La philosophie des lamentations
  • Titre: La philosophie des lamentations
  • écrivain: Al-Shia.org
  • Source:
  • Date de sortie: 7:25:47 24-7-1403


Il est dans la tradition chiite de commémorer chaque année le martyre de L’imam Hussein (as), le troisième imam de la descendance du noble prophète (ç). Autre rendez-vous annuel des croyants avec Dieu après le jeûne du mois de Ramadan, le pèlerinage à la Mecque et la fête de Ghadir. Que s’est-il donc passé à Karbala, il y a un peu moins de 14 siècles, pour que cet évènement soit encore vécu à l’heure actuelle avec tant de passion ? Pourquoi L’imam Hussein (as) s’était-il soulevé contre Yazîd fils de Mu’awiyya malgré le petit nombre des gens qui étaient avec lui? Quels étaient ses objectifs ? L’issue fatale étant prévisible, Pourquoi avoir emmené avec lui les femmes et les enfants ?


Que représente ce drame dans les croyances chiites ? En quoi cet évènement est-il fondamental dans l’Histoire de l’Islam ? Ce modeste livre ne prétend pas restituer l’ensemble des éléments dramatiques de la tragédie, ni présenter une analyse historique, théorique, politique ou dogmatique de cet événement. Mais il se propose d’être un document de référence, un outil permettant aux croyants francophones de commémorer cet évènement et de tenir des assemblés de deuil, tant le désir, l’amour et la douleur pour L’imam Hussein (as) se trouvent vivants dans leur cœur.


Ce livre commémore, en treize nuits, la tragédie de Karbala comme cela est pratiqué le plus communément dans les communautés chiites du Moyen-Orient, avec d’un côté les leçons tirées de Karbala et de l’autre les lignes générales de l’évènement historique. A cela, il faut ajouter le récit de la tragédie le jour d’Achoura et les Ziyârât adressées à L’imam Hussein (as) et à ceux qui étaient avec lui à Karbala.


Cet article a pour objectifs donner une vision générale nette sur les croyances chiites afin de définir les lignes générales du comportement à suivre. Rien ne peut égaler la grandeur d’âme des martyres de Karbala, les valeurs grandioses qu’ils défendaient!

IL reste « l’art » de présenter la tragédie. Au fil des années, l’art de présenter la tragédie de Karbala s’est développé et a pris des formes diverses, dépassant les frontières et unifiant tous les peuples : mises en scène, cérémonies de lamentation, remémoration des scènes de l’événement.


La langue française n’est pas en manque de procédés pour célébrer des héros ou des faits historiques. Cela revient au lecteur ou à l’orateur de choisir en fonction de l’assistance. L’important est d’arriver à émouvoir, à faire pleurer sur L’imam Hussein (as) , à attendrir les cœurs, à raviver la nature profonde, à développer l’amour pour L’imam Hussein (as) , à exalter les grandes valeurs humaines telles que la justice, l’amour, la dignité, la piété, la crainte et l’amour de Dieu, à purifier les cœurs, à y faire exploser les trésors cachés, tout en éduquant les âmes, en élevant les consciences, en raffermissant les raisons, en développant les principes fondamentaux de l’islam.


Nous avons les livres les plus utilisés lors des assemblées de deuil d’Achoura, s’appuyant sur les principales sources historiques fiables, n’entrant pas en contradiction avec les croyances et la morale du chiisme duodécimain et respectant les chaînes de transmission des hadiths et des propos .


Comme en témoignent les personnes présentes à Karbala, L’imam Hussein (as) ne s’adressait pas uniquement à ses partisans, croyants fidèles indéfectibles, comme son frère Abbas ou Habîb Muzhâher, mais à toute personne monothéisme imbue de vérité et de piété quels que soient l’âge, le sexe la nationalité, la race ou encore la couleur de la peau.


La révolution de L’imam Hussein (as),faisant écho à l’amour profond,inné des gens pour la liberté, la vérité et la dignité, a laissé des traces indélébiles dans l’histoire de l’humanité entière jusqu’en Inde où Ghândhî déclara un jour : « j’ai appris de Hussein comment être opprimé et remporter la victoire », et même jusqu’en chine selon certains.


