) n’avaient que des mitraillettes, quelques RPG et des grenades..
Les hommes éparpillés sur le front furent rapidement encerclés, qui blessés, qui tombés en martyrs. Hussein voyait l’avancée immanquable des tanks avec désespoir. Que pouvait-il faire ? Il n’avait que deux grenades à sa taille : une grenade contre un tank ! Il voyait ses compagnons loin de lui combattant courageusement jusqu’à leur dernière goutte de sang ! Il se dit : « S’ils avancent plus, tout sera fini ! Le front tombera ! Ah ! si le chef de groupe était près de lui, il lui dirait quoi faire.. » Il se rappela alors les paroles de l’Imam Khomeynî(qs) à propos du jihad, du martyre, ses pleurs dans la mosquée, ses supplications adressées à Dieu pour ne pas le priver des bienfaits de tuer les ennemis de Dieu. Il posa la main sur sa ceinture.. Il vit que le salut de ses compagnons se trouvait là. « Oui ! » se dit-il d’un ton ferme. Sa décision était prise.
Il se leva, enleva les crans de sécurité des grenades et se précipita vers les tanks en criant à haute voix : « Dieu est plus Grand ! » Il s’en suivit une énorme explosion. Les tanks irakiens s’arrêtèrent net ! Les tanks à l’arrière firent demi-tour. A l’avant, il ne restait plus que des carcasses en flammes. Ils brûlaient du feu de Hussein, du feu de la foi de Hussein, alors que son âme (son esprit) montait au ciel. Ses compagnons furent surpris par la violence de l’explosion, sachant qu’ils ne possédaient pas d’explosifs, et criaient : « Dieu est plus Grand ! »
Ce n’est que trois mois plus tard, que la nouvelle du martyre de Hussein fut diffusée en Iran, lors de la seconde commémoration de la victoire de la Révolution Islamique bénie en Iran. L’imam Khomeynî publia alors un important communiqué dans lequel il demanda que l’on immortalise le souvenir du martyr Hussein Fahmîdeh, disant de ce garçon de 12 ans qu’ « il est mon chef ! »
Tiré de la revue Al-Mahdî(qa), Janvier 2009
Même les animaux étaient avec les combattants !
Ils marchaient de jour comme de nuit dans les montagnes, parmi les arbres, pour se rendre dans leurs positions avancées face aux postes d’occupation israéliens. Au début de la résistance contre l’occupation, ils n’avaient pas d’appareils sophistiqués pour connaître les déplacements des troupes ennemies. Alors c’étaient les oiseaux qui leur servaient de radar..
Quand ils étaient en sécurité, ceux-ci les accompagnaient, voltigeant d’arbre en arbre et gazouillant avec vivacité et leur compagnie enchantait les combattants.
Mais quand ils se taisaient et même s’envolaient loin d’eux, les combattants savaient qu’il y avait un danger. Alors ils se dispersaient dans les environs et il ne se passait pas une minute qu’arrivait un obus israélien à l’endroit qu’ils venaient de quitter…
Ils se mettaient à remercier Dieu et attendaient le retour des oiseaux pour reprendre la route..
Une fois, un combattant fut découvert par les forces d’occupation israéliennes qui envoyèrent aussitôt un obus Merkava dans sa direction. Miraculeusement, l’obus n’explosa pas mais le projeta à terre, loin à l’intérieur des terres. Le combattant resta un moment immobile s’assurant qu’un second abus n’allait pas tomber au même endroit. Il était là, allongé, quand arriva un oiseau qui se mit à piailler à côté de lui, comme s’il cherchait à lui parler. Après un court moment, l’oiseau s’en alla. L’homme à terre ne bougeait toujours pas. L’oiseau revint à la charge et repartit plusieurs fois comme s’il voulait l’emmener avec lui ou au moins lui dire qu’il pouvait partir maintenant. A la fin, l’homme comprit, ou du moins interpréta ainsi les piaillements de l’oiseau, les prenant comme un signe de Dieu. Il se leva, se mit en marche et l’oiseau lui tint compagnie. Quand il arriva dans un endroit sûr, l’oiseau le quitta et s’envola pour d’autres horizons..
