LES INDIGENTS
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  • Date de sortie: 20:46:40 4-10-1403

LES INDIGENTS
De la bonté et de l'assistance envers les indigents
I1 est clair que dans toute société il y a des indigents et des misérables qui ont droit à l'aide et à la compréhension. C'est le devoir des puissants de leur venir en aide et de ne pas fouler aux pieds ce droit légitime. D'autre part, les préceptes sacrés de l'Islam ont fait des recommandations absolues pour le respect de ce droit: les puissants ont le devoir de faire preuve de compréhension envers les faibles et les indigents, c est à dire, de les assister.

Dieu le Tout Puissant, dans le Coran se présente comme Charitable, Généreux et Clément. I1 invite et encourage les croyants à posséder ces bonnes qualités, puisqu'I1 va jusqu'à dire: "Dieu est avec les charitables" et aussi: "Ce dont vous faites don est à votre bénéfice". Et ailleurs: "ce dont vous faites grâce vous reviendra et vous ne perdrez rien".

L'étude et l'attention portée à l'état de la société et à l'utilité de la bonté clarifient le contenu de ces derniers versets; car, en vérité les diverses forces de la société œuvrent pour tous les individus; donc si dans une société, un groupe de personnes tombé dans l'indigence par manque de travail et de possibilités, la production des richesses diminue et les effets désagréables de cette baisse atteignent toute la société, mais si les puissants, par leur bienveillance et leur générosité montrent de la compréhension envers les indigents, ils en tirent de nombreux avantages; on peut dire que par leur bonté:

1- Ils ont éveillé chez les autres de l'affection, ils ont gagné le cœur d'un certain nombre de gens.

2- Avec un capital dérisoire, ils ont acquis beaucoup de respect.

3- Ils ont obtenu le soutien de tous car les gens. sont en faveur des bienfaiteurs, des hommes charitables.

4- Ils se sont protégés contre la rancune des misérables si, un jour, ceux-ci en colère mettaient tout à feu et à sang.

5- Le peu d'argent qu'ils ont dépensé en dons et en bienfaits, se trouve, par le fait de la remise en marche des rouages économiques de la société, multiplié, et leur est vite retourné.

II existe de nombreux versets et récits concernant la vertu du bienfait et des bonnes actions à accomplir dans la voie de Dieu et les encouragements qui s'y rapportent.

De la coopération
La question de la bonté et de la charité qui a été mentionnée est l'une des branches de la coopération qui, elle-même, fonde la société humaine. Toute société repose sur le fait que par l'aide que les uns apportent aux autres le travail de tous est bien accompli, la vie de tous est assurée et les besoins de tous sont satisfaits. I1 ne faut pas croire que la religion sacrée de l'Islam a recommandé la charité seulement au niveau matériel, elle a voulu de la compréhension envers les indigents, même si ceux-ci n'ont pas de besoins pécuniers, c'est l'essence même de la religion sacrée de l'Islam et l'une des aspirations de la conscience humaine.

Instruire un analphabète, prendre la main d'un aveugle, guider un égaré relever un homme tombé, etc.. tous ces actes signifient et expriment la bonté, la charité, la coopération et, dès les premiers jours de la formation de la société, nous en avons confirmé la valeur et approuvé l'authenticité. I1 est évident que, si l'être humain n'accomplit pas certaines tâches mineures, il ne pourra pas accomplir les tâches essentielles et s'il ne tient pas compte des petits devoirs, il ne pourra remplir ses devoirs plus importants.
De la donation et de la réalisation des œuvres pieuses

On approuve et on estime la charité en rapport avec ses effets. Et bien sûr plus elle touche de gens plus son résultat est durable, plus cette charité s'avère grande; donner des soins à un malade, c'est faire preuve de charité et de bonté; mais, bâtir et faire marcher un hôpital soignant quotidiennement des centaines de malades, c'est encore plus charitable.

Instruire un étudiant est un acte approuvable mais, qui ne peut jamais atteindre l'importance de la création d'un institut formant annuellement des centaines de savants. C'est pour cela que les legs, les donations pieuses et les offrandes d'ordre public sont considérés comme les degrés supérieurs de la bonté et de la charité.

Dans le langage religieux (de l'Islam) ces offrandes publiques sont considérés comme des "aumônes rituelles". Le noble Prophète, déclare: "Deux choses rendent l'homme digne: l'une, avoir un enfant vertueux, et l'autre, faire l'aum6ne régulièrement". Comme il ressort du Coran et de la tradition, tant que "l'aumône rituelle" demeure, Dieu le Très Haut en tient compte au profit de son auteur.
Du sacrifice de soi

Sans aucun doute, pour la conscience humaine la vie même repose sur l'honneur et la dignité; pour l'homme, une vie sans honneur et sans bonheur n'est pas une vie, mais, plutôt une mort, bien plus amère et plus néfaste que la mort naturelle; tout être humain qui a du respect pour la dignité et le bonheur doit fuir cette misérable vie comme il fuit la mort elle-même.

