Al-Hussein (p) à travers sa Personnalité Rationnelle
  • Titre: Al-Hussein (p) à travers sa Personnalité Rationnelle
  • écrivain: sibtayn.com
  • Source:
  • Date de sortie: 6:6:47 19-7-1403

Al-Hussein (p) à travers sa Personnalité Rationnelle

Al-Hussein (p) s’est introduit dans nos raisons grâce à sa personnalité rationnelle. Il s’est introduit dans notre conscience et nos sentiments à travers nos sentiments animés par tout l’amour que nous lui portons.

Nous aimons al-Hussein (p) de tous nos sentiments, car nous nous pouvons l’aimer que de la manière avec laquelle il est aimé par Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, et par le Messager de Dieu (P). Nous ne pouvons l’aimer que de la manière avec laquelle il a aimé la Nation, cette Nation qu’il a voulu prendre en charge afin de la développer, afin de lui donner de la force et afin de se sacrifier pour elle et pour la cause de Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire.

Mais nous ne connaissons al-Hussein (p) que sur la scène de Karbalâ’, en tant qu’action sur la voie du jihâd et en tant que drame sur la voie du sacrifice. Quant à al-Hussein (p) qui emplissait de pensée les raisons des gens, qui emplissait de leçons, de conseils et de vérité la vie des gens, eh bien, ce al-Hussein là, nous ne le connaissons pas. Si l’on procède à une recherche statistique dans toute notre société islamique, et chiite en particulier, au sujet de ce que les gens connaissent sur al-Hussein (p), le résultat sera que nous connaissons al-Hussein (p) à travers son drame.

Pourtant, il est de notre devoir de prendre al-Hussein (p) comme exemple à suivre. Nous devons apprendre de lui, car il est l’Imâm dont le fait de lui obéir est une obligation religieuse. Il est l’Imâm qui est en contact avec la science du Messager de Dieu (P), avec la science de ‘Alî (p). Il nous a donné beaucoup de sa science, mais le drame de ‘Achoura’ a éclipsé tout cela.

C’est dans cette situation que je vais essayer de cueillir, dans l’héritage de al-Hussein (p), certains éléments à même de nous placer sur la voie de la droiture, de nous confirmer dans la justice, de nous attacher aux valeurs morales et spirituelles, et de nous élever vers l’adoration de Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire.

Certains transmetteurs ont rapporté de al-Hussein (p) répartition de la nature de l’adoration que les hommes vouent à leur Seigneur. Il dit en effet : « Le culte de ceux qui adorent Dieu par intérêt est celui des commerçants ; le culte de ceux qui adorent Dieu par peur et celui des esclaves ; le culte de ceux qui adorent Dieu par reconnaissance est celui des hommes libres ». Il y en a ceux qui adorent Dieu par intérêt, c’est-à-dire dans l’espoir d’acquérir Ses bienfaits et de gagner le Paradis ; ceux-là L’adorent à la manière des commerçants.

Il y en a ceux qui le font par peur d’être châtiés par Dieu, de gagner l’Enfer ; ceux-là L’adorent à la manière des esclaves ; et il y a ceux qui le font par ce qu’ils aiment Dieu, à Lui la Grandeur, et reconnaissent les bienfaits dont-Il les comble ; ceux-là L’adore à la manière des hommes libres car, pour eux, rendre un culte à Dieu est une forme de reconnaissance. En réponse à ceux qui lui ont demandé pourquoi se donnait-il tant de peine à adorer Dieu alors qu’Il est sûr de gagner le Paradis, le Messager de Dieu (P) a dit : « N’ai-je pas à être un serviteur reconnaissant ? ».

Al-Hussein (p) affirme les valeurs du bien

C’est ainsi, chers frères que al-Hussein (p) affirmait la nécessité pour l’homme de faire du bien aux autres. Ce bien qui comprend la charité, et l’amabilité dans les relations avec les autres dans toutes leurs affaires.

On dit qu’un homme a dit en la présence de l’Imâm al-Hussein (p) que « le bien est perdu qu’on fait à ceux qui ne le méritent pas », ce qui veut dire que l’homme devrait faire du bien seulement à ceux qui le méritent, car le bien qu’on fait à ceux qui ne le méritent pas serait perdu. Al-Hussein (p) a répliqué en disant : « Il n’en est pas ainsi ; le bien ressemble à la pluie qui tombe sur les bons et sur les pervers ».