Et avez-vous entendu parler de l’histoire de la mule Randa qui servait de guide aux combattants ? Quand il y avait un danger, elle s’arrêtait et les combattants se cachaient. Quand elle se remettait en route, ces derniers reprenaient la route.
Même ! Randa pouvait aller et venir tout seul, connaissant le chemin, portant provisions, ravitaillement, et même des armes, aux postes de garde avancés face aux forces d’occupation israéliennes. Puis, il revenait seul à son étable.
Il ne répondait qu’à certaines personnes qui savaient lui parler et s’occuper de lui.
Malheureusement, à la fin, les Israéliens comprirent le rôle que jouait Randa. Ils découvrirent son secret : ils tirèrent sur elle et la mule Randa tomba martyre..
La vision du cœur
J’entrai dans la mosquée avec Abû Ja‘far(p) (l’Imam al-Bâqer(p)).
Il y avait beaucoup de gens autour de nous.
J’entendis l’Imam(p) réciter quelque chose que je ne compris pas
puis il(p) me dit :
« Demande aux gens s’ils me voient ».
Chaque fois que passait quelqu’un, je lui demandais s’il voyait Abû Ja‘far (p).
A chaque fois, il me répondait que non
alors qu’il(p) se trouvait en face de lui...
Jusqu’au moment où arriva Abû Hârûn, un aveugle.
Je n’osai pas lui poser la question.
L’Imam me dit : « Interroge-le ! »
Je lui posai la question: « Vois-tu Abû Ja’afar ? »
Il me répondit : « N’est-ce pas lui qui se tient debout, à côté de toi ? »
Je lui demandai: « Comment l’as-tu su ? »
Il répondit: « Comment ne le saurais-je pas,
il est la Lumière éclatante ! » »
Raconté par Abû Basîr, fidèle compagnon des Imams(p), in Bihâr, vol.46 p243 H.31 cité in L’Imam al-Bâqer(p) p177
La foi inébranlable de la coiffeuse
Vous avez entendu parler de Hazbîl, le « croyant » de Pharaon, évoqué dans le noble Coran (notamment dans la sourate28Le Récit au verset 20) qui cachait sa foi et qui avertit le Prophète Moussa(p) qu’on le recherchait, l’encourageant à fuir. Sa femme était la coiffeuse des filles de Pharaon. Elle les coiffait et leur coupait les cheveux.
Un jour qu’elle était occupée à couper les cheveux d’une des filles de Pharaon, le peigne tomba de sa main et elle s’exclama : « Par la [Grâce du] Nom de Dieu ! »
La fille de Pharaon l’entendit et lui dit : « Tu veux dire par « Dieu » mon père Pharaon ? »
La coiffeuse lui répondit : « Non ! Je veux dire mon Seigneur, ton Seigneur et le Seigneur de ton père. » En entendant cela, la fille de Pharaon la menaça d’un ton autoritaire de tout raconter à son père. Cela ne la fit pas revenir sur sa parole.
La fille, indignée, alla chez son père et lui raconta ce qui s’était passé. Pharaon fit venir la coiffeuse avec ses enfants et lui demanda :
-« Qui est ton Seigneur ? »
-« Mon Seigneur et ton Seigneur, Dieu Très-Elevé » lui répondit-elle.
Pharaon suffoqua de colère et ordonna que l’on fabrique tout de suite un four en cuivre. Il ajouta : « Faites-y un grand feu ! Attisez les flammes afin de la brûler ainsi que ses enfants. »
En effrayant la femme, il pensait pouvoir lui faire renier ses croyances. La coiffeuse ne broncha pas. Elle lui dit seulement : « J’ai une demande à vous faire : que vous rassembliez mes os et ceux de mes enfants et que vous les enterriez dans un seul endroit. » Pharaon lui accorda : « J’ai un devoir envers toi, je le ferai. »
Puis il ordonna que l’on jetât d’abord dans le feu les enfants de la coiffeuse, un par un, devant elle, pour l’amener à lui faire reconnaître sa seigneurie. Elle resta ferme sur ses positions et ne le reconnut pas comme son Seigneur jusqu’au moment où arriva le tour de son nouveau-né, son dernier fils qu’elle portait encore dans ses bras. Quand les bourreaux essayèrent de le lui arracher pour le jeter dans le four, la mère en fut très troublée.