L'être humain quelque soit son milieu et son mode de vie, comprend, de par sa nature divine, que mourir dans une voie vénérée et sacrée est le bonheur même; dans la logique de la religion, cette question est claire et n'a rien à voir avec les chimères et la superstition. La raison est que celui qui, sur ordre de la religion prend la défense de sa société religieuse en faisant don de sa vie, sait qu'il ne s'est pas imposé une privation; après ces quelques jours de vie agréable passés dans la voie de Dieu, une vie encore plus agréable, plus précieuse, plus éternelle deviendra sienne, un bonheur inaltérable lui sera assuré.

Ainsi Dieu, le Tout Puissant, dans Sa parole nous dit: "Ne crois surtout pas que ceux qui sont tués dans le chemin de Dieu sont morts. Ils sont vivants! Ils seront pourvus de biens auprès de leur Seigneur, ils seront heureux de la grâce que Dieu leur a accordée" (Coran, 3:169-170).

C'est-à-dire que ceux qui sont tués au service de Dieu, ne sont pas morts; ils mènent une vie éternelle auprès du Seigneur, recevant ses bienfaits. Mais, pour les conceptions non religieuses, qui limitent la vie de l'être humain à cette vie passagère l'homme après la mort n'est pas vivant, il n'accède pas à la félicité, au bonheur; ce n'est qu'en exploitant les chimères, et les superstitions, qu'on peut le persuader que celui qui, donne sa vie, par exemple, pour son pays ou pour des choses sacro-saintes, aura son nom inscrit en lettres d'or parmi les martyrs et les héros de la nation, morts au champs d'honneur; ou on lui suggérera que son sacrifice le fera entrer dans l'histoire et qu'il sera pour toujours, vivant.

La consécration élogieuse faite par l'Islam du martyre, c'est-à-dire, mourir au service de Dieu, est unique; cet éloge prime sur tous ceux relatifs aux bonnes actions humaines.

Le noble Prophète, déclare: "A toute charité, prime une autre charité et Cela jusqu'au martyre, qui est la suprême charité".

Aux premiers temps de l'Islam les Musulmans demandaient au noble Prophète, de leur accorder le pardon, grâce aux prières de ce dernier, ils accédaient au sublime degré du martyre. On ne pleurait pas ceux qui quittaient ce monde en martyr, le martyr étant considéré comme vivant et non pas mort.

De l'octroi et de la générosité
La part que représente la richesse dans l'équilibre de la vie n'a pas besoin d'être rappelée. C'est à cause de son importance que beaucoup de gens reconnaissent la richesse comme étant l'essence même de la vie. Ils ne voient, pour l'être humain, meilleure dignité ou vertu que les biens et la richesse. Toutes leurs activités se concentrent alors autour de l'accumulation et de la thésaurisation de l'argent et finalement, cette soif matérielle, cette cupidité financière les conduit au vice de l'avarice et au dépouillement d'autrui. Parfois, leur avidité et leur avarice les fait sombrer dans la bassesse et l'abjection extrêmes de sorte qu'ils ne retirent, même aucun profit de leur avoir. Ils amassent et entassent sans faire la moindre dépense personnelle; ils éprouvent du plaisir uniquement dans l'accumulation de l'argent.

Ceux qui sombrent dans l'avarice (et bien sûr, les plus vils sont les plus cupides) perdent leur caractère humain et font fausse route sur le chemin de la vie car:

1- Ils ne veulent le bonheur, la réussite et la tranquillité que pour eux seuls; ils ont une conception individualiste de l'existence bien que l'homme ait tendance de part sa nature, à vivre en société. Ce genre de vie individualiste déployée sur n'importe quelle route est voué à l'échec.

2- En montrant leur pouvoir aux autres, ils exploitent l'humilité des humbles et des pauvres et tout en ne faisant rien pour atténuer les souffrances des miséreux, ils les maintiennent dans une soumission humiliante. Ils favorisent ainsi chez les humbles la flagornerie et l'idolâtrie et, finalement, toute bravoure, tout courage, tout amour propre, toute élévation humaine disparaît de la société.