Qui est L’imam Hussein (as) ? Et que représente-t-il ? L’imam Hussein (as) est le fils de la fille du prophète Mohammed (9) ,Fatima Zahrâ, la dame des femmes du monde (as) et de l’imam Ali (as) ,fils d’Abi Tâleb. Né à Médine le 3 du mois de Sha’ban en l’an 4 de l’hégire, il était considéré par le prophète de Dieu (s) comme son fils, ( tout comme Hassan (as) ,son frère). On rapporte du prophète (s) de nombreuses paroles à leur sujet qui montrent le rang élevé qu’ils ont auprès Dieu.


« O mon Dieu ! Je les aime et j’aime ceux qui les aiment ! » « Hussein fait partie de moi et je fait partie de Hussein. Dieu aime celui qui aime Hussein. » « Celui qui aime Hassan et Hussein m’aura aimé et celui qui les déteste m’aura détesté. » « Hassan et Hussein sont les deux maîtres du paradis. »

Et d’autres encore que le prophète (s) ne cessait de répéter pour le faire savoir à tout le monde. L’imam fut nourri de la morale prophétique, fut élevé selon les principes du message Islamique de vérité, de justice, de dignité. Aussi, n’était-il pas comme n’importe quelle personne qui aurait été victime d’une quelconque injustice et qui se serait révoltée.

Non ! Il était L’imam désigné par Dieu pour diriger les affaires des musulmans selon les directives divines et amener la paix, la justice, la plénitude et l’harmonie avec Dieu, qu’une poignée de gens avides de pouvoir et de richesses ont tué, en manipulant d’autres.



L’imam (as) a donné sa vie pour ordonner le bien et interdire le mal, il s’est sacrifié pour que reste vivante la flamme de l’amour pour la justice et la vérité et que coulent dans nos cœurs les effusions d’espoir, d’amour, de spiritualité et d’éternité. La révolution de L’imam Hussein (as), c’est la victoire du sang ( Le sang pur de l’imam Hussein (as) et ses compagnons ) sur les armes ; c’est l’appel au soulèvement contre l’injustice, c’est l’appel aux grandes valeurs humaines de sacrifice, d’héroïsme, d’amour, de foie, de patience de dignité ; c’est l’appel à la vérité, à la liberté, à l’humanité, au bien, au retour à Dieu !

De nombreux hadiths évoquent les bienfaits qu’apportent les commémoration du martyre de L’imam Hussein (as) : le pardon de Dieu, sa miséricorde, ses bienfaits, l’intercession du prophète (ç) et d’Ahle al Beit (as) , l’obtention du paradis ..

Nous demandons à Dieu, en ce mois de Moharram durant lequel la miséricorde divine est descendue, qu’Il nous fasse réussir la commémoration d’Achoura, source de bénédiction divines, et que nous soyons prêts à accueillir L’imam Hussein (as) , Abî A’bdAllah, corps et âmes, pour pouvoir bénéficier de ses effusions .


En ces jours de commémoration du martyre de L’imam Hussein (as) et ses compagnons, il est sans doute nécessaire de s’arrêter un peu sur que signifie de pleurer un martyre, tant cette question a suscité des controverses.


Certains se sont opposés ouvertement à ces manifestations sous le prétexte qu’elles proviennent d’une conception erronée du martyre et qu’elles suscitent des réactions sociales négatives. Selon eux, une nation pleurs ses martyrs parce qu’ils pensent que le martyre est un signe d’échec, de perte et une source de tristesse et de regret au lieu de s’en réjouir parce que signe de fierté et d’orgueil. Une nation qui pleure son martyr depuis plus de mille ans et qui brûle encore de douleur et de remord ne peut qu’être une nation, encore sous pleure sous un martyr le coup des émotions, donc faible, vaincue. Les pleurs seraient synonymes de faiblesse et de dégénérescence de la nation. Pourtant, le messager de Dieu, le prophète Mouhammad nous recommandait de pleurer les martyrs.