Le nouveau-né se mit alors à parler : « Ô mère, prends patience parce que tu es dans le vrai ! ». La mère et le nouveau-né furent jetés ensemble dans le feu.
Durant la nuit de son ascension aux cieux, le Messager(s) de Dieu passa par un endroit où il sentit une bonne odeur. Il(s) demanda à l’Ange Gabriel(p) : « Quelle est cette bonne odeur ? » Il lui répondit : « Elle provient des cendres de la coiffeuse de Pharaon et de ses enfants. » Et il lui raconta l’histoire de la femme de Hazbîl, la coiffeuse des filles de Pharaon.
D’après Bihâr al-Anwâr vol.13 Bâb 5 p163
Visite à Sayyidat Zeinab(p)
Deux jeunes hommes, des descendants du Prophète(s) vivant en Occident, dans un de ces pays dominant le monde qui n’aiment pas l’Islam, se rendirent à Damas en Syrie pour rendre visite à la petite fille du Prophète(s), Sayyidat Zeinab(p).
Ce ne fut pas sans émotion que cette rencontre eut lieu.. Vous pouvez très bien l’imaginer. Ils vivaient à cent mille lieues de cette rencontre… Et voilà qu’ils rendaient visite à leur aïeule.. qui avait été témoin du plus grand drame que l’humanité n’ait connu qui s’était déroulé à Karbalâ’ il y a près de 14 siècles …
C’était un jeudi soir. La plupart des gens avaient fini de faire les prières, de réciter les ziyârats, les invocations, notamment celle de Kumayl. Le moment de la fermeture, de la séparation après les retrouvailles était venu.. On pouvait entendre des gardiens clamer « On ferme.. ». L’un des deux jeunes hommes était encore en train de prier. En entendant le « On ferme », malgré lui, il hâta de terminer sa prière, par crainte des reproches du gardien. Certes, il était un descendant du Prophète(s), mais qui s’en souciait et il ne voulait pas créer de problèmes avec sa façon de mal parler l’arabe, on le prendrait tout de suite pour un étranger..
Il se précipitait vers la porte, quand le gardien, coiffé d’un turban noir, lui dit : « Vous êtes d’où ? » Il faut dire que le jeune homme avait une beauté particulière avec ses yeux couleur vert d’eau. Il répondit qu’il était originaire du sud du Liban, pays frontalier de la Syrie.
-« Vous êtes déjà venu ici, je vous ai déjà vu.
-Oui ! Hier ! Je suis venu hier et, aujourd’hui, c’est la seconde fois.
-Non ! Non ! Je vous ai déjà vu, avant, dit-il avec un grand sourire, comme pour lui souhaiter la bienvenue. J’ai dû vous avoir vu en rêve ici en cet endroit », se résigna à dire le gardien après un moment.
Le jeune homme fut troublé : « Est-ce possible qu’un sayyed l’ait vu en rêve rendant visite à Sayyidati Zeinab(p), alors qu’il venait de si loin ? » Il en eut la chair de poule, les poils se dressant sur ses bras. Intimidé, il ne lui posa aucune question et partit tout ému. Sur le chemin du retour à l’hôtel, il regretta de ne pas lui avoir demandé ce qu’il avait vu en rêve à son propos, comme s’il attendait un signe.. un encouragement qui allait déterminer son avenir.