3- Non seulement ils foulent aux pieds les sentiments purs de bonté, de tendresse, d'amour du prochain, de compassion de bienveillance mais, ils commettent un grand nombre de délits et de trahisons, ils propagent dans la société, toutes sortes de bassesse et de vilenie.

La misère noire, si fréquente chez les nécessiteux, est le principal motif des crimes et des délits, de la calomnie, de l'impudicité, du vol, du brigandage et du meurtre. En effet, la colère, la rancune et le désir de vengeance envers les puissants s'inscrivent dans le cœur des opprimés et des pauvres. L'avarice et l'avidité des puissants sont donc la cause de cette haine. C'est pourquoi l'homme avare qui a abusé des autres est, dans le vrai sens du mot, l'ennemi numéro un de la société; quoiqu'il fasse, il subira le courroux du Seigneur, il endurera le châtiment du Dieu du monde et subira la malédiction des habitants de la terre,

Dans le Coran sacré, on trouve nombre de versets blâmant et désapprouvant l'avarice, et la parcimonie sordide; de plus, on peut énumérer les versets sur la générosité, l'acte d'aum6ne dans la voie de Dieu et la charité envers les indigents.

Dieu le Très Haut, dans sa Parole, promet que l'argent qui a été dépensé en dons reviendra au donateur multiplié par dix; parfois même par soixante-dix ou sept cents et davantage encore.

Et, l'expérience a prouvé que ceux qui révèlent leur générosité et leur indulgence envers les indigents, ceux qui réforment les tares de la société humaine en aidant leurs frères font accroire, jour après jour, leurs richesses: "Celui qui dénoue les fils du temps est pareil au démêloir: pour lui, tout se dénoue". Si un jour, ils rencontrent des difficultés, ils trouvent vite et facilement la compréhension et l'affection d'autrui. En outre, par leur bonne conduite, ils se sont acquis une bonne conscience car, en répondant aux appels du ciel, en effectuant les devoirs obligatoires et recommandés, ils ont fait preuve de leurs sentiments purs et humanitaires; ils ont démontré leur amour du prochain et leur bonté. Ils ont, ainsi, gagné la popularité et un respect sans précédent; finalement, ayant satisfait le Seigneur, ils se sont assurés, dans les meilleures conditions possibles, un bonheur éternel.

Des problèmes généraux de la guerre sainte (Jihâd)
Chaque créature doit défendre son existence ainsi que ses intérêts. Aussi, Dispose telle d'une force défensive qui lui permet d'affronter ses ennemis. L'homme croit nécessaire, de par son instinct et sa nature profonde divine, de se défendre et de détruire tout ennemi qui chercherait, sans répit, à le réduire à néant. D'autre part, si quelqu'un cherche à porter atteinte à ses intérêts vitaux, il se met en état de défense et, par n'importe quels moyens, il tente d'empêcher l'agresseur d'agir. Cette réaction innée, propre à la nature foncière de l'homme, reste constante et invariable chez ce dernier et elle se retrouve aussi parmi les sociétés humaines. En d'autres termes, l'ennemi qui menace la société ou met en danger l'indépendance sociale est condamné à mort par cette même société; depuis que l'homme et la communauté sociale existent, une telle conception et attitude existent. Chaque individu ou société, face à son ennemi mortel, prend une décision arbitraire, réagit avec sévérité et vigueur.

L'Islam, religion sociale basée sur l'Unicité divine, considère tous ceux qui refusent la vérité et la justice comme étant ses ennemis vitaux.

Religion universelle, n'ayant envisagé pour ses adeptes ni pays particulier, ni frontières, l'Islam lutte contre ceux qui s'opposent au droit et à la justice, combat les associateurs et les impies qui, malgré les conseils prodigués, rejettent les prescriptions célestes.

Tel est, en résumé, les règles de l'Islam en ce qui concerne la guerre sainte; à tout point de vue, il est semblable au système que toute société humaine utilise instinctivement vis-à-vis de son ennemi mortel. L'Islam, en dépit de la, propagande faite par les gens mal intentionnés n'est pas la religion de l'épée car l'Islam diffère du système impérial dont la raison est fondée sur l'épée et les intrigues politiques. C'est plutôt une religion, fondée par Dieu qui, avec sa parole céleste, s'adresse aux hommes par la voie de la logique et de la raison, qui invitent ses créatures à une religion correspondant parfaitement à leur création. Une religion dont le salut général, salâm, signifie paix et dont le programme universel est basé, sur le texte coranique - "la réconciliation vaut mieux" (Coran,4:128) - et sur la conciliation, ne peut être la religion de la violence.

