C'est comme si Dieu, pureté à lui, voulait que la wilaya de Ali soit une épreuve pour les musulmans, car ce ne fut qu'à cause d'elle qu'il y eut toute cette dissension. Et Dieu étant Doux envers ses serviteurs, Il ne châtie pas les suivants pour les fautes commises pas les premiers. Sa sagesse se manifestant, Il couvrit cet événement par d'autres événements importants qui semblèrent être des miracles, de manière à être un catalyseur pour la Umma permettant aux présents de les transmettre aux suivants qui, peut être, en tireront les leçons et se guideront vers la vérité grâce à la recherche.
La première preuve:
cette preuve ci est liée à la punition que subit celui qui osa démentir la Wilaya de Ali, après que l'information de l'événement de Ghadir Khum et de l'investiture de l'Imam Ali en tant que khalife des musulmans ait circulé, et que le prophète (pbsl) leur ait dit: "Que celui qui est présent informe celui qui est absent".
Etant parvenue à Harith ibn Nu'man Fahri, la nouvelle ne lui plut point([1]), il décida d'aller trouver l'envoyé de Dieu (pbsl).
Ayant attaché sa monture à la porte de la mosquée, il pénétra auprès du prophète (pbsl) et dit: Hé, Muhammad! Tu nous as ordonné d'attester qu'il n'y a de dieu que Dieu et toi tu es le messager de Dieu, nous te l'avons accordé. Tu nous as ordonné de prier cinq fois par jour; de jeûner le mois Ramadan, d'aller en pèlerinage à la maison de Dieu et de payer la zakat de nos biens, nous te l'avons accordé! Voilà que tu n'es toujours pas content, et tu vas jusqu'à élever et à favoriser ton cousin sur tous les gens en disant: "Celui dont je suis le maître, Ali est son maître". Ce choix est il de toi ou vient il de la part de Dieu? Ses yeux ayant rougi, l'envoyé de Dieu (pbsl) dit: "C'est Dieu qui, en dehors de qui il n'existe point de dieu, m'a ordonné de le faire. Cela ne vient pas de moi". Il le répéta trois. Harith se leva en disant: "O, mon Dieu, si ce que Muhammad dit est vrai, envoie nous une pluie ainsi qu'un châtiment sévère".
Par Dieu, dit le narrateur, il n'eut pas atteint sa monture que Dieu lui lança du ciel la pierraille qui lui perça la tête et sortit pas le postérieur en le tuant. Sur ce, Dieu fit descendre: "Un demandeur a demandé un châtiment échéant. Pour les mécréants, il n'est personne pour l'empêcher". ([2])
Cet événement a été rapporté par un grand nombre de savants sunnites qui ne figurent pas parmi ceux que nous avons cités auparavant. ([3])
Quiconque voudrait avoir plus de détails à propos des sources doit consulter "Al Ghadir", l'ouvrage de Allamé Amini.
La deuxième preuve est éliée à la punition que subit celui qui ayant caché le témoignage de l'événement de Ghadir, fut atteint de la lèpre par la prière de l'Imam Ali.
Cet événement eut lieu aux temps du Khalifa de l'Imam Ali (p) quand, un jour mémorable, il rassembla les gens à "Ruhba" et éleva la voix du haut de la chaine en disant: "Je mets en face de Dieu tout musulman qui, à Ghadir Khum, avait entendu l'envoyé de Dieu (pbsl) dire: celui pour qui je suis le maître, Ali que voici est son maître " de se lever et de témoigner de ce qu'il avait entendu. Ne se lèvent que ceux qui l'avaient vu de leurs propres et entendu de leurs propres oreilles.
Une trentaine de compagnons, dont seize vétérans de Badr, se levèrent et témoignèrent que le prophète (pbsl) l'ayant pris par la main avait dit aux gens: "Savez vous que j'ai priorité sur les croyants qu'ils en ont sur eux-mêmes? Qui, dirent-ils. Le prophète (pbsl) dit alors: "Celui dont je suis le maître, celui-ci est son maître. O, mon Dieu, aime celui qui l'aime et sois ennemi de celui qui est son ennemi…" (Hadith)
Toutefois, à cause de la jalousie et de la haine qui les rongeaient à l'égard de l'Imam Ali, certains compagnons, dont Anas ibn Malik, qui avaient jadis assisté à l'événement de Ghadir ne se levèrent pas pour témoigner, ce qui incita l'Imam à descendre de la chaire et de dire à ce dernier: "O Anas! Pourquoi ne te lèves tu pas avec les autres compagnons de l'envoyé de Dieu (pbsl) pour témoigner de ce que tu avais entendu dire ce jour là comme ceux-ci l'on fait?"
O, le commandeur des croyants, dit Anas ibn Malik, mon âge a avancé et j'ai oublié. Sur ce l'Imam lui dit: "Que Dieu te frappe d'une tache blanche que le turban ne pourra jamais cacher si tu mens". Il ne se leva pas encore qu'une tache blanche apparut sur son visage, et depuis ce temps il ne cessait de pleurer et de dire: "la prière de l'homme pieux m'a atteint parce que j'ai caché le témoignage".
Ce célèbre récit a été relaté par Qutaybah dans son ouvrage Al Ma'arif ([4]) dans lequel il cita Anas ibn Malik parmi les compagnons ayant une difformité physique, dans le chapitre parlant de la lèpre.
Dans son Musnad ([5]), l'Imam Ahmad ibn Hanbal l'a également cité en disant: "Ils se levèrent tous, à l'exception des trois qui furent atteints par la prière (de malédiction).