Le lendemain, il se réveilla tôt pour effectuer la prière de l’aube dans le sanctuaire et faire ses adieux à Sayyidati Zeinab(p). Il chercha le sayyed mais ne le trouva pas. Il s’enquit de lui auprès du gardien du jour. On lui répondit que personne portant un turban noir (sur la tête) ne travaillait au sanctuaire même de Sayyidati Zeinab(p)..
Le songe de la mère de Shahîd Motaharî
« Deux mois avant la naissance de mon quatrième enfant, (celui qui allait devenir shahîd Motaharî), je vis en rêve (de ces rêves véridiques) que j’étais dans un voyage mystérieux et que j’arrivais dans une mosquée où des gens étaient rassemblés. Ils rayonnaient de lumière. Dans un coin, était réunies les femmes.
Je me vis au milieu de cette assemblée de femmes, quand tout d’un coup la lumière s’intensifia et devint plus grandiose. Une femme très noble, pleine de majesté entra avec deux autres femmes. Cette femme dit à celles qui étaient avec elle de donner à boire une gorgée d’eau de rose aux femmes présentes. Quand arriva mon tour, elle dit : « Donnez-lui à boire trois gorgées. J’en fus surprise ainsi que les femmes présentes. Pourquoi à moi trois gorgées alors qu’aux autres femmes, elle avait dit de ne boire qu’une seule gorgée ? « Sans doute parce que j’avais de la poussière et de la rouille dans mon cœur et qu’elle désirait ainsi retirer cette rouille de mon cœur », me suis-je dit.
Cependant cette pensée me mit mal à l’aise. C’est pourquoi je lui demandai pourquoi elle m’avait dit de boire trois gorgées.
Elle me répondit avec un grand sourire : « Je t’ai demandé de boire trois gorgées en l’honneur de celui que tu portes dans ton ventre parce qu’il aura un avenir radieux et qu’il va rendre un très grand service à la société islamique. »
J’étais ravie d’entendre cette bonne nouvelle et me jetai à terre, me prosternant devant Dieu et Le remerciant (toujours dans mon rêve). »
Quand je me réveillai, revenant de mon voyage de cet autre monde, je ne pus contenir ma joie. Je fis mes petites ablutions et me prosternai d’une longue prosternation totalement vouée à Dieu, Le remerciant de ce Don grandiose – qui ne souhaite pas avoir un enfant pur rendant service à l’Islam, obtenant la Satisfaction de Dieu ! – puis je priai deux raka‘ats. »
L’enfant naquit le 12 Jamadî II en l’an 1338 Solaire.Hégirien (soit le 2 Février 1919).
Raconté par la mère de Shahîd Motaharî
in Ramaz Najâh al-Ustâdh al-Motaharî
de ‘Alî Nour Abadî, pp25-26
L’intercession..
C’était durant la dictature du Shah en Iran, dans les années 1973-1974. J’avais été arrêté par les agents de la Savak qui procédaient à un interrogatoire musclé avec moi. Quand je perdais connaissance, ils me réveillaient pour continuer leur interrogatoire. Ma santé commençait à se dégrader et je ne pouvais plus ouvrir les yeux.
Une de ces nuits d’interrogatoire, alors que j’avais les yeux fermés, je vis devant moi, une assemblée de savants religieux qui écoutaient silencieusement un homme qui parlait à la tribune. Je vis cet homme après : c’était l’imam Khomeynî(qs). Il parlait avec conviction quand entra un Sayyed (avec un turban noir sur la tête). L’imam interrompit son discours et se mit à dire : « L’Imam ! L’Imam ! Ô Détenteur du Temps (que Dieu accélère son soulagement !) ! »
Je sentis moi-même la présence de l’Imam al-Mahdî (que Dieu accélère son apparition !).
Le jour suivant, où plutôt la nuit suivante, les tortionnaires qui menaient les interrogatoires changèrent leur façon de poser les questions. Ils ne me frappèrent plus aussi sauvagement..