A l'époque, du Prophète (que Dieu le bénisse), où la lumière de l'Islam éclairait toute la péninsule arabique et où les Musulmans étaient engagés dans des luttes difficiles, les pertes musulmanes ne dépassèrent pas deux cents personnes et celles des infidèles n'atteignirent pas mille. C'est, dès lors vraiment manquer d'équité que de dire que cette religion est la religion de l'épée.

Des cas de guerre en Islam
Ceux contre lesquels l'Islam entre en guerre constituent plusieurs catégories:

1- Les associateurs, (mochrekin) c'est-à-dire un groupe qui ne croit pas en l'Unicité divine, la Prophétie et la Résurrection. Ceux-ci doivent d'abord 8tre invités à l'Islam et éclairés; de telle façon qu'ils n'aient nulle excuse après qu'on leur ait mis en lumi8re les vérités de la religion et qu'on les leur ait expliquées. Donc, après leur conversion ils deviennent les frères des autres Musulmans et restent solidaires pour le meilleur et pour le pire. Si, après la révélation de la vérité divine, ils refusent de se soumettre, l'Islam agira envers eux conformément au devoir religieux qu'est "djihad".

2-Les gens du livre (ahlé kétâb: les juifs, les chrétiens et les zoroastriens) que l'Islam considère comme ayant une religion et un livre céleste et qui croient à l'Unicité divine, à la Prophétie et à la Résurrection. L'Islam permet à cette catégorie de gens, moyennant une redevance, (djezia: impôt versé par les gens du livre en pays musulman) de bénéficier de la protection de l'Islam, c'est-à-dire, tout en acceptant la tutelle de l'Islam tout en conservant leur indépendance, ils obéissent aux règles de leur religion, ainsi que le font les Musulmans. Leur vie, leurs biens et leurs honneurs sont respectés moyennant un montant insignifiant, la redevance, versé à la société islamique; mais, ce groupe doit se garder de faire de la propagande anti musulmane ou aider les ennemis de la religion ou encore accomplir des actes défavorables aux Musulmans et nuisibles à l'Islam.

3- Les gens en état de rébellion (ahlé baghy) et de corruption. C'est-à-dire, les Musulmans rebelles qui luttent à main armée contre l'Islam et les Musulmans et commettent des massacres. La société islamique lutte contre eux jusqu'à ce qu'ils se rendent et mettent fin à leur corruption et à leur révolte.

4- Les ennemis de la religion qui attaquent avec l'intention de détruire le fondement de la religion ou bien de renverser le gouvernement islamique. Dans ce cas, il est expressément recommandé à tous les Musulmans de se défendre et de les traiter comme des guerriers impies.

Si les intérêts des Musulmans et de l'Islam l'exigent, la société islamique peut temporairement, faire avec l'ennemi un pacte de non-agression mais, ne peut établir de relations amicales avec celui-ci de sorte que par ses propos et ses actions l'ennemi puisse corrompre l'esprit et les actions des Musulmans.

Du fait de déserter en cas de guerre sainte ou d'agression
Fuir du champ de bataille et tourner le dos à l'ennemi, cela veut dire que le fuyard tient sa vie pour plus précieuse et plus chère que celle de la société. C'est, en fait, abandonner aux mains de l'ennemi notre sainte religion, notre vie, notre honneur, nos biens, et notre société menacée dans tous ses domaines. C'est pourquoi déserter en cas de guerre sainte et de défense du pays est considéré comme l'un des plus grands péchés.

Dieu, le Très Haut, dans sa parole, promet formellement au déserteur le supplice du feu: "Quiconque tourne le dos en ce jour: - à moins de se détacher pour un autre combat ou de se rallier à une autre troupe - celui-là encourt la colère de Dieu; son refuge sera la Géhenne (l'Enfer)" (Coran, 8:16).

De la défense du territoire et de la patrie
D'après ce qui a été dit précédemment, la défense de la société islamique et celle de la demeure des Musulmans est l'un des plus importants devoirs islamiques. Dieu, le Tout Puissant, déclare: "Ne dites pas de ceux qui sont tués dans le Chemin de Dieu: Ils sont morts! Non!... Ils sont vivants, mais vous n'en avez pas conscience" (Coran, 2:154).

L'histoire de ces hommes, de ces martyrs, qui, au début de l'ère islamique, ont fait don de leur vie en participant à des guerres meurtrières est à la fois étonnante et exemplaire. Ce sont eux qui, par leur sang si pur et par leurs corps meurtris, ont instauré cette doctrine sacrée.