Hamza, fils d’Abdoul Moutalleb, oncle du noble prophète (ç), était tombé martyr lors de la bataille de Ouhoud et son nom avait brillé parmi les martyrs des premiers temps de l’islam. Il avait acquis le surnom de « maître des martyrs ». Sa tombe située parmi celles des martyrs de Ouhoud, est à l’heure actuelle un lieu de visite pour tous ceux qui se rendent à la ville illuminée de Médine. Hamza avait émigré de la Mecque pour Médine où il était demeuré seul jusqu’au moment de son martyre. Aussi, quand le prophète, revenant à Médine après la bataille de Ouhaoud, entendit des pleurs dans toutes les maisons des martyrs sauf dans celle de Hamza, dit-il : « personne ne pleure Hamza ? ». Cette parole se rependit rapidement dans toute la ville de Médine. Les femmes qui avaient perdu leurs fils ou leurs maris se précipitèrent vers la maison de Hamza pour le pleurer par respect pour le prophète et Hamza son oncle.


Depuis lors, c’était devenu une habitude pour quiconque désirait pleurer un martyr, de se rendre d’abord à la maison de Hamza pour le pleurer.


Cet incident indique que l’islam – bien que n’encourageant pas les pleurs sur les morts de façon générale – est favorable à ce que les gens pleurs leurs martyrs, parce que pleurer le martyr c’est participer à son épopée, c’est sympathiser avec son esprit (sa cause) et concorder avec ses activités, ses mouvements et son courant.


Après la tragédie d’Achoura, le martyr de l’imam Hussein (as) a occupé une place centrale sur la scène du martyr et en représente le point culminant. Le surnom de « maître des martyrs » fut attribué à L’imam Hussein (as) tout en continuant à être employer pour Hamza. Sauf que l’expression « maître des martyrs » employée sans préciser le nom, est réservée à l’imam Hussein (as). Hamza est le maître des martyrs de son époque alors qu’il est permis d’employer l’expression « le maître des martyrs » pour l’imam Hussein (as) pour tous les temps. Tout comme Marie l’immaculée (as) était la dame des femmes de son époque avant que Fatima Zahra (as) ne le fut pour les femmes du monde pour toutes les époques.


De nombreux hadiths nous confirment les biens des pleurs sur le martyre de L’imam Hussein (as). En voici quelques uns :


L’imam Hussein disait de lui-même : « Je suis le tué qu’on pleure de larmes intarissables. Aucun croyant ne m’évoque qui ne se met à pleurer ».


C’est-à-dire : « je suis le tué apparenté aux larmes et aux pleurs de leur cause ». Le sixième imam, l’imam Sâdiq (as) rapporte de son père, l’imam Bâqer (as) : « Celui qu verse une larme, même de la taille d’une aile de mouche,, sur ce qui est arrivé à l’imam Hussein (as), Dieu lui pardonne ses péchés même si ils étaient des la grandeur de l’écume de la mer ».


Il déclara par ailleurs : « celui qui parle de la (tragédie) de l’imam Hussein (as) et fait pleurer, gagne le paradis ». Et il ajouta : « celui qui l’évoque seul et pleure, gagne le paradis ».

« Les pleurs et l’affection sont détestables pour le serviteur quelle qu’en soit la cause à l’exception des pleurs sur l’imam Hussein (as) fils d’Ali (as) qui sont récompensés ».


Le noble coran évoque en plusieurs circonstances les mots « pleurs », ‘’pleurer’’ (bakâ ou bukâ) :


(« le ciel et la terre n’ont pas pleuré sur eux »)(v 29, S La Fumée XLIV ‘eux’ c’est-à-dire Pharaon et ses soldats).


( « Il tombait prosterner en pleurant quand les versets du Miséricordieux leur étaient communiqués »)(v58, S Mariam XIX).


- ‘Ils’ c’est-à-dire les prophètes élus).

(« Ils tombent sur leurs faces en pleurant, leur humilité augmente ») (v109 ; S le voyage nocturne, XVII) – ‘ils’ : ceux qui ont déjà reçu la science, et le Coran leur étant lu).