Je sus par la suite, que la nuit où j’avais eu cette vision, l’imam Khomeynî(qs) était en train de demander l’intercession de l’Imam al-Hujjah(qa) et lui demandait son assurance et sa protection. Cette demande d’intercession et de protection joua un grand rôle dans l’amélioration du comportement des gens de la sécurité à mon égard à cette époque.
En vérité, si nous voulons atteindre et recevoir les effusions des Infaillibles(p), nous avons besoin d’intermédiaire pour la nation auprès d’eux. L’imam Khomeynî(qs) et les gens semblables à lui sont les intermédiaires auprès d’eux et c’est cela le sens de la « suppléance » (an-niyâbat).
Rapporté par le savant al-Hâ’irî Shîrâzî(qs) in al-Karâmât al-ghaybiyyah li-l-Imam Khomeynî(qs) traduit du persan par Sheikh Hussein Kourani, p73-74
La rencontre avec l’Imam al-Hujjah(qa)
Je suis entré chez Abû Mohammed al-Hassan, fils de ‘Alî al-‘Askarî (le onzième Imam)(p), pour l’interroger sur son successeur (après lui). Il me dit, avant même de me laisser le temps de lui poser la question :
« Ô Ahmed fils d’Ishâq, Dieu (qu’Il soit béni et exalté !) n’a pas vidé la terre d’Argument de Dieu à l’encontre de ses créatures depuis la création d’Adam et ne la videra pas jusqu’au moment où se dressera l’Heure. Par lui, Il repousse des gens les calamités de la terre, par lui Il fait descendre la pluie, par lui, Il fait sortir les bénédictions de la terre. »
Je lui demandai: « Ô fils du Messager de Dieu, qui est l’Imam et le lieu-tenant après toi? » Il se leva rapidement et entra dans la maison, puis en sortit, portant sur ses épaules un petit garçon de trois ans, au visage semblable à la lune par une nuit de pleine lune. Puis il dit :
« Ô Ahmed, fils d’Is’hâq, si tu n’étais pas estimé auprès de Dieu et de Ses Arguments, je ne te montrerais pas mon fils. Il porte le nom du Messager de Dieu ainsi que son surnom. Il remplira la terre de justice et d’équité comme elle s’était remplie de tyrannie et d’injustice.
Ô Ahmed fils d’Ishâq, il représente dans cette communauté l’exemple d’al Khodr(p) et il représente l’exemple de Dhû al Qarnayn.
Par Dieu ! Il va sûrement disparaître d’une occultation durant laquelle ne sera secouru de la perdition que celui que Dieu Tout-Puissant aura confirmé dans ses propos sur son Imamat et à qui Il aura accordé de réussir d’implorer l’accélération de sa délivrance. »
Je lui dis : « Ô mon Maître ! Y a-t-il un signe qui [peut] rassurer mon cœur ? »
Alors le petit garçon se mit à parler en arabe d’une langue éloquente : « Je suis le Subsistant de Dieu sur Sa terre, le Vengeur contre Ses ennemis. Ne me demande plus de signe après m’avoir vu de tes yeux, ô Ahmed fils d’Is’hâq. »
Je sortis tout heureux, tout joyeux, ne pouvant réprimer mes émotions.
Le lendemain, je retournai chez lui et lui demandai :
« Ô fils du Messager de Dieu ! J’ai été très heureux par ce que tu m’as accordé.
-Mais quelle est la loi en cours [à propos de la référence à] al Khodr(p) et à Dhû al Qarnayn(p)? »
-La longueur de son occultation, ô Ahmed » me répondit-il.
-Ô fils du Messager de Dieu, jusqu’à quand durera-t-elle ? » lui demandai-je.
-Par mon Seigneur ! Jusqu’à ce qu’il y ait davantage de gens qui relèvent de cet ordre, me répondit-il(p). Qu’il ne reste que ceux dont Dieu a pris l’engagement de l’allégeance à nous, dans le cœur desquels Dieu a inscrit la foi et que Dieu a renforcé de Son Esprit.