De la lutte contre les ennemis de l'intérieur
S'il nous faut combattre tout naturellement l'ennemi extérieur et empêcher tout dommage social, de la même manière, il nous faut lutter contre l'ennemi intérieur. L'ennemi intérieur de la société est celui qui enfreint la ligne de conduite générale, les règlements et, ainsi, brise le lien vital de la société, désorganise l'ordre public. Et, c'est pourquoi, dans les groupements sociaux, pour préserver l'ordre et le cours des affaires, on a recours à des forces de sécurité et des punitions de toutes sortes sont prévues pour les délinquants. L'Islam, en plus du pouvoir exécutif et des punitions diverses qu'il administre, prescrit le bien et proscrit le mal pour tous les membres de la société. Ainsi, il a rendu la lutte plus sociale et plus efficace. L'autre caractéristique essentielle qui différencie entre l'Islam des autres méthodes sociales, c'est que dans celles-ci on porte attention seulement aux actions et aux actes des gens, tandis que l'Islam se préoccupe aussi de leur morale; il lutte aussi bien contre la corruption matérielle que la déchéance spirituelle. Les péchés et les fautes que l'Islam a prohibé relèvent d'actes qui laissent des traces néfastes, des conséquences désastreuses dans la société. Malgré cela, certains de ces actes rendent directement le ou les individus qui les commettent corrompus. Et, par leur intermédiaire, des fissures, des failles apparaissent dans la société, semblables aux blessures localisées, pareilles aux organes malades que l'on trouve dans le corps humain.

La plupart des péchés qui entravent la soumission et les devoirs envers Dieu - comme la prière, le jeûne - sont de cette sorte. Certains péchés menacent directement la vie sociale, désintègrent le corps social. Ils sont comme des maladies qui mettent en danger directement la vie de l'homme; le mensonge et l'insulte font partie de ce type de péché. Pour l'Islam la médisance, la calomnie, l'attentat à la pudeur, la désobéissance et l'ingratitude envers les parents sont des péchés du même ordre.

De la défense de la vérité
Plus profonde et plus étendue que la défense du territoire est la défense du droit et de la vérité, unique but de la doctrine sacrée de l'Islam. L'objectif fondamental de cette voie divine est la restauration du droit et de la vérité et, c'est pour cela, que cette doctrine pure est appelée la religion de la vérité (diné-haq); c'est-à-dire, que c'est une religion relevant de la vérité, ne comprenant et ne recherchant qu'elle.

Dieu, le Tout Puissant, dans l'éloge de son Livre qui condense toutes les vérités déclare: "... I1 (le Coran) guide vers la Vérité et vers un chemin droit" (Coran, 46:30). C'est pourquoi il est nécessaire à tout Musulman de suivre la vérité, de dire la vérité, et d'entendre la vérité; c'est-à-dire, de toutes ses forces et suivant ses moyens, il doit défendre le bon droit et la vérité.
De l'homicide volontaire

Un autre cas d'injustice qui, dans la loi sacrée de l'Islam, est réprouvée et blâmée est l'homicide volontaire le meurtre de l'innocent.

L'homicide volontaire est l'un des plus grands péchés; Dieu, le Tout Puissant, dans Sa parole, condamne catégoriquement le meurtre; qu'il y ait une ou des milliers de victimes ne change rien à la gravité de péché parce que celui qui tue un homme porte atteinte à l'humanité. Tous les hommes se trouvent concernés par le meurtre d'un de leurs semblables.

De ceux qui abusent des biens de l'orphelin
Si la raison et la loi divine approuvent la bonté et la charité, elles réprouvent et blâment toute mauvaise action vis-à-vis des créatures de Dieu. Dans la loi religieuse sacrée, parmi tous les méfaits et les abus, un certain nombre sont violemment prohibés. L'un d'eux concerne l'abus des biens de l'orphelin.

L'Islam, tient la dilapidation des biens de l'orphelin pour l'un des plus grands péchés. Dans le noble Coran, il est précisé que celui qui dilapide les biens de l'orphelin se nourrit, en réalité, de feu et sera bient6t jeté au milieu des flammes. Et, si les Saints Imams réitèrent le discours coranique, la raison est que si l'on porte préjudice à un adulte, celui-ci peut réagir et défendre ses droits; tandis qu'un jeune orphelin ne peut se défendre.

Désespérer de la miséricorde de Dieu
L'un des plus dangereux péchés pour l'Islam est désespérer de la miséricorde de Dieu. Dieu, le Très Haut, déclare: "Dis: O Mes serviteurs! Vous qui avez commis des excès à votre propre détriment, ne désespérez pas de la miséricorde de Dieu. Dieu pardonne tous les péchés. Oui, I1 est celui qui pardonne; I1 est le Miséricordieux" (Coran, 39:53).