L’homme doit donc faire du bien sans se soucier de ceux qui en profitent car lorsque Dieu, à Lui la Gloire, envoie la pluie, elle tombe sur tous qu’ils soient bons ou pervers. La générosité de Dieu, à Lui la Gloire, est illimitée : Il comble de Ses bienfaits ceux qui lui obéissent ceux qui lui désobéissent.

C’est ainsi que l’Imâm al-Hussein (p) éduquait les gens dans l’esprit de faire du bien à tous abstraction faite de la personne ou de la société qui en bénéficient. Le bien doit donc jaillir de la profondeur de la foi de l’homme et de ses sentiments, car Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, dit : ((Que de vous se forme une communauté qui appelle au bien, ordonne le convenable, proscrive le blâmable)) (Coran III, 104).

Cela veut dire que l’homme doit s’éduquer de manière à rester attaché au bien, de manière à ce que son existence dans la vie soit du bien pour toute la vie et pour tous les hommes. Il se peut que celui que tu traites en lui faisant du bien ne le mérite pas, mais il se peut aussi que, dans beaucoup de situations, en lui faisant du bien, tu l’influences et tu l’attires vers l’obéissance à Dieu.

On raconte aussi qu’un homme a médit, en la présence de l’Imâm al-Hussein (p), un autre homme. L’Imâm (p) lui a alors dit : « Ô toi, cesse de faire la médisance car elle est la nourriture des chiens de l’Enfer ». Il faut donc abandonner la médisance ; il faut ne pas épier les failles des autres pour les médire et les dénigrer car, le faisant, on rejoint les chiens de l’Enfer.

Les recommandations de l’Imâm al-Hussein (p)

On lit dans ses recommandations à son fils, ‘Alî Ibn al-Hussein (p) : « Ô mon fils ! Ne traite pas injustement celui qui ne trouve d’assistant contre toi en dehors de Dieu ». Al-Hussein (p) disait ainsi que l’homme ne doit traiter injustement aucun autre homme, car Dieu, à Lui la Grandeur et la Gloire, déteste l’injustice et les injustes et aime la justice et les justes… Mais il existe une justice qui est plus grave et plus impitoyable qu’une autre.

On peut traiter injustement un homme en le frustrant de son bien, alors qu’il peut se défendre et faire valoir son droit par la force ; mais il y a celui qui ne peut pas se défendre ou revendiquer son droit par ce qu’il est faible. Traité injustement, cet homme se présentera devant Dieu et dira : « Seigneur ! Assiste-moi contre untel ». Lorsque celui qui est traité injustement invoque l’assistance de Dieu, Dieu prend alors toutes les mesures nécessaires pour l’assister.

On lit parmi les paroles de l’Imâm al-Hussein (p) : « Garde-toi de faire ce dont tu aurais à t’en excuser. Le croyant ne fait pas le mal et ne s’excuse pas, alors que l’hypocrite fait le mal tous les jours et s’en excuse ». Il ne faut pas faire ou dire ce qui nous porte à chercher des excuses auprès des gens. Le croyant suit toujours la ligne droite. Il ne fait rien ni ne dit rien sans savoir que ce qu’il fait ou qu’il dit plaît à Dieu, à Lui la Gloire, et sans savoir qu’il peut défendre ce qu’il fait ou dit. De son côté, l’hypocrite fait le mal chaque jour et s’en excuse, car il n’a pas de règle morale qui régulerait ses actes et ses paroles.

On lit aussi dans les recommandations de l’Imâm al-Hussein (p) : « Que les autres aient besoin de vous, cela fait partie des bienfaits dont vous êtes comblés par Dieu. Sachez que le bien que vous faites vous attire des louanges et vous procure une rétribution. Si le bien prenait la forme d’un homme, vous le verriez alors beau et gracieux qui fait plaisir à ceux qui le regardent.

Si la vilénie prenait la forme d’un homme, vous le verriez alors laid, déformé que le cœurs s’en détournent et les regards ne le souffrent point ». Si les autres ont besoin de toi, que ce besoin soit dans un domaine scientifique, du genre financier ou autre, et si les autres viennent vers toi à la recherche d’un service que tu peux leur rendre, tu ne dois pas considérer que cela est un lourd fardeau pour toi.