Il sied ici de faire mention de ces trois personnages que l'Imam Ahmad ibn Hanbal a cité dans le récit qui est rapporté par Al Balazari ([6]) affirmant que l'adjuration de l'Imam Ali relative au témoignage de l'événement de Ghadir eut lieu. Anas ibn Malik, Al Bara u ibn Azib et Djuwayr ibn Abdullah Al Badji étaient placés sous la chaire quand l'Imam répéta l'adjuration et personne ne lui répondit. C'est ainsi qu'il dit: "O, mon Dieu! Quiconque cache ce témoignage alors qu'il le connaît, ne le fais sortir de ce monde sans Tu ne l'aies marqué d'un signe par lequel il sera reconnu". Anas ibn Malik fut atteint de la lèpre, Al Bara u ibn Azib ibn de la cécité et Djuwar redevint bédouin après son émigration à Médine et alla mourir à Sharah ([7]), dans la maison de sa mère. Ce récit célèbre a été relaté par un grand nombre d'historiens ([8]). "Eh bien, tirez la leçon, o doués d'intelligence"([9])
Chacun sait qu'à travers cet événement ([10]), dont le souvenir est revivifié vingt cinq ans après par l'Imam Ali (p), alors qu'il a failli être oublié, on arrive à connaitre la valeur, la grandeur et le niveau de la pureté d'âme de l'Imam Ali. Il fit preuve de patience, plus qu'il ne fallait, sur son droit usurpé et préférant conseiller Abu bakar, Umar et Uthman car il voulait préserver l'intérêt de l'Islam et des musulmans. Malgré cela, il gardait présent à l'esprit toute la dimension l'événement de Ghadir. Et, quand il trouva une occasion favorable pour en revivifier le souvenir, il adjura d'autres personnes pour rendre témoignage au vu et au su de tous.
Considérez la méthode hautement judicieuse qui fut employée pour ranimer le souvenir dudit événement béni et la façon d'opposer l'argument à ceux des musulmans qui avaient assisté par rapport ceux qui n'étaient pas au fait de l'événement. Si l'Imam avait dit: "O, les gens! L'envoyé de Dieu (pbsl) m'avait désigné comme son successeur à Ghadir Khum", cela n'aurait produit aucun effet dans les cœurs des gens. Ils lui auraient reproché son silence durant tout ce temps.
Cependant l'Imam dit: "Je mets en face de Dieu tout musulman qui avait entendu ce que l'envoyé de Dieu (pbsl) avait dit à Ghadir Khum de se lever et de rendre témoignage". Le récit de l'événement fut alors relaté par trente compagnons, dont seize vétérans de la bataille de Badr. C'est ainsi que l'Imam (p) coupa la voie à ceux qui auraient eu l'intention de la démentir, de le suspecter et de lui reprocher son silence durant tout ce temps. Cependant ce silence que l'Imam ainsi que les trente compagnons avaient observé durant tout ce temps sur ces temps là. Il en allait de l'intérêt de l'Islam comme cela est bien évident.
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(1) Ceci nous apprend qu'il y a certains arabes qui habitaient hors de Médine, qui haïssaient Ali ibn Abi Talib, autant qu'ils n'aimaient pas Muhammad. C'est ainsi que l'on voit ce grossier personnage entrer chez le prophète sans saluer et l'appeler "Hé Muhammad"! Dieu a raison quand Il a dit: "Les Bédouins sont les plus forts en mécréance et en hypocrisie, les plus propres aussi à méconnaître les bons préceptes dans ce que Dieu a fait descendre sur son Messager". (Le repentir:97)
(2) Les Escaliers: 1-2
(1) Shawahidu t-tanzil, Al-Haskani, tome, 2 page 286. Tha'labi, commentaire de la sourate "Les Escaliers". Tafiru Al Qurtabi, tome 18, page 278. Rashid Ridha Tafsiru Al Manar, tome6, page464. Al-Qanduzi Al-hanafi, Yanabi'ul mawadda, page 328. Al-Hakim, Mustadraku Sahihayn, tome 2, page 502. As-Siratul Halabyyam tome3, page 275. Ibn Djawzi, Tazkiratul- khawas, page 37
(2) Ibn Qutaybah Ad Daynawari, Al Ma'arif, page, 251
(1) Musnad Ahmed ibn Hanbal, tome1, page, 119
(Trois) Il s'agit de l'adjuration que l'Imam Ali adressa aux compagnons à Ruhba pour qu'ils rendent témoignage de l'événement de Ghadir Khum auquel ils avaient assisté jadis. Cet événement a été rapporté par un grand nombre d'historiens et de narrateurs auxquels l'allusion a été faite plus tôt, tels que Ahmad ibn Hanbal, Ibn Asakir, ibn Abil Hadid, etc
(2) Al-Balazari, Ansabul ashraf, tome 1 page152
(3) C'est une agglomération rocailleuse et montagneuse qui est située au nord entre le Hedjaz, la Palestine et la Jordanie dont le sommet atteint les 1754 mètre de hauteur.
(4) Ibn Asakir, Tariku Dimashq, tome2 page 7 et tome 3 page 150
Abqatul Anwar, tome 2 pages 309
Ibnu l-Maghazili sh-shafi, Manaqibu Ali ibn Abi Talib, page 23
As-Siratu l-Halabiyya, tome3 page 337
(5) La Mobilisation: 2
(6) Il s'agit du témoignage que sollicita l'Imam Ali sur la plaine de Ruhbah en faveur de la traduction de Ghadir qui a été rapportée par un grand nombre des narrateurs dont Ahmad ibn Hanbal; ibn Asakir; ibn Abil Hadid; etc.