(« Ils revinrent le soir chez leur père en pleurant »)(v16, S Yousouf,XII) ‘ils’ c’est-à-dire les frères de Yousouf après l’avoir jeter dans un puits, à la différence du père de Yousouf (as) qui pleura de tristesse, après la disparition de Yousouf (as) à en perdre la vue)(« Ils ont ri un peu – et vont beaucoup pleurer »)(v82, S Le repentir, XI) ‘ils’ ; ceux qui n’ont pas voulu aller au combat)


(« Vous riez et vous ne pleurez pas ? Vous êtes complètement insensibles ») (v60-61,s L’étoile, LIII) ‘vous’ : les mécréants qui ne croyaient pas aux avertissement du prophète Mouhammad (ç))


Enfin le noble coran rappelle que tout vient de Dieu et que revient à Dieu, même les pleurs :
( « C’est lui qui fait rire et fait pleurer »)( v.43, s L’étoile LIII

En relisant ces versets, on peut constater que les pleurs peuvent exprimer des sentiments bien différents :


- Il y a des pleurs par crainte de la majesté de Dieu ( de ses châtiments) et de sa Beauté, crainte mêlée à l’humanité, au respect et à une sorte de pudeur. Selon les propos de l’imam Ali (as), ces pleurs sont une des clefs de la miséricorde divine, ils illuminent le cœur et le protègent de la récidive dans le péché.


L’imam Sadiq (as) disait que les choses de ce monde étaient limitées ‘ sauf les larmes car une goutte d’elles ( peut) éteindre une mer de feu.’ C’est-à-dire, une mer de la colère divine s’éteint avec une larme de crainte de Dieu. Les larmes nettoient de la poussière de l’avilissement. Dieu protège du feu tout visage sur lequel ont coulé de telles larmes et Il fait miséricorde à tout un peuple s’il s’y trouve une seule personne qui pleure de crainte de Lui.


La plupart de larmes de nos grands hommes saints étaient de cette sorte, de crainte de faillir à leur devoir devant Dieu Tout-Puissant et de ne pas assez le servir. (cf l’invocation d’Abî Hamza ath-Thamâlî). Il va de soi que les pleurs par crainte d’autre chose que de Dieu, de sa colère, de ses châtiments, comme la peur des voleurs ou d’un tyran ne soit pas pris en compte.


- Il y a les pleurs de désir, désir de rencontrer Dieu, son messager et les gens purs de sa maison, et notament L’imam du Temps ( que nos âmes soient en rançon pour eux), le désir de tomber martyre,de se rendre à la maison sacrée,sur les tombes des infaillibles (as), notamment celle de L’imam Hussein (as) , le désir d’atteindre le Paradis la satisfaction de Dieu .Tous ces pleurs laissent des traces profondes dans l’âme humaine.


Par contre, les pleurs de désir des choses matériels éphémères (non possédées ou perdues)ne sont pas considérés comme permettant le perfectionnement de l’âme humaine,donc non acceptés. Même! On raconte que Haroun Rashîd pleurait de chaude larmes quand un des ascètes de son époque venait le conseiller .Mais, ses larmes ne laissaient aucune trace ne lui’ parce que c’était l’égoïsme Haroun


Qui était à la base de ses pleurs .Il voulait tout pour lui-même, même Dieu. Et cela, c’était de l’orgueil.


-Il y a des pleurs de honte,de regret d’avoir désobéir à Dieu,d’avoir commis des pêchés,d’avoir laissé passé des occasions de se perfectionner ou de se rapprocher de Dieu ;des pleurs de repentir. Ce sont des pleurs qui attirent la miséricorde divine et préparent la voie pour l’acceptation du repentir.


« De la noblesse de l’homme, ses pleurs sur le temps passé. », dit L’imam Ali (as). L’imam Sadiq(as) rapporta ce que Dieu avait inspiré au prophète Daoud(as) :si un croyant a commis un pêché qu’il a ensuite rejette,et qu’il en a honte et s’en repent,Dieu lui fait miséricorde. Les anges font oublier ce pêché, et le remplacent par la suite, par une rétribution et une récompense.


Au contraire des pleurs pour tout ce qui est en dehors de Dieu,surtout les pleurs devant l’échec,l’humiliation,ou l’impuissance à avoir des choses de ce monde qui sont réprouvés.


Elles proviennent de la délicatesse et de la sensibilité du cœur.