Dans un autre passage coranique, celui qui désespère de la miséricorde divine est considéré comme impie. En effet, si quelqu'un perd l'espoir en la miséricorde, en la clémence de Dieu, il n'a alors plus de motivation intérieure et, dans sa vie, rien ne le stimule aux bonnes actions, rien ne l'encourage à s'abstenir de pécher; car, l'instigateur essentiel de l'homme réside dans "l'espoir en la miséricorde" et en "la délivrance du châtiment divin". Quand cet espoir n'existe plus chez un individu, du point de vue des convictions, des sentiments et des qualités spirituelles, cet homme ne diffère en rien du mécréant.

De la colère et du courroux
La colère est un état d'esprit qui, lorsqu'elle éclate chez l'homme incite celui-ci à se venger pour parvenir à l'apaisement intérieur. Si l'homme, qui se trouve, dans cet état, montre la moindre faiblesse pour maîtriser son "moi", sa saine raison se trouve aussitôt aveuglée par la fureur et le courroux: n'importe quelle action, prend à ses yeux une allure convenable et juste, et il lui arrive de devenir plus féroce que le plus féroce des fauves. Pour empêcher les débordements et prévenir cette fureur, l'Islam fait des recommandations formelles et, de plus, il réprouve tout esprit coléreux. Dieu le Tout Puissant, promet beaucoup de bien à ceux qui dissimulent leur colère et qui savent se maîtriser pendant leur état de colère et de fureur. Ainsi, comme le déclare la parole divine: "... Pour ceux qui font l'aumône, dans l'aisance ou dans la gêne; pour ceux qui maîtrisent leur colère; pour ceux qui pardonnent aux hommes, ..." (Coran, 3:134); "...Ceux qui évitent les péchés les plus graves et les turpitudes; ceux qui pardonnent après s'être mis en colère..." (Coran, 42:37).

De la corruption
Recevoir de l'argent ou un cadeau en échange d'un arbitrage ou d'une action favorable à celui qui donne un cadeau, signifie toucher un "pot de vin".

L'Islam, considère le pot de vin comme l'un des plus grands péchés; celui qui le commet est privé des avantages socio-religieux (la justice) et, comme le Livre et la Tradition le précisent, il mérite le châtiment divin.

Le noble Prophète (que Dieu le bénisse) a maudit à la fois le donneur de pot de vin, celui qui le reçoit et celui qui fait l'intermédiaire entre les intéressés.

Et le sixième Imam (que Dieu lui accorde le salut) déclare: "accepter un pot de vin, pour rendre un jugement judiciaire, équivaut à la mécréance, au reniement de Dieu".

Evidemment tous ces reproches concernent le pot de vin qui a été perçu pour un jugement véritable ou une juste action. Le pot de vin, que l'on reçoit en échange d'un arbitrage ou un acte délictuel est un péché encore plus grave et son châtiment encore plus sévère.

Du vol
Le vol est une activité néfaste et réprouvée qui menace la sécurité financière de la société. I1 est dit que la matière première de l'existence de l'homme est constituée par les biens et la richesse qu'il obtient au prix de sa vie et de son labeur grâce à la sécurité, il les met à l'abri de toute atteinte.

Ces biens assurent et garantissent l'existence de la société. Evidemment porter atteinte à cette sécurité et désorganiser cet ordre c'est gaspiller le capital acquis au cours d'une vie; c'est arrêter une grande partie de l'activité des gens.

C'est pourquoi l'Islam, pour la punition de cet acte odieux, pour que le voleur lui-même ait mauvaise conscience, prévoit le sectionnement de la main (quatre doigts de la main droite) du coupable. Dieu le Transcendant, déclare: "Tranchez les mains du voleur et de la voleuse: Ce sera une rétribution pour ce qu'ils ont commis et un châtiment de Dieu' (Coran, 5:38).

De la fraude
Du point de vue de l'Islam, la fraude est l'un des grands péchés que Dieu, le Très Haut, dans sa parole fait des reproches à ceux qui le commettent et I1 déclare, menaçant: "Malheur aux fraudeurs! Lorsqu'ils achètent quelque chose, ils exigent des gens une pleine mesure; lorsqu'ils mesurent ou qu'ils pèsent pour ceux-ci, ils trichent. Ne pensent-ils pas qu'ils seront ressuscités en jour terrible,..." (Coran, 88:1-5).

La fraude, en plus du pr6judice qu'elle cause, dépossède les gens, de leurs biens. D'ailleurs le fraudeur perd la confiance des gens et, parallèlement à son discrédit, il perd ses clients et le capital investi.