Ô Ahmed fils d’Is’hâq, cela est un ordre de l’Ordre de Dieu, un secret du Secret de Dieu, un mystère du Mystère de Dieu. Alors, prends ce que je t’ai donné. Garde-le secret et sois avec ceux qui remercient. Tu seras demain avec nous dans les plus hauts degrés du Paradis (‘Illiyyîn). »
Rapporté par Sheikh Sâdûq d’Ahmed fils de Is’hâq Bihâr al-Anwâr, vol. 52 Bâb 18 Dhikr man râhu p23-24 H16 cité in Voyage vers la lumière p79-81
Etre un Etre Humain
« Il est facile d’être un savant mais il est difficile d’être un être humain. »
Quand j’entendis cette phrase de l’imam Khomeynî(qs) pour la première fois, je n’y pris garde. J’étais encore jeune et j’avoue que je n’avais rien compris tant pour moi être un savant était une chose grandiose et que le fait d’être un être humain était quelque chose de banal, partagé avec des milliards de personnes. N’apprenons-nous pas à l’école que l’homme est un animal marchant sur deux « pattes » (deux jambes) ?
Plus tard, je retrouvais cette phrase écrite dans un des livres de l’imam (le Jihad al-Akbar). Cette fois-ci, je ne pouvais pas l’évacuer aussi facilement. L’imam n’avait pas l’habitude de dire ou d’écrire de vaines phrases.
Je me mis à réfléchir. Dans ce passage, l’imam parlait de la réalité de l’être humain, de son intérieur, de sa substance, et non pas de son apparence extérieure, de son écorce. Comme si des hommes pouvaient avoir une apparence humaine mais ne pas être réellement un être humain.
Je me rappelai le Coran qui compare certains hommes à des animaux qui seraient plus égarés qu’eux (cf. 179/7 al-‘Arâf), ou qui dit que le cœur de certains hommes est plus dur que la pierre (cf. 74/2 La Vache). Il y avait aussi ce propos de l’Imam ‘Alî(p) décrivant l’hypocrite : « Il a la forme d’un être humain, mais son cœur (son for-intérieur, sa réalité) était le cœur d’un animal. » Il ne suffit pas d’avoir deux yeux, deux oreilles, deux mains, marcher sur deux pieds.. pour être un être humain.
En même temps, j’entendais parler de l’Homme Parfait (en la personne du Prophète Mohammed(s) et de l’Imam al-Mahdî(qa)) et de la perfection humaine absolue pour laquelle Dieu nous a créés.
D’un côté, il y a ceux qui ne sont plus considérés comme des êtres humains et à l’opposé, il y a ceux qui sont arrivés au sommet de la perfection, au summum de l’humanité, comme le Prophète de l’Islam, le Prophète Mohammed(s).
En réfléchissant davantage, je m’imaginais l’humanité comme une blancheur qui pouvait devenir de plus en plus intense, de plus en plus lumineuse, ou au contraire qui pouvait diminuer jusqu’à disparaître. Je réalisais qu’elle était présente à l’intérieur de moi, que c’était à moi de la réaliser, de la renforcer, de veiller à ne pas la faire disparaître puisque Dieu m’avait créé être humain.
Je devais réfléchir davantage pour mieux comprendre ce que voulait dire « être humain », au-delà des slogans éculés, et d’en connaître les différents degrés pour accéder au summum de l’humanité.
Poussant plus loin ma réflexion, j’arrivai à cette certitude que le premier degré de l’humanité était de sentir avec les autres, de se sentir concerné par leurs problèmes, leurs douleurs, de souffrir avec eux. L’homme se perfectionne dans les degrés de l’humanité à la mesure de ses sentiments à l’égard des autres, de l’empathie envers leurs souffrances. J’ai su que l’Homme Parfait est celui qui élargit son cœur pour ressentir toute la souffrance humaine. Dieu dit à propos du plus noble des Messagers : « Je ne t’ai envoyé que comme une Miséricorde pour les mondes. »
D’après Abbas Sayyed in La Revue al-Mahdî(qa) N°45 Août 2009/Sha’ban 1430