Citons par exemple, les larmes de miséricorde versées au moment de voir des scènes émouvantes, telle une personne blessée ou injustement opprimée ; ou les larmes de soulagement suite à des épreuves ou à de grandes souffrances morales, telle la disparition d’un être cher. Ces larmes sont très utiles pour le salut de l’âme. Et si ces l’armes sont versées pour la perte de proche Elus de Dieu, alors elles représentent une acte de grande valeur, apportant beaucoup de bienfaits. C’est le cas des pleurs pour l’imam Hussein (as) à propos desquels il y a beaucoup de hadiths et de propos rapportés des infaillibles (as).


-Enfin, une dernière sorte de pleurs, ceux-là fabriqués ( comme au cinéma) ou les larmes d’hypocrisie. Le Messager de Dieu (ç) dit : « si l’arrogance de l’homme est à son comble, l’homme a maîtrise sur son œil », dans le sens qu’il peut pleurer quand il veut, à la demande. (comme dans le cas des frères du prophète Yousouf (as) après l’avoir jeté dans le puit.) Ces pleurs sont blâmables à l’exception des pleurs pour l’imam Hussein (as) ! En effet, Dieu nous demande de nous forces à pleurer. Même à faire semblant, si nous n’arrivons pas à pleurer naturellement (…)


Donc, en résumé, les pleurs peuvent avoir des aspects positifs et des aspects négatifs, selon les causes, les motivations et les objectifs. Aussi est dans l’erreur celui qui pense que les pleurs ne sont qu’une manifestation néfaste, qu’une expression négative de sentiment, de tristesse et de souffrance. En effet, les pleurs sont spécifiques aux hommes (tout comme les rires) et laissent des traces profondes dans les sentiments humains.


Ils accompagnent habituellement une sorte de sensibilité et d’émotion. Dans de telles situations, l’homme ressent la proximité de la personne bien-aimée qu’il pleure et s’associe à elle, à ces idées et à ses actes. Les pleurs expriment de l’amour, impliquant une sortie du cadre de « moi ».


Aussi, si les savants religieux qui sont les fidèles dépositaires de la sauvegarde de cet attachement à L’imam Hussein (as), pouvaient exploiter ses sentiments humains en les poussant sur la voie de L’imam Hussein (as) , ils pourraient réformer le monde entier. Le secret de la pérennité de Hussein (as) réside d’une part dans sa dimension émotionnelle.


Les pleurs sur L’imam Hussein (as) assurent la permanence de ces racines émotives dans les âmes et empêchent d’affaiblir et de disparaître. De là , nous comprenons la sagesse des recommandations des Imams (as) de pleurer sur L’imam Hussein (as) .


Les pleurs sur le martyre renferment une dimension social par l’esprit de l’Islam qu’ils impliquent. L’imam Khomeni (qs) insistait sur la tenue de ces cérémonies commémoratives durant lesquelles était évoqué le drame de Karbala et des larmes étaient versées :

« Ne croyez pas que l’objectif est le but de ces cérémonies funèbres et ses cortèges, s’arrêtent au niveau des pleurs sue le Maître des martyres (as). Le maître des martyres n’a pas besoin de ces pleurs, et ces pleurs en soi n’ont aucune utilité. Le plus important est que ses assemblées réunissent les gens et les orientent dans une seule direction… Ce n’est pas sans raison que certains de nos Imams (as) ont demandé du haut de la tribune que soient tenues des oraisons funèbres sur eux (as) après leur mort.


Ce n’est pas sans raison n’ont plus que nos Imams (as) on dit que celui qui pleure ou qui fait pleurer quelqu’un gagne le paradis, et que celui qui s’efforce de pleurer (fait semblant) obtient également le paradis. La question n’est pas de pleurer ni de faire semblant, mais c’est une question politique . Nos Imams désirent- grâce à leur clairvoyance et leur profonde vision divine- que les rangs du peuple s’unifient et se mobilisent par différentes voies pour se protéger des malfaisances »

Il ajoute par ailleurs, que l’objectif est le « rassemblement sous une bannière unique, derrière une idée unique et rien ne peut le réaliser autant que les condoléances au Maître des Martyre (as).