Du châtiment public des péchés
L'Islam nomme certaines vilaines actions péchés capitaux. Dieu, le Tout Puissant, a clairement promis le châtiment à ceux qui les commettent. Des punitions sévères ont été établies pour nombre de péchés; en effet, ceux qui les commettent - même s'ils ne les commettent qu'une seule fois - suppriment la justice, l'équité; c'est-à-dire, qu'ils privent un membre vertueux de la société humaine de sa dignité, de son honneur. Celui qui commet un péché capital perd son équité et est privé des avantages qui reviennent à tout membre vertueux de la société: de ce fait, il ne peut détenir aucune responsabilité officielle dans l'Etat islamique. I1 ne peut pas devenir l'Imam desservant la mosquée. Son témoignage au profit ou aux dépens de quiconque n'est pas valable. II restera dans cet état jusqu'à ce qu'il se repente et que par des actes vertueux continus, il recrée, en lui-même, la qualité d'équité.

De la nécessité du travail et de l'importance du commerce et de l'industrie
L'activité et le travail constituent une base sur laquelle l'ordre de la Création repose solidement. Ils sont les seuls garants de la vie et de la survie de toute créature. Dieu, le Tout Puissant, a doté chacune de ses créatures de moyens propres, pour qu'elles puissent en tirer profit et éviter les pertes.

L'homme qui est l'élément le plus étonnant et le plus complexe de la Création a un nombre de besoins plus grand que les autres créatures. C'est pourquoi il lui faut une plus grande activité pour d'une part parvenir à faire face à ses nombreuses nécessités d'autre part, maintenir l'institution de la famille qu'il doit, de par nature, constituer.

L'Islam, qui est une religion naturelle et sociale reconnaît, à partir de ces mêmes considérations, la nécessité du commerce et du travail. Le noble Prophète (que Dieu le bénisse) déclare: "Acquérir un bien licite pour assurer son existence et sa subsistance est nécessaire à tout Musulman, homme ou femme".

L'Islam n'a aucune estime pour les oisifs. Lorsque le noble Prophète voyait un homme dont la force et la puissance l'étonnaient, aussit6t il demandait s il travaillait. Si l'on répondait au Prophète: "Non! I1 ne fait rien", il déclarait, alors: "Il a perdu mon estime". C'est dire combien, aux yeux du Prophète, l'oisiveté des jeunes était considérée comme étant un grave défaut; Pour l'Islam, chaque individu doit, selon son goût et son habileté, choisir l'un des nombreux métiers et arts vers lesquels, Dieu, le Très Haut, a attiré l'attention des hommes; et, par ce moyen l'individu gagne son pain, supportant l'un des fardeaux de la société et œuvrant de son mieux pour la société.

Dieu, le Tout Puissant, déclare: 'L'homme ne possédera que ce qu'il aura acquis par ses efforts. Son effort sera reconnu..." (Coran, 43:39-40). Autrement dit, l'homme ne peut parvenir à un rang quelconque qu'en travaillant et en persévérant.

Pour résumer, on peut dire que l'Islam, en ce qui concerne le travail ou l'effort entrepris pour gagner sa vie, a donné le maximum de recommandations et a toujours reconnu, m8me dans les situations les plus difficiles, la, valeur des activités économiques, au point que l'Imam Sadiq, s'adressant à l'un de ses disciples du nom de "Hechâm", lui déclare: "En période de guerre, au jour où les rangs des soldats ennemis te font face et que la guerre fait rage, n'abandonne pas ces deux devoirs que sont l'économie et les activités nécessaires pour assurer ta vie; dans ces conditions difficiles poursuis tes efforts économiques". Et, c'est pour cela qu'en Islam, l'oisiveté est formellement condamnée.

Du blâme de l'oisiveté
D'après ce qui a été dit précédemment, il devient évident que le travail et l'effort délimitent ce chemin droit que la Création a mis devant l'homme pour qu'en le parcourant, celui-ci puisse trouver le bonheur. Naturellement, toute déviation, même infime, de la voie de la Création et de la nature, ne se fera qu'au détriment de l'homme. Ainsi, la déviation par rapport à une chose sur laquelle repose le fondement de la vie, n'aura pour résultat que le malheur, tant icibas que dans l'au-delà.

C'est pour cette raison que le septième Imam (que Dieu lui accorde le salut) déclare: "Au travail ne parle pas de fatigue sinon tu perdras le monde d'ici-bas et celui de l'au-delà".

