Cette définition de « l’homme bien » selon notre Imam Ali (as) est à méditer très profondément car elle est riche en enseignement pour chacun d’entre nous...
« Lorsque l'un d'eux est félicité, il a peur de ce qu'on lui dit. Il répond : « je connais mon âme mieux que quiconque et Dieu la connaît bien mieux que moi-même. Seigneur ne me condamne pas pour ce qu'ils croient et pardonne-moi ce qu'ils ignorent. » Ce qui les caractérise est une puissance dans la conviction, une douceur dans la fermeté, un goût prononcé pour le savoir, le savoir allié à la tolérance, l'esprit économe en temps de prospérité, l'humilité dans l'adoration, la dignité dans le besoin, la patience devant l'épreuve, le désir de ce qui est licite, la poursuite des bonnes actions et le mépris de la cupidité.
Ils accomplissent de bonnes œuvres mais restent inquiets, ils occupent le soir à remercier le Seigneur et le matin à invoquer Son nom. Ils s'endorment sur leur garde et se réveillent joyeux. Ils sont sur leurs gardes par crainte d'une défaillance et sont joyeux pour ce qu'ils trouvent comme privilèges et miséricorde. Si leur esprit leur refuse ce qu'il déteste, ils ne donnent pas ce qu'il désire.
Toute leur attention est tournée vers ce qui n'a pas de fin et leur mépris vers ce qui ne dure pas. Ils marient la magnanimité avec le savoir et la parole avec l'action. Leurs espoirs sont une certitude, leurs erreurs rares, leurs cœurs humbles, leurs âmes satisfaites, se contentant de peu pour vivre, leurs problèmes sont simples.
Ils sont attachés à leur Religion, inertes face aux séductions interdites et leur colère n'est jamais manifestée. D'eux le bien est espéré et le mal éloigné. S'ils sont parmi les insouciants ils sont inscrits comme ceux qui invoquent souvent le nom de Dieu et s'ils sont au milieu des invocateurs, ils ne sont point inscrits comme insouciants.
Ils pardonnent à qui leur fait tort, ils donnent à ceux qui les ont privés, ils renouent avec ceux qui ont rompu avec eux; ils sont éloignés des grossièretés, courtois, incapables de faire du mal, enclins à faire du bien, toujours disponibles pour entamer de bonnes œuvres en tournant le dos aux mauvaises. Ils sont calmes dans les tourments, patients devant les épreuves et plein de gratitude dans le bonheur. Ils n'outrepassent pas le droit envers ceux qu'ils détestent, ni ne comblent trop ceux qu'ils aiment.
Ils reconnaissent la vérité avant qu'on la témoigne pour ou contre eux, ne perdent pas ce qui leur est confié, et n'omettent pas les rappels, n'appellent pas les gens par leurs sobriquets, ne portent pas de préjudice aux voisins, ne se réjouissent pas du malheur d'autrui, ne se mêlent pas de l'iniquité et s'attachent à la justice. Le silence ne les étouffe pas s'ils rient leur voix ne s'élève pas, et s'ils sont lésés, ils font preuve de tolérance et confient leur vengeance à Dieu.
Leurs mauvais penchants sont jugulés et le monde est tranquille auprès d'eux. Ils éprouvent leurs âmes pour l'autre monde et laissent tranquille les gens dans ce bas monde. Si l'on s'éloigne d'eux ils s'éloignent également avec renoncement et grandeur d'âme. Si l'on se rapproche d'eux, ils sont tous en douceur et bonté. Leur éloignement n'est ni de la prétention ni de l'orgueil et leur rapprochement n'est ni ruse ni embûche.
Ce passage est extrait des pensées et des correspondances de notre Imam Ali (as), Nahjal Balagha page 303, 305 et 307. Deuxième livre après le Coran, c’est une source de savoir gigantesque dans tous les domaines : social, politique, religieux, philosophique, de l’éducation, etc…