« Ils ne comprennent pas que ces condoléances et ces oraisons funèbres formes l’homme et construisent sa personnalité(…) et qu’elles aident à la propagande contre l’oppresseur et les tyrans . Ce qui doit se passer, c’est de mettre en évidence celui qui se joint à l’opprimé. Et cela doit rester ainsi jusqu’à la fin des temps ».


Lorsque le prophète (ç) parlait de ce qui fondamentale ment sauvegardait toute chose de « l’Islam » jusqu’à maintenant, il disait : et moi je suis de Hussein (as), c’est-à-dire que c’est lui « L’imam Hussein (as) » qui protège la religion, que c’est son sacrifice et son offrande qui ont sauvegardé l’Islam et qui continuent de le sauvegarder, et nous devons à notre tour le protéger (…)


« Quand les gens voient que le Maître des Martyres a offert ses fils sur le champ de bataille et qu’ils ont été coupés en morceaux, il leur devient facile d’offrir leurs fils. Et par cet amour pour le martyre, notre peuple s’est mis à évoluer et à progresser. Cela est un symbole du don (de soi) que nous avons hérité de Karbala et qui à des conséquences sur l’ensembles des aspects de la vie. Les fils de notre peuple en sont venus à demander le martyre, dont L’imam Hussein (as) est le Maître absolu.


Et c’est cela qui à protéger la réligion. Les assemblées ou les cérémonies de commémoration (as) protègent l’école du Maître des martyres et sa méthode ». Ainsi, il s’agit d’éduquer notre cœur et de le vivifier à travers notre Amour pour L’imam Hussein (as), pour ce quoi il s’est battu et par quoi il s’est battu. Il s’agit également de l’attendrir devant l’intolérable évocation du massacre de L’imam Hussein (as) et ses compagnons, et de le raffermir devant ses ennemis et les ennemis de Dieu.


Et ! Comment ne pas pleurer quand le ciel et la terre pleurèrent L’imam Hussein (as), au moment de la tragédie de Karbala ! Nos cœurs seraient-ils plus durs que la pierre ?

« Toute chose pleura sur L’imam Hussein (as), même les bêtes sauvages dans les déserts, les poissons dans la mer, les oiseaux dans le ciel. Pleurèrent aussi sur lui, le soleil, la lune et les étoiles. Le ciel et la terre, les croyants des hommes et des djinns, l’ensemble des anges des cieux et des terres. Il pleura, du ciel, du sang et des cendres ».



‘’ Aucune pierre n’était retournée que l’on ne trouvait en dessous d’elle du sang frais’’.


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( 1) Said yatahadath a’n shahîd de shahîd Mutaharî, p 34 Ed. BAA

(2) Idem PP 32-33

(3) Bihâr al anwâr vol.44 P 279 citant Kamâl az-Ziyârât PP 108-109

(4) Bîhâr al anwâr vol.44 P 293

(5) Idem vol.44 p 287

(6) Idem vol.44 P291

(7) Le passage qui suit provident d’une étude réalisée sur *les musulmans chiites et les pleurs durant A’shûrâ* par Ali Akbar Zidwânî

(8) Les musulmans chiites et les pleurs durant Achoura d’Ali Akbar Zidwânî citant Thawâb al-a’mâl, vol.1 P 372

(9) Invocation traduite en français in entretiens avec Dieu durant le mois de Ramadan I, Ed. BAA

(10) Al mawâ’izh al hasanat de L’imam Khâmini î, PP 26-27,Ed. BAA

(11) Bihâr al anwâr vol.74 P264

(12) Les musulmans chiites et pleurs durant Achoura d’Alî Akbar Zidwânî, P 9, citant Thawâb al- a’mâl,P 292

(13) Idem citant Nahj al Fasâhat P11

(14) Shahîd Yatahadath a’n shahîd de shahîd Mutaharî, PP 41-43 Ed. BAA

(15) Le soulèvement d’Achoura, de L’imam Khomeini(qs),Ed. Institut de la Khomeini(qs) P64

(16) Idem ,P 66

(17) Idem P 67

(18) Idem P 71-72

(19) Bihâr al anwâr vol.45 P 202

(20) Idem vol.45 P 212.