Le noble Prophète, a maudit ceux qui, par leur oisiveté ont jeté le poids de leur vie sur les épaules des autres. Aujourd'hui, suivant nombre d'estimations psychologues et sociales, il est devenu évident que la majeure partie des maux de la société proviennent de l'oisiveté. Celle-ci stoppe les rouages économiques et culturels de la société et donne libre cours à la décadence morale et à la superstition.

De l'agriculture et de ses profits
L'agriculture qui fournit les produits alimentaires de la société est, de par son importance l'une des professions humaines les plus estimées. C'est pourquoi, l'Islam, recommande fortement aux gens d'embrasser cette profession. Le sixième Imam (que Dieu lui accorde le salut) déclare: "Au jour du Jugement dernier, l'agriculteur sera plus estimé que quiconque". Le cinquième Imam (que Dieu lui accorde le salut) déclare: "Nul travail ne vaut l'agriculture; nulle activité n'a une utilité plus publique, car tout le monde, le bon et le méchant, les ruminants et les oiseaux en profite et tous prient pour la prospérité de l'agriculteur".

L'Envoyé du Seigneur (que Dieu lui bénisse) déclare: "Le Musulman qui plante un arbre ou fait verdir une culture au profit des gens, des oiseaux et des ruminants sera récompensé".

Les Musulmans doivent exploiter au maximum les forces naturelles; l'un des guides de la religion va jusqu'à déclarer: "Si l'heure de la fin du monde et de l'éclatement du système solaire advient et, si l'un de vous tient dans la main un plant, qu'il le plante sans perdre un instant; la fin du monde ne doit pas vous empêcher d'accomplir cet acte généreux".

Ali (que Dieu lui accorde le salut) déclare: "Que la malédiction et l'exécration de Dieu soient sur celui qui possède terre et eau, c'est-à-dire une force naturelle, et qui n'emploie pas sa force humaine pour l'exploitation de cette force naturelle préférant vivre dans la pauvreté et la mendicité".

De la confiance en soi
Dans le chapitre des croyances on a souvent évoqué que le programme général de l'Islam vise à ce que l'homme n'adore que Dieu, l'Unique, qu'il ne se prosterne et ne se courbe que devant Lui, le Seigneur du monde. Tous sont les créatures de Dieu, tous mangent son pain et personne ne prime sur l'autre, si ce n'est celui qui revient vers Dieu.

Chaque homme musulman doit avoir confiance en lui-même et utiliser l'indépendance que Dieu, le Tout Puissant, lui a accordée. I1 doit employer les moyens qui lui sont octroyés et parcourir le chemin de la vie sans compter sur les autres, sans adjoindre chaque jour un associé à Dieu, sans fabriquer une nouvelle idole. Le serviteur doit savoir qu'il mange son propre pain et non celui du maître. II doit comprendre qu'il reçoit le fruit de sa peine, c'est-à-dire, que son salaire n'est pas une gratification du contremaître ou de son patron. Chaque employé doit être conscient que ce qu'il reçoit est son salaire et non pas le cadeau ou le présent accordé par son chef, son bureau ou le gouvernement ou la société. Finalement, l'homme libre ne doit s'en remettre à personne, excepté à Dieu, sinon, il possédera, dans son for intérieur, la même bassesse et la même abjection idolâtre que manifestent les associateurs.

Pour conclure, il faut comprendre que, par confiance en soi, on entend que l'homme doit utiliser pleinement dans sa vie ses capacités innées, ses mérites personnels, sans attendre l'appui des autres. Toutefois, il ne faut pas non plus, qu'ayant coupé toute relation avec le Tout Puissant, il se prenne pour la Cause première et le véritable agent de tout espoir et désir humain.

Des méfaits de la vie dépendante
Vivre de façon dépendante, cela veut dire vivre en ne comptant que sur l'appui et le soutien des autres. En fait, cela signifie perdre sa dignité humaine et l'honneur d'être indépendant et libre. Ce manque d'indépendance et d'assurance est aussi la source de toutes sortes de délits et de maux sociaux résultant de l'ignominie et de la bassesse. Celui qui attend tout des autres, d'un tel vend en réalité, sa volonté et sa raison dans cette voie; il doit flatter, il doit faire tout ce que l'on veut et tout ce qu'on lui dit de faire (juste ou non, détestable ou non). I1 doit s'abaisser et accomplir des actes vils, diffamants; devenir xénophile et séide de l'étranger; subir, sans rien dire, oppression et humiliation; et, finalement il en vient à ne pas tenir compte des règles et sanctions humaines. Mendier est une activité, prohibée par l'Islam. Les appuis matériels accordés aux pauvres et consacrés par les règles de l'Islam, concernent seulement les indigents dont le salaire est inférieur à leurs dépenses ou qui ne peuvent plus travailler.