Tu dois au contraire en louer Dieu car cela te rapproche de Dieu et des hommes. Tu en as à être rétribué par Dieu, à Lui la Grandeur. Si le bien prenait une forme humaine, elle serait belle car la nature du bien, des éléments qui le constituent ainsi que ses conséquences reflètent la beauté du bien et de l’obéissance, alors que ceux du mal reflètent sa vilénie et celle de la désobéissance.

L’Imâm al-Hussein (p) a dit aussi : « Celui qui entreprend de faire quelque chose en désobéissant à Dieu, ne fait que se frustrer d’avance de ce qu’il espère avoir ; il ne fait qu’accélérer l’arrivée de ce qui le hante ». Il y a des gens qui désobéissent à Dieu pour régler certaines de leurs affaires. Le péché devient ainsi une condition de ce qu’ils espèrent avoir.

Ceux-là n’obtiennent pas ce qu’ils recherchent. Lorsque l’homme veut atteindre un but et résoudre ses problèmes, il doit rechercher l’équilibre entre les moyens et les fins. Les moyens doivent aller dans le sens de l’obéissance à Dieu et non pas dans le sens de la désobéissance à Dieu.

Nous lisons dans l’un des discours de l’Imâm al-Hussein (p) : « Ô gens ! Celui qui se comporte généreusement aura la suprématie. Celui qui se comporte parcimonieusement sera avili. Le plus généreux parmi les gens est celui qui donne à ceux qui ne s’y attendent pas. Le plus tolérant parmi les gens est celui qui pardonne tout en étant assez puissant pour ne pas le faire.

Celui qui, le plus, communique avec les gens, est celui qui le fait avec ceux qui rompent avec lui. Les souches poussent la où elles sont plantées et s’élèvent grâce à leurs rameaux. Celui qui se hâte de faire du bien à son frère le retrouvera demain en rejoignant Dieu ((Le bien que vous avancez pour votre salut, vous le retrouverez auprès de Dieu)) (Coran II, 110).

Celui qui rend un service à son frère sera récompensé par Dieu lorsqu’il en aura le plus besoin. En échange de ce bien, Dieu détournera de lui davantage d’épreuves dans ce monde-ci et dans l’Autre monde. Celui qui dissipe la détresse d’un croyant, Dieu dissipera ses détresses de ce monde-ci et de l’Autre monde. Dieu fait du bien à celui qui fait du bien. Dieu aime les bienfaiteurs ».

Qui d’entre vous, chers frères, reconnaît-il al-Hussein (p) à travers ces paroles ? Sans attendre la réponse, je veux insister pour que les savants religieux et les orateurs présentent al-Hussein (p), lors de ces célébrations de ‘Achoura’ et à d’autres occasions, comme étant l’Imâm actif dans l’appel lancé par le Messager de Dieu (P), dans l’organisation de la vie des gens, dans le fait de promouvoir leur niveau et dans l’affirmation des valeurs morales et spirituelles.

C’est à cette fin que nous devons prendre al-Hussein (p) en tant que totalité et ne pas nous contenter d’en prendre un seul des aspects de sa vie. L’attitude de al-Hussein (p) à Karbala’ était issue de cette éminence dans l’amour qu’il portait à Dieu, de cette éminence des valeurs spirituelles et morales qui le distinguaient. Nous savons que al-Hussein (p) a vécu depuis sa naissance aux côté du Messager de Dieu (P) qui a dit à son compte : « Hussein fait partie de moi et je fais partie de Hussein ».

Nous savons qu’il a puisé de la spiritualité de Fâtima (p), de ses moralités et de sa fidélité vis-à-vis de Dieu. Nous savons qu’il a vécu avec son père, ‘Alî (p), dans sa science, sa fermeté, sa patience et son courage. Nous savons qu’il a vécu avec son frère, l’Imâm al-Hassan (p) dans sa majesté, sa générosité, sa magnanimité et sa fidélité vis-à-vis de Dieu, à Lui la Grandeur et la gloire.

Chers frères ! Venez et introduisons al-Hussein (p) dans nos raisons, dans nos cœurs et dans nos sentiments. Venez et vivons son imâmat comme nous vivons son martyre et son drame. Que la pais soit sur al-Hussein, sur ‘Alî Ibn al-Hussein, sur les enfants de al-Hussein, sur les partisans de al-Hussein et sur la sœur de al-Hussein. Que la paix de Dieu soit sur toi tant que je resterais en vie, et tant qu’il y aurait jour et nuit. Que cette visite que je te rends, ô Hussein, n’en soit pas la dernière !